Lieux & Pratiques : 1. Pourquoi ? 1.4.
--> Quelques constats de base & Etat des lieux ou De quelques lapalissades en milieu anarchite
1.4. Nous ne sommes même plus des juifs allemands... (air connu, toujours...)
Nous sommes touTEs des collabos...
Je vous le dis comme je le pense, vous que je ne connais pas, et vous, mes si cherEs amiEs.
Nous sommes touTEs des collabos... parce que nous sommes là... parce
qu’il n’y a pas d’ailleurs... parce qu’il n’y a pas d’après...
Nous ne l’avons pas choisi et c’est à notre décharge, mais nous sommes
là, au beau milieu de la merde du monde, et nous hurlons parfois, et
souvent nous hurlons au loup, mais nous savons touTEs (ne nous mentons
pas) que nous contribuons à la merde du monde... Nul besoin d’aller
chercher le paysan somalien : nous sommes toujours le/la riche d’un
autre, nous sommes toujours le/l’exploiteureuse d’un autre, nous sommes
toujours le/la blancHE d’un autre, le/la capitaliste d’un autre, le/la
croyantE d’un autre, le/la dominantE d’un autre, le/la oppresseureuse
d’un autre... Nous, blancHEs occidentaux-les particulièrement : il faut
dire qu’en ce moment nous n’avons pas de soucis tels que famine,
bombardements, génocides, dictature militaire, torture, peste &
choléra... même si... Cela ne veut pas dire qu’il faille s’en
contenter, n’est-ce pas, et c’est insupportable de s’entendre dire
«Ferme ta gueule, c’est pire ailleurs !» «Tu as de la chance, toi !»
«Finis ton assiette, il y a des enfantEs dans le monde qui meurent de
faim !»
Cela veut juste dire qu’il faut faire attention à ce qu’on dit, à ce qu’on dénonce, et à qui on s’adresse...
Car nous, anarchistes blancHEs occidentaux-les, sommes aussi touTEs
le/la pauvre d’un autre, l’exploitEe d’un autre, le/la pas blancHE d’un
autre, le/la prolétaire d’un autre, le/la mécréantE d'un autre, le/la
dominéE d’un autre, le/l’oppriméE d’un autre... Il n’y a aucun
relativisme dans ce que j’énonce... Ce serait peut-être du désespoir
devant tant de schizophrénie... car nous sommes d’autant plus fortEs à
nous montrer du doigt entre nous, au nom de je ne sais quelle
orthodoxie anarchiste, que nous sommes faibles face au rouleau
compresseur de cette chose que commodément nous nommons le Système. Les
choses sont bien faites n’est-ce-pas puisque pendant que nous passons
notre temps à nous montrer du doigt, nous sommes totalement
neutraliséEs, et le rouleau compresseur continue de rouler et de
compresser, tous les jours, et nous enrageons, et nous culpabilisons,
et nous nous radicalisons, ou nous baissons les bras : mais au fond, ça
revient au même...
parce que tous les jours des vraies vies sont broyées, y compris les nôtres.
Provisoire
à 20:49