Joueb.com
Envie de créer un weblog ? |
ViaBloga
Le nec plus ultra pour créer un site web. |
Lu sur : FTP « Des technogogues et des technopathes cela fait un bon moment que nous en avons. Le pionnier de l'Intelligence Artificielle, Marvin Minsky, par exemple, se fit connaître dans les années 80 pour avoir comparé le cerveau humain à un "ordinateur d'1,5 kg fait de viande". Il fut à la une du numéro de décembre 1983 de Psychology Today, ce qui lui valut la lettre suivante :
« Marvin Minsky
Avec le traitement totalement dénué de critiques - voire, d'adhésion aveugle - concernant la haute technologie, poussé jusqu'à des excroissances telles que la machine à "émotions" que vous développez et dont vous faites l'apologie, Psychology Today a au moins présenté clairement ce qui nous attend pour l'avenir social.
Votre travail de déshumanisation est une pleine contribution au processus de développement rapide de la haute technologie dirigé vers un environnement encore plus artificiel, désindividualisé et vide.
Je pense être le seul à croire qu'une vermine comme vous sera un jour considérée comme l'un des pires criminels que ce siècle ait produit. »
(Signé) Avec dégoût, John Zerzan
Douze ans plus tard, le nombre de ceux qui se sont engagés activement dans la désolation de l'esprit et le meurtre de la nature a probablement augmenté ; mais le soutien à l'entière structure de telle activités s'est indéniablement émoussé.
Voici Unabomber (il/elle/eux) avec une critique, en actes et en paroles, de notre existence technologique si triste, perverse, et de plus en plus désespérée. Unabomber appelle au retour à la "nature sauvage" via la "destruction complète et permanente de la société industrielle moderne dans tous les endroits du monde," et au remplacement de cette société impersonnelle, entravée et aliénée, par celle de petits regroupements sociaux. Il a tué 3 personnes et en a blessé 23 autres au nom de cette vision profondément radicale.
Il y a deux objections relativement évidentes à cette théorie et cette pratique. D'une part, il n'est pas possible de procéder à un retour vers des styles de vie autonome et non domestiquée par la simple suppression de l'industrialisme. Cette suppression n'empêcherait pas la domination de la nature, l'assujettissement de la femme, la guerre, la religion, l'état, et la division du travail, pour citer les pathologies sociales fondamentales. C'est de la civilisation qu'il faut se défaire pour aller là où veut aller Unabomber. En d'autres termes, la Révolution Agricole fut pour l'humanité une bien plus mauvaise étape que la Révolution Industrielle.
En terme de pratique, l'envoi d'engins explosifs destinés aux agents qui élaborent la catastrophe actuelle est trop aléatoire. Des enfants, des postiers et d'autres personnes pourraient facilement être tuées. Même si l'on s'octroie la légitimité de frapper l'horreur technologique en terrorisant ses indispensables architectes, les dommages collatéraux ne sont pas justifiables.
Cependant, Unabomber opère dans un contexte de misère psychique de masse et de perte de foi dans toutes les institutions du système. Combien de cinéphiles, pour être plus spécifique, engagèrent un débat au sujet de Terminator 2 et de son assimilation de la science et de la technologie avec la mort et la destruction ? Dans son article "La rage contre la science", Keay Davidson (dans le San Francisco Examiner du 30/04/95) observait que pour Unabomber, "sa haine avouée de la science et des modes technologiques reflète le désenchantement croissant des gens envers la science".
On trouve un exemple intéressant de l'écho dont jouit sa critique du monde moderne dans "L'Evolution du Désespoir" de Robert Wright, en couverture du Time du 28 Août 1995. L'article traite de la mise en accusation de Unabomber avec sobriété et sympathie, avec la volonté de sonder "la source de notre sens envahissant du mécontentement".
Dans le même temps, et cela n'est guère surprenant, d'autres commentateurs ont cherché à minimiser l'impact éventuel de telles idées. "Le Manifeste d'Unabomber n'est pas Particulièrement Original," lit-on dans l'éditorial que John Schwartz rédigea dans le numéro du Washington Post daté du 20 Août. Schwartz a trouvé des professeurs prêts à attester avec condescendance d'un manque fondamental d'originalité dans la remise en cause de la société, comme si une telle chose se passait dans une salle de classe. Ellul, Juenger, et d'autres ayant une vision négative de la technologie sont bien éloignés des réactionnaires ; ils sont inconnus, et ne font pas partie du discours accepté ou reconnu. La lâcheté et la malhonnêteté typique des professeurs et des journalistes ne pourraient guère être mieux représentées.
Il était prévisible que les idées comme celles de Unabomber n'allaient rencontrer que de l'antipathie dans la gauche libérale. Dans The Nation du 28 Août au 4 Septembre, Alexander Cockburn le dénonça de façon quasi-hystérique sous le nom de "Unabummer". Cette pseudo-critique du capitalisme U.S. est une divagation sur la "politique homicide et cinglée" de Unabomber, le fruit de la tradition anarchiste "irrationnelle" en Amérique. Selon Cockburn, Unabomber représente un "romantisme avarié de l'individu et de la nature," cette nature n'existe plus et nous ferions mieux d'accepter son extinction. En réponse à cette tentative de vouloir criminaliser et marginaliser à la fois Unabomber et l'anarchisme, Bob Black (dans une lettre à l'éditeur non publiée), souligne le fait que l'anarchisme connaît une résurgence au niveau mondial et considére que Unabomber exprime "le meilleur et le plus prédominant courant de pensée dans l'anarchisme Nord Américain actuel, qui a pratiquement dépasser l'ouvriérisme et le productivisme, qu'il partagea trop souvent avec le Marxisme."
Au printemps 95, la porte parole de Earth First ! Judy Bari qualifia Unabomber de "sociopathe", déclarant également, définitivement mais par erreur, que "personne dans le mouvement écologiste radical n'appelait à la violence." Ce n'est pas le lieu pour discuter de façon adéquate de la politique de l'écologie radicale, mais le ton pontifiant de Bari ressemble aux voix des anarcho-libéraux et des anarcho-pacifistes qui, pour défendre la nature, ne souhaitent pas aller plus loin que la pratique inefficace et obsolète de la désobéissance civile, et qui brandissent des slogans aussi timides et consensuels que "pas de déforestation sans représentation."
Le numéro de l'été 95 de la revue Slingshot, le journal des militants politiquement correctes de Berkeley, contenait un éditorial dénigrant Unabomber pour avoir créer "le véritable danger d'une répression gouvernementale" dans le milieu radical. La peur qui permet de blâmer de façon déplacée Unabomber aide à oublier le simple fait que des attaques concrètes contre la Mégamachine impliqueront des réponses de la part de nos ennemis. C'est en ne faisant rien que disparaîtra le spectre de la répression. »
John Zerzan
(traduction Y2k anti-© 2001)
Il ne s’achète pas…
« Je vois dans les yeux de Ted Kaczynski se refléter la douleur et le chagrin de ce que nous avons perdu. Une grandeur profonde, se composant d’un accroissement de la désolation personnel, la disparition de la communauté, la destruction du monde naturel. Il est vraiment dévasté, et deviens de plus en plus mauvais chaque jour.
.
La « trahison » de Ted Kaczynski (et naturellement sa « culpabilité » inaprouvée) par les mains de son propre frère nous rappelle que le pacifisme, dans sa poltronnerie suffisante, est toujours, à la base, le défenseur de ce qui est. Mais la « Megamachine » n'a pas encore supprimé toute résistance, toute capacité de penser contre la folie de la technolo-cauchemarderie.
Et pour le moins nous avons vu le courage et l'honneur d'un Brave, qui ne s'est pas fait acheter dans cette société frauduleuse, qui a combattu le Nouveau Monde, courageusement avec le stylo et l'épée. »
John Zerzan
.
(traduction M1R0B1r anti-© 2004)
Manifeste de Unabomber (1994)
.
Lire aussi : De meilleurs humains pour faire face à l'intelligence artificielle ?
.
Commentaires :
Jean |
"Bob Black (dans une lettre à l'éditeur non publiée), souligne le fait que l'anarchisme connaît une résurgence au niveau mondial et considére que Unabomber exprime "le meilleur et le plus prédominant courant de pensée dans l'anarchisme Nord Américain actuel, qui a pratiquement dépasser l'ouvriérisme et le productivisme, qu'il partagea trop souvent avec le Marxisme.""
Ieah, le futur s'annonce p'tet pas si mal alors :-) Répondre à ce commentaire
|
à 21:52