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L'En Dehors


Quotidien anarchiste individualiste





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Pour une sortie immediate du nucleaire
Lu sur A-Infos : "A savoir avant la manifestation nationale contre les déchets nucléaires (http://www.sortirdunucleaire.org) de Bar-Le-Duc le 24 septembre, il existe un point de vue antinucléaire dissident "pour une sortie immédiate du nucléaire", car les désastres nucléaires à la Tchernobyl ne sont pas
réservés aux pays de l'Est.

Les autorités militaires, les responsables français de la sûreté
nucléaire, de la santé et de la protection civile ont mis au point des
plans de gestion d'une crise nucléaire en France. La distribution d'iode
stable au voisinage des centrales françaises, ce n'est pas pour protéger
la population d'une catastrophe sur les réacteurs de l'Est mais sur les
nôtres (http://www.dissident-media.org/stop_nogent/99_100_qui_pense.html).

Faut-il attendre un désastre nucléaire chez nous avec ses conséquences
dramatiques sanitaires, sociales, économiques, pour sortir de cette
impasse nucléaire ?

La France dispose d'équipements suffisants pour mettre à l'arrêt 70% de
ses réacteurs nucléaires.

Arrêt des exportations d'électricité, arrêt de l'autoconsommation
nucléaire, utilisation maximum des capacités hydroélectriques et des
centrales thermiques classiques existantes (fioul, charbon, gaz)
permettraient de sortir très rapidement du nucléaire.

Mettre fin au danger des centrales nucléaires n'est pas un problème
technique mais un problème politique qui dépend de l'exigence de la
population vis-à-vis de ses représentants politiques.

Téléchargez la brochure (en PDF 283 Ko) "Sortir de l'impasse nucléaire
avant la catastrophe, c'est possible !"
sur: http://www.dissident-media.org/infonucleaire/sup_sort.pdf

Solidairement,

Mathias Goldstein,
pour www.infonucleaire.net

-----------------------------------------

Sortir du nucléaire : pourquoi ? Quand ? Comment ?

- Pourquoi ? -

Il est nécessaire de préciser la raison fondamentale d'un engagement
antinucléaire. Il ne suffit pas de mentionner les “ risques d'accidents
majeurs ” en introduction. Il est nécessaire d'expliquer ce que cela
signifie pour notre santé, pour notre société, pour nos descendants
(http://www.dissident-media.org/infonucleaire/special_tcherno.html). C'est
la gravité des conséquences de ces accidents majeurs qui est déterminante
pour le choix d'un scénario de sortie.

Quand on examine les textes officiels des commissions internationales,
européennes et les préoccupations administratives en France, on se rend
compte assez rapidement de l'ampleur possible des désastres nucléaires.
Tous ces experts se penchent sur le problème : comment gérer ces
catastrophes au mieux des intérêts économiques ? Ce ne sont pas les
conséquences sanitaires qui les préoccupent mais le désastre économique et
les réactions populaires. Ils se demandent comment anesthésier l'opinion
publique qui risque fort de déclencher des “ turbulences sociales ”
(rendant la gestion plus difficile) et comment maîtriser ces turbulences.

On est loin des risques industriels classiques qui finalement se gèrent
assez facilement par nos technocrates. Il est paradoxal de constater que
ceux qui redoutent le plus ces “ risques nucléaires majeurs ” se trouvent
pour la plupart chez les “ responsables ” et très peu parmi les
antinucléaires à part quelques individus taxés assez rapidement de
paranoïaques.

Si l'accident nucléaire est du même type qu'un accident industriel
classique, il est clair qu'il faut y porter remède mais il n'y a pas lieu
de s'affoler et on a du temps pour trouver la meilleure solution. Par
contre si l'ampleur des catastrophes possibles est hors mesure, alors il
est suicidaire de chipoter sur les moyens de s'en sortir : on est dans une
urgence extrême.

Les déchets de l'industrie nucléaire posent un autre problème, celui des
générations futures. Il est nécessaire à ce sujet d'abandonner quelques
fantasmes bien réconfortants pour nous qui avons accepté sans grande
résistance cette énergie productrice de ces déchets redoutables pendant
des millénaires. Les déchets que nous avons produits sont là et aucune
voie n'est en vue pour les éliminer, les anéantir. Il nous faut admettre
que nous avons porté atteinte à nos descendants, que nous les chargeons
d'un fardeau qu'ils n'ont pas voulu. Du point de vue sanitaire, la
recherche d'un stockage à moindre mal est bien sûr absolument nécessaire,
mais il y aura du mal, des “ détriments ” comme disent les experts.
L'arrêt de la production de ces déchets semble alors une obligation
morale. Cet arrêt implique l'arrêt de la production électronucléaire.
Retarder cet arrêt pour satisfaire à des critères secondaires c'est
accepter de menacer nos descendants par encore plus de déchets.

Il paraît indispensable de s'interroger pour savoir comment nous avons été
amenés dans cette impasse immorale. Qui nous y a conduits ? Quels
arguments avons-nous acceptés pour laisser les décideurs sociaux
tranquilles ? Ceci serait très utile car de nouvelles menaces pointent,
développées par le même type de décideurs, appuyées par les mêmes corps
intermédiaires qui nous ont bernés avec le nucléaire.

Enfin, appuyer notre engagement antinucléaire par des arguments
économiques, entrer en polémique avec EDF et ses nucléocrates sur le coût
du kilowattheure ou sur le coût de l'uranium ne peut qu'affadir l'argument
fondamental de la catastrophe nucléaire
(http://www.dissident-media.org/infonucleaire/pensee_unique.html).

- Quand? -

L'importance des conséquences d'accidents graves possibles implique
l'urgence de la sortie du nucléaire. Le choix des moyens pour cette sortie
et les délais correspondants doivent être confrontés à l'ampleur des
conséquences de l'accident. Prendre en compte la nécessité pour EDF
d'amortir les investissements considérables effectués pour développer son
parc nucléaire et n'exiger la mise à l'arrêt des réacteurs qu'après les 25
ou 30 ans nécessaires c'est considérer que ce serait un gaspillage
financier de ne pas laisser les centrales nucléaires rembourser leurs
dettes. En somme ce serait un gaspillage non justifié par les conséquences
sanitaires d'un accident nucléaire sur la population. Et puis dans cette
perspective de nécessité économique pourrait-on reprocher à EDF de faire
fonctionner ses réacteurs au delà de ces 25-30 ans (EDF veut faire
fonctionner ses réacteurs 40 ans, voire plus) si cela s'avérait
techniquement possible ? L'électricité serait alors très bon marché.

Certains partisans d'une telle sortie différée précisent qu'en cas
d'accident grave une sortie rapide serait possible. La logique de cette
conception est aberrante car elle conduirait à souhaiter un accident
rapidement pour sortir de l'impasse nucléaire ! Là encore c'est négliger
les effets des accidents nucléaires, c'est les considérer comme tout à
fait acceptables.

- Comment ? -

En gros deux possibilités : utiliser ce qui est disponible et opérationnel
ou bien attendre d'avoir des énergies propres en abondance.

Quelles sont les possibilités actuelles ? En dehors des réacteurs
nucléaires et des installations hydrauliques la France possède une
capacité de production électrique importante à partir des combustibles
fossiles (essentiellement charbon et fioul, pratiquement pas de gaz).

En arrêtant les exportations d'électricité et en tenant compte des
économies réalisables si l'on supprime l'auto-consommation nucléaire, on
constate que l'utilisation à plein rendement des installations thermiques
classiques à charbon et fioul conjointement à l'hydraulique permettrait
d'arrêter 70% du parc nucléaire français. Le recours aux combustibles
fossiles n'est certes pas une solution idéale mais c'est la seule
disponible à très court terme. EDF a mis au point, pour l'exportation, des
centrales à “ charbon propre ” qui rejettent peu de polluants, (le gaz
carbonique qui contribue à l'effet de serre est bien sûr inévitable, mais
cette surproduction est négligeable par rapport aux autres composantes,
entre autres les transports et l'agriculture). Les installations
françaises ne sont pas toutes équipées des derniers perfectionnements.
Cependant il faut comparer la pollution qui résulterait de leur
fonctionnement intensif avec la pollution du cycle nucléaire
(http://www.dissident-media.org/infonucleaire/vulga_sene.html) de la mine
d'uranium au stockage des déchets. Il faut surtout faire la comparaison
avec les conséquences sanitaires des catastrophes nucléaires possibles
(http://www.dissident-media.org/infonucleaire/estimations.html). Bien sûr
si l'on considère ces conséquences comme anodines, alors charbon et fioul
ne sont guère acceptables. Dans ce cas le nucléaire se trouverait
parfaitement justifié et l'existence d'une mouvance antinucléaire devient
incompréhensible.

L'utilisation de turbines à gaz serait bien sûr plus satisfaisante mais
hélas il n'y en a guère en France. C'est là, probablement, la voie
possible la plus rapide pour remplacer les 30% des réacteurs que l'on ne
peut pas supprimer par le recours à nos centrales thermiques à charbon et
à fioul.

Quand certains préconisent de remplacer le nucléaire par des économies
d'énergie et les énergies renouvelables (vent, soleil), ils restent très
vagues sur les estimations quantitatives en kilowattheures. Seul semble
important le coût, qui, grâce aux progrès de la technologie, devrait
diminuer. La pensée unique économique règne en maîtresse et non l'aptitude
de ces technologies à remplacer les gigawatts nucléaires. Même en
escomptant un très grand gain d'efficacité de ces installations d'énergies
renouvelables on serait encore très loin du bilan de l'électricité
consommée en France et quelques économies d'énergie à faire d'urgence ne
changent guère le bilan. C'est une réduction considérable de notre
consommation d'électricité qui serait nécessaire.

Insistons sur le fait que bien sûr nous ne sommes pas opposés à
l'utilisation des énergies renouvelables partout où c'est possible. Ce que
nous contestons c'est l'affirmation qu'elles peuvent être une alternative
à un remplacement rapide du nucléaire. De même des économies d'énergie ne
peuvent qu'être bénéfiques. Mais pour sortir rapidement du risque
nucléaire nous n'avons guère le choix et la solution existe : il faut
recourir aux énergies fossiles. Les nucléocrates d'EDF ont bien perçu
cette menace car ils mettent en place une politique de démantèlement
systématique des installations thermiques au charbon et au fioul et cela
dans l'indifférence générale. Si cette politique aboutit, la sortie rapide
du nucléaire deviendra techniquement très problématique (...).

----------------------------

Dossier pour une sortie immédiate du nucléaire:
* "Sortir de l'impasse nucléaire avant la catastrophe, c'est possible !"
sur http://www.dissident-media.org/infonucleaire/index_sortir.html (Idem
en PDF avec Acrobat Reader sur
http://www.dissident-media.org/infonucleaire/sup_sort.pdf)

* Postface http://www.dissident-media.org/infonucleaire/postface_sortir.html

* Mise au point
http://www.dissident-media.org/infonucleaire/mise_au_sortir.html

On ne sortira pas du nucléaire sans les centrales à charbon, fioul, gaz.
http://www.dissident-media.org/stop_nogent/105_sortir.html

Situation alarmante du parc thermique classique d'EDF !
http://www.dissident-media.org/stop_nogent/99_100_thermique.html

Charte pour l'arrêt immédiat du nucléaire:
http://www.dissident-media.org/infonucleaire/sortie_immediate.html


[ expéditeur/expéditrice <infonucleaire(a)altern.org> ]
Ecrit par libertad, à 16:26 dans la rubrique "Ecologie".



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