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Je poste ce texte sur ce site (ou plutôt le propose à la modération) parce qu'on m'en a fait une lecture et qu'il contient beaucoup de choses dont je voulais vous faire part, ayant été plutôt éberluée, stupéfaite et consternée des points de vue développés sur ce site sur le féminisme. Du coup, plutôt que de mettre plein d'énergie à répondre personnellement à chaque commentaire qui m'ont heurté, je propose ce texte. Egalement car Corinne Monnet y formule très bien une vision féministe radicale (elle se définie comme telle, la considérerez-vous comme "victimiste"?) dans laquelle je me reconnais.
"Autonomie et rapport à l’autre
Il me semble important de développer ma conception de l’autonomie, étant donné sa présence continue dans ce texte. On y trouvera en creux, toujours au niveau individuel, une illustration de mon cheminement de l’anarchisme à l’anarcha-féminisme.
En partant du postulat que l’anarchisme a un réel projet d’émancipation et de développement de l’individue, le fait est qu’il s’est malheureusement cantonné à une définition masculine de l’individue. Face à ce projet d’épanouissement individuel, femmes et hommes ne sont pas à la même place. Si l’individu mâle ne peut pleinement se développer dans une société autoritaire et capitaliste, que dire de l’individue femelle dans une société patriarcale, autoritaire et capitaliste ??
Or, c’est bien la forme patriarcale du pouvoir qui me rend femme et non individue à part entière. Ce n’est pas par hasard que nous parlons d’oppression spécifique des femmes. Mais les anarchistes, comme tous les autres politiques, sont majoritairement des hommes. Arrêter de nier cette oppression spécifique signifierait pour eux devoir se reconnaître de la classe dominante des hommes, du groupe oppresseur et de ceux qui profitent de la hiérarchie des genres. Que les anarchistes en profitent aussi ne fait aucun doute, ce que démontre bien leur attitude générale envers les féministes qui représentent une véritable menace contre leurs privilèges masculins. En dehors du fait qu’ils ne remettent guère en cause la dichotomie personnel/politique, même sur leurs sujets (si l’on prend le racisme par exemple, ils s’attachent beaucoup plus à le combattre chez les autres ou dans la société que celui qu’ils pourraient avoir intériorisé), comment expliquer qu’ils n’aient jamais considéré comme aussi important de lutter contre l’oppression patriarcale que contre l’oppression classiste ou raciste ??
Ce qui fait souvent sourire dans l’idée d’autonomie, c’est qu’on l’associe (et pour cause ?!) à l’idéal masculin d’auto-suffisance et de toute-puissance. En monopolisant cette potentialité humaine, ils l’ont défini en fonction de leurs intérêts, de leur réalité et de leurs fantasmes de dominants. Or, ne serait-ce que pour lutter contre la polarisation sexuée, il est hors de question de leur laisser ce monopole. L’autonomie, comme la rationalité, sont des potentialités humaines, elles ne sont pas masculines par essence. Nous avons besoin de les redéfinir, de les modifier ? ; non parce que en tant que femmes nous serions différentes, mais parce que les hommes en ont corrompu le sens afin qu’elles servent leur domination. Ou comment le « pouvoir de », quand on est dominant, se transforme bien vite en « pouvoir sur »... Surtout que l’indépendance masculine repose la plupart du temps sur la négation pure et simple d’autrui, ou sur son esclavage, au moins au niveau des affections et des besoins. Ce qui n’est pas sans rappeler que leur présence dans la sphère publique, ce sont les femmes qui la payent par le confinement dans la sphère privée. Ce sont rarement eux qui s’occupent de leurs propres besoins (domestiques, corporels, humains, affectifs...) mais ce sont bien eux dont les besoins sont pris en charge par d’autres, des femmes en l’occurrence. Comme il est alors facile de se concevoir indépendant et sans besoins quand ce sont les femmes qui y pensent et s’en occupent à leur place ?! Mais comment peut-on parler d’indépendance et d’autonomie quand on construit sa liberté sur l’esclavage d’autrui ?? Pour moi, ça ne fait que les invalider. La conception de la liberté qui repose sur une domination, comme celle de la rationalité qui repose sur l’étouffement des sentiments ne sont pas les miennes.
Que peut signifier sur le plan de la construction de soi la revendication d’autonomie pour les femmes ?? Au-delà de la stratégie, j’utilise assez peu le mot d’égalité, n’étant pas très au clair sur sa compatibilité profonde avec l’autonomie. L’égalité suppose deux termes où l’un va nécessairement fonctionner comme modèle ou référant. Que les hommes soient le référant ne peut évidemment m’enchanter... puisque mon but politique final n’est pas l’amélioration du statut social des femmes mais bien la destruction des catégories « femmes » et « hommes ». Alors, seulement, on pourra parler de réelle égalité.
En tout cas, revendiquer l’autonomie, c’est revendiquer le fait de pouvoir se définir soi-même dans les termes que l’on choisit. C’est revendiquer l’autodétermination complète dans toutes les sphères de notre existence ? : politique, sociale, économique, sentimentale, intellectuelle et sexuelle. L’autonomie, c’est la liberté de se déterminer soi-même, de vivre sa propre vie et de fixer ses propres buts.
Ce qui a toujours défini les femmes, c’est d’avoir une identité subordonnée à leurs relations à autrui. Fille de, femme de, mère de... sont toujours là pour rappeler que les femmes sans hommes ne sont pas des poissons sans bicyclettes. On sait qu’un des effets de structure sur le soi induit par le rapport dominé/dominant se trouve dans la difficulté d’accès à une identité propre pour les dominé-e-s, puisqu’elles et ils sont enfermées dans une définition catégorielle d’elles/d’eux-mêmes.
Se définir en fonction des besoins des hommes, chercher le sens de sa vie dans l’adaptation aux désirs masculins ne peut pas permettre la réalisation de soi. C’est ce que des féministes psychologues ont bien étudié. Ainsi, comme l’écrit Susan Sturdivant ?3 ? : « une comparaison du rôle sexuel féminin et de notre description de la réalisation de soi montre qu’ils sont logiquement incompatibles, pour ne pas dire mutuellement exclusifs. » Ceci n’est guère surprenant quand on ne croit à aucune essence féminine, mais que l’on pense au contraire que les caractéristiques dites féminines (comme la dépendance, le sur-développement de l’affection, de la sensibilité émotionnelle, du soin des autres...) sont des conséquences de l’oppression et de la subordination.
Il est nécessaire d’apprendre « ?à s’accorder à soi-même la tendresse que les femmes ont traditionnellement nourrie pour les autres ? » (Susan Sturdivant, 1992). Ce qui est extrêmement difficile étant donné que les actes de confiance en soi, d’affirmation de soi, d’autonomie et d’indépendance ne signifient plus qu’arrogance, agressivité, égoïsme et indifférence quand ce sont des femmes qui les posent. C’est encore le double standard qui sévit ici. Le même comportement est perçu et interprété différemment selon le sexe de la personne et les assignations qu’on y rapporte. Évaluation différentielle qui permet le maintien de la domination des hommes dans tous les domaines.
Les femmes doivent donc se prendre comme objets de leurs préoccupations et se rediriger vers elles-mêmes. L’existence d’une identité indépendante, c’est-à-dire distincte des relations à autrui, est la base nécessaire pour avoir conscience de son propre moi afin d’attribuer du sens à ses propres expériences (Susan Sturdivant, 1992). Ainsi seulement les femmes pourront se créer comme sujets et devenir créatrices actives de leur propre existence. Quand la conscience de soi est noyée par la conscience excessive des autres, on ne peut se créer sujet. Ceci, évidemment, est bien une conséquence de l’appropriation des femmes par les hommes. Colette Guillaumin ?4, dans son analyse de l’expression concrète de l’appropriation des femmes, nous parle aussi des effets de l’appropriation sur l’individualité. On exige de la classe des femmes « qu’elle se dilue, matériellement et concrètement, dans d’autres individualités. Contrainte centrale dans les rapports de classes de sexe, la privation d’individualité est la séquelle ou la face cachée de l’appropriation matérielle de l’individualité ». La constante proximité et charge physique des autres dévolue aux femmes « est un puissant frein à l’indépendance, à l’autonomie ? ; c’est la source d’une impossibilité à discerner, et a fortiori à mettre en œuvre, des choix et des pratiques propres ». Et puisque « quand on est approprié matériellement on est dépossédé mentalement de soi-même », l’appropriation matérielle nous dépossède de notre autonomie. La psychologie féministe, contrairement à la psychologie classique, dont Susan Sturdivant nous donne un très bon exemple, rejette « les buts de conformité sociale adoptés par les modèles de santé mentale qui mettent l’accent sur l’adaptation » et leur préfère « des buts représentant la définition personnelle de soi et la détermination de soi ». Et Sturdivant tient toujours compte de l’adversité des réalités sociales pour les femmes (ce qui lui évite de croire par exemple aux solutions individuelles pour les femmes et lui fait prendre clairement position en faveur d’une lutte collective autonome des femmes). C’est que l’on ne manquera pas de se faire traiter d’anticonformiste (pour le moins), ce qui n’est pas évident à gérer quand la crainte de la marginalité est forte. J’ai dû, pour ma part, me rendre à l’évidence que je craignais bien moins la marginalité que de renoncer à mes désirs, valeurs et choix de vie. Même lorsque ces choix me coûtent de l’exclusion, de l’isolement et de la stigmatisation (ce qui ne manque pas d’arriver...), je veux bien assumer ces conséquences puisqu’elles me semblent être aujourd’hui malheureusement inévitables pour une existence qui essaie de vivre d’une façon non dominante. Depuis mes jeunes années de punk jusqu’au féminisme, je n’ai cessé de me retrouver à la marge (quand ce n’a pas été à la marge de la marge...). Mais tant que je trouverai toute cette puissance et liberté, estime et confiance en moi-même dans le fait de me définir comme je le choisis et de vivre ma propre vie, nul doute que je continuerai.
Cette peur de la marginalité et de l’isolement me semble être un des grands freins à la pratique féministe, même dans les milieux anarchistes. On peut ne pas avoir envie d’en rajouter quand on est déjà par ailleurs dans une situation marginale. Mais, comme le souligne Sturdivant, il semble pire de ne pas avoir de sens de soi-même que de supporter les conséquences de l’étiquette « anticonformiste ». Car si les souffrances peuvent coûter aussi cher dans les deux cas, on gagnera tout de même un bénéfice infiniment plus grand sur le plan de l’estime de soi, de la liberté et du potentiel de signification personnelle.
Susan Sturdivant, s’appuyant sur d’autres psychologues, explore les conséquences psychologiques qu’entraîne pour les femmes le fait d’avoir été définies par leurs relations à d’autres et donc d’être dirigées par les autres plutôt que par elles-mêmes. Non seulement cette « direction par autrui » engendre le doute de soi, alimente le besoin d’approbation des autres mais, en « investissant la plus grande partie de son identité dans les autres, on leur donne aussi le pouvoir de définir la réalité ». Comme ces autres sont souvent des hommes, on peut leur faire confiance là-dessus, la réalité ne manquera pas d’être patriarcale.
J’espère avoir suffisamment explicité ce que je mets dans le processus d’autonomisation. Ce n’est pas le même pour les femmes que pour les hommes. Qu’en l’état actuel, l’autonomie ne peut pas signifier la même chose et qu’elles et ils n’en payent pas le même prix. Que les femmes deviennent autonomes nécessite qu’elles prennent conscience de leur oppression, que la différence dans laquelle on les enferme est la source de leur piètre estime de soi et de leur manque de confiance en soi ? ; qu’elles aient la force et l’énergie pour travailler à leur autonomisation, à une définition de soi plus autonome, quand les obstacles sont nombreux et puissants, et que tout est fait pour que nous restions à notre place. S’identifier à la classe des femmes, à un groupe opprimé n’est pas facile. Mais si l’on veut élargir ses choix et créer sa vie, il me semble bien nécessaire d’en passer un minimum par là, afin de contrôler et d’espérer changer l’influence que les attentes sociales et l’appropriation exercent sur nous. L’isolement classique des femmes entre elles fait bien entendu partie de l’oppression, et il est donc une cible importante du féminisme. En même temps que j’ai développé cette indépendance psychique des hommes, le féminisme m’a permis de déconstruire une grande partie de la misogynie que j’avais intégrée (je ne dis pas toute, parce qu’étant donné l’ampleur et la force de celle-ci, je travaille toujours à en détruire des traces). Même en dehors du fait que c’est bien le féminisme qui m’a réellement permis de désirer et d’éprouver de forts sentiments pour des femmes, ou qui m’a permis de développer des relations qualitatives et affectives avec elles, de mon point de vue, le féminisme développe aussi l’importance de la qualité des relations entre femmes. Il ne se contente pas de critiquer les rapports femmes/hommes mais donne aussi les moyens d’apprendre à rechercher et à valoriser les relations avec des femmes. Ceci pour dire que depuis que je suis féministe, ces relations ont joué et jouent toujours un rôle très important pour la qualité de ma vie, pour la joie et le plaisir que j’en retire, mais aussi pour mon autonomie. Jamais je ne serais parvenue où j’en suis, sans tous ces échanges dans les groupes non-mixtes, sans tous ces partages avec des copines, rajoutés aux discussions, au soutien et à l’affection de mes amies. Les groupes féministes ainsi que certaines relations m’ont réparée de bien des souffrances et m’ont permis d’accroître la confiance et l’assurance dans mes projets et dans moi-même. En résumé, je dois énormément à cette resocialisation et sans elle, je n’aurais jamais pu me développer telle que je suis. Je pense avoir assez parlé (et ce n’est pas fini...) des effets négatifs et inhibants que peut avoir sur soi le fait de se référer prioritairement aux hommes, de compter principalement sur eux, ainsi que d’en attendre beaucoup.
Enfin donc, c’est d’abord dans le rapport à l’autre que se construit l’autonomie, ce qui peut permettre justement de goûter à l’utopie d’une interaction à l’autre existant au-delà de l’exploitation, du besoin, du pouvoir, de l’aliénation, et de la peur de la solitude. Cette nouvelle autonomie repose aussi sur l’idée d’un moi qui serait fondamentalement structuré socialement. Si le patriarcat permet difficilement de concevoir ainsi l’autonomie, c’est parce que nous devons faire un effort d’imagination pour pouvoir penser certaines potentialités humaines qui ne seraient pas construites par la domination, le pouvoir ou la hiérarchie.
L’autonomie n’est pas donnée. Elle est à construire et à créer."
Corinne Monnet
Commentaires :
libertad |
Je voudrais tout d'abord répondre à l'introduction de Zelenie, je ne considère pas toutes les féministes radicales comme des victimistes, je pense que beaucoup le sont en masquant le victimisme sous un verbiage marxisant mais toutes ne le sont pas et Corinne Monnet est une de celles qui refusent le victimisme. Son engagement aux côtés des prostituées lyonnaises au sein de Cabiria ne laisse aucun doute là-dessus.
L'En Dehors a d'ailleurs publié un de ses textes à ce sujet : Trafic de femmes» : crime organisé ou organisation de la répression ? On cherchera en vain la publication de ce texte sur les sites féministes victimistes ( Sisyphe ou autres ) Il a donc passé de l'eau sous les ponts depuis 10 ans que "au delà du personnel" a été publié et je ne crois pas que le féminisme radical a encore l'unité ( y compris idéologique ) qu'il avait alors. La question de la prostitution à ramené à la surface la vieille césure jamais effacée qui marque l'origine du féminisme entre puritaines et anti-puritaines ( ce sont toujours ces dernières que l'anarchisme a soit intégré soit auxquelles il s'est associé, Madeleine Pelletier en est une des exemples ). Sur le fond ce texte mérite des réponses, ce sera l'occasion d'un autre post. Répondre à ce commentaire
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Rakshasa 18-02-08
à 16:20 |
Re:Mais de quelle époque parle-t'elle ? De quel pays ou région du monde ? Parce qu'encore une fois, on a un discours avec lequel en apparence on peut s'entendre, mais les truismes alignés les uns après les autres révèlent simplement une personne propagandées, qui utilise des clichés (voir d'un autre temps), pour nous emmener sur son terrain militant.
Maintenant, elle a certainement affaire à des femmes qui subissent des oppresssions quotidiennement, mais cela ne justifie pas de généraliser la situation de certains individus à l'ensemble des populations. C'est un peu comme si à l'époque où je faisais partie d'un collectif de chômeurs, j'avais diffusé des tracts misérabilistes (certains le font) en pleurant sur le sort des chômeur-euse-s qui c'est bien connu sont dépressifs-ives, pauvres, oppressé-e-s, démuni-e-s, écrasé-e-s par le reste de la société...blabla militant... Et pourtant, oui il fallait soutenir hebdomadairement des personnes dans ces situations tout en étant chômeur aussi. Jamais il ne me viendrait à l'idée d'instrumentaliser la situation d'autrui à des fins politiques. Si celui ou celle qui morfle et le ressent comme cela, qu'il ou elle l'exprime, mais qu'il ou elle ne se laisse pas confisquer la parole par les spécialistes de la militance. La généralisation et les réductionnismes de la pensée sur des questions grâves sont souvent le fait de militants qui ne vivent pas les situations qu'ils dénoncent, mais qui (par excès de zêle militant ? ou démarche de curés de la militance) font des situations des autres une grande vérité, d'où l'emploi des truismes et des sophismes. On abouti à ces grilles de lecture manichéennes, binaires calquées sur la grille marxiste de la classe des exploité-e-s et des exploiteur-euse-s. Seulement, si dans le cas de la lutte des classes on peut aisément, car c'est vérifiable matériellement, scinder le monde en deux groupes, ceux et celles qui possèdent le capital et ceux et celles qui ne le possèdent pas (ça se chiffre), on peut se demander sur quoi repose le constat d'appartenance à une classe des femmes dominée par une autre celle des hommes: sur le sexe biologique ? Sur des stéréotypes de la femme et de l'homme ? De quel époque parle-t'on aussi ? Ou encore, de quelles femmes et quels hommes de quelle classes sociales parle-t'on ? Les hommes ne sont pas les alliés objectifs des hommes, les femmes ne le sont pas plus pour les femmes. Répondre à ce commentaire
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Rakshasa 18-02-08
à 19:01 |
Re:Et aussi je voudrais bien que l'on m'explique les différences aujourd'hui dans les milieux autonomes, puisqu'on parle d'autonomie, entre les hommes et les femmes ? Ou alors, je suis encore bien tombé, parce qu'il ne faudrait pas inventer ou encore généraliser des situations. Les "hommes" et les "femmes" que je cotoie au quotidien ne sont pas des décérébré-e-s, soumis-e-s, dominé-e-s et savent mettre l'individu au centre de leurs rapports et non les rôles véhiculés par cette société réactionnaire. Ils ou elles n'ont pas besoin (de ce qu'on en discute) qu'on leur dicte en plus comment devenir autonomes ni pour ce faire de sexuer l'autonomie. Il y a comme des aveux de fragilité qui correspondent justement dans ce texte au mythe patriarcal de la femme faible. Ou alors l'auteure vient d'un milieu que je ne connais pas: "Je pense avoir assez parlé (et ce n’est pas fini...) des effets négatifs et inhibants que peut avoir sur soi le fait de se référer prioritairement aux hommes, de compter principalement sur eux, ainsi que d’en attendre beaucoup." Je ne suis pas né, ni n'ai grandi dans un tel contexte, et je ne vois pas qui oblige, contraint à se réferrer prioritairement à quiconque ou à qui que ce soi. Ici c'est un peu comme de lire un enfant qui en veut (à juste titre dans son cas) à un autoritarisme parental, et qui généralise sa situation à tous les autres enfants. Ce qui ne m'empèche pas de comprendre certaines nécessités dans son cas (comme de se construire dans un groupe non-mixte) mais qui ne me fait pas pour autant adhérer à la rhétorique binaire homme=patriarcat/femme=dominée. En fait il faudrait peut-être remplacer tous les "les" du texte par des "des". On ne lirait plus ainsi "les femmes" mais "des femmes" ou "des hommes" plutôt que "les hommes" ou encore "les féministes que j'ai rencontré ..." plutôt que "le féminisme" ou "les groupes féministes...". Ca permettrait aussi de donner des pistes, des adresses pour celles et ceux qui en ont besoin afin qu'il sachent de qui se rapprocher. On y verrait plus clair dans le féminisme. C'est vraiment toujours ce mélange de personnel et d'impersonnel qui rend douteux même un propos avec lequel a priori on est ok en partie. C'est dans bien des cas de militance, une propagande calquée sur celle de la domination qui est autoritaire et amène au confinement de la pensée et de l'action. Répondre à ce commentaire
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OgRuR 18-02-08
à 19:49 |
Re:... Répondre à ce commentaire
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zelenie 18-02-08
à 20:47 |
réponse à Libertad et (surtout) ReshasaTout d'abord, je ne considère pas que Sisyphe soit féministe radical, dans ma définition y est exposée une position réformiste.
D'autre part, Corinne Monnet part de son expérience dans ce texte. Elle en ressort des éléments d'analyse en posant clairement sa démarche. C'est marrant ce que tu écris Rashasa parce que j'ai parlé avec une femme récemment qui m'expliquait qu'elle était très satisfaite de vivre dans un couple exclusif, à travailler 35h par jour, et que certes elle s'occupe plus des gamins que son compagnon, que certes elle ne les voit pas beaucoup, certes elle n'a pas de reconnaissance dans son taf, certes elle n'en peux plus des crises de jalousie de son compagnon, mais que quand même elle peut partir 4 jours à) Venise tous les 6 mois alors elle explique qu'elle n'a pas de quoi se plaindre. Dans le milieu militant, c'est vrai qu'il n'y a pas ce type de rapports, les nanas ont autant de reconnaissance que les mecs, il n'y a jamais de viol, il n'y a pas de distinctions en terme de genres parce qu'après tout les constructions genrées n'existent pas. De même que l'oppression du couple n'est pas présente, qu'il n'existe pas de rapports de séductions hétéronormés, etc. ça tient la route pour toi rashasa ? Et toi bien entendu tu n'es ni un homme, ni une femme, juste un individu. Tu ne connais pas les pressions pour rentrer dans une catégorie ou une autre, tu n'as jamais vu qualifier une patite fille de "garçon manqué", tu n'as jamais perçu une nana comme hystérique, tu mets indistinctement des jupes ou des pantalons en fonction du temps et de tes activités, tu écoutes les désirs de tes partenaires sexuel-les qui par ailleurs ont indifféremment un sexe de femme ou d'homme (de toutes façons ça t'es égal puisque ce sont des individus), tu n'as pas plus pas moins de confiance intellectuelle que les femmes de ton antourage, etc. Les ouvriers peuvent légitimement constater des inégalités sociales mais ça n'existe pas entre les hommes et les femmes. C'est vrai que dans la société la distribution genrée des rôles n'existe pas. Répondre à ce commentaire
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Rakshasa 18-02-08
à 21:21 |
Re: réponse à Libertad et (surtout) ReshasaCe n'est absolument pas ce que j'ai exprimé. La distribution genrée existe belle et bien. Je pense simplement qu'il ne faut pas confondre cette distribution avec des rapports de domination systématiques d'un genre sur l'autre.
Donc je préfère aborder chaque question comme tu les as énoncé, point par point, plutôt que de prendre comme grille de lecture: homme=domination et femme=soumission, ce que nous servent à la pelle, à la louche, en long en large et en travers depuis des décennies les rhéteur-euse-s de certains féminismes. Répondre à ce commentaire
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OgRuR 18-02-08
à 21:28 |
Re: réponse à Libertad et (surtout) ReshasaEnfant? Sisyphe? .... Les renseignements généraux ont-ils le droit de s'exprimer sur le sujet? La quantité des conversations qu'ils surveillent doit faire de ces hommes et de ces femmes d'une insenbilité dramatique, de véritables spécialistes de la question. Répondre à ce commentaire
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Rakshasa 18-02-08
à 21:50 |
Re: réponse à Libertad et (surtout) ReshasaEt accessoirement je vais répondre à tes questions (tu croiras ce que tu voudras).
"Et toi bien entendu tu n'es ni un homme, ni une femme, juste un individu." Oui, pourquoi, je devrais me sentir plus l'un que l'autre ? "Tu ne connais pas les pressions pour rentrer dans une catégorie ou une autre" Si, mais rien d'indépassable, ni de l'ordre de la soufrance. "tu n'as jamais vu qualifier une patite fille de "garçon manqué"" si mais est-ce que cela concerne toutes les petites filles ? "tu n'as jamais perçu une nana comme hystérique" Ben non, sauf si elle avait un comportement hystérique comme aurait pu l'avoir un mec. "tu mets indistinctement des jupes ou des pantalons en fonction du temps et de tes activités" non, mais je peux le faire, rien ne m'en empeche et mon accoutrement est parfois plus excentrique. Les autres me regardent de travers, mais leur regard n'est pas une arme et avec le temps les gens s'habitue et comprennent. Tiens ! sont pas tous cons les gens, hein, même quand ils ne sont pas militants ? D'autant plus que je cotoie un milieu où nombre d'hommes aiment porter des jupes ! "tu écoutes les désirs de tes partenaires sexuel-les qui par ailleurs ont indifféremment un sexe de femme ou d'homme (de toutes façons ça t'es égal puisque ce sont des individus)" Et bien oui ! Nous sommes tous et toutes potentiellement bi. "tu n'as pas plus pas moins de confiance intellectuelle que les femmes de ton antourage" là, je n'ai pas compris le sens de cette phrase. Répondre à ce commentaire
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zelenie 19-02-08
à 01:56 |
Re: réponse à Libertad et (surtout) Reshasa (message complet)Désolée pour le précédent message, j'ai dû faire une erreur de copier/coller à partir du traitement de texte. Voici la réponse complète : Tout d'abord, je ne
considère pas que Sisyphe soit féministe radicale, dans
ma définition y est exposée une position féministe
réformiste. Et l'unité féministe qui existait antan, je ne vois pas.
Entre anars, c'est vrai qu'il n'y a pas ce type de rapports, les nanas ont autant de reconnaissance que les mecs, il n'y a jamais de viol, le devoir conjugal n'est pas présent, il n'y a pas de distinctions en terme de genres parce qu'après tout les constructions genrées n'existent pas. De même que l'oppression du couple n'est pas présente, qu'il n'existe pas de rapports de séductions hétéronormées, etc.
C'est vrai que contrairement à l'analyse de classes il n'y a aucune objectivité dans l'analyse en terme de genres, il n'y a pas de différences en politique, pas d'inégalités face au travail, aux salaires, il y autant de violeurs que de violeuses, autant d'hommes violés que de femmes violées, et toutes les statistiques qui montreraient le contraire seraient simplement manipulées par les féministes militantes intégristes (c'est d'ailleurs un pléonasme) Ce qui me fait penser que après tout, j'ai rencontré plein d'ouvrier-e-s très content-e-s de leur place parce que leur patron-ne il-elle est humaniste. Et puis ça m'énerve cette analyse en terme de classe comme si y'avait les ouvrier-e-s oppressé-e-s et les patron-ne-s oppressant-e-s. C'est quoi cette binarité sinon un simplisme, un truisme, un sophisme, etc. Et puis ce serait nier que l'inverse peut exister, que des patron-ne-s sont pris-e-s en otage par leurs ouvrier-e-s, nier l'assassinat du PDG de Renault, etc., que les pauvres patron-ne-s doivent pouvoir maintenir leur entreprise en vie sur l'impitoyable marché. Et puis c'est quoi cette stigmatisation systématique des patron-ne-s ? Et puis de le même façon, je ne vois pas pourquoi on pourrait parler de racisme toujours émanant des blanc-he-s : c'est simplement nier le racisme anti-blanc-he-s et anti-chrétien-ne-s.
Je continue ?
Alors peut-être me répondras-tu (ou répondriez-vous), que je confonds tout, que je suis sur une position victimiste, que je généralise, que je ne vois que ce qui m'arrange dans mon quotidien dans les milieux anars et ailleurs. Et pourtant, toute femme à partir du moment où elle ne vit pas en non-mixité anarcha-féministe est confrontée à la domination masculine et au patriarcat, tout comme tout-e salarié-e est confronté-e à l'aliénation du travail, comme tout-e rebeu-e est confronté-e au racisme, etc. Il est clair cependant que la simple non-mixité ne suffirait pas parce que je ne me sens pas d'affinité avec une bourgeoise du PS même si elle se dit féministe, ou avec Fadela Amara ou encore avec Laurence Parisot.
La position défendue par Corinne Monnet est de mettre à jour les rapports de domination et de pouvoir intégrés et reproduits par les individu-e-s dans la société patriarcale afin de les détruire. De même pour les genres. C'est une démarche individuelle et collective quotidienne pour se sortir de l'oppression. Il s'agit d'une base d'analyse qui n'est aucunement négociable. C'est le point de départ. Répondre à ce commentaire
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zelenie 19-02-08
à 02:05 |
Re: réponse à OgRuRAlors là, je comprends pas ...
Sisyphe c'est pas une personne mais un site internet... Répondre à ce commentaire
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OgRuR 19-02-08
à 09:35 |
Re: réponse à OgRuRUn site féministe je suppose... Autant qu'on considère l'existence comme un miracle à la vie, le désir pour les femmes ne s'est jamais tarie. Depuis lors de grands efforts ont été entrepris pour l'anéantissement de la conscience de ce miracle et le désir qui lui est concomittant, libre, sensible, intime, est l'objet de toutes les agressions, spectaculaire, bureaucratiques et terroristes, au sens où ces attaques le plus souvent transversales, donnent passagèrement aux terroristes du quotidien l'illusion de se maintenir une liberté, déjà très contrainte, en détruisant celle de l'autre. La complicité des terroristes du quotidien leur donne l'illusion d'un lien social par la discrimination et la stigmatisation d'une cible commune. On se reconnaît ainsi, comme étant du même bord. Mais c'est illusoire et provisoire. Quand il n'y aura plus de cibles communes il conviendra d'en chercher d'autres et celles-là se trouveront parmi les terroristes du quotidien, alimentant la suspicion et la méfiance de chacun. Les terroristes étant les alliés objectifs de l'Etat. C'est un néo-fascisme qui est à l'oeuvre. Il n'y a pas l'once d'une leçon là-dedans. Il s'agit lorsqu'elle n'est pas rendue intolérable d'user encore tant qu'il se peut de l'expression et de sa liberté Répondre à ce commentaire
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Rakshasa 19-02-08
à 11:05 |
Re: réponse à Libertad et (surtout) Reshasa (message complet)Donc d'abord, je reposte mes réponses et je vais en rajouter un peu...
Et accessoirement je vais répondre à tes questions (tu croiras ce que tu voudras). "Et toi bien entendu tu n'es ni un homme, ni une femme, juste un individu." Oui, pourquoi, je devrais me sentir plus l'un que l'autre ? "Tu ne connais pas les pressions pour rentrer dans une catégorie ou une autre" Si, mais rien d'indépassable, ni de l'ordre de la soufrance. "tu n'as jamais vu qualifier une patite fille de "garçon manqué"" si mais est-ce que cela concerne toutes les petites filles ? "tu n'as jamais perçu une nana comme hystérique" Ben non, sauf si elle avait un comportement hystérique comme aurait pu l'avoir un mec. "tu mets indistinctement des jupes ou des pantalons en fonction du temps et de tes activités" non, mais je peux le faire, rien ne m'en empeche et mon accoutrement est parfois plus excentrique. Les autres me regardent de travers, mais leur regard n'est pas une arme et avec le temps les gens s'habitue et comprennent. Tiens ! sont pas tous cons les gens, hein, même quand ils ne sont pas militants ? D'autant plus que je cotoie un milieu où nombre d'hommes aiment porter des jupes ! "tu écoutes les désirs de tes partenaires sexuel-les qui par ailleurs ont indifféremment un sexe de femme ou d'homme (de toutes façons ça t'es égal puisque ce sont des individus)" Et bien oui ! Nous sommes tous et toutes potentiellement bi. "tu n'as pas plus pas moins de confiance intellectuelle que les femmes de ton antourage" là, je n'ai pas compris le sens de cette phrase. La comparaison que tu fais avec les luttes anti-capitalistes et anti-raciste est plutôt douteuse... Pour ma part si je dénonce l'exploitation opérée par les patrons, c'est que je suis en "guerre", lutte, contre les patron-ne-s et que je veux la destruction de ce statut et rôle social. Si je suis contre le racisme c'est pour voir disparaitre un jour cette idéologie. Or de ces deux luttes, je fais bien la distinction entre la première qui concerne une partie des humains: tous les humains ne sont pas patron-ne-s et l'autre qui concerne (pour reprendre ton exemple occidental) une partie des blanc-he-s. Il n'y a aucunement à nier l'oppression subie par des femmes, mais cela ne doit pas amener à prendre pour base d'analyse que tous les hommes sont oppresseurs, violeurs, patriarcaux, ni que homme=oppresseur et femme=victime. Selon tes exemples, c'est combattre toute l'humanité parce qu'il y a des patron-ne-s parmi elle, ou combattre tous les blanc-he-s parce qu'il y a des racistes parmi celleux-ci. Et donc dans la même logique, il faudrait combattre tous les hommes et vouloir leur destruction parce qu'il y a des oppresseurs parmi eux ? Excuse-moi, mais ça ne tient pas debout, c'est juste absurde en tant que mode de pensée et grille d'analyse. C'est binaire et infantilisant. Enfin si tu peux m'expliquer: Ca mène à quoi comme action tes théories ? Par quels actes tu traduis ta lutte anti-hommes ? Répondre à ce commentaire
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libertad 19-02-08
à 17:09 |
"Mais les anarchistes, comme tous
les autres politiques, sont majoritairement des hommes. Arrêter de nier
cette oppression spécifique signifierait pour eux devoir se reconnaître
de la classe dominante des hommes, du groupe oppresseur et de ceux qui
profitent de la hiérarchie des genres"
Qu'est-ce que la classe dominante des hommes ? celle des êtres humains porteur d'un pénis ? Dans ces deux classes : hommes oppresseurs et femmes opprimés, où classe-t-on les intersexués et les transgenres ? Un sans papier travaillant dans un atelier clandestin opprime-t-il les femmes du 16ème et de Neuilly ? "Que les anarchistes en profitent aussi ne fait aucun doute, ce que démontre bien leur attitude générale envers les féministes qui représentent une véritable menace contre leurs privilèges masculins." Les anarchistes profiteraient donc de leur situation d'hommes dominant et cela se verrait à leur attitude à l'égard des féministes. Il faudrait tout d'abord dire de quelles féministes et quels hommes anarchistes se seraient comportés ainsi. Or, on pourrait plutôt faire le constat inverse : le suivisme total des organisation anarchistes à l'égard du féminisme. Je n'en donnerai que deux exemples : celui de l'absurde campagne contre l'arrivée de prostituées clandestines en Allemagne au Mundial ou le reniement des principes anarchistes en soutenant une loi cadre sur les violences faites aux femmes. L'attitude des anarchistes irait plutôt du toutou, au silence coupable ( ou d'Alternative libertaire à la FA, trouver le bon ordre pour les spécialistes ;-) ). Il n'y a guère que sur ce site où les hommes anarchistes osent parler librement. "En dehors du fait qu’ils ne remettent guère en cause la dichotomie personnel/politique, même sur leurs sujets (si l’on prend le racisme par exemple, ils s’attachent beaucoup plus à le combattre chez les autres ou dans la société que celui qu’ils pourraient avoir intériorisé)" On remarquera aussi qu'il est un autre sujet qui semble difficile à aborder et qui pourtant remet en cause la dichotomie personnel/politique, c'est celui de la sexualité, on s'étonnera dans ce cas que celles qui feraient de leur cheval de bataille, l'absence de dichotomie ne s'en emparent pas plus ! On nous ressasse que la sexualité masculine est dominatrice mais on ne nous définit jamais ce qu'est une sexualité féminine émancipatrice. On pourrait dire que l'on entend beaucoup de discours pour dénoncer la sexualité dominante mais qu'on entend rien pour définir ce que serait une sexualité alternative.A croire que les normes ont été tellement intériorisées qu'elles sont indépassables. Le texte est long, c'était quelques réflexions... Répondre à ce commentaire
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Rakshasa 19-02-08
à 18:03 |
Re:Le plus grave dans l'histoire c'est qu'on assiste ici à des attaques en règles contre les anarchistes, puisque ceux qui s'en réclameraient seraient les affreux hommes blancs dominateurs. Quel complot que l'anarchisme ! Je connais une masse d'anars, hommes, femmes, blanc-he-s, noir-e-s, exploité-e-s, dominé-e-s qui vont être très content qu'on leur taille un tel costard.
Je me demande si zelenie tu n'es pas un fake en fait. Répondre à ce commentaire
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OgRuR 19-02-08
à 22:29 |
Re:Si nos amies féministes anarchistes s'en prennent à leurs confrères anarchistes hommes c'est qu'elles connaissent, sans doute bien, les autres hommes... desquels elles n'attendent probablement rien.
Il y a en milieu anarchiste comme dans la société en général les mêmes dispositions à l'étalon majoritaire. Peut-être se déportent-ils simplement sur d'autres critères? Et encore ... Les anarchistes que j'ai rencontré, qui vivent en couple, sont des hommes et des femmes qui travaillent. Plus volontiers on trouve de la misère affective et sexuelle parmi des anarchistes privés d'emplois, plus vieux et parmi les mélancoliques et les désespérés sensibles. Probablement ces hommes traitent-ils mieux leurs femmes. Ils m'ont semblé plus attentifs, plus enclins au dialogue et plus ouverts que les autres. Mesdames vous ne trouverez pas mieux. Mais est-ce une raison suffisante pour ne pas affiner les relations entre les hommes et les femmes anarchistes? Sûrement pas... Mais cela suppose qu'on travaille sur les rivalités entre anarchistes femmes et entre anarchistes hommes. Et que la nature se fasse et que des coeurs s'éprennent et que des corps s'étreignent, et que ces amours ne se limitent pas aux affinités électives politiques qu'elles s'ouvrent sur des affinités électives sensibles et sur des désirs qui ne contraignent pas aux seules lois du genre anarchiste. Je rêve encore que nous sommes en démocratie et il est dangereux de rêver haut... Répondre à ce commentaire
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Rakshasa 20-02-08
à 01:05 |
Re:"Si nos amies féministes anarchistes s'en prennent à leurs confrères anarchistes hommes"
J'ai juste l'impression qu'ici nous n'avons pas affaire à des amies féministes anarchistes et, comme me le racontait ce soir une compagne, que confusion était faite parfois chez des féministes, entre anarcha-féminisme et féminisme radical. Répondre à ce commentaire
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libertad 20-02-08
à 11:38 |
Re:
"confusion était faite parfois chez des féministes, entre anarcha-féminisme et féminisme radical"
Je pense que ce n'est pas parfois mais toujours car il y a une forte ambiguité dans le terme anarcha-féminisme, en effet les féministes anarchistes ont tenté de se redonner une histoire acceptable pour les groupes féministes non anarchistes en particulier en déformant la pensée d'Emma Goldman pour en faire leur référence alors qu'elle n'avait jamais été féministe, bien au contraire. Vu la richesse de l'histoire des femmes anarchistes qui menèrent des combats bien avance sur les féministes depuis le milieu du 19ème siècle, c'est tout de même paradadoxal. Les femmes anarchistes au lieu d'assimiler une idéologie extérieure qui n'a rien d'anarchiste auraient pu partir de l'acquis des luttes des femmes anarchistes pour l'actualiser et de cette base intervenir dans les groupes féministes avec leur propre idéologie. C'est l'inverse qui s'est passé : le féminisme radical, relooké sous le terme d'anarcha-féminisme devint la référence dans les groupes anarchistes et l'idéologie dominante. Ce courant réussit à s'imposer le plus souvent par son agressivité verbale et par la culpabilisation masculine. Revenons à la source du combat d'émancipation des femmes, celui des femmes anarchistes. Le féminisme peut sur certains combats être un allié mais c'est un courant politique essentiellement bourgeois et qui finit toujours par s'allier à la bourgeoisie, ne serait-ce que pour obtenir des subventions. Les anarchistes ne devraient pas l'oublier. Répondre à ce commentaire
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à 13:49