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L'En Dehors


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La mode du parti unique

En 1852, Napoléon III avait déjà compris comment un dictateur peut se maintenir au pouvoir par la force en prétendant le tenir du peuple, pour le peuple. C’est un des premiers chefs d’état autoritaire à user de référendums fictifs pour donner à ses sujets l’illusion d’une participation à la vie publique. Dans son cas, les soldats votaient deux fois et toujours dans le sens de l’empire, comme c’est aussi à eux que revenait le devoir de compter les voix, pas besoin de faire un dessin.

Depuis, nombre dictateurs, de tous bords, ont usé de cette technique pour maintenir leurs populations dans la docilité, en l’améliorant un peu malgré tout. C’est le principal fondement des idéologies à parti unique : fascisme, nazisme, ou l’expérience communiste Cubaine etc. Des élections ont lieu, mais il n’y a qu’un parti, et n’importe quel candidat obéira comme un autre à son chef, maître incontesté de la vie politique.

De nos jours, la pratique est revenue à la mode et de façon bien plus insidieuse. Les pays bipartistes (Etats unis, Angleterre…) dotaient déjà leur classe politique d’un bon moyen de limiter la créativité de toute possible concurrence. Au USA, ne pas voter pour l’un des deux grands partis c’est « gâcher son bulletin de vote » selon l’expression utilisée par tous les grands médias. C’est cependant chez eux que la différence entre les deux partis est la plus marquée. Qui se fait encore des illusion sur la prétendue gauche anglaise ? Mais ce qui est plus inquiétant ce sont les pays multipartistes où toute distinction disparaît également. Nous avons actuellement un exemple incroyable en Allemagne où Angela Merkel est à la tête d’une coalition des principaux partis, réduisant au silence tous les autres types de pensées. Les deux plus grands partis, centristes bien sur, avec des ailes un peu plus politisées vers la droite où la gauche c’est selon,( mais globalement partisans de l’inaction), se partagent le pouvoir. Si ce n’est pas le retour d’un parti unique : les membres de ces formations agissent exactement comme ceux des partis dictatoriaux : ils privilégient leurs intérêts personnels, limitent le pouvoir de leurs concurrents, essaient de se hisser le plus près possible du pouvoir ou de l’argent… Inutile de souligner également les différences économiques entre ces politiciens et leurs « électeurs ».

En Italie, la situation risque de se reproduire Veltroni et Berlusconi ne pouvant se distinguer par les urnes ou ne voulant risquer l’instabilité pourraient bien être contraints de s’unir. Il est loin le temps ou on cassait du facho : quel socialiste aurait osé s’associer avec un extrémiste comme Berlusconi il y a seulement 30 ans ?

Il est intéressant d’observer ce phénomène à l’étranger mais qu’en est il chez nous ? Nos hommes politiques ont depuis longtemps compris qu’ils devaient rendre ce mouvement inexorable : à force de se piquer leurs chevaux de bataille pour augmenter leur électorat, ils tiennent tous le même discours. Il y a peu les socialistes ont commencé à chanter fièrement la marseillaise, et Fabien de San-Nicolas [président des « jeunes populaires »= jeunes sarkozistes et candidat UMP à la mairie de Grenoble] se déclarait « de gauche », l’air de rien et impunément : quels média s’offusquent de ces faits ?.

Qu’est ce que ce « gouvernement d’ouverture » qui fait la fierté du président des cons, sinon une marche vers la formation politique unique.

Ce qui est comique en France c’est que les politiques se battent encore pour la suprématie de ce parti : on l’a vu lors du choix du candidat socialiste aux dernières présidentielles, lors de la création du Modem (incarnation un peu ratée du parti unique) ou lorsque Sarko a purgé l’UMP des Chiraquiens et récupéré jusqu’à d’anciens Trotskistes pour finalement les maintenir tous sous sa poigne.

La démocratie s’empoisonne toute seule, à la longue elle nous emmène dans son sillage. Comme disait Fidel Castro : « les élections c’est une perte de temps, je connais déjà le résultat ».

flugute

Ecrit par flugute, à 15:17 dans la rubrique "Actualité".



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