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L'En Dehors


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QU’EST-CE QUE CONSTRUIRE UNE ALTERNATIVE ? (3)
--> Quelle stratégie pour quel « monde nouveau »?
Cette stratégie doit d’abord se fonder sur une déconstruction de notre conception de l’Histoire et par voie de conséquence de ce qui constitue les luttes sociales et l’action politique. C’est une action difficile car elle remet en question tout ce que nous sommes en tant qu’acteurs politiques et sociaux et qui a été édifié par plus d’un siècle d’engagement et d’action politique.

Nous avons une puissance d’anticipation et d’imagination de ce que nous souhaiterions être qui dépasse largement ce dont nous sommes capables d’être. Notre être social, dans son devenir est très en deçà de nos projections intellectuelles. C’est le vivre social qui nous détermine dans notre devenir, pas, magiquement, nos désirs.

REPENSER LES LUTTES

La répétition mécanique de formes de luttes, qui ont été efficaces à la fin du 19e siècle et une bonne partie du 20e siècle, pour améliorer les conditions sociales, dans des conditions où le rapport de force était favorable aux salariés et où le capital pouvait se « payer la paix sociale », conduit aujourd’hui au fiasco.

Qu’il s’agisse de la grève, de la manifestation ou autre forme de lutte, il n’est plus possible d’en user et d’en abuser inconsidérément – comme c’est le cas actuellement - sachant que l’on n’obtient plus rien. Or, bureaucraties syndicales et politiques ne savent pas faire autre chose et nous maintiennent dans cette impasse.

« Lutter », « se mobiliser », sont des termes qui ont perdu en grande partie tout leur sens. Ce sont des mots devenus magiques, à forte charge affective, utilisés à profusion dans les déclarations enflammées qui donnent l’illusion de ….

Adapter ces formes de luttes aux nouvelles conditions d’existence du système marchand, et aux marges de manœuvres et possibilités qu’il nous offre, est indispensable pour ne pas sombrer dans la lassitude et la démobilisation. Par exemple développer la lutte pour la gratuité, généraliser la désobéissance civique, transformer des occupations en reprise de l’entreprise par les salariés,…

Il ne s’agit pas de nier toutes les formes de luttes existantes mais d’en repenser la forme, la portée et les intégrer dans une stratégie globale.

Ces nouvelles formes de luttes sont évidemment hors de portée et de pensée des organisations traditionnelles encroûtées dans la routine bureaucratique.

Mais ça, quoique important, n’est pas le plus déterminant.

La résistance au système dominant n’a de sens que si elle prend une forme offensive, alternative et constructive,… pas seulement défensive, autrement dit si elle forge une stratégie qui aujourd’hui n’existe pas.

REPENSER LA TRANSFORMATION SOCIALE 

D’abord et surtout repenser le rapport au Pouvoir.

Aussi paradoxal que cela puisse paraître, nous savons désormais que ce qui fonde la transformation ce n’est pas la possession du Pouvoir. – qu’il ait été pris par l’insurrection ou par les urnes.

Ce qui fait la crédibilité, la validité, la viabilité d’un système nouveau c’est l’alternative qu’il offre au système dominant décadent.

Ce qui fait la décadence du système dominant, c'est-à-dire sa faiblesse et la possibilité de son dépassement, c’est non seulement le développement de ses contradictions, mais aussi et surtout le fait qu’il existe une alternative viable et crédible.

C’est cette problématique qui doit fonder notre pratique politique, c’est elle qui niée, a conduit à tous les échecs du 20e siècle.

Cette problématique, totalement étrangère, aux soit disantes stratégies – aujourd’hui purement électorales - de changement des organisations « révolutionnaires » ou assimilées, ne peut prendre son véritable sens, et son opérationnalité que dans une pratique concrète, un engagement de chacun et progressivement de toutes et tous dans la construction de structures alternatives.

L’ALTERNATIVE COMME PRATIQUE SOCIALE

Il faut que la pratique – la praxis - que nous mettons en place réponde à deux impératifs :

 - c’est une manière de vivre socialement qui entraîne – par sa qualité - l’adhésion, progressivement, du plus grand nombre,

- face aux contradictions et aux aberrations du système marchand, ce nouveau mode doit devenir peu à peu incontournable.

 
Ces deux impératifs correspondent en fait à une double action indispensable à tous les changements :

 - un évolution de l’esprit, de la conscience, un apprentissage de nouvelles relations sociales, d’une nouvelle éthique au travers du faire collectif ;

- la création d’un rapport de force progressif face au système marchand dominant décadent.

 

Ainsi l’alternative n’est alors plus un simplement un mot à la mode, un argument de tribune,… bref un concept vide – ce qu’il est aujourd’hui -, mais une réalité qui prend tout son sens dans la vie quotidienne et dans les perspectives concrètes qui s’ouvrent.

Ainsi l’alternative devient l’outil concret, ayant une réalité sociale qui permet de jeter les bases de nouveaux rapports de production et de distribution des richesses.

UNE STRATEGIE METHODIQUE

 Par où commencer ?

La réponse est simple : partout où c’est possible, partout où le besoin s’en fait sentir, partout où il y a des hommes et des femmes motivé-e-s qui en ressentent le besoin, l’urgence, la nécessité. La mise en place de structures de « circuits courts », de réseaux, n’est pas un luxe d’intellectuel progressiste mais une nécessité vitale pour assurer la qualité de la vie et la survie de la planète.

Ne posons pas le problème en terme global : faire tout, tout de suite et avec tout le monde à la fois. Cela n’est pas possible.

Il n’y a pas de hiérarchie, de plans préétablis, il y a des possibilités, des opportunités. On démarre là où c’est possible, avec celles et ceux qui veulent, qui peuvent, qui souhaitent, dans toutes les branches de l’activité économique, à l’occasion de décisions collectives, d’évènements particulier (conflits, luttes, occupations d’entreprises,…).

 Ca a déjà commencé !

Nous ne partons pas de zéro. Déjà, en France et dans d’innombrables pays développés et moins développés, des structures alternatives, plus ou moins formelles existent, dans l’agriculture, dans l’industrie (en Argentine par exemple).

Produits de la décomposition du système marchand, avec des hommes et des femmes qui cherchent de nouvelles manières de vivre (Système d’Echanges Locaux, Associations pour le Maintien de l’Agriculture Paysanne,…), ou redécouverte de vieilles structures solidaires comme la structure de la coopérative (par exemple les Coopératives d’Utilisation du Matériel Agricole),…Toutes ces initiatives doivent être considérées comme des éléments de la constitution de la nouvelle stratégie.

 Toutes ces structures doivent se fédérer – et non se centraliser- pour constituer un nouveau tissu social et économique alternatif au système marchand.

Le système dominant réagira, c’est une évidence, mais alors un rapport de force pourra s’établir sur des bases identiques au siennes : l’organisation sociale… Chose qui n’existe pas aujourd’hui, le « rapport de force » nous étant systématiquement défavorable… la preuve ? il suffit de voir le résultat de nos luttes.

Bien sûr, ce n’est pas un « renversement radical » du capitalisme comme l’ont rêvé mythiquement, à tort, plusieurs générations de nos prédécesseurs, mais c’est par contre à n’en pas douter certainement plus réaliste quant à ce qu’est l’Histoire pour sortir du marécage politique, social et écologique dans lequel nous nous enfonçons

Il n’y a pas et n’y aura pas de « Grand Soir de la Révolution », mais nous vivons aujourd’hui le Crépuscule du Système marchand. 

 Patrick MIGNARD

avril 2008

Voir également :

 
« MANIFESTE POUR UNE ALTERNATIVE »

Ecrit par PatrickMignard, à 15:13 dans la rubrique "Pour comprendre".



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