Joueb.com
Envie de créer un weblog ?
Soutenez le Secours populaire
ViaBloga
Le nec plus ultra pour créer un site web.
Débarrassez vous de cette publicité : participez ! :O)

L'En Dehors


Quotidien anarchiste individualiste





Crée le 18 mai 2002

Pour nous contacter : endehors(a)no-log.org



D'où venons-nous ?


Nos références
( archives par thèmes )


Vous pouvez nous soutenir en commandant nos brochures :

Les éditions de L'En Dehors



Index des rubriques

Les collaborateurs et collaboratrices de l'En Dehors

Liens

A noter

Recherche

Archive : tous les articles

Session
Nom d'utilisateur
Mot de passe

Mot de passe oublié ?

Quand un simple coucou en passant transforme un simple passant en coucou...
Certes on n'a pas attendu le samedi 10 octobre pour s'interroger dans le mouvement anti-capitaliste sur la pertinence des modes d"intervention "radicaux" en manif, des black blocks aux totos parisiens. Toutes situations ne sont pas comparables, et aucune position ne saurait être trouvée qui serait généralisable a priori. Cependant la manif de Poitiers a généré un trouble particulier, et qui déborde cette simple journée. Qu'est-ce qui a coincé là ?

Laissons de côté l'hypothèse (pourtant tentante au vu de certains témoignages lors d'autres manifs) de la manipulation policière. Puisque certains sur le web défendent cette action, posons comme postulat que leurs auteurs pourraient être des vrais révolutionnaires et non des flics.

Ce qui est insupportable dans cette action commando dans la manif de Poitiers, c'est que ceux qui l'ont investie sur leurs propres objectifs et avec leur façon d'agir l'ont décidé entre eux. Mais l'ont imposé à tous. Ca s'appelle une prise de pouvoir.
Ce qui est insupportable c'est qu'il semble depuis longtemps impossible de discuter ce mode d'action, sans passer pour des minables défenseurs de la démocratie bourgeoise et des alliés objectifs de la police. Ca s'appelle être réduits au silence.

Mais cette fois à Poitiers, quelque chose n'est pas passé. Des doutes s'expriment. Avec prudence : il faut remarquer à quel point les prises de position sont rédigées, et à quel point il y a extrêmement peu de commentaires sur les sites militants ! Chacun observe, attendant de voir qui va réussir à mettre le doigt sur les questions qui dérangent. Essayons.
L'OCL-Poitou, qui était partie prenante de l'organisation de ce week-end d'actions anti-carcérales, a réagi la première par un communiqué le 11 octobre. Des "anars précipités", qui reconnaissent ne pas avoir été à Poitiers, ont communiqué le 11 octobre leur avis sur ce texte, transmis sur le site Non-Fides qui, ça tombe bien, a toujours un avis sur tout et tout le monde. Le Collectif contre la prison de Vivonne, organisateur de ce week-end, a publié aussi un court communiqué le 11 octobre. Au moins deux textes publiés sur Indymedia Nantes les 14 et 18 octobre ont tenté de clarifier les questions soulevées. Puis "quelques casseurs" prétendant avoir participé à l'action de Poitiers ont publié un texte sur le site du Monde le 21 octobre. Le 22 octobre, Claude Guillon a publié sur son blog un intéressant avis sur tout cela...

Si la question posée ici est peut-être celle sempiternelle de la fin et des moyens, elle n'est aucunement celle de la non-violence ou de la violence. Bris de vitrines, fumigènes, courses avec les flics, aucun blessé - le spectacle ressemble plus à un concert de metal qu'à une émeute. Assimiler de la casse matérielle à de la violence, c'est le discours des flics et des gouvernements. D'un point de vue révolutionnaire, le choix de l'action violente, c'est le choix de la lutte armée.
Si utilisant la manif en centre ville comme diversion, nos valeureux combattants masqués s'étaient donnés les moyens d'attaquer la prison pour libérer les prisonniers, personne n'aurait rien trouvé à y redire. Et leur acte, quel qu'en soit l'issue, aurait été perçu comme un acte nécessitant un courage certain. Et si besoin, c'est sans réserve que des comités de soutien auraient ensuite été montés.
Mais nous ne sommes pas dans une telle situation. Les commandos du centre ville de Poitiers n'ont fait montre que de lâcheté et de mépris des autres.

Mépris envers les militants qui choisissent d'autres moyens d'action que ceux qu'ils prônent. Des semaines de préparation, d'organisation, d'AG collectives pour mettre sur pied des débats, des tracts, des interventions auprès des citoyens pour tenter d'élargir la prise de conscience de la nécessité d'abolir la prison ... balayées en quelques minutes.
Mépris envers les manifestants qui courent moins vite qu'eux, qui se laissent exciter par la situation, et qui sont ceux qui se font serrer par les flics et assommer en comparution immédiate quand les initiateurs sont déjà loin et ont déjà retourné leur veste noire pour s'en aller discrètement. Une action anti-carcérale qui se termine par au moins 3 embastillés supplémentaires quand il y en avait tant à libérer pas loin... le bilan est sans appel.
Mépris envers ceux qui émettent ensuite des doutes sur l'intérêt politique de ce type de comportements.

Le débat va continuer...
A quoi et à qui servent ce type d'interventions blitzkrieg ?
Qui décide et quelle liberté est laissée à ceux des manifestants qui ont un désir différent ?
Pendant qu'on se retrouve ensuite à consacrer un temps énorme à organiser des comités de soutien à ceux qui se font incarcérer suite aux manifs, à quels autres projets décidés collectivement ne peut-on plus se consacrer ?

Mercredi 21 octobre, un texte envoyé au Monde (au Monde ? Quelle considération pour le plus haut symbole de la presse bourgeoise française !?) revendique cette action. Ce texte recèle quelques jolies trouvailles (le titre "coucou c'est nous", la digression sur le carnaval couronnée par la formule "difficile de dire où commence la fête", le slogan "on a tous quelqu'un à cacher"...). Recèle-t-il autre chose qui fasse sens, à part son incroyable conclusion ! En effet, au final les rédacteurs tombent le masque : ils appellent à un "matricide" !!!
La situation, la domination, l'époque, la société : il y a pour eux là-dedans quelque chose qui serait de l'ordre du féminin, du maternel ? A fouler aux pieds, jusqu'à tuer ! Maman je te hais !

Les auteurs prétendent désirer "déjouer les logiques de représentation". Ils en sont très très loin.
On pourrait interroger l'aspect terriblement masculin du mode d'action qui les excite. Beaucoup d'agitation, de fanfaronnade, look menaçant et action musclée, effet de surprise et effet de meute, du bruit et de la fumée... Suivis d'un repli stratégique. Forts en gueule, mais lâches et irresponsables : typiquement masculins, non ? Des petits garçons coléreux, des ados sur-caparaçonnés. Et ils justifient cela par un appel au "matricide". Triste confirmation.
Et c'est là qu'est le problème. Parce qu'aucune révolution n'est à attendre d'individus qui n'ont pas fait le ménage en eux-mêmes de l'endoctrinement qu'ils ont reçue de leur famille, de l'école, de l'ordre social.
Ces coucous me semblent désespérément réactionnaires.


L'Unique, ni pigeon ni vautour (peut-être merle moqueur ?)
Ecrit par lunique, à 15:59 dans la rubrique "Pour comprendre".

Commentaires :

  libertad
25-10-09
à 17:16

Je voudrais faire quelques commentaires au texte de l'unique. J'ai déjà pris position sur la question de l'insurrectionalisme, nos points de vue se complètent. J'éviterai doncd'aborder les points sur lesquels je suis en accord avec l'unique.
"Si utilisant la manif en centre ville comme diversion, nos valeureux combattants masqués s'étaient donnés les moyens d'attaquer la prison pour libérer les prisonniers, personne n'aurait rien trouvé à y redire."
Je dois dire que j'aurais trouvé à y redire car je ne prône pas la destruction des prisons ni la libération de tous ceux qui s'y trouvent. Bien sur le système carcéral actuel est détestable, la prison est utilisée systématiquement pour une majorité de gens qui n'ont rien à y faire, les conditions de vie y sont iniques. Mais une société anarchiste devra aussi se poser la question de l'enfermement d'une petite minorité de personnes qui libres se livreraient au crime. Je ne suis pas partisan dans le contexte actuel de libérer les violeurs ou les tueurs en série, par exemple, d'autres prisonniers relèvent plus des soins psychiatriques, faut-ils tous les libérer ? je ne crois pas. On ne peut à la fois lutter contre le viol et libérer les violeurs récidivistes, même si la récidive est plutôt rare en matière de délinquance sexuelle.
L'unique qualifie par ailleurs les manifestants de "lâches", je ne suis pas d'accord avec ce terme, car participer à ce genre d'action ( que je désapprouve ) comporte toujours une part de risque, tout ne pouvant être prévu. Qu'ils aient été inconséquents sur les suites et la répression certainement.
Quant à la questions de savoir si ce type d'action serait le fait uniquement de mecs, je ne le crois pas, la "violence" féminine existe aussi, même si elle est souvent refoulée et je ne vois pas pourquoi des femmes n'y auraient pas participé.
Répondre à ce commentaire

  eve196809
25-10-09
à 22:04

Concernat le mot MATRICIDE

J'ai été moi aussi étonné par l'usage du mot MATRICIDE.

Mais en lisant Guillon ou l'unique ici même, je me rends compte d'une possible méprise que je souhaite expliciter :

dans un texte publié sur en dehors, dont je reparlerais ci-après, je propose une nouvelle approche de la communication qui ferait la part belle, non à l'union des groupes et individus, façon synthésiste de la FA , mais à la recherche d'un commun dénominateur à ce qui se passe (action visible et action d'"invisibles"  simultanément).

Pour ce cas particulier, mon texte commençait par le mot ENFERMER.

Ce que je crois être le commun dénominateur de tout ce qui s'est passé; ainsi que des logiques de déchirement à l'oeuvre depuis longtemps et particulièrement depuis POITIERS.

D'où la question du MATRICIDE : non au sens de MATER, la mère, mais de MATRIX, le film ou encore l'objet mathématique (tableau de nombres, MATRIX en anglo-saxon) qui met chacun dans une case fonctionnelle et calculable.

Pour revenir à mon texte : Après TARNAC et POITIERS nouvelle approche de la communication, je pense que tout le monde gagnerait à ne pas critiquer l'autre. Et plutôt à voir dans la praxis du voisin comme dans la sienne, une unité de causalité par delà les aspects critiqués et les modes employés.

Cela dit, j'ai du mal à comprendre cette revendication : ou bien il s'agit d'une manipulation visant à matérialiser la paranoia gouvernementale ou bien il s'agit réellement de coucous et alors c'est une manière pour eux de "réparer" les dégats collatéraux. L'ambiguité demeure de même que celle du mot MATRICIDE.

Répondre à ce commentaire

  eve196809
25-10-09
à 22:44

Re: Concernant le mot MATRICIDE

Si c'est possible de légèrement digresser , je recommande le livre de l'Ecossais anarchiste et auteur de science-fiction Ken MacLeod : la division cassini (j'ai lu, millénaires).

Il met en scène plusieurs forces politiques : tout d'abord les anarchistes verts qui mettent à bas l'empire américano-onusien; puis l'union solaire, anarcho-communiste d'un genre libéré du travail au moyen d'une technologie nano abondantiste et ses quelques marges "non coopérants" ravalées au stade marchand pré-capitaliste; en face les terribles EXOS qui sont des transhumains pris dans une spirale accélérée d'automutation : la Singularité incarnantion aboutie de la MATRIX) et une colonie anarcho-capitaliste en fuite dans un trou de ver (raccourci spatio-temporel).

Répondre à ce commentaire

  cigale
26-10-09
à 01:17

MATRICIDE

le commentaire sur le mot matricide feint il d'ignorer que c'est la métaphore de la société en mère ?



est ce un autre dogmatisme sexiste ( ou je ne sais comment l'appeler ? ) !?
Répondre à ce commentaire

  cigale
26-10-09
à 01:19

Re: Matricide

et à la finale,


 on s'insulte


 de réactionnaires ou de dogmatiques



Répondre à ce commentaire

  eve196809
26-10-09
à 10:18

Re: Matricide

je suis d'accord avec Cigale : que ce soit Mater ou Matrix, il peut rester un arrière-goût sexiste du fait de la genration.

Je me borne à essayer d'interpréter le texte des coucous quej'attribue aux flics de toute façon : trop de choses clochent dans cette affaire.

-L'affaire Tarnac qui finit par se retourner contre l'Etat et qui nécessite de relancer l'objectif premier : création d'un ennemi intérieur

-le fait que la police n'ait rien vu venir alors que Poitiers est plutot fliquée en général et que le directeur de la sécurité local Papineau débarque du 93 (pas précisément un novice dans la création d'un ennemi intérieur ni dans la sécurité)

- l'insertion du journal LE MONDE dans le processus de matérialisation  de l'ennemi intérieur

-la promptitude de Heurtefeux à rallier POITIERS (autre symbole en lien avec l'immigration : Charles Martel et les arabes) pour annoncer la répression du milieu anar .

- la volonté de jouer la division au sein du milieu libertaire en manipulant le communiqué de l'OCL.

-l'arrestation de nombreux militants CNT, occasionnant une déperdition de forces et d'énergie à l'ensemble de la confédération à un moment opportun ( la vaccination obligatoire démarre et l'état d'urgence estd écrété aux states)

-l'occasion de tester un couvre-feu au local le 23 de nombreuses heures après la casse alors qu'il s'agissait de la suite du programme déposé par les organisateurs : on m'a rapporté que tout le monde a passé des heures à genoux dehors à se faire photographier etc...(plus la casse du matériel loué ou prêté pour l'occasion, l'annulation de la soirée de facto etc...). Là la police n'a pas été prise de court.

Depuis le  911 on devrait pourtant être habitué à cette tactique de faux drapeau. D'autant qu'elle n'est pas neuve en matière de répression des contestataires et que les personnes en place n'ont rien à envier à la loge P2 qui organisa la répression en Italie ( à grands coups d'attentats) dans les années 70.

Répondre à ce commentaire

  Broutchoux
26-10-09
à 11:19

Re: Matricide

Les anarchistes n'ont pas attendu la loi sur la parité pour pratiquer l'égalité. Il n'y a qu'à voir les manifs-réveils : il y a autant de coucous mâles que de coucous femelles.
Répondre à ce commentaire

  Didier56
27-10-09
à 09:05

coucou

Il est possible de débattre sans fin sur la question des moyens comme il est possible d’écrire encore une ou deux bibliothèque d’analyses sur le méchant capitalisme.

On peut s’interroger aussi sur des questions moins métaphysiques. L’incapacité à à créer une réelle identité à un mouvement, qui va au-delà de l’anti., par exemple.

Qui est NOUS ? Qui sont EUX ?

Ce qui s’est passé à Poitiers est un non événement utilisé à diverses fins qui ont été pour la plupart décrites ici.

La question n’est pas la question. Pourquoi se poser la question du type d’action choisie par certain(e)s ? Pourquoi se sentir "obligés" de manifester un soutien ou un désaccord ?

Ceux qui ont cherché la confrontation à Poitiers s’identifient comme "révolutionnaires" et mettent en oeuvre les moyens qu’ils jugent bons pour mener LEUR révolution. Et alors ? Je peux écrire 10 pages sur mon opinion quant à l’utilité d’une telle action, qu’est-ce que ça change (D’ailleurs cela fait quelques décennies que tout a été écrit sur le sujet)

Pourquoi devrais-je me positionner vis à vis d’une action ou d’une théorie. Pourquoi serais-je pro ou anti ?

Voyez l’énergie dépensée par des individus, groupes et organisations à des débats (invectives seraient le terme plus exact) – amplifiés par la nature même du web à se tirer dans les pattes. Le seul débat qui existe aujourd’hui concerne la "pureté révolutionnaire".

Si j’étais au pouvoir, j’accorderais une généreuse subvention à toutes les organisations révolutionnaires qui font mon boulot à ma place et leur donnerai un temps d’antenne illimité au journal de 20 heures.

Il est facile de gloser sur les stéréotypes de luttes syndicales et autres mais regardons l’état de délabrement avancé de la mouvance – je n’ose même plus lui attribuer un qualificatif politique – mais existe -il encore même quelque chose ? qui ne se reconnait pas dans...qui ne se reconnaît pas tout court. Orpheline de quoi ?

Comment ce vide s’est-il créé ?

Ce qui est sûr, c’est que ce n’est pas le "capitalisme" qui est en cause.

Répondre à ce commentaire

  lunique
31-10-09
à 16:07

coucous mâles et coucous femelles

En qualifiant les actions des coucous de Poitiers de pulsions mâles, de fanfaronnades de garçons mal dégrossis, je savais me confronter forcément à au moins deux réactions / tabous: 

  • d'une part celle qui consiste à ne pas vouloir critiquer ce type de moyen d'action (en gros : casse, dégradation des lieux symboliques du capitalisme et autres symboles d'oppression, actions sans concertation avec ceux qui organisent les manifs) sous prétexte que nous (non-violents / "violents") combattons les mêmes ennemis et qu'il faut faire front commun au moins devant les flics et les réacs.

Au risque d'accepter avec un certain malaise des actions qui ignorent voire méprisent celles qui empruntent les voies du consensus et de la construction patiente et collective.

  • d'autre part la réaction qui consiste à nier que ces moyens d'actions peuvent être analysés sous l'angle de la construction de genre.

Quelques commentateurs (dont libertad) se sont empressés de donner leur avis sur l'analyse sexuée qui était faite dans ce texte (à savoir que les coucous avaient des attitudes fortement codées de genre masculin) enparlant  d'égalité dans les pratiques "violentes".

Autant de coucous mâles que de coucous femelles, parait-il ? Comme si c'était là la question.

Ce texte souligne que la "violence" est un comportement "viril", un comportement masculin, pas une montée d'hormone mais un comportement de genre, un comportement construit par "une" société qui n'a de féminin que l'article puisqu'elle reproduit à l'envi les normes patriarcales et sexistes sur lesquelles elle repose.

 (le matricide auquel les coucous nous convient n'est bien qu'un respect enfantin des règles de grammaire : ce n'est pas parce que la société, l'oppression, la domination, l'institution, l'école sont des mots féminins que cela a un sens d'appeler au meurtre de la mère)

Il faut donc toujours continuer à le dire : oui jusqu'à aujourd'hui filles et garçons sont construits sur des modèles différents, oui la société n'a toujours pas les mêmes projets pour les uns et pour les autres. Qu'il puisse y avoir des coucous mâles et des coucous femelles (en nombre inférieur quand même, j'imagine que la parité n'est pas exactement respectée) ne veut pas dire que les femmes aient réussi à se libérer de l'oppression, du carcan du genre.

C'est pourtant ce qu'on pourrait croire à lire l'argument : les femmes aussi peuvent être "violentes".

Oui bien sûr qu'elles peuvent l'être, et heureusement. Oui la construction patiente et pluri-millénaire du genre "femme" échoue de temps à autre à remplir tout son contrat. Cet échec ne va pas jusqu'à leur permettre de souhaiter utiliser des armes pour ne plus être violée par exemple (et je repense à une phrase de Virginie Despentes dans King Kong théorie : "c'est étonnant qu'en 2006, alors que tant de monde se promène avec de minuscules ordinateurs cellulaires en poche, appareils photo, téléphones, répertoires, musique, il n'existe pas le moindre objet qu'on puisse se glisser dans la chatte quand on sort faire un tour dehors, et qui déchiquetterait la queue du premier connard qui s'y glisse") mais elle permet de croire que le terrain de la violence n'est pas masculin puisque quelques filles-alibis investissent le champ de la destruction.

.Quand les garçons sont "violents" c'est en conformité avec le genre. On peut trouver ça réac mais nécessaire.

La violence du côté des filles serait une des phases de la libération. Une femme rebelle c'est plus sexy, c'est glamour.

On peut éprouver de la sympathie, de la fascination pour cette rébellion.

On peut néanmoins penser qu'en agissant ainsi, elles ont rejeté un cadre pour en choisir un autre tout aussi aliénant et aux normes toutes aussi construites.

Qu'est-il désirable ?

Que les coucous femelles soient exactement aussi nombreuses que leurs alter ego masculins afin que nous démontrions que dans nos rangs l'égalité est bien respectée ?

Que nous réclamions le droit à la violence pour tous / toutes comme la voie de la libération du capitalisme et du patriarcat ???

Ou que nous puissions sereinement débattre des constructions qui nous aliènent afin d'expérimenter d'autres façons d'être et d'autres moyens d'agir non-normés.

La déconstruction des genres me parait être autrement plus subversive que certaines actions se voulant insurrectionnelles.

C'est ce que je souhaite proposer à la réflexion.


L'Unique, trouble dans son genre

Répondre à ce commentaire

  lunique
31-10-09
à 16:12

Re: coucous mâles et coucous femelles

(la fin du texte a sauté !)
La déconstruction des genres me parait être autrement plus subversive que certaines actions se voulant insurrectionnelles.
C'est ce que je souhaite proposer à la réflexion.

L'Unique, trouble dans son genre

 
Répondre à ce commentaire

  cigale
01-11-09
à 19:59

mâles et femelles - le matricide qui vient

déconstruire l' éducation genrée, trouble dans le genre, Butler, Delphy, Guillemin, King kong théory ...

Dichotomie, binarité, mâle-femelle  (violence-pacifisme) ...

Le matricide envers la  société,  comme entendu envers les "mères" et le rôle oppressif assigné de mère qui n'est qu'une autre facette du système patriarcal  - quelque soit le sexe (genre) je pense qu'un rôle de mère peut être assumer par un homme biologique (straight, bi  ou homo  peut importe) -
constitue  aussi un tabou.

Cela me  parait surprenant que les féministes (ou anarcha-féministes ou quelque soit le vocable ou appellation utilisée) n' ont pas ou peu creusé cette piste subversive qu'est la déconstruction de l'identité féminine.

Si je suis bien comprise, la déconstruction de l'identité (ou rôle) maternelle qui est aussi nécessaire et subversive, n'est pas liée exclusivement aux identités féminines.

Le temps vient de tuer la mère !  (merci de n'y voir aucune référence à Freud)
Répondre à ce commentaire

  libertad
02-11-09
à 22:39

le matricide qui vient ( reçu par mail )

Il parait qu'il faut tuer la mère.

Alors après le meurtre du père de la horde pour prendre son pouvoir au sein de la tribu, on tue la mère et apparemment ça fait du bien. ok.

C'est un modèle patriarcal que de donner le sein à un enfant, de le nourrir et de l'aimer en lui donnant tout son temps et toutes ses chances, ok.

Mais ça, le lait, les risettes, les calins du soir au matin,  c'est  "cadeau". C'est gratuit.

Si vous tuez la mère, vous tuez la gratuité, la nature et ce qu'elle offre généreusement. Alors banco pour le transhumanisme, à la société construite par les techno-scientistes qui recréent la vie en univers confiné avec les OGM et touti quanti à défaut de pouvoir le faire eux-même. Banco pour la destruction de la biosphère.

Banco pour la perpétuation du gynocide des sorcières du temps d'avant les enclosures où la terre appartenait encore à tout le monde.

Banco pour la propriété privée, et intellectuelle, banco pour la bétise universelle, immortelle et intergalactique.

Allez-y les mecs, frappez les femmes surtout les vieilles et les grosses qui ne servent plus à rien. Surtout les gosses puisque nous sommes en surnombre. Vous choisissez lesquels d'abord?  Les  noires et les arabes je suppose? C'est presque déjà fait. Ne vous inquiétez surtout pas.

Votre monde de dégénérés arrive.

miluz

Répondre à ce commentaire

  Broutchoux
02-11-09
à 23:25

Re: le matricide qui vient ( reçu par mail )

Je pense que le terme "matricide" est utilisé ici dans sons sens technique : casser le moule qui nous formate.
Sinon "tuer le père" comme "tuer la mère"
symboliquement veut simplement dire qu'on accède à son autonomie. Il est tout à fait possible et même souhaitable de continuer à aimer ses parents. On ne tue personne sinon son enfance.
Répondre à ce commentaire

  cigale
02-11-09
à 23:58

Matricide autonomisant

mordre la main aimante du maître (ou de la maîtresse) qui nourrit.



cracher dans la soupe (ogm ou non).
Répondre à ce commentaire



Modèle de mise en page par Milouse - Version  XML   atom