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Indymédia Paris : "La Guyane, c'est loin et pourtant, c'est un département français. Peut-on laisser le gouvernement non seulement spolier les populations indiennes, mais aussi développer l'orpaillage ? La guerre sera rude, les intérêts des différentes ethnies divergent, sans parler de ceux des métros...
A qui appartiennent Twenke et Taluhwen ?La chef indienne Brigitte Wyngaarde écrit :
Mettons l'affaire au grand jour : l'état s'apprête à céder à la Commune de Maripasoula les terrains des villages de Elaé, Kayodé, Twenké, Taluhwen, Antecume Pata et Pidima. Dans la plus grande discrétion administrative et à l'insu des villageois, on troque des bouts de terre dont on ignore l'histoire : ils portent les noms illustres des anciens chefs de famille des amérindiens Wayanas.
Les gens de Guyane doivent prendre conscience que quatre cent années après la première colonisation du pays, les amérindiens du Grand Sud ne sont toujours pas propriétaires des terres qu'ils occupent : ni de leurs zones de chasse, ni de leurs lieux de sépulture, ni des abattis qu'ils cultivent, ni des villages qu'ils ont créés, ni même des maisons dans lesquelles ils vivent. Le sol qui est depuis toujours sous leurs pieds ne leur appartient pas.
Il ne se passe pas une semaine sans qu'on évoque le problème foncier en Guyane : chacun s'en plaint, ou fait mine de s'en plaindre. Pourtant nous ne croyons pas que ce problème puisse être ressenti aussi douloureusement que par les Wayanas, les Emerillons et les Oyampis - qui oserait dire qu'ils ne sont pas des peuples ? - qui ont gardé la mémoire collective de l'intrusion et de la confiscation des terres. Comme nouvelle humiliation, ils devront bientôt renoncer définitivement à la libre administration de leurs espaces de vie. Pour ces citoyens en tutelle perpétuelle, la précarité foncière résume toutes les précarités.
Nous savons ce qu'il adviendra des villages lorsqu'ils seront passés dans l'escarcelle communale : c'est à plus ou moins brève échéance le morcellement en parcelles et la disparition de la vie communautaire. Il a été décidé que les sociétés et les cultures de Guyane ne sont pas toutes égales, et que seules les plus influentes seront préservées.
A quoi servent ces leçons d'histoire dont nous avons été si abondamment instruits ? La Guyane fut envahie et colonisée. Cependant les terres confisquées sont encore là, et les héritiers des premières victimes sont présents, présents sur les terres que l'on a volées à leurs ancêtres. Mais il n'est jamais question de leur rendre droit. Que faire aujourd'hui de l'objet du délit ? Chacun y va de sa proposition, ou de sa convoitise. Ceux-ci réclament les terres du sud au profit de la future collectivité territoriale de Guyane, d'autres veulent livrer le butin aux tours opérateurs ou aux exploitants miniers dans le futur Parc national. La mairie de Maripasoula de son côté, cherche à annexer des villages qu'elle n'a jamais été capable d'administrer. Tous ces décideurs décident sans se soucier de discuter, d'évoquer, ni même de se souvenir : à qui appartiennent les terres des Wayanas, des Emerillons et des Oyampis ? Partout s'annoncent des transactions et des projets qui ressemblent fortement à du recel.
Cécile Kouyouri Brigitte Wyngaarde (Association Villages de Guyane)
Source->
http://www.blada.com/boite-aux-lettres/courrier/2457.htm]
Le projet de Parc dans le sud de la GuyaneSuite à la lecture de l'avant-projet nous avons relevé bon nombre d'incohérences : d'une part les problèmes d'environnement, sociaux, sanitaires, de risque mercure sur les populations sont bien posés, d'autre part les décisions vont à l'encontre des préconisations de précaution en autorisant l'orpaillage dans les zones de droits d'usage comprises dans les espaces de libre adhésion du Parc. Cette décision est criminelle et nous contraint à abandonner notre neutralité au vu de nos analyses mercure mettant en évidence l'accroissement du niveau d'empoisonnement des populations amérindiennes de génération en génération, confirmant les craintes des plus éminents spécialistes mondiaux du mercure qui nous ont alertés sur l'évolution locale vers le syndrome de Minamata qui sera atteint dans 2 ou 3 générations au rythme actuel. Rendre l'orpaillage légal dans ces zones s'apparente donc à un génocide des peuples premiers résidents dans ces espaces.
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solidarité Guyane