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L'En Dehors


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Rassemblement samedi 14/10 Avortement, contraception libres, gratuits

lu sur paris.indymedia : " Voilà maintenant 16 ans qu'est organisée la « Marche pour la vie » à l'initiative de Renaissance Catholique. Vitrine civile de l'intégrisme catholique proche des disciples de mgr Lefebvre, Renaissance Catholique s'associe à l'occasion aux représentants de l'extrême droite politique (FN, monarchistes,...) pour organiser une procession qui remet en cause le droit à l'avortement. Sous des allures de pèlerinage pittoresque, cette marche aux flambeaux est le théâtre d'une débauche de slogans haineux qui assimilent l'IVG à un génocide et en appellent à la restauration d'un ordre moral moyenâgeux. Forts des prises de position de l'église catholique réaffirmées par Benoît XVI sur l'avortement, ces fous de dieu condamnent pêle mêle la contraception, le débat sur l'euthanasie, l'éducation sexuelle dans les écoles...

Au lendemain du trentenaire de la loi Veil, le regain d'activités des militants anti-avortement laisse à présager une radicalisation nouvelle d'un mouvement d'opposition jusqu'alors en perte de vitesse. N'oublions pas les actions commandos dans les hôpitaux et les cliniques, les pressions exercées sur le personnel médical et les femmes au cours des années 90. Ne les laissons pas reprendre confiance.

Dans un contexte de remise en cause des avancées des droits des femmes et face à l'insuffisance significative des moyens mis en œuvre par les pouvoirs publics pour que soit appliqué dans des conditions satisfaisantes le recours à l'avortement nous jugeons nécessaire de réaffirmer fermement la nécessité :

 de nous opposer systématiquement aux actions des lobbys de l'ordre moral quelle que soit leur appartenance religieuse, à leurs menées insidieuses relayées par certains parlementaires pour détourner la législation qui autorise l'IVG ;
 de réagir face à la fermeture de nombreux CIVG qui rend manifeste le désengagement des services publics et privés ;
 de réclamer des budgets adaptés ainsi que le maintien du statut et des effectifs des gynécologues et obstétriciens dont la formation doit être revalorisée ;
 d'encourager une politique d'éducation sur la contraception ;
 de réclamer des mesures efficaces afin de promouvoir un accès gratuit à une contraception adaptée à toutes les femmes

Soyons présents massivement pour affirmer le droit à disposer librement de notre corps

Contre-Rassemblement samedi 14 octobre A 19h00 précises en haut du funiculaire de Montmartre

à l'appel de : CNT, SCALP, FA, AL, RLF Noisy, CGA 93.

Samedi 14 octobre

Paris 18e Manifestation contre la marche pour la vie et pour le droit des personnes à disposer de leurs corps et de leur sexualité, 19 heures précise (ponctualité exigé), en haut du funiculaire de la butte Montmartre à l'appel de la Fédération anarchiste, la CNT, le SCALP, Ras l'Front.

Pour la seizième année consécutive, les intégristes proches de Monseigneur Lefebvre organisent sous le prêtenom de Renaissance catholique la « Marche pour la vie », rejoints, comme chaque année, par le fleuron de ce que la France compte comme alliés de l'extrême droite française, du Fhaine, aux jeunes militants du Bloc identitaire, en passant, bien sûr, par les monarchistes. Pendant cette montée aux flambeaux vers le Sacré Coeur (construit comme symbole de la revanche des Versaillais, curés et réactionnaires contre les Communards de Paris, pour « expier leurs crimes »), au son des slogans et prières perpétrées par leur filière SOS Tout-Petits, l'antre de Xavier Dorr. Ce dernier continue encore aujourd'hui, malgré ses multiples condamnations pour ses actions commandos dans les hôpitaux et les cliniques et les pressions exercées sur le personnel médical et les femmes, à exhorter avec ses collègues, parfois à genoux, les foules naïves à la prière et à l'action contre les centres du planning familial.

Pas plus joyeux du côté de l'église « officielle ». Faut-il rappeler les propos tenus par l'ancien pape J.-P. II dans « Mémoire et identité », paru en février 2005, où il compare l'avortement à la solution finale, minimisant un crime contre l'humanité et niant les droits des femmes à disposer de leur corps.

Il semble que les derniers propos également tenus par le nouveau pape araignée aient redonné quelque vigueur aux adorateurs des foetus, qu'ils considèrent comme des êtres humains à part entière, vieux fantasme des religieux et en brandissent les images dans nos espaces publics. Depuis l'anniversaire du trentenaire de la loi Veil légalisant et l'avortement, on a vu dans notre pays une recrudescence des activistes anti-IVG qui se sont rassemblés, avec leurs amis fachos, place de la République en janvier dernier, pour la même mascarade et sous les mêmes slogans.

Un peu partout en Europe (Pologne, Portugal, Irlande, Conseil de l'UE) on assiste à une remise en question des droits des femmes pour entraver leur liberté de choisir la contraception et leurs choix de vie. En France, les centres publics qui pratiquent encore l'avortement ferment les uns après les autres, soit faute de financement, soit parce que les praticiens ont de plus en plus de mal pour pratiquer leurs interventions dans des conditions optimales, ou encore quand les dernières cliniques qui les pratiquent ne sont pas la proie des intégristes liberticides, qui s'enchaînent, comme aux États-Unis pour empêcher les médecins de pratiquer. Nous ne les laisserons pas installer leur vieil ordre moral dans les espaces publics, voir dans les endroits fréquentés par les jeunes, qu'ils essayent de convertir par des discours réactionnaires, anti-scientifiques et de désinformation. Les vrais chiffres et données concernant l'avortement et la contraception en France

Selon la DREES [1] et les derniers chiffres publiés sur le sujet, 210 700 femmes ont avorté en France en 2004, dont 11 500 mineures, contre 203 000 en 2003. On constate donc un recul de l'avortement, certainement dû au recul du recours aux méthodes contraceptives. En 2004, 75 % des femmes concernées avaient entre 18 et 35 ans. Qui plus est, l'augmentation est plusmarquée chez les mineures, pour lesquelles le nombre d'avortements a augmenté de 32 % entre 1990 et 2006. Ces chiffres n'incluent, ni les Interruption médicales de grossesse, ni la « contraception d'urgence ».

Pour leur part, les recours à la contraception d'urgence se multiplient également : selon le baromètre santé de 2005, 13,7 % des femmes affirment avoir déjà eu recours à la « pilule du lendemain ». Parmi, les 15-19 ans, 68 % utilisent une pilule hormonale., 10 000 ont été pratiqués dans l'année 2005 en France, sur 200 000 interventions. En 2001, les avortements médicamenteux représentaient plus de 30 % du total, contre 14 % en 1990. Légalisée en 2001, cette méthode est remboursée à 70 % par la Sécurité sociale. La circulaire 2004, destinée à encadrer les avortements en ville prévoit 5 consultations. Lors du troisième rendez-vous, la femme prend un comprimé qui bloque l'action de l'hormone nécessaire au maintien de la grossesse. Puis, lors de la quatrième consultation, la femme avale un cachet qui provoque l'expulsion de l'œuf. Pour exemple, le planning familial de Saint-Denis accueille une fois par semaine les femmes qui veulent avorter chez elles. La phase la plus sensible est celle de la prise du comprimé, durant laquelle la plupart des femmes craquent et le personnel tente de les rassurer en leur rappelant qu'un avortement est toujours une prise de décision lourde, mais n'a jamais empêché une femme d'avoir plus tard un bébé, à condition de ne pas avoir d'avortements trop répétés.

Afin de faire face aux mensonges proférés par les ultra-catholiques et autres militants pro-vie, un contre rassemblement est organisé le samedi 14 octobre à 19 heures en haut du funiculaire de Montmartre. On ose espérer que, cette année, que la police nationale, ou police du capital, n'empêchera pas les militantes et militants en faveur du droit à la contraception et de l'avortement d'exprimer leur solidarité à toutes les femmes qui luttent pour le libre choix de leur corps et à s'opposer à ce défilé moyenâgeux de l'ordre moral.

En effet, il semble que la préfecture et la Mairie de Paris aient plutôt pris, ces derniers temps, le parti de laisser les anti-IVG faire leurs prières sur nos trottoirs et les fascistes agresser physiquement les militants pro-IVG.

Dernièrement encore, les manifestants qui se sont imposés lors de l'inauguration du Parvis de Notre-Dame qui doit prendre le nom de l'ancien pape assassin J.-P. II, alors qu'il était un des pires complices du sida et de la stigmatisation des lesbiennes, gays bis et trans par son homophobie, ses positions rétrogrades sur les femmes et sa condamnation sans appel du préservatif. Ah ! si Marie avait connue l'avortement, nous n'aurions pas tous ces emmerdements !

Patrick Schindler

[1] Organisme de statistiques du ministère de la Cohésion sociale.

in Le Monde libertaire # 1449

Ecrit par patrick83, à 20:25 dans la rubrique "Actualité".

Commentaires :

  Budy
16-10-06
à 13:45

défendre les droits des femmes ou de casser du facho ?

J'ai quelques interrogations depuis la manif de samedi...
L’avortement concerne le couple, mais avant tout les femmes quand même. Et je suis de plus en plus enervée quand je vois les militants se mettre en avant et monopoliser la parole, criant de leurs grosses voix viriles "ni dieux, ni maître, ni ordre morale". J’ai l’impression d’assister à un combat de coq, entre machos : CRS, intégristes et anar.
Les années précédentes il y avait plus de filles, ou on se faisait plus entendre, je ne sais pas. Je me souviens que devant le planning familial, l’année où des cathos venaient régulièrement manifester devant, les "furieuses fallopes" étaient venues avec un mégaphone et de bons slogans. Et les femmes ont pu se faire entendre, mais il y a quand même eu une sorte de concurence face aux mecs. On a notamment scandé "ni dieu, ni mec, ni ordre moral" pour essayer de faire passer le message, que bon, ça va, on est là, youhouhou, on peut se défendre.
Bon, ce que j’exprime n’est pas forcément très claire, désolée.
Répondre à ce commentaire

  Lucilie Imperatore
16-10-06
à 20:13

Re: défendre les droits des femmes ou de casser du facho ?

Effectivement, j'ai aussi était surprise de voir plus de mecs.... et de ne pas voir les assos qui luttent au quotidien pour l'avortement, la contraception libre et gratuite et la liberté de la femme.Et effectivement le slogan beaucoup crié était un peu loin du propos même si il accusait les débordements de ce types de manifestations patriarcales.

Mais malgrès tout le slogan, "avortement, contraception, libe gratuit et accessible" à quand même était lui aussi beaucoup scandé, est représenter je trouve le réel message de cette contre manif. De plus, c'était des femmes qui avaient le haut parleur....dc bon... faut pas tout exagérer....

Là ou cependant je suis vénère, c'est que les CRS nous ont complétement éloigné de la procession et donc notre action a perdu beaucoup.... je ne crois pas que le lieux du rdv fut le plus stratégique. Sachant surtout que nos chers pro avortement, et pro DOR était en procession depuis 14h dans tout Paris.

Là deuxième deception est de voir que pour un sujet aussi révolatnt et important, il n'y avait pas grand monde... et surtout que les parisiens ne sont pas au courrant de "cette marche pour la vie" ou quand ils le sont c'est le soir aux infos.... t il est trop tard pour faire part de son mécontentement.

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  budy
16-10-06
à 20:37

Re: Re: défendre les droits des femmes ou de casser du facho ?

je me demande aussi à quoi ça sert d'être là. C'est une bande de tarés qui est tout content de nous voir, ça leur donne de l'importance. Je me dis que c'est plus utile, constructif, de militer pour améliorer réellement l'accès à la contraception et à l'ivg. Je me demande d'ailleurs comment y arriver, quelles seraient les actions les plus efficaces, parce que je ne vois pas d'évolution en France : le nombre d'ivg ne baisse pas !
Le MFPF n'était pas là apparemment d'ailleurs...
Concernant le choix du lieu, c'est clair que cela aurait pu être plus judicieux de se placer sur le cortège, mais le résultat aurait été un affrontement direct avec les fachos. Et là, je ne vois pas non plus l'intérêt.
Comme je me suis retrouvée éloignée de la contre-manif (bicoz j'étais presque par terre à cause des lacrymo), je me suis retrouvée à l'entrée de l'église avec deux ami(e)s. C'était... médiéval. Bien entendu je n'ai pas pu m'empêcher de parler et on s'est retrouvé(e)s à discuter avec des manifestant(e)s. C'était peine perdue, puisque leur seul argument au final, c'est "oui mais dieu". Bah, il n'y a rien à dire dans ces cas là. Franchement, je n'ai même plus envie de les voir, je les ai suffisament supporté quand je vivais près de Versailles. Dès qu'ils feront une tentative contre un planning ou un hôpital, je serais là, mais là, en fin de compte, à quoi ça sert ?

une féministe perplexe...
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