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L'En Dehors


Quotidien anarchiste individualiste





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Lieux & Pratiques : 1. Pourquoi ? 1.2.
--> Quelques constats de base & Etat des lieux ou De quelques laplissades en milieu anarchiste
 1.2. «Libéral-beatnik» vs. «anarchiste rentier»

Fil de discussion «syndialistes, anarchistes, ou autres étudiants inquiets»
9.02.06 à 21h50 «Cher “anarchiste” tu dois confondre libéral & libertaire.»
9.02.06 à 22h13 «Les anarchistes ne sont bel et bien plus révolutionnaires.»
10.02.06 à 13h33 «Moi je suis plutôt rassuré de voir des organisations se revendiquant de l'anarchisme ne pas se désintéresser du sort des travailleurs et ne pas se contenter d'affecter des postures.»
10.02.06 à 14h13 «(...)promouvoir une vision capitaliste-libérale.»
10.02.06 à 21h08 «(...)ton attitude tient plus de résidus de culture aristocratique que de quelconques préceptes libertaires, à mon humble avis. Tu feras un "bon" patron tu penses déjà comme eux.»
10.02.06 à 22h07 : «Cessons d'être des bourgeois qui philosophent sur le web (comme moi) ou dans des manifs-promenades prévus par l'État.»

Je continue ? Je pourrais aller sur n’importe quel site plus ou moins anarchiste (et il y en a beaucoup) et j’en trouverais d’autres. Et je pourrais aller dans n’importe quel groupe/rassemblement/réunion, et j’en trouverais d’autres encore...

Quelques exemples pris dans ma vraie vie.
11 février 2006 : un ami anarchiste/autonomiste/radical à un autre ami anarchiste/communiste/prolétaire : «C’est inadmissible que tu sois salarié de l’éducation nationale».
Août 2005 dans une montagne : une autonomiste/communautaire/radicale à une sociale-traîtresse (moi) cherchait un exemple du métier le plus malhonnête qui soit et elle trouva : les fonctionnaires d’Etat, notamment ceux de l’Education Nationale.
Juin 2003 : Un ami anarchiste/communautaire/communiste à une amie/anarchiste/militante : «On t’écoutera quand tu nous feras rêver».
Un ami américain/deep ecologist/anarchiste me raconte que là-bas, c’est plus grand, mais c’est exactement pareil (sauf que comme c’est plus grand, il y a plus de chapelles)...

Et pendant ce temps-là...
... il y en a qui triment, et il y en a qui trinquent, et en général, c’est toujours les mêmes d’ailleurs, mais comme on ne les croise plus guère, on ne leur parle plus guère, et comme on ne leur parle plus guère, on n’en parle plus guère. De qui ? Ben, je sais pas moi, de l’exploitéE, de l’oppriméE, du/de la clandestinE, du/de la prolétaire...
Parce que quand même, on a beau dire, là, (on est entre nous, on peut bien se le dire), combien d’entre nous savent ce que c’est que d’avoir la faim au ventre, ce que c’est que de ne pas savoir où aller demain (pas par choix mais par contrainte), pas savoir quelle vie offrir à son gosse (parce que pour sûr la contraception mais quand les gosses sont là, on fait quoi ?), et qu’embaucher c’est aller au chagrin... Vous savez ce que ça fait vous, d’être pauvre parmi les pauvres ? Et pauvre parmi les pauvres au beau milieu de la richesse des autres ?

Alors, c’est quand qu’on va où ? Parce qu’il faut bien reconnaître que l’air devient franchement irrespirable en termes d’écologie, d’exploitation des unEs par les autres, de contrôle social, de spectacle, et de détresse et de misère.

Provisoire


Ecrit par provisoire, à 17:48 dans la rubrique "Pour comprendre".

Commentaires :

  Pascale
18-02-06
à 19:20

Et pendant ce temps-là

Et pendant ce temps-là

y'en a qui n'ont pas faim, mais qui rament.

Petits boulots de merde entre RMI et restos du coeur.

Qui vivent dans une petite cité morte, non pas violente, morte. Y a rien autour d'eux, juste du béton et des paraboles.

Mais, sur eux,  sur leurs épaules, dans leurs têtes, c'est la misère, la misère humaine.

Quand est-ce-que les anarchistes, vivront parmi le peuple ?

Répondre à ce commentaire

  Casiment
18-02-06
à 20:54

Re: Et pendant ce temps-là

Euh, c'est quoi le peuple ?
Je me sens un chouia anarchiste, je suis au RMI, je rame pour payer mon loyer...
Qu'est-ce que tu veux dire ?

Cordialement.

CS

Répondre à ce commentaire

  Pascale
18-02-06
à 21:27

Re: Re: Et pendant ce temps-là

Je veux dire par là que je vous trouve loin de peuple de petites campagnes paumés, où je vis et où la conscience politique n'existe plus, où bien seulement audiovisuelle, donc nulle. Où des tracs lepenistes pullulent dans nos boîtes aux lettres, mais pas dans celles du centre de cette toute petite bourgade.

Juste dans les cinq immeubles à côté, où la majorité des habitants est d'origine diverse .
Et que tous les idées politiques et sociales ont déserté ce coin.

Les courants de pensées n'y circulent plus.

Répondre à ce commentaire

  Anonyme
19-02-06
à 07:13

Re: Re: Re: Et pendant ce temps-là

Les plaisanteries sur les fonctionnaires... ce sont les traces du 19ème...la difficile relation de l'anarchiste au travail.

Dis-toi canut (canutte ?!) , forgeron(ne). Tu n'auras pas de problèmes.

Pascale : sur ce site ça parle pas mal de campagne, bcp ont l'air d'y vivre

Le contact avec le monde rural ?

Je ne sais plus ou j'ai lu récemment qu'un groupe (de qui ? je ne sais plus non plus)  aus USA était en train de retaper un bus d'"époque" pour repartir, 40 ans plus tard silloner les routes

J'aimais bien cette idée de vehicules, en France les derniers ont disparu quand ?  L'auto-stop aussi ça a disparu.

Je marque une pause. Solitaire me rend mélancolique...

Bobby
 
Répondre à ce commentaire

  Sésame
19-02-06
à 12:39

Re: Re: Re: Re: Et pendant ce temps-là

Merci pour les dinosaures qui font toujours de l'auto-stop.
Snif.
Répondre à ce commentaire

  Pascale
19-02-06
à 13:25

Re: Re: Re: Re: Re: Et pendant ce temps-là

Salut anonyme,

j'ai du mal m'exprimer, je ne parlais pas de moi, mais de la misère humaine, celle qui fait que des individus subissent fatatement leur sort, avec comme seul moyen d'information TF1 et les tracs de lepen.

Pourquoi il n'y a pas de tracs anars dans ma boite aux lettres?

Et aussi pourquoi pas plus de stoppeurs sur les routes ?

Répondre à ce commentaire

  Pascale
19-02-06
à 13:27

Re: Re: Re: Re: Re: Re: Et pendant ce temps-là

Bien-sûr, tout le monde aura lu tracts !

Répondre à ce commentaire

  Anonyme
19-02-06
à 16:36

Re: Re: Re: Re: Re: Re: Re: Et pendant ce temps-là

Mais pour prendre les stoppeurs il faut des vehicules. Celui dont je parlais est magnifique car les décorations d'époque y sont encore, de l'authentique psychédelique roulant. Je ne sais pas aux USA, mais en France  rouler dans un engin pareil aujourd'hui doit donner droit à un controle de flic tous les 10 km.  

(Mais le véhicule adapté ne suffit pas, il faut un équipage qui aille avec)

Après il n'y a plus qu'à sillonner les routes de France, sans oublier de passer par chez Pascale pour y déposer des tracts.

Imaginez un peu la rencontre entre préhistoire et  modernité : la camionette multicolore débarquant dans les célèbres banlieues de France. Peut-etre pas des civilisations, mais choc surement.

Bobby

Répondre à ce commentaire

  Pascale
19-02-06
à 17:49

Re: Re: Re: Re: Re: Re: Re: Re: Et pendant ce temps-là

Je l'imagine bien l'arrivée de la camionette dans ma cour préhistorique. Si si, tu peux dire choc des civilisations. Et pourtant c'est même pas une banlieue. D'ailleurs je ne sais même pas ce qu'est une banlieue.

Rien que le mot, tu as peur.

Non ici c'est la campagne. Je ne sais pas si je peux encore utiliser ce mot. Elle ressemble de plus en plus à la ville, cette campagne, et ses habitants aussi.

Entrez dans un autre monde !

Répondre à ce commentaire

  Anonyme
19-02-06
à 21:04

Re: Re: Re: Re: Re: Re: Re: Re: Re: Et pendant ce temps-là

Il y a un type (ou une fille ?)  épatant sur un fil voisin qui poste des messages sur ses oies et ses poules, et qui a le don de me mettre de bonne humeur à chacune de ses interventions, du coup je continue dans mes divagations puisque pascale est d'accord:

Le nomadisme US des années 60-Début 70 et en france des années 70 avait du bon. (comme c'était bien , ça a été, comme le reste, vite abandonné)

Il y a des gens sur des fils musique ici qui vont pas etre contents, tant pis, j'assume  : il faut revenir aux camionettes. Il faut un nomadisme de type Hippie mais combiné a un discours politique ferme.
Donc voilà : retour des fleurs, des peintures colorées, des chevelures (enfin pour ceux qui en ont encore assez), des habits fait maison, pas de tenues ou regards violents. Musiques d'époque + chants anarchistes divers = en gros la camionette bariolée s'approche des villages et banlieues (lepenistes ?)  avec la sono à fond qui crache du servat, les 4 barbus le père duchene, le triomphe de l'anarchie etc. Ay carmela e tutti quanti.  Du Floyd CSNY etc. pour détendre.   

Et puis là rencontre avec la population (lepenistes, jeunes de banlieues etc.)   . Fete. Degustation de diverses spécialités . Distribution de tracts. Vente de brochures pour financer un peu. Garder les contacts, repartir en planifiant déjà le passage prochain d'une autre camionette ou de la meme.
Possibilité d'ajouter une dimension pret ou don (?) de bouquins avec une bibliothèque ambulante.

Et la camionette repart au son du triomphe de l'anarchie (repart d'abord vers le barrage de flic suivant qui sera à 100 mètres au plus.)

C'est-y pas du concret ça ?

Bobby
 
 
Répondre à ce commentaire

  Pascale
19-02-06
à 21:55

Re: Re: Re: Re: Re: Re: Re: Re: Re: Re: Et pendant ce temps-là

Si si, c'est même du beau concret.

Moi, le mien de concret, il s'effrite face à la masse, mais ça fait rien, je continue le combat.

Avanti popolo - a la statione - revolutione revolutione - avanti popolo - a la statione - revolutione trionfera

Je suis d'accord qu'il faut reprendre la route. Il faut faire circuler les informations. Moi je le fais autour de moi surtout l'histoire car je suis horrifiée de ce que l'école fabrique comme xénophobes en occultant complètement l'histoire de son émmigration.

Mais tous les jours, je suis confrontée aux lieux communs. Bien-sûr ce ne sont que des voisins, je peux les éviter si je veux Mais je ne peux pas. Ils n'ont pas d'appartenance politique, mais ils font partie du peuple et à les écouter, ils ne se retrouvent nulle part. Ils ne se sentent pas représentés alors qu'ils votent.

Sentiment dêtre grugés tout le temps et c'est dur de lutter constament contre ce sentiment. Dur d'apprendre aux gens à prendre leur vie en main, à être autonome .
C'est tellement plus facile de se laisser bercer dans son petit cocon ! l'homme est-il assisté contre son gré uniquement ?

Répondre à ce commentaire

  Pascale
19-02-06
à 21:56

Re: Re: Re: Re: Re: Re: Re: Re: Re: Re: Re: Et pendant ce temps-là

J'ai oublié, c'est quoi un fil voisin .
Répondre à ce commentaire

  libertad
19-02-06
à 22:00

Re: Re: Re: Re: Re: Re: Re: Re: Re: Re: Et pendant ce temps-là

Bobby ton commentaire un peu lyrique n'est pas si loin de la réalité et l'idée est dans l'air semble-t-il, puisque l'infokiosque Hobolo a quitté Paris pour entamer depuis plusieurs semaines une sorte de périgrination sans itinéraire précis, a bord d'une camionnette renfermant leur précieux butin de brochures les plus diverse ( la liste est ici ). L'infokiosque est dans le secteur d'Angers en ce moment, si vous voulez les contacter, leur adresse mail est sur la page dont j'ai donné l'adresse ci-dessus. Leur périgrination suit entre autre, les lieux de vie alternatifs. J'espère que Shalazz, nous fera de petits compte-rendus réguliers :-) puisqu'elle est de la partie.
Comme les participant(e)s de l'infokiosque ne sont connectés à internet que dans les cyber-cafés de passage, les réponses ne sont pas trop rapides. Enfin si vous êtes sur leur passage ( ensuite ils descendent vers l'Ardèche, je crois ), cherchez dans leur fond de brochures (il y en a de très bien provenant de l'EN Dehors ;-) ) et ils pourront peut-être vous la remettre en main propre... comme quoi, même dans les petits villages avec des poules...

Répondre à ce commentaire

  provisoire
19-02-06
à 22:06

Re: Re: Re: Re: Re: Re: Re: Re: Re: Re: Et pendant ce temps-là

Pascale,

ce que tu dis, il me semble le comprendre. J'habite moi aussi une campagne qui ressemble de plus en plus à la ville, avec ses habitants, et ça fait des années que je fais du mieux que je peux, avec d'autres, en évitant en général d'utiliser le mot "anarchiste" qui fait peur et qui coupe court à toute discussion, en général... Le mot, on n'en a peut-être pas besoin, parce qu'il enferme... La question n'est pas seulement celle des tracts anarchistes dans les boîtes aux lettres, mais celle de faire des tracts qui soient lus et qui partent pas direct à la poubelle... Celle aussi de ne pas prendre les genTEs pour des c...Es. Derrière les tracts lepen, il y a aussi des moyens que nous n'avons pas... Alors il faut faire la part belle à l'imagination...

Bobby

elle est jolie ton idée. Je ne sais pas si elle est concrète, mais elle est gaie, et c'est vrai que ça manque la gaîté, la légèreté, les larmes qui brilleront comme des émeraudes dans les yeux des filles... J'ai juste un peu des doutes (chassez le naturel !) sur l'accueil dans la population, souvenirs aussi de punk qui s'est un peu fritée avec les babas dans les années 80... et qui se rappelle pourquoi (non, non, je ne ferai pas acte de contrition !).
Cela dit, je crois aussi qu'il faut réinventer quelque chose comme une forme de nomadisme... à creuser, à essayer, à mettre en pratique ?
ps : tu préviendras quand tu passes avec la camionnette et les couleurs ?

Répondre à ce commentaire

  Cercamon
19-02-06
à 22:52

Rat des villes, rat des champs...

Et pourquoi pas une communauté bien urbaine connectée à une communauté bien sauvage, avec un mouvement, un flux régulier, périodique entre les deux pôles... croiser plusieurs fois dans l'année le même camion lui retirerait son seul statut de curiosité ou d'excentricité... il aurait un sens...

Quoi ? "Transhumance" vous dîtes ? Un texte qui parlait de ça qui est passé sur le site ? Je sais pas... un insight...

;-)
Répondre à ce commentaire

  Pascale
19-02-06
à 22:53

Re: Re: Re: Re: Re: Re: Re: Re: Re: Re: Re: Et pendant ce temps-là

Merci de me comprendre, ça fait du bien. Je dois quand même dire que je ne suis pas anarchiste, je ne suis d'aucun parti, je suis tombée sur ce site par hasard.

Bien-sûr qu'il faut faire la belle part à l'imagination. Redonner aux gens l'envie de bouger leur cul pour leur avenir, que jamais rien n'est acquis, surtout des droits.

Justement en parlant de punk, je trouve que la pensée d"aujourd'hui ressemble beaucoup à la philosophie - si on peut l'appeler comme ça - bref à la pensée punk, en tout cas à celle du no futur.

Il faut réapprendre à lutter et à se battre.

Répondre à ce commentaire

  Sésame
20-02-06
à 00:11

Re: Rat des villes, rat des champs...

Et comment qu'elle est jolie l'idée !
Depuis des années, à peine j'effleurais cette idée avec des copains anars que je me sentais comme un extra-terrestre !
Chiche, moi je suis un urbain, j'ai dû m'y faire (avec une idée de résignation, de pas être capable de franchir le cap d'aller se frotter à la campagne pour vivre mes idées d'autonomie, d'auto-production, d'avoir essayé mais en foirant totalement), alors si je peux participer à ce projet-là, beh ça sera du miel sous le ciel de l'utopie concrète.
Ras-le-bol d'aller visiter des Longo Maï, des Nef des Fous, des Los Arenalejos (Andalousie) et autres lieux communautaires ruraux pour revenir au béton avec ce même sentiment de frustration et de dégoût de soi : "Me sens pas capable de faire un truc de ce genre... et pourtant mon envie de faire me taraude et me déchire..." !

J'essaie de semer quelques granes d'utopie à la ville. Ca me paraissait un peu désespéré, stériles les graines.
Et là d'un coup Cercamon ce que tu dis me parle. Merci pour ce tour de magie.
Reste à tisser un réseau... On pourrait même en parler à Mako. Visiblement il vit dans une grande ville. Après tout il se vantait de vouloir être dans la pratique...

Alors, on commence quand ?

Répondre à ce commentaire

  Cercamon
20-02-06
à 08:20

Re: Re: Rat des villes, rat des champs...

Ah, Sésame, ta réaction me fait plaisir.
C'est justement contre ce genre de malaise (mais pas que, perso je considère que la "vie à la ville" peut être aussi une pleine vocation, tu me permettras de développer plus tard...) que cette idée m'est venue.
Si je puis me permettre, de quelle ville es-tu le rat ?
Répondre à ce commentaire

  Anonyme
20-02-06
à 10:39

Re: Re: Re: Rat des villes, rat des champs...

Tu vois bien provisoire que je ne suis pas l'austère personnage que tu croyais, puisque la lutte des classes je la conçois à partir de camions fleuris et douces musiques

 

Pour contrer cette France agressive peuplée de gens si irritables il faut un traitement radical. L'irruption soudaine de cette esthétique/style de vie si méprisés (Je considère que le mépris presque unanime dont font l'objet "hippies" et "babas" depuis 30 ans est un signe indiscutable que c'est de coté là qu'il y a des choses à creuser) combinée à de la politique à l'ancienne me parait être une quasi-garantie d'un certain "succès".

 

Autrefois amateur de SF, je continue à trouver de l'intérêt pour ce qui peut surgir soudainement d'un trou noir, d'un vortex temporel. La barre doit être mise très haut, l'idéal serait que même un groupe de jeunes de banlieues en reste bouche bée et décide de poser battes de base ball et autres instruments contendants pour s'asseoir et discuter un peu.Le male lepeniste aussi doit avoir un moment d'effarement avant de songer à balancer sa première blague sexiste ou raciste. 

 

J'ai décris les véhicules (il en faut plusieurs pour quadriller le territoire) à mes yeux parfaits pour ce surgissement,et voici, en très résumé, pour les équipages :

 

-Pas moins de 4 personnes par véhicule. Sexes et ages mélangés.Si possible pas 100% de blancs. (une femme arabe en hippie déclamant du kropotkine sur les places des villages, croyez-moi que ça ne passera pas inaperçu -Pas de couleurs et accoutrements mortifères et agressifs.


-Vêtements auto-produits


-Eviter le coté cradingue (qui a donné ensuite le "grunge") il est inutile et contre-productif.


-Matériel pour la sono. Et au moins un(e) membre de l'équipage ne chantant pas trop faux.


-Pour bien faire il faudrait un Malatesta/Louise Michel par véhicule afin que chaque passage laisse des traces et incite à l’auto organisation. (compliqué car l'art oratoire s'est perdu, ou quand il existe encore il entraine l'ambition) 

 

Le coté cirque ambulant est évident, mais il n'est pas nécessaire que ça soit professionnel. Les déguisements peuvent ne pas être utilisés en dehors des pèlerinages. (pour les hommes chauves ou a cheveux courts, un joli chapeau fera l'affaire plutôt qu'une perruque qui pourrait attirer les quolibets)

 

Voilà, je n'ai plus rien à dire. Ah si : dès les premiers succès, des imitateurs/récuperateurs feront leur apparition. (ils seront faciles à reconnaître : il feront la même chose mais avec l'anarchisme en moins et peut être autre chose en plus) ils doivent être dénoncés dès leur apparition. 

 

Cercamon : si l'excentricité disparaît, l'ennui peut revenir vite. De plus si la création de points de départ et d'arrivée est un préalable, ça va compliquer de beaucoup. Le cirque psychédélique libertaire peut-être une incitation à ce que chaque lieu traversé crée son propre espace d'accueil. En plus la pilule anarchiste est dure à faire passer, il faut se méfier d'entraîner vite des réactions du type "Tiens voilà encore les rigolos de tel endroit qui viennent nous fourguer leurs brochures". A mon avis une dimension de mystère est souhaitable (d'ou viennent-ils ? ou vont-ils ? comment est-ce possible ?). Il faut de la magie, des véhicules fantômes, ammener les gens à s'interroger, presque à s'inquiéter de ne pas avoir été au courant, de ne pas savoir ce qui déjà se passe, de n'être pas dans le coup-les français détestent ne pas être au courant- (si tu brises l'envoûtement en disant "voilà notre adresse", le charme peut être rompu, or tout cela repose encore sur pas mal de vent -il ne faut pas l'oublier). L'idéal serait même un équipage le plus incompréhensible possible (un picard de 70 ans, un jeune japonais de 20 ans, une arabe des cités métamorphosée mais encore identifiable, une chanteuse russe, un paysan hollandais, etc. )

 

Bon, je vais trop loin, je divague.

 

Bobby 

Répondre à ce commentaire

  Cercamon
20-02-06
à 11:01

Re: Re: Re: Re: Rat des villes, rat des champs...

Pour ma part, je ferai la différence entre l'excentricité et la fantaisie.
Quoique je n'ai pas parlé de bannir l'excentricité, mais de faire en sorte qu'elle ne soit pas la seule dimension qui soit retenue.
L'excentricité seule se contemple vite elle-même pour elle-même... La dérive nihiliste devient alors inévitable... Est-ce un hasard si les hippies ont fait des punks ?

Je divague aussi, et laisserais d'autres en parler mieux que moi.

Répondre à ce commentaire

  Anonyme
20-02-06
à 12:34

Re: Re: Re: Re: Re: Rat des villes, rat des champs...

Soit sans crainte Cercamon : mes équipages à moi sont concus pour resister aux intempéries. Comme toi j'ai pris note de l'apparition des punks et de tout ce qui a suivi, et tout m'a semblé participer d'une logique assez précise. Mes hippies à moi sont différénts de ceux du passé, leur socle n'est pas la communauté, ni la musique, ni les affinités de surface (encore moins de mode), leur socle : c'est l'anarchisme, et un anarchisme en combat explicite, contre le nihilisme aussi. Et précisemment lorsque le véhicule repart et que la musque s'estompe, tout doit etre fait pour que de l'étonnement ou du mystère ne surnage qu'une certitude : que ce véhicule et son équipage étaient libertaires, qu'ils ont dit des choses précises, laissé des écrits précis.

Les vrais cirques du passé fonctionnaient un de cette manière, ils arrivaient puis repartaient, les villageaois un instant cotoyés ne comprenaient pas tout, car le cirque était magique, il avait ses secrets impénétrables. Mais il restait, au dela de l'emerveillement qui dejà devient reve, des images précises. On avait vu l'éléphant faire des acrobaties, le clown était bien tombé le cul par terre, le joueur de trompette était bien là. La on aura vu l'anarchisme faire des acrobaties, et si un ou deux réactionnaires en tombent le cul par terre, le triomphe serait total.

Je ne dresse pas la très longue liste des détails a regler et des difficultés a prendre en compte et surmonter, laissons-nous encore quelques heures de répit        

bobby   
Répondre à ce commentaire

  provisoire
20-02-06
à 13:10

Re: Re: Re: Re: Re: Re: Rat des villes, rat des champs...

Ton "cirque", il faut bien qu'il ait une base, sinon où trouvera-t-il le temps et les moyens d'autoproduire ses vêtements, d'élaborer ses textes, de peaufiner une pensée qui soit une vraie pensée politique (prenons ce mot...).
Là, tu vois, il se trouve que j'ai du temps pour x raisons, et que donc je peux écrire, par exemple... En même temps, il faut préparer le potager, s'occuper du cochon, coudre de beaux habits, etc... Ça ne durera pas, et il faudra bien que je retourne au taf'...

C'est pourquoi je crois réellement à quelque chose comme ce qu'évoquait Cercamon. Quelque chose comme mi-nomade, mi-sédentaire, quelque chose qui permette de faire le lien entre ville-banlieue-campagne, entre la communauté (réellement affinitaire) et la vraie vie qui n'est pas ailleurs, entre la nécessité de construire ici et maintenant des "mondes habitables" et la nécessité commune d'avoir un minimum d'argent. Je ne veux pas "décrocher", me créer un petit paradis anarchiste loin de toute la merde, une petite niche où je pourrais respirer pendant que les autres continueraient de s'asphyxier, une citadelle utopique d'où je regarderais les autres continuer de ramper...

Je crois aussi à quelque chose de saisonnier, pour toutes sortes de raisons, à commencer par l'une, la principale à mes yeux : nous réancrer, réancrer notre corps dans des cycles naturels. Il n'y a que notre société occidentale à avoir été assez conne pour inventer un monde dans lequel on fait comme si l'hiver n'existait pas... La violence faite aux corps dès la naissance, quand partout la sève est descendue, et qu'il faut se lever dans la nuit et le froid pour aller gagner sa croûte...

Il faut, je crois, créer des zones de passage, des relais, des sas... Imaginer des aller-retour, des lieux où nous puissions vivre maintenant ce que nous "rêvons" de vivre, et puis retrousser les manches et repartir dans la lutte... sans mauvaise conscience, et sans prosélytisme...

Je divague moi aussi, excusez-moi...
Répondre à ce commentaire

  Pascale
20-02-06
à 15:01

Re: Re: Re: Re: Re: Re: Re: Rat des villes, rat des champs...

Ca fait plaisir toutes ces idèes.

Je suis d'accord avec toi, anonyme Bobby, il faut donner du rêve et de la magie, du non-expliqué, non-explicable. Pour refaire vivre les gens.

Et pourquoi ne pas commencer par un véhicule. Celui-ci sur son passage peut en entraîner d'autres, non ?

Et peu importe les récupérateurs, et autres erreurs de sens, tant que le souffle de la vie passe, tant que les gens s'interrogent sur leur vie de merde.

Répondre à ce commentaire

  Casiment
20-02-06
à 20:29

Re: De la religiosité en milieu anar - 1

Un beau texte. C'est bien dit, ouais.
Ca me parle.
Le temps que je digère...

Interdit de réagir sur l'autre lien. C'est fourbe. Alors je le fais ici, na !

Répondre à ce commentaire

  Anonyme
20-02-06
à 21:53

Re: Re: De la religiosité en milieu anar - 1

Il fait nuit, je fait un truc sur mon ordinateur qui m'ennuie...pas de patron dans mon dos alors... deux coups de souris... et me revoilà avec vous...

Non,oui, effectivement.  Je suis plutot d'accord avec Cercamon  aussi, mais s'il faut attendre d'avoir des communautés avant de... on va attendre encore plus longtemps. Gitans à quart temps de luxe, c'est déjà pas mal non ? Toi provisoire tu bosses, donc ce n'est pas facile d'aller en  communauté (et puis quel type de communauté ? tt cela est compliqué aussi), mais membre d'un cirque une semaine de temps en temps, c'est déjà plus accessible, non ?  Tu prend ton aiguille et tu te construit une superbe panoplie, et tu es déjà prete à embarquer. Connais tu le repertoire chanté approprié ?

J'ai vu recemment qu'en France des musiciens de rue faisaient chanter les gens et que les gens adoraient ça. Et bien voilà, on va créer des chorales improvisées. Les gens seront ravis, et ils aimeront beaucoup les chansons vu que la plupart sont faites pour etre chantées en toutes circonstances. Les paroles les surprendront un peu au début, mais ça passera.  

Pascale :un fil voisin c'est un autre fil de discussion. Ca change tout le temps.

Bobby
Répondre à ce commentaire

  Cercamon
20-02-06
à 22:12

Re: Re: De la religiosité en milieu anar - 1

Casiment, tu ne m'auras pas par la flatterie ;-p

Je dévérouillerai mes textes quand j'aurais posté le dernier. Profite de ce délai pour "digérer".
Par respect pour la personne qui a lancé ce fil et ceux/celles qui y participent, je te remercie de prendre ton mal en patience : sois assuré que tu pourras intervenir à l'endroit adéquat, le moment venu. Merci encore.

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  provisoire
21-02-06
à 02:15

Re: Re: Re: De la religiosité en milieu anar - 1

Pour ma part, j'apprécie que Casiment "réponde" sur ce fil, puisque je trouve que les deux fils se répondent...

Bobby, pour les questions que tu poses, j'espère flairer quelques pistes, bientôt, dans la suite des textes, et surtout dans ma vie... mais il me faut un peu de temps...
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  Cercamon
21-02-06
à 10:41

Re: Re: Re: Re: De la religiosité en milieu anar - 1

Désolé pour le flicage intempestif alors.
De toute façon, je ne vais pas pouvoir poster pendant quelques jours... à bientôt pour la suite...

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  Casiment
21-02-06
à 13:59

Re: Re: Re: Re: Re: De la religiosité en milieu anar - 1

C'est pas grave. Si j'ai à répondre, je le ferai ici.
Merci Provisoire. Je trouve que tu prtes mal ton nom (vu que je suis presque toujours d'accord avec toi).
Oui, mais ça ne saurait durer toujours. Alors je retire ce que je viens d'écrire.

Casiment (ou se trompe souvent)

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  libertad
23-02-06
à 08:35

Re: Re: Re: Re: Re: Re: De la religiosité en milieu anar - 1

Pour remonter le fil
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