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Commentaires :
rakshasa |
La philo, images d'Epinal et simplisme" il succédait à des sociétés de souveraineté, dont le but et les fonctions étaient tout autres (prélever plutôt qu’organiser la production, décider de la mort plutôt que gérer la vie)"
Les sociétés industrielles n'organisent la production que dans le même but que les sociétés de souveraineté: prélever. C'est donc surtout et avant tout le prélèvement, la dépossession, la captation qu'elles organisent. Ce texte de 1990 semble avoir été écrit par un ahuri qui découvre bêta de son état que: "Mais, dans la situation actuelle, le capitalisme n’est plus pour la production, qu’il relègue souvent dans la périphérie du tiers monde, même sous les formes complexes du textile, de la métallurgie ou du pétrole. C’est un capitalisme de surproduction. Il n’achète plus des matières premières et ne vend plus des produits tout faits : il achète les produits tout faits, ou monte des pièces détachées. Ce qu’il veut vendre, c’est des services, et ce qu’il veut acheter, ce sont des actions. Ce n’est plus un capitalisme pour la production, mais pour le produit, c’est-à-dire pour la vente ou pour le marché. Aussi est-il essentiellement dispersif, et l’usine a cédé la place à l’entreprise." Oui, il est bien connu que la production "dans la périphérie du tiers-monde" (c'est où?) ne répond pas du système capitaliste. Deleuze évacue ainsi d'un petit coup de plumeau ce qui se trame dans les pays les plus pauvres pour valider l'idée que le capitalisme qu'il voit lui quand il ouvre son journal, celui qu'il nomme de "superproduction" est le capitalisme d'aujourd'hui. Nauséeuse glose de Deleuze, nauséeuse glose de Deleuze...(à répéter 20 fois très vite) Répondre à ce commentaire
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Cercamon 28-12-04
à 17:10 |
Re: La philo, images d'Epinal et simplismeJe ne vois pas où tu peux lire que Deleuze dis que ce qui se passe dans le tiers-monde n'est pas du capitalisme (ou un élément du capitlisme). Quand il parle de capitalisme dispersif je ne vois pas ce que ça a de bien différent d'avec le spectaculaire concentré, diffus (je sais plus si c'est le terme exact) ou intégré de Debord... pas original à la rigueur, nauséeux, comme tu y vas !
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rakshasa 28-12-04
à 18:01 |
Re: Re: La philo, images d'Epinal et simplismeC'est juste que ce que je lis de Deleuze me procure à chaque fois un sentiment d'incomplétude. A contrario,j'apprécie les classiques anars et conseillistes pour le style clair et précis de leur critique et théorie. Quand je dis "nauséeux", il ne faut pas confondre avec "nauséabond". Je pense aussi que Deleuze a redéfini à sa sauce des idées, des concepts qui n'en demandaient pas tant pour être plus compréhensibles. Deleuze a un côté "branlette littéraire" qui m'agace, mais je n'en ferai pas un drame.
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Ismaël 22-01-06
à 19:59 |
prémonitionsMoi je suis plutôt d'accord... Avant on parlait à tout va de lieux de production et l'école républicaine s'envisageait d'ailleurs sous cet aspect de formation (Nietzsche aurait dit dressage). Au travail, la loi était celle de la sanction, qui passait toujours par des relations interpersonnelles. Aujourd'hui on a quitté ce paradigme du bâton et de la carotte, on a externalisé les coûts de contrôle. Quoi? Les personnalités des employés les rendent rebelles au travail? Eh bien, partout où c'est possible, on va faire de leurs personnalités un levier de productivité. Et ca, c'est assez nouveau, ca passe par l'autocontrôle (le salarié intériorise des contraintes liés aux résultats, attention, la mondialisation, attention, la reconnaissance que tes pairs te confèrent, attention, la culture d'entreprise tu-restes-une-heure-de-plus-au-travail, attention, l'amour-propre que tu as de toi-même, qui doit venir se mirer dans ta productivité, ton efficience). On en arrive donc à un point où personne n'a plus rien à dire, puisque l'aliénation est dorénavant expérimenté au sein même de l'individu, comme le dédoublement schizophrénique du héros face à son patron dans Fight Club. Du contrôle, donc, avec autonomie, créativité, et partout, comme pendant à l'individualisme, la libre expression de chacun dans "l'espace public" de la consommation, où consommation rime avec désir, et jouissance avec richesse. Pour les autres, les précarisés, les franges de la société leur conviennent, on ne s'embarrasse plus de téléologie englobante, de grande messe républicaine, ils sont, au nord comme au sud, tous simplement exclus, mais marqués quand même par la consommation, et productifs dans leur débâcle. Je trouve ca aussi prémonitoire, car ce qu'il prévoit sur les objectifs du capitalisme, c'est exactement ce qu'on fait les multinationales : la production n'a plus aucune expèce d'importance, ce qui compte, ce sont le savoir (knowledge economy) et l'image (Nike qui ne produit plus rien, qui rachète et se fait sa valeur ajoutée rien qu'avec l'image). Répondre à ce commentaire
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à 15:20