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Sicilia libertaria
--> La presse anarchiste dans le monde

Lu sur : NEFAC « La rédaction du Monde libertaire, en association avec les relations internationales de la Fédération anarchiste, proposent tous les quinze jours de découvrir un journal ou un magazine libertaire ou anarcho-syndicaliste. Le journal sicilien Sicilia libertaria continue cette chronique ouverte par la publication anglaise Freedom, l'espagnole Rojo y Negro et la basque Ekintza Susena.

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Nous reprendrons sur ce site au fur et à mesure qu'elle sera publiée sur celui de la FA.

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Sicilia libertaria : Journal anarchiste pour la libération sociale et l’internationalisme

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Avec plus de 200 numéros et un tirage de 1 100 exemplaires, Sicilia Libertaria s’enracine définitivement dans la presse anarchiste italienne.

Le premier numéro de Sicilia Libertaria est publié en janvier 1977 à Turin.

Ce premier numéro, imprimé à la ronéo, remplace le bulletin Internationalismo, qui en était à son 8e numéro et qui diffusait surtout des informations sur le mouvement anarchiste international. Pour la sortie du 2e numéro, le groupe de Raguse (Sicile), qui faisait le journal, décide de l’imprimer dans une imprimerie en Sicile.

Le journal est trimestriel. Les articles touchent à différents thèmes. Une attention particulière est portée à la thématique méridionaliste et indépendantiste, mais sont développées aussi des analyses sur la répression, l’Etat fort, la lutte armée, l’agriculture, la langue, la libération des femmes, le nucléaire, l’histoire du mouvement anarchiste en Sicile. Un espace est laissé à la publication de poésies et une page est consacrée aux événement locaux.

En 1981, le journal connaît une deuxième période.

Le gouvernement italien décide d’installer en Sicile, à Comiso, des euro-missiles. Les anarchistes sont les premiers à organiser une opposition à cette décision. Le journal suit la lutte et devient presque une monographie de l’antimilitarisme anarchiste en action.

Avec la cassure entre le groupe de Raguse et certains compagnons de Catagne, qui imprimaient le journal, celui-ci est à nouveau imprimé à Turin.

La présentation du journal perd de sa qualité. De 1982 à 1986, Sicilia libertaria est moins facile à lire, moins beau, mais il ne perd pas son caractère vivant, frais, militant qui lui permet de conquérir toujours plus de lecteurs, d’autant plus qu’il devient bimensuel. Pendant la lutte contre l’installation des missiles à Comiso, tous les deux mois, le journal est porté en Sicile et distribué à centaines d’exemplaires gratuitement dans les boîtes à lettres, dans les lieux où se tiennent les meetings, devant les écoles.

Après 1983, avec l’installation des missiles, la lutte continue pour la fermeture de la base militaire et le journal ouvre le débat sur l’amnistie (thème tabou encore aujourd’hui). Une nouvelle rubrique apparaît : « Senza Capistru » (Sans fardeau), une page féministe qui sortira jusqu’en 1988, qui comportait des analyses sur l’anarcho-féminisme et des informations sur les luttes et les campagnes féministes.

Autres thèmes développés : l’anticléricalisme, l’industrialisation, la culture et, toujours plus présente, la rubrique historique.

Après les 19 numéros imprimés à Turin de 1983 à 1986, la phase Comiso pouvait se considérer comme finie. La crédibilité du journal était devenue plus grande et, avec les luttes contre les missiles, il s’était enraciné au sein des secteurs pacifistes, antimilitaristes, communistes dissidents et Sicilianistes.

Avec le numéro 41, le journal atteint sa dixième année de publication et, en février 1987, il devient mensuel. Il est imprimé à Modica (Sicile), dans une imprimerie avec laquelle débute une fraternelle collaboration qui dure encore aujourd’hui, après quatorze ans et 160 numéros.

Le groupe de rédaction est devenu plus nombreux. L’espace donné à l’anticléricalisme, qui touche d’autres secteurs du mouvement anarchiste avec la création de l’association pour se débaptiser, est plus important. L’antimilitarisme est toujours présent, avec le soutien à la lutte des insoumis totaux et celle contre l’installation des F16 en Calabre. Les chroniques locales et les analyses sur les luttes menées en Sicile sont renforcées, ainsi que la rubrique historique. Les nouvelles du mouvement international et les débats comme celui sur la présupposée fin de la révolution, qui dura un an, trouvent leur place dans le journal. Cette nouvelle phase éloigne un peu plus Sicilia libertaria des préoccupations locales et permet au journal d’être diffusé plus largement hors de la Sicile (50 % de ses abonnés).

Avec le numéro 100, le journal passe à 6 pages et change de format.

Ces années-là sont prolifiques pour les publications libertaires. Des journaux fleurissent dans différentes régions (Toscane, Emilie, Frioul, Calabre, Lazio, Campagnie, Lombardie, …) et sont le signe de la vitalité du mouvement libertaire. Sicilia libertaria change également son sous-titre qui, de journal anarchiste devient journal anarchiste pour la libération sociale et l’internationalisme, ceci pour éviter toute confusion avec la Ligue et les groupes qui étaient porteurs de fermeture ethnique, de micro-stalinisme et d’opposition régionale.

En 1994, Sicilia libertaria prend sa forme actuelle. Le journal se veut plus attrayant et plus facile à lire. La rédaction agit sur deux axes : l’un local, l’autre global, en faisant attention à ne pas s’enfermer dans le localisme et à ne pas se disperser dans le généralisme.

On trouve dans le journal des débats (par exemple sur l’antispécisme), de la contre-information (par exemple sur les sectes. Ce qui lui a valu une mise en examen après une plainte du parti humaniste), des articles sur l’environnement (Etna, décharges, etc.), l’antimilitarisme (qui a pris encore de l’ampleur avec la guerre en Irak). Les pages sur l’international, le local et l’activité du mouvement sont toujours présentes.

Sicilia libertaria développe la question de l’immigration par des chroniques et des analyses, par la stimulation à la lutte et son soutien. Avec cette lutte est né un mouvement nouveau et jeune qui a donné vie à la coordination contre le crime global et au forum social sicilien.

La campagne contre le jubilé et l’anticléricalisme sont deux thèmes importants du journal. La critique sociale, les articles sur le travail, la précarité, le syndicalisme de base, etc. sont toujours présents et sont souvent liés au travail syndical des compagnons ou aux situations de luttes. Le développement du Sud n’est jamais oublié ni les dangers de l’industrialisation et les dégâts liés à la politique des grandes infrastructures (construction d’un pont entre la Sicile et la Calabre).

Sicilia libertaria est un journal qui condense informations et analyses sur des problèmes locaux, des mouvements, culturels et internationaux. C’est le journal à la vie la plus longue des journaux anarchistes siciliens. »

Contact : Sicilia libertaria – Via Galileo Galilei, 45 – 97100 Ragusa

Emile : si_lib@hotmail.com

Ecrit par Mirobir, à 14:54 dans la rubrique "International".



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