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Commentaires :
Rakshasa |
Le dépassement PM, le dépassement !"Jeter à priori l’anathème sur le principe de la pratique de l’élection c’est confondre le moyen avec l’objectif."
Non PM, c'est juste faire de la contre-propagande. Ce n'est pas forcemment avec passion et intérêt que des abstentionnistes mênent ce genre de campagne. C'est juste pour faire apparaître une autre position et surtout c'est le premier pas pour proposer la démocratie directe qui s'oppose aux l'indirectes, participatives comprises. Si les élections ne sont pas dénoncées comme le processus de coercition qu'elles sont, on ne met pas le pied dans la porte pour faire les fameuses propositions dont tu regrettes l'absence. En te documentant un chouhia, tu verras qu'il y a bien des propositions derrière les abstentions (je ne devrais même pas défendre ça tellement c'est évident) et je me demande où tu vas chercher qu'il n'y en a pas "Le principe de l’élection n’a rien en soi de scandaleux. Elire dans une collectivité des représentants peut être un moyen commode et efficace de fonctionner socialement dans une collectivité." Bien sûr que c'est scandaleux ! Je ne vais pas te réexpliquer que le vote est injuste, qu'il est basé sur la confiance en la majorité (ce qui est complètement irrationnel) et que les abstentionnistes préfèrent la recherche d' un dépassement du systême électoral, dans l'unanimité par exemple. "Ce qui fait problème ce n’est pas le principe de l’élection" Idem, c'est bien le principe qui est en cause. Il existe d'autres formes d'organisations qui ne nécessitent pas d'élection. Je ne te rappelle pas l'assembléisme ou le conseillisme qui la plupart du temps se passe du vote et pratique le mandatement impératif: http://fr.wikipedia.org/wiki/Mandatement_imp%C3%A9ratif Cela ne te trouble-t-il pas que le mandatement représentatif soit le seul mandatement légal pour la Veme république ? Tu comprendras bien alors que le mandat représentatif appartient au capitalisme et qu'il est nécessaire de l'abandonner dans une optique de changement des rapports sociaux et économiques. "Ce n’est donc pas le principe qui est à remettre en cause." A force de ne pas remettre des principes républicain en cause, tu fais un vrai républicar. Il est vrai que tu appartiens au courant du démocratisme radical, mais tout de même, toi qui prône sans cesse la recherche d'alternartives, tu es bien conscient que la transformation de la société passe par l'abolition des formes anciennes de la domination. Alors ? Bref, ce qui me semble stérile dans ta position c'est de te placer en dehors du jeu électoralisme/ contre-électoralisme, car là en effet tu n'as plus rien à proposer. Les électoralistes ont des propositions, les anti-électoralistes aussi, mais les anti-anti-électoralistes se retrouvent le bec dans l'eau à regarder les trains de la lutte passer sous leur nez. Du démocratisme radical on passe au radicalisme démocrate: "je suis plus radical que le radical, mais plus passif que le démocrate".Pour un anarchiste il y a mille et une justifications à se tenir en dehors du jeu électoral car il lui reste des modes d'action. Ce dont tu es dépourvu, c'est précisemment de ces modes d'action, de cet autrement que tu appelles de tous tes voeux. Je t'invite à te rapprocher de personnes connaissant déjà des autrement pour t'expliquer (ou te former...). Je t'invite aussi à te documenter sur la propagande en politique. Tu pourras peut-être réfléchir à ce que signifient certaines campagnes de contre-propagande et pourquoi il est urgent de les mener, même si tu n'entrevois pas ce sur quoi elles peuvent déboucher (chaque chose en son temps). Tu pourrais être surpris de relire tes propos à l'éclairage des techniques de propagande, et t'appercevoir de quel côté te situent tes écrits, en somme de quel propagandiste tu es sans pour autant vouloir cela. PM, tu joues contre toi. Répondre à ce commentaire
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libertad 16-12-06
à 17:29 |
Re: Le dépassement PM, le dépassement !
"Le principe du suffrage universel a été incontestablement un grand
progrès. Issu des Lumières il posait comme principe fondamental de
toute vie en société, la primauté de l’Homme et sa liberté absolue en
tant qu’être social. L’aboutissement d’une telle conception a été un
long combat et le principe de l’élection a été vécu, à juste titre,
comme un immense progrès social et politique."
Patrick, d'un point de vue purement historique, je nuancerais tes propos en rappellant qu'en 1848 lorsque le suffrage universel a été instauré il fut tout d'abord un moyen de lutter contre le mouvement insurrectionnel parisien et contre les ouvriers. Ce suffrage universel fut mis en place par la bourgoisie qui craignait le mouvement populaire et savait bien qu'en donnant le droit de vote à la majorité paysanne, elle allait obtenir une chambre conservatrice qui réprimerait le mouvement populaire ce qui fut fait en juste après l'élection et surtout par Napoléon Bonaparte qui fut élu au suffrage universel. On peut donc dire qu'au départ le suffrage universel fut un moyen pour écraser le mouvement de résistance au capitalisme industriel naissant et à l'alternative économique que ce mouvement construisait, alternative qui risquait de mettre le nouveau système en péril. Répondre à ce commentaire
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Patrick MIGNARD 17-12-06
à 10:32 |
Re: Re: Le dépassement PM, le dépassement !Je savais, en publiant ce texte sur ce site que je prenais des risques (sic). En effet, tenant de tels propos devant des anarchistes individualistes, ce qui me semble être la majorité des utilisateurs de ce site, je ne pouvais avoir que des réactions défavorables. Autant donc dire que la réaction de Rakshasa ne m’a donc pas surpris. Rakshasa, je comprend parfaitement ta position quoique ne la partageant pas. Je conçois parfaitement dans l’abstrait, quoique difficilement sur un plan pratique, que l’on puisse imaginer une collectivité humaine sans « représentativité », sans représentants… autrement dit une collectivité composée d’individus dont le seul élément constitutif est l’individu. C’est une position de principe tout à fait respectable mais qui ne résiste pas, du moins de mon point de vue, à la complexité de ce qu’est une organisation humaine… complexité qui est due au fait que l’Homme a développé une activité économique et donc sociale en constante évolution dans l’espace et le temps, il a diversifié ses activités. Il est de ce fait, du moins à mes yeux, incontestable que la répartition des tâches est nécessaire voire indispensable… sans préjuger de la manière et sur quel principe cela est fait. Ceci, j’en conviens est source de problème relationnels. Il est tout à fait exact que nombres de dérives sont possibles… à fortiori lorsqu’on se situe dans un système d’exploitation et de domination. Personnellement je ne suis pas défavorable (peut-être suis-je naïf !) à ce qu’une personne, dans un cadre donné et un objectif donné, et avec toutes les garanties de contrôle, me représente… je pense que dans certaines situation ça permet de fonctionner plus rapidement et plus efficacement. Je ne pense pas qu’il soit possible, souhaitable, du moins moi je m’y refuse, de passer sa vie en réunion, assemblée, conseil, pour tous les actes de la vie. Si l’on doit désigner un délégué, voire deux ou plusieurs, sur mandat impératif qu’on le fasse par consensus, tirage au sort ou élection, je m’en moque… là n’est pas le vrai problème. Je comprends que, pour une personne qui ne soit pas d’accord avec ce principe, une telle démarche soit inacceptable. Une fois que l’on a dit ça on ne peut pas aller plus loin… Il s’agit d’une question de conviction. Cela dit, quand tu dis « Ce n'est pas forcément avec passion et intérêt que des abstentionnistes mènent ce genre de campagne. C'est juste pour faire apparaître une autre position et surtout c'est le premier pas pour proposer la démocratie directe qui s'oppose aux l'indirectes, participatives comprises. Si les élections ne sont pas dénoncées comme le processus de coercition qu'elles sont, on ne met pas le pied dans la porte pour faire les fameuses propositions dont tu regrettes l'absence ».
Là franchement, tout en comprenant également la position défendue, j’émet les plus grands doutes sur l’efficacité de la méthode. Ce que tu dis est formellement juste, mais seulement formellement. En effet, en l’absence de toute « démonstration », « pratique concrète », le discours est purement théorique et perçu en tant que tel.
Que l’on fasse la critique du processus électoral, dans sa forme et son fond, tout à fait d’accord, et je ne me gène pas. Je me refuse cependant à faire une fixation sur le principe de ce qu’est la représentativité.
Ce qui m’importe au delà de ce qu’est l’élection c’est la manière, alternative, que l’on peut mettre en place et au cours de laquelle on élabore, on crée des structures de fonctionnement… et je crois que l’on ne peut véritablement dire ce que l’on met en place que lorsqu’on le met réellement en place, qu’on peut l’expérimenter, s’en servir, le critique, le conserver, l’améliorer, voire ‘abandonner.(C’est un peu comme pour la monnaie… mais je ne m’étend pas sur ce point…)
Ainsi, quand tu dis « Bref, ce qui me semble stérile dans ta position c'est de te placer en dehors du jeu électoralisme/ contre-électoralisme, car là en effet tu n'as plus rien à proposer. Les électoralistes ont des propositions, les anti-électoralistes aussi, mais les anti-anti-électoralistes se retrouvent le bec dans l'eau à regarder les trains de la lutte passer sous leur nez ». Oui, je me place en dehors de ce jeu car, à mon tour, je le trouve particulièrement stérile… Rien n’en est jamais sorti et rien n’en sortira tant qu’il restera à ce niveau de discussion voire de pure polémique.
Libertad – Le suffrage universel est bien issu des Lumières, le terme « suffrage universel » apparaît avant le Révolution de 89 et est mis en application (quoique ne concernant que les hommes ) en août 1792 lors de la Convention Nationale.
Cela dit, tu as tout à fait raison quant à l’usage qu’en a toujours fait, et en fait la classe dominante… et l’exemple que tu donnes est tout à fait significatif… On pourrais rappeler aussi, plus prêt de nous, comment s’est terminé Mai 68 …Et la bouffonnerie du référendum sur le TCE… et tout ce qui va suivre… Répondre à ce commentaire
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Patrick MIGNARD 17-12-06
à 10:45 |
Re: Re: Re: Le dépassement PM, le dépassement !Mise au point technique.... Pour des raisons indépendantes de ma volonté (?) le nom de Rakshasa a sauté deux fois (?). La première partie du commentaire précédent s'adresse à lui... jusqu'à "Libertad - .... Répondre à ce commentaire
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patrick83 17-12-06
à 12:23 |
Mise au point technique....voilà !c'est réparé ;-) Répondre à ce commentaire
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Abdel Issieux 17-12-06
à 14:01 |
Texte d'E.ColomboLe texte qui suit me semble intéressant car il dépasse les positions de principes rigides d'un certain anti-électoralisme primaire (qui ne peut de fait s'opposer qu'à un électoralisme primaire de propagande d'Etat) pour revenir au fond du problème tel que les anarchistes l'ont appréhendé dès le départ. Extrait de Réfractions n°7 (http://www.plusloin.org/refractions/refractions7/colombo_vote.htm) : « Les anarchistes ne votent pas ! » Avec une certaine fréquence, nous avons entendu cette affirmation. Est-elle vraie ? Répondre à ce commentaire
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rom 17-12-06
à 16:06 |
Re:Il y a, me semble-t-il, beaucoup de choses très justes dans l’article de Patrick.
La « campagne abstentionniste » n’a que très peu d’intérêt si elle consiste (comme celle des autres Partis) à coller des affiches, distribuer des tracts ou expliquer aux gens pourquoi nous ot’ anars on veut pas qu’ils aillent élire leur maître, blablabla... Comme il est dit très justement dans l’article : seule une situation sociale est potentiellement révolutionnaire. Il ne suffit pas de proclamer l’abstention « révolutionnaire » pour qu’elle le devienne (de fait, le mobile de la révolution me semble aujourd’hui très peu présent dans la majorité des démarches abstentionnistes, non ?). Considérer que le boycott des institutions porte en lui-même un projet de société alternatif me semble illusoire et surtout peu ambitieux. C’est par les luttes sociales, l’élaboration d’un projet conscient d’émancipation collective et individuelle, que pourra s’établir un rapport de force seul capable de discréditer l’institution aux yeux de tous. Il n’y aura plus besoin alors de déployer ses beaux arguments pleins d’objectivité pour convaincre les gens de ne plus voter puisque l’enjeu sera de prendre parti, soit pour l’ordre actuel, soit pour celui qui est en germe et que nous construisons dans les luttes.
Je pense également qu’on peut défendre aujourd’hui l’abstention tout en reconnaissant que le suffrage universel a représenté un énorme « progrès ». (comme le capitalisme, dirait marx), et s’est même inscrit dans une démarche philosophique dont on peut, du moins en partie, se revendiquer (l’humanisme des lumières). Le problème, comme dit Patrick, c’est que le système électoral que nous connaissons est marié depuis toujours à l’économie marchande. Ainsi, le mythe démocratique du « un homme = une voix » ne sert qu’à plaquer une égalité fictive sur le corps social, lui-même entièrement soumis aux aléas du capital. C’est donc un mensonge que nous devons dénoncer. Est-ce à dire que le principe d’élection doit être rejeté en lui-même et à chaque fois ? N’a-t-il pas joué un rôle fondamental dans le mouvement révolutionnaire ouvrier ? Ne joue-t-il pas encore un rôle important chaque fois que nous essayons de nous organiser, de nous fédérer, de transmettre à nos camarades proches ou lointains des infos, des décisions prises pendant les assemblées ? Rakshasa, tu fais valoir la « démocratie directe » contre le principe d’élection, je suis curieux de savoir comment tu penses résoudre ces questions et comment tu envisages, par exemple, l’organisation pratique d’une collectivité qui dépasse la trentaine de personne ?
Il y a une différence entre « donner sa voix » à un aspirant-chef (autrement dit : offrir sa responsabilité, la mettre entre les mains d’autrui), et élire un délégué chargé de transmettre une décision prise collectivement, ou encore voter pour définir les objectifs de telle ou telle action. Toute la question est de savoir à quel moment l’élection est pertinente ou pas. A quel moment l’unanimité est requise, ou seulement la majorité, etc. Ces décisions là sont elles-mêmes politiques, doivent être mises en question à chaque mouvement comme nous remettons aujourd’hui en question l’électoralisme institutionnel qui n’est qu’une forme de soumission au pouvoir, de dépolitisation des masses.
Pour ceux qui ont vécu les interminables AG du mouvement de l’an dernier, on sait à quel point le vote peut être source d’ennui, d’énervement, de bureaucratie inutile, de castration. Plutôt que de s’enfermer des heures dans un amphi pour voter des motions à la chaîne, il eut souvent été plus judicieux de libérer l’initiative, organiser des petits ateliers, des groupes affinitaires, etc etc. Il n’empêche que, même dans ce cas, il apparaît parfois nécessaire d’élire une personne chargée de rapporter aux autres les décisions prises, les travaux effectués, etc. Il apparaît également nécessaire de s’accorder, lors d’une action politique (même d’un petit groupe, même illégale, même contre l’Etat ou le Grand Capital !) sur les objectifs qu’on se donne : et cela peut passer par le vote à l’unanimité.
Ainsi, voter ne veut pas toujours dire s’aliéner à un groupe qui écrase l’individu. Cela ne veut pas toujours dire « perdre sa voix ». L’association d’égoïstes dans le plus pur style stirnerien pourrait même s’y adonner, occasionnellement et sans dogmatisme, sans pour autant perdre son authenticité. C’est du moins mon avis. En attendant, le boycott de toutes les élections que le pouvoir organise pour nous est un premier pas, nécessaire mais insuffisant, vers l’élaboration d’un véritable projet d’émancipation pour tous et pour chacun. Répondre à ce commentaire
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Anonyme 17-12-06
à 16:12 |
Re: Re: texte fort interessant qui donne une vision claire de l'abstention proner par les anarchistes.
Répondre à ce commentaire
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Anonyme 17-12-06
à 16:26 |
Re: Re: Re:abdel issieux: en effet tres interessant ton article qui nous donne une vision claire de l'abstention proner par les anarchistes et empeche la confusion developer par de pseudos anarchistes. quand a la campagne anti-electorale(affichage,reunions etc...) celle ci est plus que salutaire face a la politique politicienne et pour reafirmer l'identitee anarchiste. Répondre à ce commentaire
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Rakshasa 17-12-06
à 19:34 |
Eloge de la démocratie directeEffectivement Patrick, c'est une levée de boucliers et heureusement. Cette question du vote chez les anar, si elle est largement partagée, c'est parce que c'est une spécificité (plutôt qu' "identité", mais ne nous perdons pas en débats sur ces mots pour l'instant) du mouvement anarchiste. Sans cette particularité, parmi d'autres, point d'anarchisme, mais un énième courant coco de parti.
Ce à quoi tu sembles aspirer, c'est à un renouveau des élites. Tu affirmes que tu ne veux pas passer ton temps en assemblées, mais dans ce cas tu préfères que cette tâche qui te sembles fastidieuse (parce que tu n'a jamais pratiqué pour construire à mon avis) soit confiée à un autre. Dans le cas d'assemblées souveraines ou conseils souverains, tu n'es pas contraint d'y assister et dans ce cas tu délègues informellement ton pouvoir à cette assemblée souveraine, que tu peux rejoindre quand l'envie ne te fais plus défaut. Tu reconnais par là, la souveraineté entière de tes pairs, pas plus l'un qu'un autre, et tu détiens un contrôle égal à autrui. Je reviens sur l'idée que tu te fais des assemblées souveraines, ennuyeuses, longues, fastidieuses. Il en est effectivement ainsi dans un contexte de lutte, puisque nombre de sujets font débats et que se confrontent des sensibilités politiques souvent à cran. L'autogestion de la militance est très délicate j'en conviens. Mais, as-tu essayé l'organisation en assemblée pour une toute autre tâche, de production, de création et éventuellement de loisir ? Là, hors des crispations et des malheurs de la lutte, tu découvriras vite quel potentiel exceptionnel renferme la pratique de la démocratie directe, et à quel point elle coule de source pour chaque individu politisé ou non. Passer du temps en réunion lorsque celle-ci permet la construction d'autres rapport et la réalisation de projets communs est réellement épanouissant et loin d'être ennuyeux. Bien sûr, ce n'est pas tout le temps sans problêmes, mais en général c'est justement la régularité des assemblées qui permet le contrôle et la transmission d'informations, afin de les régler. Si tu crains de devoir être partout à la fois, pour toutes les taches, je te rassure, il existe le mandatement qui permet de les répartir (on parle par exemple de commissions pour un groupe d'individus mandatés pour une tâche précise). Le mandatement doit être révocable et les commissions n'ont qu'un pouvoir exécutif et non décisionnel. Et c'est justement là que nos chemins se séparent. Tu préfères laisser la décision à celui que tu à mandaté. Tu l'as donc mandaté pour la tâche précise de décider à ta place. Et si ses décisions sont contraires à ta volonté tu n'y peut plus rien puisqu'il est dans son droit selon le contrat de cette délégation de pouvoir. Tu ne tiens plus les rêne de ton existence. Dans une assemblée souveraine, aux moments de décisions, il est nécessaire de demander s'il y a une opposition à la proposition plutôt que de demander qui est d'accord et qui ne l'est pas, car dans ce dernier cas on revient au vote ( la majorité l'emporte et cela ne clos pas l'opposition). Clore l'opposition c'est arriver à un point du débat tel que soit la proposition s'avère irréalisable, soit elle ne rencontre plus aucune hostilité. Aussi les individus n'ayant pas plus d'avis que cela ne sont pas obligés de s'exprimer dessus ni de participer à la réalisation s'il ne se sentent pas concernés. Il faut toujours garder à l'esprit en cas d'opposition, le dépassement des contradictions, le dépassement de la dualité, la proposition qui ne va pas déplaire. On sort du clientélisme de politique de parti qui ne vise qu'à faire des proposition plaisant à une majorité. Cette pratique très souple exige néanmoins que chacun soit conscient des nécessités qu'implique un projet, une réalisation, notament quand il s'agit de répondre à des besoins. Cela s'apprend très vite car tout le monde se trouve au pied du mur rapidement. Enfin, cela permet un essor des connaissances de tous les individus, intéressant certains à des activités qu'ils n'auraient même pas pu envisagé de toucher du doigt. Quant au manque de réalisations que tu imputes à la démocratie directe, presque tout est à faire, puisque dès que ce type d'organisation de la société nait, la répression s'abat sur lui, quand ce n'est pas les mouvement contre révolutionnaires de gauche qui récupèrent le morceau. J'ai à mon actif de cette année encore une expérience de grosse association (50 000€ de subventions à l'année), que j'essayais de faire passer en autogestion avec une grande part des actifs ( ceux au charbon). Tout était ok, jusqu'au jour de l'AG de changement des statuts (qui aurait du être la dernière sur le mode démocratie représentative) où nous avons vu débarquer 40 personnes jamais vues auparavant sympathisant du PC, verts et consors, relations du bureau qui devait sauter. Tous ces braves gens ont voté un texte, magouillé au dernier moment par le bureau seul, qui ne représentaient pas le fonctionnement des 6 derniers mois, et cela sans avoir lu le dossier remis juste à l'entrée de l'AG. Tous ces braves gens ont réélu le bureau qui les avait sifflé. Bref, si manque d'expériences concrêtes il y a, les raisons ne sont pas à chercher du côté de l'efficacité de la démocratie directe, mais du manque de force de ses partisans. Je colle un petit texte tiré de 1984 à méditer: Au long des temps historiques, et probablement depuis la fin de l'âge néolithique, le monde a été divisé en trois classes. La classe supérieure, la classe moyenne, la classe inférieure. Elles ont été subdivisées de beaucoup de façons, elles ont porté d'innombrables noms différents, la proportion du nombre d'individus que comportait chacune, aussi bien que leur attitude vis-à-vis les unes des autres ont varié d'âge en âge. Mais la structure essentielle de la société n'a jamais varié. Même après d'énormes poussées et des changements apparemment irrévocables, la même structure s'est toujours rétablie, exactement comme un gyroscope reprend toujours son équilibre, aussi loin qu'on le pousse d'un côté ou de l'autre. ...Les buts de ces trois groupes sont absolument inconciliables. Le but du groupe supérieur est de rester en place. Celui du groupe moyen, de changer de place avec le groupe supérieur. Le but du groupe inférieur, quand il en a un - car c'est une caractéristique permanente des inférieurs qu'ils sont trop écrasés de travail pour être conscients, d'une façon autre qu'intermittente, d'autres choses que de leur vie de chaque jour- est d'abolir toute distinction et de créer une société dans laquelle tous les hommes seraient égaux. Ainsi, à travers l'Histoire, une lutte qui est la même dans ses lignes principales se répète sans arrêt. Pendant de longues périodes, la classe supérieure semble être solidement au pouvoir. Mais tôt ou tard, il arrive toujours un moment où elle perd, ou sa foi en ellle-même, ou son aptitude à gouverner efficacement, ou les deux. Elle est alors renversée par la classe moyenne qui enrôle à ses côtés la classe inférieure en lui faisant croire qu'elle lutte pour la liberté et la justice. Sitôt qu'elle a atteint son objectif, la classe moyenne rejette la classe inférieure dans son ancienne servitude et devient elle-même supérieure. Un nouveau groupe se détache alors de l'un des autres groupes, ou des deux, et la lutte recommence. ... La nouvelle aristocratie était constituée, pour la plus grande part, de bureaucrates, de savants, de techniciens, d'organisateurs de syndicats, d'experts en publicité, de sociologues, de professeurs, de journalistes et de politiciens professionnels. Ces gens, qui sortaient de la classe moyenne salariée et des rangs supérieurs de la classe ouvrière, avaient été formés et réunis par le monde stérile du pôle industriel et du gouvernement centralisé. George Orwell dans "1984" Répondre à ce commentaire
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Johan 18-12-06
à 03:58 |
Abstention = dangerDésolé de décevoir, mais moi, j’ai l’intention d’aller voter. Ce sera certainement un vote contre certains plus qu’un véritable soutien à un(e) candidat(e). Par métaphore, je dirais que je voterai pour le rhume si cela peut m’éviter le choléra. Ce qui ne signifie en aucun cas que je suis content d’être enrhumé. Tous pourris, peut-être ; mais il y a des plus pourris que d’autres. L’autre danger de l’abstention est le suivant : Prenons le cas d’un quartier ou d’une catégorie de personnes qui refuserait de participer aux élections. Par exemple (et plus ou moins au hasard) : une minorité ethnique, une cité, une région sinistrée, les jeunes, les chômeurs, les homosexuels. Un président qui aurait l’intention de se faire élire a besoin de voix, c’est une évidence mathématique. S’il raisonne d’un point de vue électoraliste, il n’aura rien à faire de ces catégories de personnes, puisqu’elles n’iront pas gonfler son pourcentage de voix. Dans le cas contraire, il sera bien obligé de les écouter. Et si ces personnes manifestent, il devra satisfaire les demandes. Bien sûr, on me rétorquera qu’en Russie et en Iran, on vote également en choisissant son dictateur. La différence, c’est qu’une fois les élections passées, on a juste le choix de la fermer. En France, on a encore la possibilité du fameux « troisième tour social », parce que les élections ne sont pas tout.Répondre à ce commentaire
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Rakshasa 18-12-06
à 09:40 |
Ils sont tous clientélistesJohan, pour une réponse à ta remarque, je te renvoie sur les post ci-dessus.
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Madame Sarfati 18-12-06
à 10:20 |
encore pas de chancepurée les enfants c'est terrible ce qui m'arrive : je cherchais des trucs sur l'anarchisme, sur Google, et je tombe sur ce site de mahbouls, complètement obsédés par... les élections !
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Anonyme 18-12-06
à 10:44 |
Re: encore pas de chancejohan: tu te berce d'illusions. le seul interet et objectif des politiciens,le pouvoir tout le reste n'est que monsonges, duperies et hypocrisies. l'abstention est une arme contre le pouvoir et la la politique politicienne et pour l'anarchisme. Répondre à ce commentaire
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Rakshasa 18-12-06
à 10:52 |
Re: encore pas de chanceSarfati, tu vas voir comment elle vont t'obséder pendant encore de nombreuses années les élections... Alors évidemment il y a toujours ceux qui se réveille tous les 5 ans pendant deux semaines pour protester. Ici c'est pas 2007 la question, c'est le systême représentatif, ne réduit pas celui-ci à la campagne en cours. 2007 c'est juste pour coller avec l'actualité.
Répondre à ce commentaire
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Madame Sarfati 18-12-06
à 11:02 |
Re: Re: encore pas de chanceRakshasa tu es mal élevé mon fils, mais je te réponds quand même. Sauf erreur de ma part, "ceux qui se réveillent tous les 5 ans pendant deux semaines pour protester", c'est bien : ceux qui s'intéressent aux élections. Mais bon, fais comme tu le sens, puisque tu es en train de "coller avec l'actualité". Répondre à ce commentaire
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Rakshasa 18-12-06
à 11:50 |
Re: Re: Re: encore pas de chanceParce que tu ne te préoccupe pas de l'organisation de la société dans laquelle tu vis ?
Répondre à ce commentaire
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Rakshasa 18-12-06
à 12:19 |
Re: Re: Re: Re: encore pas de chanceEt puis Sarfati, sacré rigolo, tu as réussi à briser le fil de discussion ! Sacré troll va, qu'est-ce qu'on s'amuse avec toi ! Tiens je vais faire une proposition. C'est qu'on ote tous tes commentaires et les miens qui te répondent. Pour les miens ça ne me gène pas vu l'intérêt de l'échange et puis je pense que pour toi, c'est pas un problême puisque de toute façon c'est un site de maboul obsédés des élections, hein ? Qu'est ce que t'en dis ? Et Libertad, ça te branche?
Répondre à ce commentaire
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MathiasDelfe 18-12-06
à 12:38 |
Re: Chassez le naturelLe Pol Pot de l’En
Dehors ne peut décidément jamais s’empêcher d’en appeler à la censure de papa
Libertad, lequel en véritable libertaire ne l’écoute jamais. Répondre à ce commentaire
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Rakshasa 18-12-06
à 12:57 |
Re: Re: Chassez le naturelC'est juste une proposition, un retour d'ironie... Mathias la Morale.
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Rakshasa 18-12-06
à 13:03 |
1 troll+ 1 troll= Xtrolls²Ah! au fait les trolls ! Sympa la cession d'invectives !
"Pol Pot" un des points godwin, discussion morte... Répondre à ce commentaire
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Madame Sarfati 18-12-06
à 15:23 |
AttestationJe soussignée Madame Sarfati certifie être d'accord avec la proposition de Monsieur Rakshasa, que l'on ôte tous mes commentaires, et les siens en réponse. Car c'est que, faut pas m'en vouloir, c'est plus fort que moi, j'étais déjà comme çà quand j'étais petite : rien que d'entendre parler des élections, çà me donne... envie de péter !
Répondre à ce commentaire
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Monsieur Sarfati 18-12-06
à 16:21 |
Re: Attestationne faites pas attention... mon épouse a toujours eu un peu tendance à vouloir tirer la couverture à elle... mais bien entendu c'est dans toute la famille, qu'on a depuis longtemps compris, que : VOTER, C'EST PETER DANS l'EAU ! Répondre à ce commentaire
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Monsieur Sarfati 18-12-06
à 16:30 |
(additif)quant à Monsieur Rakshasa, qui a de toute évidence pété les plombs, son attitude est d'autant plus absurde que mon épouse ne l'a pas attaqué et qu'en plus elle n'a rien d'hostile, au point de vue qu'il dévelopait. Mais simplement çà la... gonfle, ces élections.
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Johan 18-12-06
à 18:21 |
Re: Re: encore pas de chanceJe ne suis pas plus naïf que ceux qui les paranos qui se croient en permanence dans Matrix. Répondre à ce commentaire
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à 14:10