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Lu sur : Anarcotico « Benito Mussolini se trouvait au sommet de la puissance. Excédé et dépassé brillamment par Matteotti, qui était venu affirmer la « mussolinimania » et confirmer la volonté autoritaire et répressive dans le discours du 3 janvier 1925 à la Chambre des Députés ; que celui de 1925 et de 1926 étaient ceux des années de la consolidation et de la stabilisation du pouvoir, ainsi obstinément conquis.
Le 3 avril 1926 était l’aboutissement d’une ultime victoire pour Mussolini : La loi sur l'organisation du syndicalisme, contenant les mesures proposées d'Alfredo Rocco dans la séance du Grand Conseille Fasciste du 6 octobre 1925, entrait en vigueur. Le gouvernement l’avait reconnue, et concrétisait ainsi l’existence de seulement deux confédérations syndicales, une pour les entrepreneurs et une pour les travailleurs, toutes les deux confiées à des dirigeants fascistes ; Etaient interdites les grèves et ou n'importe quelle forme d’agitation syndicale, et il fut ainsi aussi institué la Magistrature du Travail. Toutes les opinions dissidentes étaient en conséquence étouffées, et ce fait, cette « embardée », « cueilli » la plupart des anarchistes individualistes ; créant des divisions et des factions, l'inertie devenait pour certains une forme de bataille, la douleur éclatait…
Se trouvant à Rome, sur la Place du Campidoglio, le 7 avril 1926, Mussolini attendait de pouvoir présider à la cérémonie de changement du Nouveau Directoire Fasciste, et après avoir donné « le lustre », avec son discours, lors de l'inauguration du Septième Congrès International de Chirurgie.
La vacuité rhétorique et la pompe au service d'un système de pouvoir qu'il affligeait en Italie pour des décennies, commençait en ce mois, ses premières épreuves.
« Une âme pure », animée par seulement son désir, l’abnégation, de sa générosité, de son égoïsme altruiste et de son individualisme absolu, sublimé par une « divine » folie qui doucement la dominait, une « femelle », ne consenti pas.
De l'arme dans sa main jaillit une explosion, et le tyrannique trembla, secoué pendant que le sang giclais de son nez, apparemment blessé, et rampant.
La femme visa avec le pistolet pour tirer encore. Il était proche d’elle et à cette distance, difficile de le rater, mais lorsqu’elle pressa la détente une seconde fois, le coup ne partit pas. Un reflex nerveux avait fait bouger le Duce, une fraction de seconde, et la première et unique balle tirée ne lui avait pas troué la cervelle, mais lui avait frôlé le nez.
La sensation fut subitement celle d'une occasion manquée, réaffirmé par la certitude de la Domination des Forces du Mal sur le Monde Matériel ; Sur tout ce qui est. Et maintenant il était trop tard pour désenrayer l'arme et d’encore tirer : Une foule, hystérique, s'était lancée sur elle, en lui arrachant ses vêtements et des cheveux, ensuite des nervis policiers l'avaient embarqué brutalement. Lorsque lâchât l'arme, les agents la remirent sur ses pieds, plus préoccupés de la « protéger » du la fureur de la plèbe, et ils la traînèrent en lieu sûr : Mussolini, avec une main pressant son nez, la fixait, restant interdit, stupéfié, incrédule.
Aussi vite, les sbires entrèrent avec elle dans une pièce et ils la menèrent dans une chambre où l'attendait le commissaire de la sûreté Publique Rodolfo De Bernart. En voyant que la femme était sous choc, il lui fit porter un verre de cognac.
La femme fixait le commissaire avec un regard absent. Finalement De Bernart cassa le silence. « Son nom ? » Demanda t’il. Il agissait de Violet Albina Gibson ; une aristocrate irlandaise. Son frère William, beaucoup plus célèbre à l'époque, était engagé dans la Noble Cause du nationalisme irlandais. Violet, depuis sa tendre jeunesse, avait toujours eu des attitudes extravagantes, culminants dans de mirobolants délires souvent provocateurs, parfois lucides, parfois inconscients.
Le gouvernement britannique de cette époque fasciste - dont les rapports avec l'Italie était excellents - s'employa pour dépolitisé le geste de Violet, en la cataloguant de mystique moralisatrice et de folle, que cela était connu depuis longtemps. Le Tribunal Spécial pour la Défense de l'Etat émis une sentence le 12 Mai 1927 et déclara Violet Gibson non jugeable au vu de son état mental, et expulsée du territoire italien.
Le 9 Octobre 1923 Violet avait été vue dans une rue du quartier londonien de Kensington pendant qu'elle se jetait au milieu du trafic. Un jeune homme s'approcha pour lui porter secours, mais Violet empoigna un couteau et le blessa à la main. Quelques heures après elle fut retrouvée, errante, brandissant le couteau, et bégayant des phrases décousues. Conduite dans un hôpital, elle attaqua un malade. Les médecins décidèrent immédiatement de la transférer en psychiatrie.
Soignée de ses sacrées fureurs, la Gibson, calmée, décida d’aller séjourné en Italie, un Pays qu’elle aimait mais qui était infesté de manipulateurs, de deux précisément disait elle : Le Pape Pie XI et Mussolini. Elle les haïssait et avait plusieurs fois exprimé, dans ses convictions « qu’elle était de toute façon incertaine sur le choix de l'un ou de l'autre comme cible, pour un acte particulièrement extraordinaire. »
En attendant, entre les hésitations et les doutes, le 17 Février 1925, dans le couvent dont elle était l’hôte, lors de la manipulation d’une arme, Violet se tira un coup de pistolet dans la poitrine. La balle ricocha sur une côte et passa près du cœur, sans le léser. Remise de ses émotions, elle continua à préparer l'attentat, avec une merveilleuse et inépuisable force, et la sémillante détermination qu’elle mettait dans son hallucinante entreprise.
Tous les faits précédents, et celui d’Avril 1926, concoururent à produire la sentence du 12 Mai 1927 par le Tribunal Spécial pour la Défense de l'Etat, mais une fois réexpédiée dans l’Angleterre détestée, la perfide Albion, pour les irlandais, donc pour toute Individualité dans le combat pour sa liberté, Violet rejoignis ces derniers, comme militante à la Ligue du Fleuve - Ceux qui détestent l’Angleterre avec toute la force de leur esprit -. Elle du faire face à un autre problème, celui notamment de se faire interner ; Les psychiatres Anglais et Italiens ayant établit un dossier à charge avec un protocole allant dans le sens de cette demande.
Les facultés de jugement de Violet Albina Gibson étaient manifestement altérées : « Elle admettait avoir attaqué une femme, accompli successivement des nombreuses agressions et fait une « tentative » de « suicide », tiré sur Mussolini… ».
Même dans la maison de soin - à l’anglaise - dans lequel elle fut recluse de force, la Gibson disait avoir rencontrer le Diable, subits des violences.
- Après avoir déterminé que le diable était un pauvre et pareil compagnon d’aventure, qui se lançait contre elle avec une telle férocité, il était difficile de réussir à lui arracher la main qu’elle tenait. -
Elle est morte en 1956, toujours internée. Mais était-elle vraiment folle, ou mieux, sa Folie n’était t’elle pas une partie constitutive dans le malheureux échantillonnage des folies humaines. Violet Albina Gibson ne se rachetait-elle pas, en ayant tenté et - malheureusement - échoué, un tyrannicide qui aurait pu l'élever aux rangs de l'Histoire ?
Mussolini, ayant évidemment survécu à l'attentat, voulut de toute façon présider immédiatement le Nouveau Directoire Fasciste. C’est ce jour là qu’il prononça la célèbre phrase : « Si je reste, suivez moi ; si je recule tuez moi ; si je meurs, vengez moi ». Il partit le jour suivant pour une semaine de visite officielle en Libye.
C’était pour cette même Libye, lors du début de la conquête de l'impérialisme italien, que Mussolini dénonçait, à l'époque, pendant sa jeunesse de socialiste révolutionnaire blanquiste. Devenu directeur de l’hebdomadaire « La Lotta di Classe », il avait entre 1911 et 1912 risqué sa vie, souffert de la prison, incité à la désertion et au sabotage. Où est dans ce cas la Folie ? À qui doit-elle doit être attribuée ? Qui fut le plus sain, l'homme d’Etat ex-révolutionnaire ou la rebelle aristocratique ?
Un homme indépendant, un commissaire de police, Epifanio Pennetta, resta distant face à l’affirmation que Violet Albina Gibson soufrait d’une maladie mentale. « Folle l’Irlandaise lorsqu’elle tira sur Mussolini ? ». Il avait compris lui aussi, et cru de toute ses forces aux théories sur le socialisme chrétien « tolstoïen » et voyait en Mussolini l'Incarnation et la Personnification du Mal. Peut-être a t’il menti, ou bien était-ce vrai ?
L'excentricité n'est pas preuve suffisante pour qu’indiscutablement soit confirmée la folie d'un individu, mais elle peut servir les desseins des auto-analystes munis d'un Haut Idéal de Pureté et de Justice, comme le fit Violet Albina Gibson. Le fait qu’elle ne militait dans aucun parti et que personne ne revendiqua ou ne défenda son action ne peut pas être un élément ultérieur de glorification de sa personne à nos yeux (humides).
En relation avec tout ceci, nous revendiquons notre attachement à Violet Albina Gibson, et définissons notre Anarchisme singulier à son rapport, en relation avec son propre vécu, comme une sorte de contemplation religieuse, vis-à-vis de son instinct, de sa Divine Impulsion. Si la Folie existe concrètement, elle se configure alors dans les malheureuses oeuvres et aventures des peuples, des classes, des nations, pas dans la fraternité et manifestation mutuelle de la Force et Possession des Individus Absolus, qui n'ont pas d’autre fin, pas d’autre dogme que « m’emploi qui veut ».
« Tu méprise tous les partis. T’éloigne de toutes les églises. T'insurges contre tous les gouvernements. Tu repousses toutes les lois. Tu ris de chaque religion et de chaque morale. Tu fais jeu de ce qui appelé sacré et qui réclame de toi la soumission et le respect. Tu crache sur les conventions, sur les égards, sur les hypocrisies. « Ritempra, novello Anteo », tes forces dans la communion avec la nature seront non comprimées et tu l’éviteras.
Tu discréditeras les chefs, les prêtres, les directeurs, les éducateurs, les bienfaiteurs, c'est-à-dire tous les imposteurs qui prennent prétexte à vouloir t'améliorer, te corriger, te guider, te sauver, ils ne tendent pas à autre chose qu'à te rendre esclave et à profiter de toi. Tu deviens le titan déchaîné que la violence ni le dupe ne pourront jamais faire plier.
Si quelques humains veulent accepter et suivre de tels conseils, ils verront, en Italie, une réaction au conformisme et un principe de régénération. Autrement les Italiens mourront consommés du mal subtil qui les attendent, détruisant dans chacun sa personnalité, détruisant avec lui, la vie. »
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Commentaires :
rakshasa |
Ste Violet priez pour nous..."En relation avec tout ceci, nous revendiquons notre attachement à Violet Albina Gibson, et définissons notre Anarchisme singulier à son rapport, en relation avec son propre vécu, comme une sorte de contemplation religieuse, vis-à-vis de son instinct, de sa Divine Impulsion. Si la Folie existe concrètement, elle se configure alors dans les malheureuses oeuvres et aventures des peuples, des classes, des nations, pas dans la fraternité et manifestation mutuelle de la Force et Possession des Individus Absolus, qui n'ont pas d’autre fin, pas d’autre dogme que « m’emploi qui veut »."
Amen A quand la fin des idoles, des icones, des ptits cultes de la personnalité? Et puis, pourquoi les gradés de la Wermacht qui ont tenté de dessouder Hitler, on en ferait pas des héros anarchistes aussi? D'ailleurs quelqu'un aurait-il des précisions sur la "ligue du fleuve" à laquelle elle a adhéré? Je n'ai rien trouvé dessus. Etait-ce des nationalistes Irlandais ou des anars? ("Son frère William, beaucoup plus célèbre à l'époque, était engagé dans la Noble Cause du nationalisme irlandais." C'est ironique tout le jargon messianique exprimant des valeurs réacs dans ce texte?). Enfin, la violence dont elle fait preuve sur des individus lambda ne la met pas dans le camps de l'abolition de la souffrance. Vraiment anarchiste Violet? Répondre à ce commentaire
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Anonyme 28-10-04
à 18:51 |
Re: Ste Violet priez pour nous...Je sais, je sais rakshasa… Concernant la Ligue du Fleuve (River League), même en anglois, je n’ai trouvé aucune info !? Etait-ce un groupe informel, comme il y en a eu beaucoup avant le mouvement fédérateur (Devenu obligatoire…) de l’I.R.A.
Cette histoire date, celle de l’Irlande indépendantiste aussi. Pour le texte, ne perds pas de vue qu’il s’agit de/d’un « latin » qui la écrit… Cela n’excuse pas l’emphase, mais vu l’influence très profonde, dirais-je ; ancrée, du catholicisme là-bas, quid novi… Quant à l’histoire de Violet, son traitement « médical »… et puis sa « performance », j’ai voulu la faire partager, parce qu’elle n’était pas connue (Déjà par moi) ;-) Répondre à ce commentaire
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libertad 28-10-04
à 19:00 |
Re: Re: Ste Violet priez pour nous...Ce texte montre tout de même qu'une "folle" était plus censée que bien des raisonnables car assassiner Mussolini n'était-il pas le seul acte responsable à faire en Italie et le geste de cette femme montre à quel point c'était possible. Alors évidemment, je ne pense pas que l'on puisse la considérer comme une anarchiste d'idée, mais dans les fait ne s'est-elle pas comportée comme une anarchiste ? Elle a sans doute comblé un vide à ce niveau : où l'on voit que le cours de l'histoire peut être modifié par un(e) individu(e).
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Luc Nemeth 01-09-05
à 16:47 |
Re: Re: Re: Ste Violet priez pour nous...Présenter William Gibson (lord Ashbourne) comme "engagé dans la noble cause du nationalisme irlandais" est un peu réducteur, et expose à se priver d'un élément utile. C'était aussi et surtout un "chrétien social", à qui on doit une bio de Lamennais, et qui eut en tout état de cause une grande influence sur sa soeur. Elle-même peut se définir, politiquement, comme : catholique-irlandaise, avec tout ce que cela évoque, Bernadette Devlin etc. Un peu illuminée sans doute, mais pas plus qu'un bon nombre de visiteurs de la grotte de Lourdes, elle avait dans un premier temps envisagé de supprimer Pie XI à qui elle reprochait d'avoir détourné l'Eglise, du chemin de l' "Eglise des pauvres" -elle y croyait- en se ralliant à Mussolini. Telle fut même la raison pour laquelle elle finit par se fâcher avec son frère, qui passait pour un "original" et se promenait en kilt dans le quartier de la Sorbonne, mais n'allait pas jusqu'à admettre que l'on veuille tuer le Pape. Répondre à ce commentaire
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à 17:11