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L'En Dehors


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Manif du 8 mars PARIS
Lu sur Comités d'actions lycéens/ Lycéens en action : "Nous sommes arrivés en retard au M° Temple, à 14h20 au lieu de 14h. Il y avait seulement 4 CRS et un groupe de gens bizarres ressemblant à des Trotkystes, on s’en est méfié direct alors on a couru vers la place de République pour tenter de récupérer le CAL. A ce moment là, une fille du groupe bizarre me cours après, elle m’attrape le bras et me dit « Vous avez un Service d’Ordre? », je lui réponds que oui, et elle me répond « parce qu’il y a pas mal de casseurs, il y a eu des blessés partis en ambulance, un mec à perdu un œil, si vous avez un problème nous sommes là ».


Je me suis dit qu’elle en rajoutait un peu pour pouvoir nous gérer… On arrive sur la place République, sur les côtés j’aperçois des « racailles » avec des barre à mine , des barres de fer, des bâtons… Je me dis « ils provoquent », puis j’entend « Oh, un nouvel arrivage on va s’éclater! » , je me répète « ils provoquent », on avance…. On commence à courir sur le trottoir pour avancer dans la manif et se mettre au CAL… Puis un mec se cogne à moi, je le regarde il a le nez cassé, en sang. Je lui demande ce qu’il lui est arrivé, il me répond en pleurant « faites attention aux casseurs », je me suis dit une fois de plus « il a du provoquer des faf… ». On a continué à avancer sur le côté, les mecs avec des bâtons étaient de plus en plus présents, puis on a trouvé le camion-Sono du CAL, on s’est glissés derrière, je me suis dit qu’en mettant mon lycée au milieu, cela assurerait leur sécurité. J’aperçois quelqu’un que je connaît, je vais lui parler et là il m’apprend que y a eu pas mal d’embrouilles au départ au M° Temple. Puis la musique arrive et mon lycée embarqué dans les pogo se retrouve devant le camion Sono, avec les JCR. Je suis restée un peu avec la personne que je connaissais, puis une amie qui était restée avec moi m’a prévenue qu’elle venait de voir que des mecs avaient piqué la banderole de mon lycée pour prendre les piquets. Du coup je décide de revenir devant et là, je vois pas des lycéens motivés mais des lycéens blasés, apeurés. On m’explique alors qu’une bande de casseurs venait d’agresser la fille qui portait le mégaphone pour le voler, après une brève bagarre, ils l’ont récupérés mais la fille s’est faite vraiment bousculer et elle est apeurée. Les autres me racontent que les casseurs ont piqué la banderole mais ils l’ont récupérée. Je m’aperçois que les JCR ils ont plus ( ou pas ) de SO alors j’ordonne à tout le monde de revenir derrière le camion sono. Puis j’apprends qu’un mec de mon lycée s’est fait tabasser alors je commencer à flipper ( en réalité il s’est pris quelques coups de pieds puis il s’est fait racketter son portable) et que le correspondant d’un ami s’est fait racketter aussi. Je tourne la tête sur le coté et je vois les casseurs en train de LYNCHER un mec! Y avait du sang partout et les mecs de la sono continuait à gueuler et à dire « chantez! Chantez! ».
Il y avait des cris d’horreurs. Les casseurs venaient dans le milieu du cortège, ils entouraient quelqu’un et ils l’emmenaient de force sur le côté, sur le trottoir pour le lyncher, nous continuons à marcher, avec en fond des cris de peurs et des images de lynchages. Il n’y avait pas un seul CRS, d’habitude on en voit à toutes les rues pratiquement. Selon certains autres, il y en avait mais ils bougeaient pas. Puis j’entends des cris de plus en plus forts, horrifiés. Je me retourne, derrière il y a 150 casseurs qui tabassent trois mecs, un mec à perdu un œil… Encore un! J’ai commencé à vraiment avoir peur, je devenais parano, je regardais tout le monde partout et étrangement je n’avais pas peur pour moi mais pour les autres. Puis je me suis aperçue que tous les 250 mètres il y avait un groupe de 15 casseurs qui attendaient pour « casser du manifestant ». Ils tabassaient partout, partout il y avait du sang, des cris, ils traînaient des corps…Puis il y a eu des fumigènes, on voyait rien, on entendait juste les cris et les slogans, ça puait…. J’ai enfin dit à mes lycéens qu’on allait partir… Je regardais vers la gauche et un mec à ma droite ( j’ai vu sa tête mais impossible de savoir qui c’était, tout se brouille dans ma tête) a crié « ils arrivent » il m’a poussée violemment en arrive, j’ai reculé en tirant une amie, il voulait nous « sauver », là les casseurs sont passés à ma gauche et à ma droite, ils m’ont épargnée mais ils ont tabassé tout le monde devant, moi par réflexe je suis partie sur la droite. Une fille s’est pris son mégaphone dans les dents, ça criait de partout, tout le monde pleurait. Des mecs du lycée d’Évry m’ont retrouvée, ils pleuraient, ils me suppliaient de pas les quitter, à ce moment là je me suis aperçue qu’on étaient tous encerclés par les casseurs, on pouvait pas sortir de la manif sans se faire bouger. Ils riaient tous, comme si pour eux c’était un jeu……Plein de manifestants m’ont demandé de ne pas les quitter…. Puis on a trouvé un arrêt de métro, alors ceux qui me suivaient se sont arrêtés là, je sanglotais, je n’arrêtait pas de sursauter, j’avais pas peur pour moi mais j’étais choquée par tout ce sang. Moi c’était pas grave si j’étais touchée mais je voulais pas que les lycéens qui étaient venus avec moi et qui me faisaient confiance en patissent. On était que 5 devant le métro, puis moi j’ai vu un mec d’Évry alors je suis retournée dans la manif le prévenir. Et tout le monde à voulu prévenir ses potes qu’on partait, seule une amie est restée devant la bouche de métro, il y avait 4 CRS non loin , ils étaient mort de rire, puis j’ai entendu « ne le tuez pas » , les CRS riaient toujours, quelqu’un leur à dit « mais bougez! » ils ont répondu « On a pas que ça a faire et ça serait pire », il y a encore eu des fumigènes, on voyait plus rien, ça puait et quand la fumée s’est apaisée ( les 1ers fumigènes étaient peut-être de la CGT ou de la CNT vu qu’on passait à côté d’eux mais là c’étaient pas eux) , mon amie m’a crié un truc, elle pleurait, c’était horrible et irréel pour moi, j’étais revenue près des marches du métro et à ma droite j’ai vu tous les casseurs qui fonçaient armés ( couteaux, poignard, barre de fer…) sur les gens devant la bouche de métro. Juste à ma gauche il y avait un mec d’une quarantaine d’année à peine. Les casseurs arrivaient droit sur nous, mon amie criait toujours, je réagissait pas et, là l’homme à ma gauche m’a prise par le bras, il m’a jetée dans l’escalier et il m’a crié « cours! Cours! Je fais barrage, te retourne pas!! », j’ai descendu les escaliers du métro comme j’ai pu, arrivée en bas je me suis retournée, il se faisait tabasser, il pissait déjà le sang. Pourtant c’était un mec qui se promenait par là et qui voulait juste aider… En bas de l’escalier, il y avait un mec du même age, il m’a vue et il m’a dit « cours! Cours! Ne regarde pas! ». J’étais paniquée, mon amie hurlait, il n’y avait qu’elle et moi, les autres étaient encore dans la manif. J’étais tellement paniquée que j’arrivais pas à pleurer, j’ai sauté les tourniquets alors qu’ils étaient désactivés, on a sauté dans le métro et on a commencé à en parler, là il y avait deux casseurs ( mais pourquoi ils ont réussi à fuir?), ils nous regardaient de travers, ils nous on à moitié coursé un peu dans les couloirs de châtelet, ensuite pour sauter les barrières on s’est mises derrières des gens. On a attendu sur le quais, il était 16h. Un mec de mon lycée m’a appelée pour s’assurer qu’on était parties , le reste du lycée devait arriver. On a laissé passer plein de trains, puis à 16h30 ils étaient toujours pas là, ils sont arrivés en courant et on juste eu le temps de sauter dans le train. Nous on avait vu que 8 CRS jusqu’à Chemin Vert ( là où nous sommes partis), les autres lycéens m’ont appris que seulement 200 étaient présent…sur Bastille seulement!
On étais tous choqués, on a vu des gens se faire lyncher! J’ai encore des images horribles, des corps traînés, des mecs tabassés, peu de filles. Il manquait juste trois personnes ( ils sont bien rentrés finalement) . Dans le train j’ai appelé une militante de la CNT ( 25 ans de CNT!) et on en a déduis que soit c’est un mec ( puissant) derrière tout ça, soit c’est le gouvernement parce que les casseurs généralement ils sont pas aussi armés et bien organisés! On peut se motiver à 50 pour aller casser mais pas à 500! Pourquoi il y avait aussi peu de CRS si c’est pas l’état qui a monté l’affaire? Par contre dans le train on s’est fait surveiller par deux flics….
J’ai honte d’avoir vu des gens de mon lycée dans les casseurs ( au moins deux).
Le matin même, un des deux m’avait demandé où c’était et m’avait dit « on se reverra, je vous le promets… », on avait pas fait attention.. On s’est souvenus alors d’un mec de 13 ans dans le métro à Arts et Métiers qui nous as demandé où était la manif et pourquoi on descendait là nous, on s’est pas méfiés, on a expliqué et c’est le même qui a agressé la fille pour le mégaphone.

Voilà toute l’histoire, il me reste des images, une envie de pleurer, des parents énervés, une haine profonde… Tout le monde est choqué ici, même ceux qui ne sont pas venus, tout le monde à pleuré, dans le train tout le monde pleurait presque. J’ai toujours la vision de ces mecs lynchés, surtout celui de l’escalier et, les corps traînés à terre. Il y a eu des morts, nous on en a vu au moins trois.
Évidemment tout cela sera caché.
_________________
Dessous les pavés, la plage...

Les têtes tombent au gouvernement, après Gaymard se sera Fillon, puis Sarko, Raffarin, Johnny , Chirac et Lorie. L'Anarchie vaincra, le Peuple vaincra!!!

Antiulcéreuse

Lire les réactions à ce témoignage sur le forum

Ecrit par libertad, à 16:05 dans la rubrique "Actualité".

Commentaires :

  libertad
09-03-05
à 16:18


Vous êtes ministre de l'intérieur, votre collègue de l'éducation nationale est en mauvaise position à cause de manifestations lycéennes qui se poursuivent, que faites-vous ? Vous laissez de petits groupes s'infiltrer dans les manifs, genre "vieux étudiants" (très vieux même ) qui s'attaquent aux manifestants pour leur voler des portables en les rouant de coups. Les flics ont ordre de laisser faire. Les manifestants sont dégoutés et prennent peur. Quoi de mieux pour casser un mouvement ? Le soir le ministre de l'éducation peut apparaître à la télévision tout souriant et pronant la fermeté.
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  letren
09-03-05
à 17:26

la lacheté de nos "supérieurs".

Le mardi 8 mars 2005 alors que tout les lycéens en colére contre Mr Fillon étaient dehors dans les rues de Paris, Marseille mais aussi Dunkerque, nos cher inspecteurs académique étaient rentrés chez eux pour éviter de rencontrer les lycéens. Ainsi bien que le jeudi 10 mars, c'est normalement le syndicat qui fait gréve mais certains lycéens accompagnerons les professeur en espérant un peu plus de respect de la part des personnes haut placés dans une société ou le peuple est sensé pouvoir choisir (puisque nous sommes dans une démocratie!!!) et qui pourtant se demande ou est passé sa liberté d'expression.

Répondre à ce commentaire

  paratiger
09-03-05
à 17:27

la lacheté de nos "supérieurs".

Le mardi 8 mars 2005 alors que tout les lycéens en colére contre Mr Fillon étaient dehors dans les rues de Paris, Marseille mais aussi Dunkerque, nos cher inspecteurs académique étaient rentrés chez eux pour éviter de rencontrer les lycéens. Ainsi bien que le jeudi 10 mars, c'est normalement le syndicat qui fait gréve mais certains lycéens accompagnerons les professeur en espérant un peu plus de respect de la part des personnes haut placés dans une société ou le peuple est sensé pouvoir choisir (puisque nous sommes dans une démocratie!!!) et qui pourtant se demande ou est passé sa liberté d'expression.

Répondre à ce commentaire

  Songe
09-03-05
à 17:50

Le problème c'est que comme souvent dans ce genre d'évènements les rumeurs vont bon train et les extrapolations atteignent parfois des sommets inimaginables tant le caractère subjectif et émotionnel joue un rôle important.

Loin de moi l'idée de vouloir nier la réalité de ce témoignage mais quand je lis le forum je ne trouve rien qui puisse m'appuyer dans l'idée qu'on a là un rapport objectif des évènements comme j'aimerais l'avoir pour me faire une idée.

Songe

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  Anonyme
09-03-05
à 17:55

Dessous les pavés, la plage...

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  xcorpusx
09-03-05
à 17:56

Re:


A mon avis l'emotion à pris surement un peu le pas, mais le teimognage est là, emotion ou pas, c'était un carnage, difficle de penser que l'émotion puisse engendrer de telles allucinations. Si l'on veut un points objectif de vu à qui faut il demander ? Les média. je préfère encore ce rapport saupouderé d'émotions qu'un reportage construit par la censure.
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  xcorpusx
09-03-05
à 18:00

Re: Dessous les pavés, la plage...

La photo c'est le service d'ordre qui tabasse un mec, le problème c'est que le rapport de force à vite changé.
Répondre à ce commentaire

  Anonyme
09-03-05
à 18:04

Re: Re:

George Orwell écrivait ceci : « La liberté intellectuelle signifie la liberté de rendre compte de ce que l’on a vu, entendu et ressenti, sans être contraint d’inventer des faits ou des sentiments imaginaires. Toutes ces tirades rebattues contre l’escapisme, l’individualisme, le romantisme et ainsi de suite ne sont que des procédés rhétoriques visant à rendre respectables la falsification de l’histoire ».

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  Anonyme
09-03-05
à 18:26

Et si...

Et merde ! ( non ! Je ne suis pas en colère… Je parle fort. )

<< Si l’aveugle conduit l’aveugle,
ils marchent vers la chute.>>

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  Oxixa
09-03-05
à 18:36

Re: Et si...

Comment peut-on rester calme, et non violent face à CA ?

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  Songe
09-03-05
à 19:18

Re: Dessous les pavés, la plage...

J'ai moi-même fait la démarche d'aller jusqu'à cette photo et je n'y vois, pardonnez-moi, pas l'étendue suggérée du "carnage" évoqué dans l'article ci-dessus. Je suis toujours stupéfait de voir que chacun reprend des fragments de la réalité pour en faire des preuves flagrantes là où moi je peux décider d'écrire sous la photo "le service d'ordre de la manif écarte un jeune casseur" tout aussi bien que je peux appeler ça "passage à tabac d'un manifestants par les casseurs" ou même "interpellation d'un casseur par des policiers en civil". Je ne remets pas en cause l'objectivité des journalistes du nouvel obs mais votre propre subjectivité qui ne se mettra pas en peine de récolter des récits de sources suffisament diverses pour que l'on puisse attester de la réalité des faits décrits. J'ai fait moi-même des manifs alter-mondialisation où ça a mal tourné (Nice) et où mes jambes m'ont servi à me soustraire à la charge des CRS et je peux vous dire que les heures qui ont suivi ont été émaillé de récits parfois rocambolesques construits sur des rumeurs et de ouï-dire, aggrémentés de récits hauts en couleur de la part de talentueux aventuriers mythomanes ...

Alors permettez-moi d'oser relativiser cet article et demander à connaître davantage de témoignages et de sources et courants diversifiés afin que l'objectivité y trouve sa garrantie.

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  xcorpusx
09-03-05
à 19:21

Re: Re: Dessous les pavés, la plage...

Lis donc la suite du forum, tu veras que plusieurs personnes disent à peut près la même chose.
Répondre à ce commentaire

  Songe
09-03-05
à 19:30

Re: Re: Re: Dessous les pavés, la plage...

Mais je l'ai bien lu ce forum et ce n'est pas ce que j'appelle des sources différentes mais des témoignages liés sur un même forum.

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  le miere
09-03-05
à 21:18

Re: et le surréalisme

L'être subjectif du primaire jusqu'aux classes de secondaire ; les affontements sociaux/ affectif aux miroirs des classes, est-ce-contre l'expression de la violence générique du sous pallaisson (du lumpen au prolo alcoolo, sale et toxico) qui au regard duquel un songe sourie avec sympathie, tendresse…
L'intelligence est celle de s'affirmer au quotidien et non au RDV d'une manif, ou d'une autre, d'AG, d'une grêve, d'un caprice peut'être… (scuse my left is in my back)…
Quelques interprétation au rumeur vont bon train dans l'extrapolation comme la manipulation et tout autre réthorique trostk de l'article, dont il est juste de se méfier en mon sens, sans contre-sens qui semble être en opposition au contre courant, à l'ÊTRE subjectif et contemplatif face à engagement collectif. C'est peu dire. C'est du domaine, du phénomène collectif dans l'ordre subjectif d'un sujet social nullement définie sinon au son du chao de nos guettos.

ELM
Répondre à ce commentaire

  Sino-Jia
09-03-05
à 21:38

Re: Re: Re: Re: Dessous les pavés, la plage...

           Je partage ton avis, Songe: ce texte peut certes exprimer le climat de la manif parisienne mais n'est en aucun cas objectif, partial ou tout ce que tu voudras. Mais mis à part cela il faut se rendre à l'évidence: les casseurs n' étaient pas des groupes de jeunes de banlieue venus se défouler! Sinon comment expliquer qu' ils n' aient pas dévalisé les magazins mais se soient contentés de tabasser les manifestants en leur piquant trois broutilles? Comment expliquer que les casseurs soient venus à plus de mille et soient si bien organisés? Comment expliquer que les flics et les CRS, d' habitude si prompts à casser du manifestant, n' aient pas-ou presque-bronché? Notre cher ministre de l' intérieur avait nous pourtant assurés que la manif se déroulerait sans problèmes! Et ce que je dis là n' est pas issu d' un même forum ou de l' imagination d' un(e) lycéen(ne), ce sont des faits sur lesquels tous les médias, de l' Huma au Fig, sont d' accord. C' est donc à chacun de les interpréter comme bon luis emble. Personnellement, je me suis fait mon opinion...

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  Anonyme
09-03-05
à 21:45

Re: Re: Re: Re: Re: Dessous les pavés, la plage...

Je n'étais pas à cette manif du 8 mars, et donc je ne prétendrai pas que ce qu'évoque le témoignage en haut de la page n'a pas pu exister. Cependant je m'attendais comme tout le monde (non ?) à ces "débordements", comme prolongement de la manif d'avant les vacances où étaient apparus ces "casseurs". Et je peux affirmer, et notamment à Libertad et à Sino-Jia, que les dénommés "casseurs" que j'ai vus à cette manif de leur apparition n'étaient pas des "vieux étudiants". Ni des flics, crois-moi. Des cons et des fachos dans leur genre, sans doute, mais en âge d'être au lycée (et n'y étant sans doute plus), à l'évidence. Ce qui n'empêche pas pour autant de se demander quelles étaient les consignes données aux flics par rapport à cette situation prévue. Donc d'envisager qu'il y ait manip, pendant et après, dans le compte-rendu ("500 casseurs très organisés..."). Mais je pense nécessaire de réfléchir à d'autres aspects que l'éternelle manip des RG dans les cités ou parmi les totos, etc. Pour les jeunes que j'ai vu braquer les portables et les MP3, et mettre des coups de boule aux lycéens chevelus sympas des classes moyennes (comme l'est mon fils, je le précise, ce n'est pas péjoratif de ma part), je peux assurer que ce sont vraiment des jeunes exclus de l'école et de la société (je les connais, je bosse avec eux, je veux dire juste avant de les exclure définitivement).

Je peux assurer aussi qu'ils ont une "conscience politique" (c'est-à-dire qu'ils ont une conscience, juste ou pas, en accord avec la nôtre ou pas, de leur place dans l'ensemble de la société, et de la place des autres, jeunes lycéens futurs étudiants compris), et qu'ils agissent en conséquence, c'est-à-dire qu'ils ne croient pas aux manifs, qu'ils en croient même plus aux émeutes, aux insurrections ou aux révolutions, mais qu'ils croient que dans cette société la seule règle est de prendre tout ce qu'on peut prendre dès qu'on le peut (comme quoi ils ont bien compris le capitalisme), et tant qu'à faire plutôt aux plus faibles (ils ont vraiment bien compris), ce qui fait qu'il y a une évolution par rapport aux "casseurs" de la génération précédente (98) qui braquaient les magasins sur les côtés des manifs, ceux d'aujourd'hui braquent les jeunes dans la manif ! Et je crois fortement que cette évolution est pleine de sens. Je les ai vus, je peux assurer qu'ils ont vraiment la rage, une rage que ni les lycéens anti-Fillon ni les vieux syndicalistes même les plus radicaux comme moi ne pouvons prétendre avoir. On peut se contenter de les juger et de les condamner (ils en ont de toute façon l'habitude, ils ne connaissent que cela comme rapport social, depuis tout petits, ils ont même hérité de cela). On peut refuser de cautionner leurs actes, même s'y opposer (j'ai fait ce que j'ai pu dans la manif, pour intervenir dans les bagarres quand elles duraient un peu… pour les raids et les razzias éclairs c'était impossible), ça revient à se positionner dans des situations où on se défend, ou on défend ses proches, ok je sais faire, personne me marche sur les pompes, personne touche à mes enfants. Mais je ne me dis pas que cela tient lieu d'analyse. Et depuis cette manif, et plus encore depuis celle d'hier 8 mars, je ne trouve aucune analyse politique de cette situation, ni dans la presse "bourgeoise", ni sur les sites "alternatifs". Pourtant je ressens confusément quelque chose un peu du même genre de sensations que sur le plan international lors des événements "attentats-ben laden-échec à l'occident, etc" : quelque chose comme des fractures bien plus graves et bien plus définitives que ce qu'on peut envisager dans notre confort occidental, quelque chose à mettre en perspective avec la fin de la période post-coloniale, des dettes à régler, le capitalisme au bord de l'implosion… En fait, je ne vois pas d'un très bon œil tout cela, je suis plutôt pessimiste, d'autant que je ne suis pas sûr d'être "dans le bon camp", mais en tout cas il me semble que cette rage que l'on sent parfois sous-jacente dans le tiers-monde, et cette rage qui émerge parfois dans les banlieues de France (le quart-monde ?), devrait être prise à sa juste mesure, comme une force de nature politique à prendre en compte si l'on veut comprendre ce qui nous arrive(ra). Je suis fondamentalement persuadé que le capitalisme va s'effondrer de lui-même un jour (?), et qu'alors il y aura 2 voies possibles, à des échelons locaux réduits et divers (néo-féodalisme ?) : l'anarchisme (autogestion, partage des responsabilités, etc) ou le "fascisme" (loi du plus fort, mafias, violence, etc). Pour avoir une chance que ce soit l'option 1, il faut prendre l'habitude de s'organiser collectivement dès maintenant. En voyant les dénommés "casseurs", il me semble que pour l'instant l'option 2 est la plus probable, devant la faiblesse de nos capacités à nous opposer efficacement au capitalisme.

En conclusion, il ne s'agit pas pour moi de cautionner les actes d'individus que je considère comme des salauds (même s'ils sont des "salauds de pauvres" ?), mais je crois que nous ne devons pas nous méprendre sur nos adversaires réels, et que si le capitalisme est notre ennemi, ses victimes les plus grandes ne peuvent pas être nos ennemis aussi. Et si eux nous assimilent au capitalisme et à la bourgeoisie et à ceux qui possèdent quelque chose et qui ont donc "quelque chose à perdre" (contrairement à eux), que sommes-nous capables d'imaginer, de dire et de faire pour aller vers eux, pour les convaincre que nous avons choisi notre camp, le même que le leur, quoiqu'il dusse nous en coûter.

Rien, je le crains. Continuons donc à dénoncer les casseurs (et espérons que la police va faire son boulot, qui est de nous protéger, n'est-ce pas ?)

 

L'Unique, seul contre tous (hé hé)

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  libertad
09-03-05
à 22:22

Re: Re: Re: Re: Re: Re: Dessous les pavés, la plage...

L'Unique je ne suis pas loin de partager ton analyse et c'est vrai que mon expression "vieux étudiants" n'était peut-être pas appropriée, d'autant que je n'étais pas sur place et n'avait que le compte-rendu des médias, y compris alternatifs. Sur l'origine des "bandes" qui ont agressé des manifestants ton analyse est fort possible, même probable et elle pose un sérieux problème politique pour nous car comme tu le dis ceux que l'on appellait auparavant les "casseurs", version policière ou "autonomes" à une époque s'attaquait au pouvoir en place, aux forcesde l'ordre ou à la propriété privée, or aujourd'hui semble émerger un phénomène nouveau : les "bandes" s'attaquent aux manifestants. Or cette contre-manifestation dans la manifestation ne peut que réjouir l'état et c'est ce à quoi on a assisté : les forces de l'ordre sont restées passives. Nous sommes quelques vieux manifestants sur ce site et dans ce genre de manifs nous savons que la police infiltre toujours des policiers en civils pour donner des infos, les CRS ou autres mobiles se tenant toujours dans les rues adjacentes et suivant la manifestation, prêts à intervenir en cas de grabuge ( en général attaque de magasins ). Or là elles ont laissé faire. Le résultat est tout bénéfice pour le ministre de l'éducation : réussir à "terroriser" les manifestants et à les dégouter de venir à l'avenir.
Or le mouvement lycée a sa force actuelle dans les manifs... mais aussi sa faiblesse car si la dynamique des manifs était cassée le mouvement retrouvezrait-il un second souffle, une autre tactique ? Le pouvoir semble avoir compris cette force-faiblesse et utilise les "bandes" à son profit.
Je crois que si ce phénomène devait de reproduire, il n'y aurait pas d'autre solution que d'organiser une auto-défense des manifestants au risque de d'obliger les "bandes" à faire leur choix : agresser les manifestants non organisés ce n'est pas très difficile, s'opposer à un service d'ordre du genre CNT Vignoles, c'est une autre chose. Bien qu'assez sceptique jusqu'ici sur les SO, je crois qu'il y a la un problème pour l'avenir si ces faits se répètent. Il y aurait aussi sans doute des idées à creuser su côté des tactiques de manifestation des black-block et de leurs pratiques collectives et de solidarité de groupe définie auparavant.
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  Anonyme
10-03-05
à 09:18

J'ai reçu ça.
L'Unique
COMMUNIQUE DE PRESSE
Jeudi 10 mars 05

Le collectif contre la criminalisation et le contrôle social des jeunes scolarisés,

réuni le 9/3/05, dénonce les conditions dans lesquelles la manifestation lycéenne du 8 mars s’est déroulée :

  • annonce de violences avant la manifestation par le ministre de l’intérieur
  • enlèvement de tous les véhicules et balisage sur le trajet
  • verrouillage policier de toutes les rues latérales, empêchant de quitter la manifestation
  • fermeture des stations de métro
  • intervention violentes de groupes de jeunes contre les manifestants, à quelques mètres des forces de l’ordre en uniforme, comme en civil

Le collectif dénonce ce qui ressemble fort à une provocation organisée pour contrer l’important développement de la mobilisation lycéenne

Il demande que toute la vérité soit faite sur ces incidents, notamment avec l’aide de médias indépendants

Il appelle les personnels à prendre toutes les dispositions pour être présents massivement à chaque manifestation de lycéens.

Demande aux organisations syndicales et de parents d’élèves d’organiser la solidarité avec les lycéens victimes de tels incidents.

Contact : O6 20 55 57 61
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  Julien
10-03-05
à 10:25

Re: Re: Dessous les pavés, la plage...

regarde ca
Répondre à ce commentaire

  Julien
10-03-05
à 10:26

Re: Re: Re: Dessous les pavés, la plage...

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  Anonyme
10-03-05
à 10:41

Sarkozy veut savoir...

Nicolas Sarkozy veut savoir lequel des trois services qu'il finance, la

DST, le GIGN ou la Police Nationale, est le plus efficace pour attraper

les criminels.

On affecte donc un bois à chaque service et on lâche un lapin dans chaque

bois. Charge à chaque service de retrouver le sien.

Le GIGN encercle son bois, fait une sommation rapide, mitraille tout, met

le feu au bois, saccage toute trace de vie. Très fiers et sans s'excuser

(alors qu'une certaine presse prétend avoir les photos du lapin les bras en

l'air) les ninjas rapportent le cadavre carbonisé du lapin et déclarent:

" Mission accomplie ".

Les espions de la DST placent des micros, engagent des lapines bien

roulées, soudoient des renards, truffent des carottes, font de l'intox dans

les clairières, interrogent discrètement les plantes et les cailloux.

Après un mois d'enquête, ils concluent : "L'affaire est close, ce lapin n'a

jamais existé ".

La Police pénètre dans son bois avec le panier à salade, fait une rafle

dans une clairière et revient le lendemain matin avec un sanglier bien

amoché qui ne cesse de répéter : " Ok, ça va, je suis un lapin... Je suis

un lapin... "

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  Songe
10-03-05
à 13:11

Re: Re: Re: Re: Dessous les pavés, la plage...

Merci pour ce lien qui vient apporter un autre éclairage des évènements qui n'est pas tout à fait le même que le texte présenté ici : on remarque les nuances d'interprétation entre l'absence policière évoquée dans le texte et sa forte présence notée sans cet article et par un commentaire sur le forum lui-même. Le point commun étant ce non-interventionisme policier, l'attitude intolérable des CRS (mais quand ne l'a-t-elle pas été à ce jour ?) et puis enfin cette présence de bandes organisées et extrêmement violentes venues racketter et moléster les manifestants. J'apprécie également le commentaire que l'on peut lire ici d'un médiateur (éducateur ?) plus âgé et plus expérimenté de ces situations qui nous livre également un point de vue plus posé.

Maintenant, l'interrogation est la suivante : quand va-t-on enfin se décider à avoir des observateurs reconnus, indépendants des forces policières, qui puissent constituer une présence dissuasive à la violence policière ou persuasive dans l'accomplissement du devoir civil de cette dernière ? Je pense que différents acteurs sociaux et politiques devraient déléguer un groupe d'observateurs sur chaque manif et les charger de relever immédiatement des témoignages, produire des documents vidéos et audios attestant la réalité des faits et déposant une plainte si nécessaire tant à l'encontre des forces policières que d'un tiers violent extérieur. On va vite me parler des abus, de l'anonymat, etc. mais qui commet aujourd'hui des abus et qui croit sérieusement que l'ensemble des évènements n'est pas enregistré et très bien connu de renseignements généraux dont on a pu constater que le travail visait davantage à violer les libertés individuelles qu'à les protéger comme ce devrait être le cas ? Je crois qu'il manque un observatoire social qui puisse constituer une force de représentation et de présence suffisante pour rééquilibrer une démocratie qui ressemble de plus en plus à l'autoritarisme d'une majorité démocratique peu représentative d'un pays où 30% des inscrits ne votent pas et une partie de la population ne détient pas le droit de vote. Nous avons aujourd'hui des associations de consommateurs, des prudhommes et d'autres médiateurs entre un pouvoir abusif et un citoyen abusé mais il manque un véritable noyau de surveillance et d'intervention citoyens qui réintroduise l'humanisme dans une démocratie qui ressemble aujourd'hui davantage à une oligarchie.

Je sais que l'anarchisme ne correspond pas à la vision que je suggère mais aujourd'hui il ne s'agit pas seulement de prôner une vision alternative du monde mais tout d'abord reconquérir la tribune citoyenne afin que chacun puisse s'exprimer librement, proposer des initiatives concrètes sans que tout cela ne soit constamment muselé sous prétexte d'illégalité (squats expulsés, etc.) ou simplement par le matraquage d'une vision unique tel qu'on peut aujourd'hui le voir de la part des outils d'éducation et d'information. Or pour reconquérir cette tribune il me semble essentiel qu'on puisse rassurer chacun dans sa légitimité à s'exprimer, alors que l'intimidation qui a lieu aujourd'hui à tous les niveaux de la société tend plutôt à créer un climat de soumission craintive dont on ne fera jamais jaillir le ferment d'une révolution sociale ou culturelle; Aujourd'hui j'ai le sentiment que chacun défend trop souvent son jardinet et n'est capable que de bien peu de compromis et de consensus lorsqu'il s'agit de construire quelque chose (et je ne parle pas de limiter la casse mais bien de créer une société qui soit plus tolérante à la diversité et la mutliplicité des modes et choix de vies plutôt que de procéder à un formatage généralisé selon un modèle social unique). Très sincèrement je ne vois pas souvent un groupe social faire la démarche de parler le langage de l'autre pour introduire une vision propre, ça se résume généralement à montrer du doigt ou à user d'une dialéctique finalement très égocentrique et qui n'aboutira qu'à l'élargissement du fossé d'incompréhension et l'accentuation du rejet.

Je m'excuse de cette longue dissertation qui laisse à désirer dans le développement de ses arguments mais qui constitue mon interrogation face à une situation qui m'apparaît chaque jour plus dérisoire quand je constate les écarts qui se creusent entre les différents acteurs économiques, judiciaires, sociaux et politique et qui n'ont, à mon avis, qu'une seule issue : la radicalisation de chaque parti dans une violence idéologique ou physique et dont on ne ressortira un jour ou l'autre qu'avec une rupture sanglante du système mis sous tension ...

Bien à vous

Songe

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  le miere
10-03-05
à 17:32

Le numérique, l'aliénation … le travail…?

les premiers chiffres ont donné 150 casseurs, à paris puis le lendemain 1200 je crois. En effet il est sans doute possible qu'un petit groupe bien organisé et aux méthodes appropriées aient pu soulevé le sentiment de p'tits loosers. Pourquoi pas !? A manifester la haine, comme le dit justement un camarade la lutte anti-faschiste des années 80 à t'elle pu aujourd'hui radicalisée engendrer ce phénomène ?
Une aile de papillon peu créer un ouragant
Dans le même sens les services secrets peuvent créer une émeute.

Je pensait d'ailleur après la tâche de fin 80 que l'organisation des SO étudiant et lycéen devaient être organisé par des syndicats interprofessionnels. Ont-il oublier ? Où peut'être camarade trop confiant trop naïf dans ce que produit la social démocratie.
L'esclavagisme athénien
Le droit des opprimés, des femmes des enfants…
Puis dans l'ordre : l'idéologie, la doctrine…
… l'Etat (crasse) !
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  le miere
10-03-05
à 17:38

Re: Sarkozy veut savoir...

J'avais manqué le meilleur, le lapin à la polinta.
A l'instar de V. G. d'Estaing "il ne fait pas avoir peur de Monsieur Bush.
"Il ne faut pas avoir peu de Nicolas Sarkozy"

Il faut juste faire attention

Cependant j'suis très interressé par la lapine
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  le miere
10-03-05
à 17:47

l'annonce du ministre et de tout le monde

En fait si je me souvient

Une manifestation étudiante c'est normal.
Le problème se sont les lycéens.

Parce que ce sont des fouteurs de merde…

Qu'est c'que tu pense de ça ?!
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  le miere
10-03-05
à 18:21

Non Nicolas, la commune est bien morte

La police est-elle pris d'une paranoia, qui gère le stress et la peur cré du stress de la peur. Est ce une stratégie, à n'en pas douter, d'ailleur les démontrations de force ne sont qu'exemple en force de test ou d'exercice. Non… Nicolas !

La commune est bien morte

Si tu savait en Agence ce que l'on entend…
Et toi tu es tranquille… tu peu…

Il faut bien justifier sont travail, son budget…
D'ailleur paraît que c'est serré, j'suis sûre qu'un piece d'un centime ne passerait pas !
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  Cercamon
11-03-05
à 00:24

Re: Re: Re: Re: Re: Re: Dessous les pavés, la plage...

Je ne peux qu'acquiesser aux propos de l'Unique.
En apprenant ces évènements, je ne peux m'empêcher d'esquisser un début de rire sardonique (au sens étymologique) en repensant à ceux qui m'objectaient, quand (passez moi l'expression) "j'allais faire le chef-scout dans les cités" :

(avec le sourire en coin) : "Mais dis-moi, que penses-tu de l'aide humanitaire..."
(d'autres, dans leur mansuétude, plus explicites, et cherchant de me remettre dans le droit chemin) : "Tu comprends pas ce genre de service social auquel tu te livres, en fait ça aide à maintenir le système en place... blabla blabla..."
(d'autres qui devaient m'en vouloir pour une raison quelconque) : "Ouais, y en a qui soulagent leur conscience en faisant des trucs qui servent à rien"

Je suis d'autant plus pessimiste que j'ai la certitude (je ne demande qu'à avoir tort) que même si les forces "contestataires" ont l'insight d'aller là où on a vraiment besoin d'elles (càd chez les exclus), elles ne sauraient faire autre chose que de la propagande, c'est à dire en un bel élan messianique, aller expliquer la vie à ceux qu'elles sont venues sauver. (Amen)

Alors qu'un mort de faim en a rien à foutre dans un premier temps, et il n'en a même pas besoin, de savoir à la suite de quel mécanique économique il est en train de crever.

A chaque fois que des anarchistes, entre eux, font durer un camp autogéré plus de 3 jours, ils saluent "cette formidable réussite".

Prenez une quinzaine de gamins des tés-ci , de 8 à 17 ans, et essayez de faire un camp autogéré pour la même durée. Venez me voir après, on se racontera des anecdotes sympas.

Il faut avoir l'humilité d'attendre des mois avant d'aborder la question de l'argent, du don, du travail salarié. Ce sera parce qu'un jour on sera venu vous trouver, stupéfait, pour vous demander si c'est vrai que ce que vous faîtes vous le faîtes gratuitement.

Il faut vivre une distribution de nourriture pour prendre la mesure de combien c'est difficile d'expliquer le bien fondé d'un partage équitable des richesses.

Je suis d'autant plus pessimiste, que le comportement criminel que l'on déplore me semble identitaire avant d'être imputable à une nécessité (ou détresse) matérielle. C'est un stigmate et un stéréotype socialement construit. Ce n'est pas avec un discours qu'on enlève ça. C'est avec des actes, et avec des actes quotidiens.

Enfin j'arrête là, ça serait trop long.

Désolé si j'ai pu écorcher ou vexer des gens qui ne devraient pas l'être par mes propos. Mais, malgré les années maintenant, il y a des choses que je n'ai toujours pas digéré.

Une chose encore. Rester humble, mais ne pas oublier que quand on est pauvre, on est pauvre en tout.


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  Newo
11-03-05
à 02:10

Photos etrécit de cette "manifestation"

http://forum-rock-newo.forumactif.com/index.forum
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  Anonyme
11-03-05
à 07:02

Re:


Comme le dit Cercamon, le "contestataire" en tournée risque surtout de faire de la propagande.

On peut étendre au-delà des cités : les militants occidentaux (blancs dans leur immense majorité, et bourgeois pour beaucoup) ne fréquentent ni les immigrés, sans pap ou pas, ni les SDF, et encore moins la misère "exotique", les contacts Nord-Sud, déjà rares, se faisant quasi exclusivement entre "avant gardes éclairées",les partenaires contestataires du Sud appartenant bien souvent à des classes privilégiées et ayant peu de dialogue réel avec les miséreux.

Les jeunes des cités ne sont même pas comme feu les briseurs de grève (car les grévistes étaient des prolos !), ici on a eu une alliance tactique entre semi-prolos, les flics, et prolos, contre des fils issus pour l'essentiel de classes privilégiées.

Il va falloir réapprendre un jour à parler aux pauvres. Et c'est dur de communiquer avec la misère quand on vient du privilège (c'est pour ça que si peu le font...). 25 ans d'abandon, voilà le résultat, des bandes de jeunes qu'hélas il faut bien qualifier d'abrutis.

Il y a un coté presque comique. Pensons à la LCR, issus des beaux quartiers et en attente de passer à la télévision, ses militants fantasment depuis des années sur le "potentiel révolutionnaire" des cités, sans jamais y avoir foutu les pieds, et voilà que leurs chimères se matérialisent pour...venir leur casser la gueule.

Vu la composition , et les habitudes, des anars d'aujourd'hui, on peut penser que la différence avec les trotskards type LCR est faible. La composition sociale des anars est ce qu’elle est, inutile de faire semblant de jouer les prolos quand on est fonctionnaire à 13000 balles par mois. Je ne sais plus qui disait que lutter pour les sans pap c'est bien, mais communiquer vraiment avec eux c'est chiant...

Peut-être que je me berce d'illusions, mais je crois qu'il n'est pas trop tard, qu'on peut corriger le tir.

Mais dire qu'il serait possible de communiquer sans faire de la propagande, j'en suis moins sur. L'écart est trop grand. Je pense que beaucoup des militants (ext-gauche ou anars) sont incapables de réellement échanger avec la misère d'aujourd'hui,et toute démarche aura forcément un coté propagande. Il n'y a pas à avoir honte de faire de la propagande mais il faut être prêts a des réceptions pas toujours agréables.

La solution SO n'en est pas vraiment une. Le SO de la CNT tabassant des jeunes arabes des cités ? Rien que d'y penser... Au fait les BB, ces totos des temps modernes, ils étaient ou le 8 Mars ? (A propos, parmi les "totos" d'autrefois, devenus semble-t-il mythiques, il y en avait aussi de bien cons qui aimaient surtout taper sur tout ce qui bouge. Le "toto" qui, avec 10 canettes dans la poire, cassait la gueule d'un mec de gauche sous le très vague prétexte qu'il avait l'air bourgeois, était-il différent du lascar de 2004 ? Et puis le lascar au moins il est prolo, tandis que certains "totos" entre deux séjours dans les squats avaient parfois des adresses familiales de repli disons.... plus comfortables)
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  Anonyme
11-03-05
à 07:31

Re: Re:

Salut à Cercamon et Anonyme de 7h02, je me sens moins seul... bon je vais au charbon, je reviendrai peut-être ce soir ou ce week-end vous faire part de quelques "contradictions" vécues dans la manif d'hier (histoires de SO...)

L'Unique, mais pas seulement...

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  shot
11-03-05
à 16:01

Re: Re: Re:

attendais je vais redescendre de mon nuage lol... y'a des trucs qui me choquent mais alors sa!!! je sais pas quoi dire...j'ai fait les manifs des 8 et 10 mars a lille...ben je n'en reviens pas de ce qui c'est passé a Paris.

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  shot
11-03-05
à 16:01

Re: Re: Re:

attendais je vais redescendre de mon nuage lol... y'a des trucs qui me choquent mais alors sa!!! je sais pas quoi dire...j'ai fait les manifs des 8 et 10 mars a lille...ben je n'en reviens pas de ce qui c'est passé a Paris.

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  duruti
11-03-05
à 18:13

moins de pain plus d'impot et vis verca

"Plus d'impôts moins de pain et moins d'pain plus d'impôts"

D'une part toute révolution né de la crise et sur un antagonisme "de classe" (soit disant aboli) K. Krauss eu dit qu'il ne supportait pas les riches et encore moins les pauvres. L'Europe est froncièrement à droite n'en doutant poing ici kamarade et si révolution il y a elle risque dans l'écrasement de "la sociale" d'éliminer certaine composante de celle ci.
Sinon en théorie vous citiez Bakounine ou Kropotkine pour l'abolition de l'héritage et la redistribution mais quoi en stock option ? La Révolution est une cassure issu de la crise est souvent l'ultime espoir peut'être frabriquant sans doute de pauvres héros lorsque la matraque fashiste en vu de défouler les masses organise la tuerie pour le bien des plus nombre, c'est à dire l'équilibre.

Evidement s'il y avait des solution croyez pour qu'elle ne fût jamais utiliser, pensez donc qu'elle fussent caché. Entre temps il est bien d'une relation d'un travail conceptuel ou non d'engendrer un tel phénomène. Qui dit discution partages des pouvoirs à influencer l'autre, être dominer et équilibrer le partage non pas de l'argent mais du pouvoir sur les zones d'influence.

Cependant naissant de la crise d'autres organisations sociales verrons le jours en exploitant du mieux la composante culturelle et structurelle de la cellule ou du groupe
C'est l'exemple du commerce équitable qui en plus d'être intégré par le capital au point de reproduire les mêmes abération de l'exploitation et du profit, en afrique sur le café, en amérique du sud, limitant certe obstanciblement le commerce et la prolétarisation des enfants. Pour répondre au message de Leclerc publicitaire cela particpe de la même intégration du message révolutionnaire, dynamique et engagement. Le clerc est en mon sens un prolétaire dans le sens ou celui-ci travaille, ce n'est pas péjoratif est d'ailleur les capitalistes souvent sont issu du prolétariat.

Pour revenir à la manif, dans le manifeste du PC il est dit que les CRS chargé de mater la fronde de la colère étaient recruté dans le sous prolétariat.
Etait-ce en 48 lorsque le peuple en colère se souleva pour une taxe supplémentaire d'1 centime sur le vin.

Le contexte n'est pas qu'internationale… il est en une bonne part financier. Je ne sais dans quel mesure mais on peu croire et mal penser. En fait le système est fragile au bord du vide. La révolution est souvent une nessecité issu de la crise économique et financière, ainsi il ne reste à gérer que des pertes et à faire de l'économie quelques chose de social avec l'économie du supperflux limitant l'usage du travail et permetant une distribution plus juste des tâches.

Il reste à définir quelques détail à cette petite théorie
-la progression
-l'internationale

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  philippe
12-03-05
à 19:38

Re: Re: Re: Re: Re: Re: Dessous les pavés, la plage...

a la manif du 10 sur paris j'ai constaté que des bandes de jeunes ont agressé le cortége lyceens et uniquement le cortege lyceen. celui_ci essayant de rester le plus compact possible pour ne pas faciliter les agressions alors que d'autres manifestants ADULTES  NON LYCEENS parfois pourtant esseulés au milieu de la rue ne se sont pas trouvés inquiétés
il m'aparait evident que ces jeunes attaquent d'autres jeunes uniquement pour leur faire peur et au vue des reactions de certains lyceens : ca marche; quelques uns sont partis ceux qui restaient ne le sont rester que par la presence rassurante du SO d'ADULTES qui faisait le menage ; heureusement
ces groupes d'agresseurs roulent pour fillon c'est sur, qui les manipulent ?
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  miline
13-03-05
à 14:59

euh j'ai lu aussi ce temoignage je l'ai meme lu et relu!!! J'etais à la manif de mardi et j'ai pas vu de morts!! Il parait que des personnes seraient dans le coma... de toute façon un comité à été organisé par des parents des victimes....

Je ne penses pas que ce texte soit objectif la personne etait choquée quand elle a ecrit ça et generalement quand on est choqué on en rajoute ou on fait comme moi on dit rien on attend que ça passe et apres on parle!!!

j'adore le debut "des gens bizars ressemblant à des Trotkystes..." pourquoi tout le monde les trouve bizar!!! Enfin pffff....

Moi j'ai vu des mecs se faire tapper dessus et un mec m'a sorti laisse tombé c'est un skin ... j'ai halluciné les gens savent meme pas que les skins sont anti facho... c'est pas des néo nazis confondent tout...

Je trouves ça triste!!!

Y'en a qui dise que c'est le gouvernement qui aurai envoyé les fouteurs de merde pouiller les ptits lycéens

Moi je penche plutot pour "wesh venez les mecs on va casser du ptit bourge!!"

oui nous nos parents ont de l'argent attention on va à l'ecole.... En attendant nos parents travaillent pour nous payer ce qu'on a!! nous on va pas voler aux autres!! et on a pas de bmw à 18 piges... hum hum

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  xcorpusx
13-03-05
à 15:11

Re:

Je pense aussi que ce témoignage exagère les fait sous le coup de l'émotions, mais si cette personne crois voir des morts, c'est qu'il y a dû y avoir au moins des inconsciens (voir, comme tu le dis miline, des personnes dans le coma). Pour les yeux perdu, un oeil perdu na veut pas dire qu'il roule parterre, être borgne suffit à dire qu'on a pardu un oeil. Quand à dire que le mouvement des "casseurs" (peut-on encore les appeler ainsi ?) soit spontané, permet moi d'avoir des doutes, même si je n'accuse pas (forcément) l'état, je garde cette idée dans un coin de la tête. En effet difficle à croire que entre 500 et 1000 racailles arrivent à s'organiser comme ça, de plus le gouvernement avait prévu qu'il y aurais des casseurs et avait comme par hasard libéré les rue de tout ce qui pouvait être cassé ou brûlé (voitures ...) mis par contre n'avait pas augmenté le service d'ordre. Si le gouvernement n'a pas directement encouragé le passage à tabac, on peut suposer qu'il en ai profité en voyant le peu de crs et leur passivité. Voilà c'est mon avi, je n'était à paris j'était à strasbourg, je me base sur ce que j'ais lu. Réctifié moi si j'ais tord !
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  miline
13-03-05
à 15:18

Re: Re:

T'en fait pas moi aussi je pense que l'etat y est pour quelque chose ou en tout cas il n'a rien fait pour changer le probleme des casseurs... ils savaient qu'il allait y avoir de la casse ils ont donc tout retiré...

Les CRS nous empechaient de sortir de la manif moi j'ai eu de la chance un mec du SO a negocié pour nous on est parti par une tite rue...

oui le gouvernement a provoqué ce bordel indirectement comme les casseurs n'avaient plus rien à cassé ils ont tabassé les ptit lycéens...

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  indoboy7805
23-03-06
à 14:43

le 23 à MARSEILLE: atmosphère "calme"

Juste pour dire que, et je ne sais pas si c'est le cas dans toutes les villes de province, les casseurs ne s'en sont pas du tout pris aux lycéens. J'ai tout bien observé -évitant malicieusement 95% des lacrymos!- et au maximum il y a eu une baston de deux yaourts "chevelus" contre 5-6 blacks et beurs, ce durant 20 secondes (et je l'ai vu de loin donc ça pouvait être pour n'importe quoi, et de toute manière sans conséquence). Donc le strict inverse de Paris. Il faut dire qu'à Marseille, les couleurs sont vraiment mélangées, et les classes sociales je pense plus qu'ailleurs (en ville, mais pas dans les quartiers).
Bilan: soixantaine de pierres contre cinquantaine de lacrymos non-tendus, une cabine téléphonique, la vitrine d'une moyenne surface, une poubelle de tri sélectif, et une bouteille d'un casseur sur les manifestants.
Nombre de casseurs: environ 20 "vrais chenapants" mais donc pas agressifs contre les anti-CPE. En fait, presque mignons quand j'y pense.
Des petits coups de matraques condées un peu vicieux quand-même, mais sans vrai débordement hard-core.
Un vrai paradis, quoi, vu ce qui est décrit à Paris.
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