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Première action directe contre la biométrie en France
Lu sur Indymédia Paris : "Le 17 novembre, à l'heure de midi, une vingtaine de clowns a pénétré en chantant dans le réfectoire du Lycée de la Vallée de Chevreuse (91). Cet établissement, situé dans la technopole de Saclay (qui regroupe des laboratoires du CEA, CNRS, Polytechnique, Danone…) expérimente un dispositif biométrique pour contrôler le flux des élèves au self. Tandis que certains improvisaient un sketch et donnaient des tracts (voir texte ci-dessous), les deux lecteurs biométriques étaient détruits à coups de marteau.

(trouvé sur Indymédia/Grenoble)

Les lecteurs grenoblois de Pièces et Main d'Œuvre savent que des entreprises locales et leurs salariés (Atmel, Thales, STMicroelectronics) développent des systèmes biométriques et poussent à la généralisation de ce type de contrôle, déjà dans les écoles, les aéroports et certaines entreprises, et bientôt dans nos papiers d'identité : un des débouchés porteurs des nanotechnologies, spécialité de la cuvette.

Dans le silence des associations, syndicats, partis de gauche (à la notable exception de la Ligue des Droits de l'Homme et des initiateurs de la pétition contre le projet INES de carte d'identité biométrique), l'intervention d'activistes parisiens contre un dispositif biométrique dans un lycée de la Vallée de Chevreuse constitue une première et un exemple pour tous les bons élèves.

Ci-dessous le communiqué de ce groupe et son tract.

Grenoble, le 20 novembre 2005 www.piecesetmaindoeuvre.com

DESTRUCTION D'UN DISPOSITIF BIOMETRIQUE AU LYCEE DE LA VALLEE DE CHEVREUSE

Le 17 novembre, à l'heure de midi, une vingtaine de clowns a pénétré en chantant dans le réfectoire du Lycée de la Vallée de Chevreuse (91). Cet établissement, situé dans la technopole de Saclay (qui regroupe des laboratoires du CEA, CNRS, Polytechnique, Danone…) expérimente un dispositif biométrique pour contrôler le flux des élèves au self. Tandis que certains improvisaient un sketch et donnaient des tracts (voir texte ci-dessous), les deux lecteurs biométriques étaient détruits à coups de marteau. Les clowns avaient improvisé un périmètre de sécurité pour protéger les personnes présentes. Alors qu'ils sortaient du lycée, des surveillants et des élèves les ont violemment pris à partie. Trois personnes ont été interpellées et placées en garde à vue. Elles ont comparu hier le 19 novembre après-midi au tribunal d'Evry, le procès étant reporté au 16 décembre. Les dégâts sont estimés à plus de 15 000 euros. Cette action est revendiquée par un collectif qui dénonce les dispositifs de surveillance et de contrôle social, dont la surenchère est entretenue par les instituts de recherche et les industries High Tech.

Notons que l'installation du lycée de la Vallée de Chevreuse est rigoureusement conforme aux consignes du GIXEL, le lobby des industries de l'interconnexion, des composants et des sous ensembles électroniques, qui conseille dans son « Livre Bleu » remis au gouvernement : « La sécurité est très souvent vécue dans nos sociétés démocratiques comme une atteinte aux libertés individuelles. Il faut donc faire accepter par la population les technologies utilisées, et parmi celles ci, la biométrie, la vidéosurveillance et les contrôles. Plusieurs méthodes devront être développées par les pouvoirs publics et les industriels pour faire accepter la biométrie. Elles devront être accompagnées par un effort de convivialité par une reconnaissance de la personne et par un apport de fonctionnalités attrayantes :

 Education dès l'école maternelle, les enfants utilisent cette technologie pour rentrer dans l'école, déjeuner à la cantine…. » (cf www.gixel.fr)

Tract diffusé au lycée de la Vallée de Chevreuse :

Lycéennes, lycéens,

Ne sentons-nous pas autour de nous l'étau qui se resserre, le bocal qui rétrécit ? Ne voyons-nous pas venir ce moment où l'on saura dans tous les détails ce que nous faisons, où nous sommes, ce que nous consommons ? Il y a quelque chose de ça avec le système de biométrie installé dans la cantine du lycée. Pas un contrôle fort, d'accord. Juste l'un de ces trucs qui nous apprennent à toujours être identifiés, triés, séparés. Qui nous conditionnent, nous habituent à ressembler aux moutons et aux veaux dans nos assiettes, pucés pour que les administrations sachent parfaitement d'où ils viennent, quand ils naissent, quand ils meurent.

Le meilleur moyen de contrôler les humains, c'est pour l'instant de les mettre à l'école et au travail, avec en poche une carte bleue et un téléphone mobile. Imaginez qu'un jour prochain, on nous mette une puce sous la peau, objectif avoué de ceux qui nous invitent à "s'inscrire à la biométrie" : il deviendra alors complètement impossible de nous révolter contre le pouvoir de l'Etat et des entreprises.

Il ne s'agit pas de science-fiction, mais de ce qui arrive petit à petit ici et maintenant sous le voile du high tech branché et du jeu. Du temps de nos grands-parents, la science et la technologie devaient permettre d'en finir avec la misère et les inégalités. Aujourd'hui, le progrès cher aux anciennes générations sent à plein nez la prison et la mort. Dans ce nouveau millénaire, nous sommes nombreux et nombreuses à savoir que le délire scientifique et technologique est le premier obstacle à la justice sociale et à la liberté humaine.

Il est encore temps : demandons-nous si un monde sans caméra de surveillance, sans ordinateur et sans portable, ne serait pas plus vivable. Demandons-nous ce que que la biométrie et ses puces peuvent nous apporter. Et ne laissons pas remettre en marche ces foutues machines à trier entre ceux qui ont les moyens et ceux qu'on envoie manger dehors (... Et n'hésitons pas à en saboter d'autres !).

Des complices


Ecrit par libertad, à 22:05 dans la rubrique "Actualité".



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