Lu sur
Stop CPE : "L'évacuation de la Sorbonne la nuit dernière a été justifiée comme étant un impérieux sauvetage du patrimoine national. En effet, depuis plusieurs jours De Robien, notre spirituel ministre de l'Education vendait aux médias les déstructions qu'organisaient les sauvageons au sein de la prestigieuse université.
"Quand on voit des jeunes, des étudiants ou des gens qui se prétendent étudiants, qui commencent à détruire le patrimoine national accumulé là depuis des siècles et des siècles, qui déchirent des livres anciens, cassent le matériel, abîment le bâtiment, je crois que c'est une bonne chose que la Sorbonne soit évacuée" (
Sur France Info, relayé par Reuters).
Pour abattre son chien, on dit qu'il a la rage n'est-ce pas ?
Sauf que voilà, les journalistes invités en grande pompe par notre
sémillant ministre pour vérifier les dégats sont d'un autre avis.
Ainsi, dans
un tout récent article publié par la Tribune.fr (source AP) on peut lire sous la plume d'un journaliste sur place :
"Les dégâts constatés étaient cependant limités. Les slogans anti-CPE tels que "chômeurs précaires exploités" étaient souvent écrits à la craie ou sur des feuilles scotchées aux murs. Aucune fresque n'a été endommagée."
Dans la cour pavée de la Sorbonne ont été brûlés des tracts de l'UNI
-un syndicat étudiant de droite, favorable au CPE et opposé à
l'occupation. Le hall était l'endroit le plus sale: près de tables et
de chaises renversées gisaient des canettes et des bouteilles de verre
brisées. Dans l'amphithéâtre Descartes, où s'étaient tenues les
assemblées générales, des boîtes de pâté côtoyaient des paquets de
bonbons vides. Les amphithéâtres voisins, Guizot et Richelieu, étaient impeccables.
En revanche, des distributeurs automatiques de nourriture ont été
cassés, ainsi que quelques carreaux, et le local de l'UNI a été mis
sens dessus dessous.
En gros, c'était sale, les vilains cochons mais où sont les livres
anciens abimés et toutes les monstruosités évoquées par notre écoeurant
ministre ?
Le reste des dégats évoqués ne sont que ceux qui sortent de la
bouche de notre menteur de ministre et du recteur de Paris. Recteur
qui, semble-t-il, s'est vu offrir (par téléphone depuis les Antilles,
sans doute) une prérogative en matière de police. En effet, on apprend,
toujours dans la
Tribune.fr (source AP) que c'est Quenet qui a "demandé l'intervention des forces de l'ordre".
La diabolisation du mouvement étudiant était une chose prévisible. De
Robien traitait déjà l'UNEF de menteuse quant à son décompte des
universités en grève. Sauf que pour cette fois, il semblerait que la
manipulation ait été relevée par une partie de la presse.
Lacrymos, matraquages et interpellations : la répression
policière au service des divagations d'un ministre dépassé par les
évènements. La suite du mouvement promet.
Matthieu