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L'En Dehors


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Les Juifs, le Sionisme et Israël
Lu sur BibioLib : "Soutenir le peuple palestinien.Il est difficile de ne pas commencer par l'actualité. Dans la guerre qui oppose le gouvernement et l'armée israélienne au peuple palestinien, il y a un occupant et un occupé. Il y a un peuple qui compte ses morts par milliers, qui subit tous les jours les pires humiliations, à qui on vole la terre et l'eau, dont on détruit les maisons et les infrastructures. Et il y a les colons, fanatisés et surarmés dont la présence est la cause principale de la guerre. Il y a des Palestiniens qui ont fait une concession majeure : limiter leur futur état aux territoires occupés en 1967 soit 22% de la Palestine historique. Et il y a une classe politique israélienne qui reste autiste. La droite rêve toujours d'Israël du Nil à l'Euphrate et d'une expulsion massive des «Arabes». quant à la prétendue gauche, elle n'a jamais imaginé autre chose pour les Palestiniens qu'un «bantoustan». Et elle n'a jamais cessé la colonisation.

Je n'idéalise pas la société palestinienne qui a aussi ses intégristes ou ses racistes. Mais le peuple palestinien n'a qu'un seul choix : résister malgré les massacres et les humiliations. Il a besoin de notre soutien total. On ne peut donc pas se contenter «d'être pour la paix» ou de renvoyer dos-à-dos les belligérants. On doit exiger le retrait d'Israël de tous les territoires occupés en 1967, le démantèlement de toutes les colonies et l'expulsion de tous les colons.

La question centrale

D'autres seront plus compétents que moi pour parler de cette guerre. Je vais donc limiter mon intervention à une question cruciale pour la suite de la guerre. Pourquoi la grande majorité des Juifs soutiennent-ils, quoi qu'il fasse, le gouvernement israélien (la manifestation du CRIF vient hélas encore de le prouver ?) Pourquoi, à l'heure où l'on réalise (enfin) les ravages des nationalismes, le Sionisme reste-t-il si populaire chez les Juifs ? Comment un peuple qui a subi l'extermination nazi peut-il pratiquer ou approuver les violations quotidiennes des droits les plus élémentaires ?

Ma réponse, et c'est ce thème que je vais développer, c'est que le Sionisme et l'État d'Israël constituent une espèce de perversion de l'identité Juive (qui est essentiellement liée à la diaspora) et que la dérive actuelle est la conséquence d'une réécriture de l'histoire du Judaïsme. La construction artificielle d'une prétendue identité israélienne s'est faite en détruisant les langues, les cultures et les valeurs des Diasporas. La société israélienne est malade et éclatée. Sa seule cohésion, c'est le fantasme de l'encerclement hostile et de la destruction, c'est l'agitation perpétuelle du souvenir de l'antisémitisme et de la Shoah. Mais là encore, il y a à mon sens, une escroquerie. Le Sionisme n'a aucune vocation à lutter contre l'antisémitisme et n'a aucun droit à récupérer la Shoah.

Qu'est-ce qu'être Juif ?

Au départ, il y a un peuple lié à une religion et à un territoire mais tout s'est modifié après la destruction du IIe temple par les troupes romaines (70 ap. JC). La dispersion (diaspora) a entraîné de nombreuses conversions (dans les deux sens). Il est clair que, physiquement, un Juif éthiopien (Falacha) ne ressemble pas à un juif d'Afrique du Nord ou à un Juif d'Europe centrale. On est au départ juif par religion. L'Inquisition espagnole passera à une définition raciale puisque, après l'expulsion des Juifs, elle s'en prendra aux «conversos» et aux Marranes, bref à tous ceux qui ont «du sang juif». L'antisémitisme moderne et en particulier le nazisme définira également les Juifs comme une «race» inférieure qu'il faut anéantir. Mais le Sionisme aussi donne une définition «raciale» du judaïsme. On est juif «par sa mère». Ainsi, moi qui suis né de parents juifs, athée, non circoncis, antisioniste et de culture française, je peux devenir automatiquement citoyen israélien si j'émigre alors qu'un «arabe israélien» (terme désignant les Palestiniens qui ne sont pas partis en 1948) sera toujours un étranger dans son propre pays qui se définit comme un «État juif».

On confond trop souvent le peuple juif (ou plutôt les peuples juifs, car les histoires des diasporas ont beaucoup divergé), la religion israélite, l'idéologie sioniste et la nationalité israélienne. Il s'agit de 4 concepts bien distincts.

Il existe une version tragique de l'histoire des Juifs. C'est celle du «Dernier des Justes», le livre d'André Schwartz-Bart (1959). C'est l'histoire d'une famille qui commence avec le pogrom d'York en angleterre au Xe siècle et qui s'achève à Auschwitz où le dernier descendant est gazé. L'histoire des Juifs n'a pas toujours été aussi tragique. C'est avant tout celle d'un peuple sans territoire qui a appris (comme les Tziganes) à défendre son identité, ses valeurs, sa culture malgré l'adversaire. Un peuple qui, par nécessité, a développé des formes d'universalisme, de cosmopolitisme. Un peuple forcé de vivre dans des «ghettos» et de pratiquer les métiers interdits aux autres (dont l'usure). Un peuple qui a emprunté chez d'autres peuples (espagnol, allemand, arabe) ses langues (le ladino, le yiddish, le judéo-arabe), sa musique et une partie de sa culture.

L'antisémitisme

Au départ les juifs ont subi un antijudaïsme essentiellement chrétien (les Juifs étant «déicides»), marqué par des massacres (les Croisades ont commencé par un génocide contre les Juifs de la vallée du Rhin) et des pogroms (en Espagne, en Europe orientale). Dans les pays musulmans, les Juifs avaient un statut, comme toutes les minorités religieuses pratiquant une «religion du Livre». Statut d'infériorité, mais qui les protégeait, sauf en cas de crise, des exactions. L'antijudaïsme religieux va prendre une nouvelle forme dans l'Espagne du XVe siècle. L'unification du pays et la construction d'un État moderne s'accompagne d'une véritable «purification ethnique» contre les Maures et les Juifs.

La sortie du ghetto commence en Allemagne au début du XVIIIe siècle. Elle se poursuit avec les droits qu'obtiennent les Juifs européens après la Révolution française. Cette possibilité de sortie du ghetto se traduit chez les Juifs par un profond désir d'assimilation, par une distanciation avec la religion, et par une adhésion massive à la laïcité, aux idées des «Lumières», voire aux idées révolutionnaires naissantes. L'antijudaïsme chrétien traditionnel cède alors la place à l'antisémitisme moderne. Le Juif personnifie celui qu'on ne voit pas mais qui est là, qui ressemble à l'autre mais qui est «impur». Il est haï, non pas parce qu'il vit ailleurs, mais au contraire parce que socialement il s'est intégré et qu'il brise les délires de société homogène, ethniquement pure et parfaitement ordonnée. Il est perçu comme un obstacle à la construction (nationaliste) des états modernes. Il est significatif que le pays où l'antisémitisme a atteint sa forme la plus extrême (l'Allemagne) est celui dont les Juifs étaient culturellement les plus proches. Les Juifs européens parlaient une langue dérivée de l'allemand. De très nombreux intellectuels, écrivains, artistes ou hommes politiques allemands étaient juifs ou d'origine juive. La figure juive qui est insupportable à l'antisémite pathologique, c'est celle de Marx, de Freud, de Kafka, de Rosa Luxembourg, bref c'est cette forme d'universalisme ou de pensée rebelle. C'est là qu'il faut éviter tout contresens avec les attaques actuelles contre des synagogues ou des écoles juives. Ces attaques imbéciles, fort bien condamnées par Leila Shahid, viennent de gens qui font les mêmes assimilations hâtives que les Sionistes. Ils mélangent Juif, israélite, israélien et sioniste. Ils s'imaginent que leur acte est une forme de protestation contre la violence de l'armée israélienne alors qu'ils desservent la cause palestinienne.

Encore une fois, l'antisémitisme historique, celui de Céline, de Brasillach ou du régime de Pétain ne s'en prenait pas à l'image du tankiste israélien. L'antisémitisme a frappé un peuple dont la culture minoritaire a disparu. La moitié des juifs Européens a été exterminée par les Nazis. Et le Sionisme s'est ingénié auprès des survivants à faire disparaître la spécificité du peuple juif en construisant un pays «ethniquement pur», reproduisant les mêmes tares que bien d'autres régimes qui ont cultivé ce mythe meurtrier.

L'antisémitisme a été un élément fondateur et fédérateur de toutes les formes de fascisme et il n'est pas étonnant que Le Pen reprenne régulièrement des thèmes antisémites. Mais l'antisémitisme n'a rien à voir avec l'antisionisme. Il y a des Juifs antisionnistes (peu hélas) et il y a en revanche beaucoup de fascistes qui ont, dans leur racisme anti-arabe, une certaine admiration pour Israël. Encore une fois, il faut lutter contre toute banalisation de l'antisémitisme et de l'antijudaïsme. Mais en s'engageant à fond dans le soutien à Sharon, les «institutions Juives» (je reviendrai plus loin sur le CRIF) favorisent la confusion et en profitent pour inciter les Juifs français à émigrer en Israël.

Le Sionisme et la réécriture de l'histoire

Il est symptomatique de constater que les dirigeants sionistes ont toujours eu le souci de propager une version de l'histoire du judaïsme qui fasse de la construction de l'État d'Israël un aboutissement naturel. Ainsi Shamir, à l'ouverture de la conférence de Madrid (1991, premier pas vers les accords d'Oslo) affirme que les Juifs sont en Palestine sans interruption depuis 4000 ans. C'est bien sûr faux. Entre la prise de Massada par les Romains (vers 130 ap JC) et l'arrivée de Juifs Espagnol en Galilée à la fin du XVe siècle, il n'y a quasiment plus de Juifs en Palestine, en tout cas beaucoup moins en proportion que dans les pays voisins. Ministre de l'Éducation de Sharon, Mme Livnat en rajoute une couche. «La Palestine a été envahie par les Arabes comme l'Espagne (!!). Les Juifs seraient majoritaires à Jérusalem depuis 1868» etc. Des délires ? Certes, mais les partisans de la Grande Serbie déliraient aussi en affirmant que les Albanais étaient des envahisseurs venus du Caucase et les génocidaires du Rwanda déliraient en affirmant que les Tutsis étaient des étrangers venus d'Éthiopie. On a vu le résultat de ces délires.

Il est facile de réécrire l'histoire. Dans le Golan occupé, j'ai vu des villages dynamités, des mosquées écroulées. Par contre, à l'entrée de Qatzrin, la ville nouvelle israélienne, on a opportunément retrouvé les ruines d'une synagogue de l'Antiquité. Le tour est joué et l'annexion justifiée.

Le Sionisme se définit comme un «mouvement de libération national». Il apparaît au moment de l'affaire Dreyfus et du pogrom de Kichinev. Jusqu'en 1945, il sera minoritaire parmi les Juifs européens. Il y avait 100.000 Juifs en Palestine au moment de la déclaration Balfour (1917) et 400.000 pendant la deuxième guerre mondiale (1/3 de la population de la Palestine). Les Juifs d'Europe à cette époque ont massivement abandonné toute pratique, voire toute croyance religieuse. Ils ont massivement adhéré aux idées révolutionnaires. On en trouve dans tous les partis et en particulier au PC. Pour les nazis, Juif=Bolchévik. un autre mouvement, le Bund, est hégémonique en Pologne. Il prône la libération des Juifs par la révolution socialiste, l'égalité des droits et l'autonomie culturelle. Bref, face aux communistes pour qui «il n'y a pas de question juive» ou aux sionistes qui revendiquent un territoire (avec le fameux mythe meurtrier de «la terre sans peuple pour un peuple san terre»), les Bundistes proposent une "émancipation des Juifs sur place, sans territoire spécifique.

Au départ, la «gauche» est largement majoritaire chez les Sionistes. Le Poale Sion sera en URSS un compagnon de route du P.C. jusqu'à son élimination par Staline. Les kibboutz sont fondés par des socialistes utopiques. Et les jeunesses sionistes (l'Hashomer Hatzaïr) serviront souvent d'antichambre à un engagement plus radical.

Mais les institutions juives qui s'installent en Palestine organisent dès le départ l'expropriation des Palestiniens de leurs terres. Dès 1930, apparaît la droite sioniste. son chef, Jabotinski, se définit comme «révisionniste». C'est un admirateur de Mussolini qui prône l'expulsion de tous les Palestiniens. C'est son programme que Sharon essaie d'appliquer aujourd'hui. La droite Sioniste n'est pas un accident de l'histoire. C'est la conséquence inévitable de toute logique nationaliste qui, au nom des prétendus intérêts d'un peuple, finit par nier les droits de tous les autres.

La Shoah

Israël est une conséquence indirecte de la Shoah. Avant Auschwitz, l'idée que la seule solution pour les Juifs était d'avoir un état était largement minoritaire. Le génocide perpétré par les Nazis représente bien la barbarie absolue, l'énergie de l'État le plus puissant du monde étant entièrement tournée vers l'extermination de masse. D'autres régimes barbares ont essayé d'imiter les Nazis mais sans en avoir les moyens. Et il serait ridicule de comparer les atrocités actuelles commises en Cisjordanie ou à Gaza avec la Shoah.

Les Sionistes affirment que si Israël avait existé, les Juifs auraient été sauvés. Mensonge évident. La résistance juive au Nazisme a été essentiellement communiste ou Bundiste. Les communistes juifs qui avaient massivement participé aux Brigades Internationales se sont engagés dans la résistance souvent contre l'avis du parti avant l'attaque de l'URSS par Hitler (voir l'exemple de Léopold Trepper, fondateur de «l'orchestre rouge»). Ils ont formé une large partie de la MOI («Main d'Œuvre Immigrée»), principal groupe de résistance à Paris en 1943. Les Bundistes ont joué un rôle déterminant dans l'insurrection du ghetto de Varsovie. Tous les Juifs n'ont pas eu la même conscience. l'UGIF (Union Générale des Israélites Français), ancêtre du CRIF, a collaboré avec le régime de Pétain en donnant ses fichiers et en sacrifiant les Juifs étrangers (lire Maurice Rajsfus). Il y a eu des Juifs collaborateurs espérant naïvement sauver leur peau. Le groupe Manouchian exécutera le traître Davidowicz et les insurgés de Varsovie liquideront l'administration (juive) du ghetto !

Et les Sionistes ? il a existé très peu de groupes de résistance sionistes. En Palestine, de nombreux juifs se sont engagés dans l'armée anglaise (Moshé Dayan a perdu son œil en combattant les Pétainistes en Syrie) mais la droite sioniste est restée aveugle très longtemps. En 1942, le groupe Stern commettait toujours des attentats contre les Britanniques.

La fondation d'Israël

Avec l'ouverture des archives, des historiens «dissidents» israéliens ont pu réécrire la vraie histoire de la guerre de 1948. Ilan Pappé montre que l'image du «David israélien face au Goliath arabe» est assez largement une invention propagandiste. Consciemment, la «communauté internationale» et l'ONU ont choisi de faire payer au peuple palestinien les crimes du Nazisme dont il n'était pas responsable. La visite en Allemagne Nazi du grand mufti de Jérusalem, a été habilement utilisée.

Les Palestiniens appellent cette guerre la «Nakba» (la catastrophe). On sait maintenant qu'ils ne sont pas partis spontanément. Le plan «Dalet» (D en hébreu) avait prévu leur expulsion et la supériorité militaire israélienne ne faisait aucun doute. Des villes comme Lydda (Lod) ou Ramla ont été vidées de leur population palestinienne en une journée. Là où les Palestiniens sont restés (Haïfa, Nazareth), ils le doivent à la présence militaire de l'armée britannique. bien sûr, c'est l'Irgoun, bras armé de la droite de Begin, qui a réalisé le massacre de Deïr Yassine mais Pappé montre qu'il y avait complémentarité entre ces milices et la nouvelle armée israélienne.

La responsabilité des régimes arabes est écrasante. Ils ne se sont pas vraiment battus, ils ont même pactisé avec les Israéliens (pour la Jordanie, c'est évident). Ils ont contribué à peupler le nouvel État d'Israël en incitant assez vivement le million de juifs des pays arabes à partir.

Une société à la dérive

Israël s'est fondé sur des mensonges (la terre sans peuple, le départ «spontané» des «Arabes») et sur la négation de l'existence des droits du peuple Palestinien. Le pays s'est transformé en une tête de pont de l'impérialisme américain dans la région. Au départ, la justification de l'existence d'Israël était que c'était la seule solution pour les Juifs persécutés dans le monde entier. Cette justification ne tient plus. Seule, une minorité d'Israéliens a connu ces persécutions. L'arrivée massive des Juifs du Monde Arabe, des Juifs soviétiques ou l'émigration actuelle correspond à une autre histoire, celle d'un prétendu «retour identitaire».

Le projet sioniste est devenu dès les années 50 un projet de conquête et de peuplement. Pour fabriquer l'Israélien nouveau, il a fallu détruire patiemment le «Juif», l'étranger, le cosmopolite, l'universaliste, l'exilé. Il a fallu liquider les langues de la Diaspora. Il a fallu redéfinir le Juif, définition forcément raciale et religieuse. Le pays est devenu théocratique. Alors que les «laïques» étaient largement hégémoniques au départ, les religieux les plus fanatiques ont surfé sur ce pseudo repli identitaire. La conquête de nouveaux territoires en 1967 était préméditée. Les plans militaires étaient prêts depuis longtemps. C'est la «gauche» qui a installé les premières colonies.

La formidable progression de la droite, de l'extrême droite et des religieux est le résultat de cette fuite en avant. L'arrivée au pouvoir de Begin en 1977, c'est un peu comme si Salan et l'OAS avaient pris le pouvoir en France pendant la guerre d'Algérie. Tous les dirigeants de cette droite ont commis des crimes de guerre : Begin à Deïr Yassine, Shamir en commanditant l'assassinat du comte Bernadotte, Sharon en permettant l'entrée des milices phalangistes à Sabra et Chatila. Il y a clairement des Juifs fascistes (aussi choquant que cela puisse paraître) : le rabbin Meïr Kahane (assassiné) fondateur du Kach, l'assassin de Rabin (dont la famille est venue du Yémen, voilà le résultat d'une destruction de ses racines) ou le ministre Libermann qui rêve de bombarder le barrage d'Assouan. L'extrême droite est à la fois «laïque» (des partis comme le Tsomet, le Moledet) et religieuse (le Shass, le PNR, le Goush Emounim). Le projet d'installer des colonies dans les territoires occupés en attirant les immigrants par des subventions, des loyers ridicules et des installations luxueuses est un projet fasciste. Toutes ces colonies devront être démantelées.

Et la gauche israélienne ? Majoritairement (l'establishment travailliste), elle rappelle Guy Mollet pendant la guerre d'Algérie. Elle a organisé ou approuvé tous les mauvais coups contre la Palestine. Elle soutient le gouvernement Sharon. Elle est prête à accepter un État Palestinien mais réduit à un bantoustan : sans unité, sans viabilité, sans terres, sans eau, sans capitale. Il existe heureusement une minorité vraiment pacifiste : les réfractaires qui proclament que l'occupation corrompt toute la société et une poignée de personnalités (Amira Hass, Michel Warchawski, Ilan Pappé, Ury Avnery). Quelques politiciens comme Yossi Beïlin, ou Abraham Burg évoluent vers ces positions.

En Diaspora, le Sionisme a transformé toutes les organisations juives en organisme de propagande et de soutien inconditionnel à la politique israélienne. C'est le cas notamment du CRIF (représentatif de rien du tout, la plupart des Juifs français qui ne fréquentent pas ce genre d'institution n'ont jamais été consultés).

Pour conclure

On me dit parfois : «Tu as de la chance. Comme Juif et fils de déportés, tu peux te permettre de dire certaines choses. Nous, on nous taxera d'antisémitisme.» (Moi, on me taxera de traître ou de Juif honteux). Il me semble qu'il faut raisonner autrement. Fait-on du racisme anti-arabe quand on dénonce le GIA ou les fous de Dieu ? N'y-t-il pas au contraire urgence à défendre les Arabes qui refusent l'intégrisme ? Pour le Sionisme, c'est pareil. Non seulement il commet des crimes contre le peuple Palestinien mais il constitue une pression intolérable contre les Juifs qui refusent la dérive nationaliste et le repli communautariste.

Le Sionisme représente pour l'histoire du Judaïsme un peu ce que représente Milosevic pour l'histoire du peuple Serbe : une dégénérescence, le résultat d'un processus nationaliste, un enfermement de la pensée dans une logique névrotique et au bout du compte beaucoup de crimes. quand je dis cela, je ne dit pas qu'il faut détruire Israël. On ne refera pas l'histoire et les dirigeants Palestiniens l'ont bien compris. Ils ont aussi fini par comprendre l'importance de la Shoah. Mais les mensonges fondateurs, «la loi du retour», l'arrogance, tout ceci doit cesser. La paix nécessitera à la fois un retrait de tous les territoires occupés, une égalité totale et une reconnaissance par l'État d'Israël de la «faute» originelle : les Palestiniens n'étaient pas responsables de la Shoah, on n'avait pas le droit de leur voler leur pays et de continuer à le faire.


Pierre Stambul
Combat Syndicaliste
Périodique de la CNT (Vignolles)
N° 239 et 240 (mai et juin 2002)
(1ère publication : l'École émancipée, mai 2002)
Ecrit par libertad, à 23:29 dans la rubrique "Pour comprendre".

Commentaires :

  Anonyme
29-11-06
à 04:00

Anarcho-sionistes !!!!!

Je pensais que tout les anarchistes étaient anti-sionistes, a mon grands ettonnement j'ai vu qu'il exister des anarchistes sionistes, sur wikipédia : http://fr.wikipedia.org/wiki/Anarcho-sionisme

Cela s'explique aux kibboutz qui sont des communautés (ou villages) collectivistes :

Le kibboutz est sans doute la plus réussie et la plus poussée des expériences collectivistes et anti-autoritaires issues des idéologies socialistes du XIXe siècle.

Historiquement, les membres des kibboutzim ont été perçus comme une élite sioniste, particulièrement militante et engagée. Ainsi, dans les années 1980, les officiers issus des kibboutzim représentaient près de 25% du corps des officiers, pour à peine 3% de la population

Définitions :

Le kibboutz est, par définition:

  • « une communauté délibérément formée par ses membres, à vocation essentiellement agricole, où il n'existe pas de propriété privée et qui est censée pourvoir à tous les besoins de ses membres et de leurs familles » (Encyclopedia Judaica, 1969 – note: le caractère agricole est aujourd'hui largement dépassé).
  • « une unité de peuplement dont les membres sont organisés en collectivité sur la base de la propriété commune des biens, préconisant le travail individuel, l'égalité entre tous et la coopération de tous les membres dans tous les domaines de la production, de la consommation et de l'éducation ». (Définition juridique figurant dans le Registre des sociétés coopératives)

Sa principale force vient de l'engagement individuel de tous les membres. L'esprit d'entreprise collectif compte pour beaucoup et contribue à la création et à la maturation de communautés qui réussissent économiquement sur le marché libre. Enfin, le niveau de vie élevé aujourd'hui, atteint grâce aux succès économiques, favorise aussi le maintien des communautés.

Organisation et fonctionnement [modifier]

Physiquement parlant, la plupart des kibboutzim sont conçus sur le même modèle: au centre se déploient les édifices communs tels que réfectoire, auditorium, bureaux et bibliothèque, entourés par des jardins et les maisons de leurs membres; légèrement décentrés sont les bâtiments et les équipements sportifs; les champs, vergers et bâtiments industriels enfin se trouvent à la périphérie.

Il n'y a généralement pas vraiment de structure élue: les décisions sont prises par l'assemblée générale. Avec le temps, des organes élus sont apparus, mais l'idéal kibboutznik impose qu'ils aient peu de pouvoir.

L'égalité des sexes est revendiquée depuis les débuts (sauf dans les kibboutzim religieux), ce qui ne laisse pas de choquer les religieux juifs.

Il n'y a normalement pas de salaire: la communauté fournit gratuitement et de façon strictement égalitaire les biens collectifs (piscines, écoles, etc.) et les biens de consommation individuels (logements, télévisions, ordinateurs). Aucune différence n'est faite selon le statut, la qualification ou le poste de travail des membres.

L'activité économique du kibboutz est collectiviste: les moyens de production et d'échanges sont la propriété de tous, et il n'y a pas d'entrepreneurs privés dans un kibboutz.

Des sommes modérées permettant à chacun d'aller dans le monde extérieur au kibboutz pour y consommer librement sont également remises aux membres, sur une base égalitaire.

Fédérations [modifier]

Chaque kibboutz est autogéré. Il a donc l'autonomie politique propre à une municipalité. Il bénéficie aussi de l'autonomie économique propre à une entreprise opérant sur le marché libre, et devant s'y adapter rapidement.

Mais les kibboutzim ont ressenti le besoin de se regrouper en fédérations:

  • pour défendre leur intérêts devant les institutions étatiques;
  • pour mettre en œuvre des services bénéficiant à tous (aide juridique, financement,...).

Ces regroupements se sont faits sur une base idéologique:

  • Mouvement kibboutznik unifié, (acronyme hébreu TAKAM): c'est la principale fédération. Elle est proche du parti travailliste israélien (ou Mapaï). Environ 60% des kibboutzim y sont affiliés.
  • Kibboutz Artzi : c'est une fédération proche du Mapam (extrême-gauche sioniste), avec 32% des kiboutzim. Elle a fusionné avec TAKAM en 2000, mais conserve une certaine spécificité.
  • Kibboutz Dati (kibboutz religieux): c'est la troisième fédération, avec 6% des kibboutzim. Elle est issue du Hapoel Hamizrahi, un sous-courant sioniste religieux, à l'origine influencé par certaines idées de gauche.
  • Enfin, deux kibboutzim ultra-orthodoxes ont été créés par le parti Poalei Agoudat Israël, branche (ou dissidence, selon les époques) "ouvrière" du parti Agoudat Israël.

Histoire [modifier]

Les origines agricoles [modifier]

L'origine des Kibboutz se trouve au sein du parti Ha'poel Hatzaïr, un parti politique non marxiste, influencé par le socialisme populiste russe et l'œuvre de Tolstoï. L'idéal est celui d'un socialisme rural, anti-industriel et anti-autoritaire, très marqué par l'anarchisme (refus des structures élues).

En 1909, un petit groupe de jeunes immigrants juifs originaires d'Europe de l'Est, mus par les idéaux sionistes et socialistes, fondaient sur les rives du lac de Tibériade la première kvoutza (groupe en hébreu, groupement auquel fut ultérieurement donné le nom de kibboutz, communauté basée sur l'adhésion à un même mode de vie rural et collectiviste). Ils appelèrent ce kibboutz Degania, qui est depuis considéré comme la mère des kibboutzim. Kinneret est le second kibboutz, né en 1912.

Leur kvoutza se voulait démocratique et égalitaire, fondée sur la propriété collective des moyens de production et de consommation. Un cadre de vie où tous les membres prenaient les décisions de concert et à la majorité, et se partageaient équitablement droits et devoirs.

À l'origine, les kibboutzim ont été formés par de jeunes immigrants pauvres et sans subventions. Pendant longtemps, la vie y a été extrêmement difficile, loin du niveau de vie enviable atteint aujourd'hui.

A l'origine aussi, les communautés sont de petites tailles (quelques dizaines de personnes). Dès le début des années 20, elles grandissent, comptant maintenant plusieurs centaines de membres. Cette taille plus importante a été jugée à l'époque nécessaire pour le développement économique et humain du projet, et est devenue la norme.

Les Kibboutzim ne se sont pas conçu à l'origine pour être une simple "expérience" collectiviste. Issus de l'extrême gauche radicale, leurs membres souhaitaient au contraire offrir un modèle social qui finirait pas absorber tout le Yichouv. Il s'agissait de créer un "homme nouveau" et une "société nouvelle", débarassés de la propriété privée. Il fallait aussi briser la "famille bourgeoise", ce qui explique que les enfants étaient élevés en commun, et ne vivaient pas avec leur parents.

Le développement de l'industrie et des services [modifier]

À partir des années 1920 et 1930, les sionistes marxistes du Achdut Ha'avoda, ex Poale sion (le Ha'poel Hatzaïr et le Achdut Ha'avoda fusionnent en 1930 au sein du Mapai) lancent à leur tour des kibboutzim. C'est en partie sous leur influence que se développeront les premières activités industrielles, qui seront à l'origine très critiquées par les partisans de communautés purement rurales. À partir des années 1960 et 1970, les kibboutzim ajouteront à l'industrie et à l'agriculture le tourisme et les services.

La confiscation des terres arabes [modifier]

Lors de la Seconde Guerre mondiale, il y avait environ 80 kibboutzim, contre 269 en 2003. La croissance après la Seconde Guerre mondiale et l'indépendance d'Israël a donc été spectaculaire.

Avant la création d'Israël, les kibboutzim se créaient essentiellement sur des terres achetées.

Après la guerre d'indépendance de 1947-1949, l'État d'Israël a confisqué les terres des réfugiés palestiniens (et parfois aussi celles des Arabes palestiniens restés en Israël). Ces terres sont devenues la propriété collective de l'État, à travers le Keren Kayemeth LeIsrael ou K.K.L.. Celui-ci les donne à exploiter aux communautés rurales (mochavim ou kibboutzim).

Après la guerre, de nombreux kibboutzim ont donc été installés sur d'anciennes terres palestiniennes, ce qui a créé:

  • des conflits parfois aigus avec les anciens propriétaires restés en Israël;
  • des conflits avec les anciens propriétaires ou locataires devenus des réfugiés: pendant les années 1950, surtout, on notera de fréquentes tentatives d'infiltrations de réfugiés tentant d'exploiter clandestinement leurs anciennes terres, ou attaquant les nouveaux occupants;
  • des contradictions idéologiques: certains kibboutzim installés sur d'anciennes terres palestiniennes confisquées relèvent du parti d'extrême-gauche Mapam, lequel revendiquait un État judéo-arabe avant la création d'Israël, et a une attitude de soutien aux droits de la minorité arabe depuis. Cette contradiction a parfois fortement gêné les militants de cette tendance.

L'intégration des immigrants [modifier]

Le kibboutz a été un des outils d'intégration de milliers d'immigrés juifs au cours de l'histoire du sionisme israélien. D'une part en intégrant à ses structures de nouveaux immigrants, d'autre part en servant de centres d'absorption temporaires, ou des cours (hébreu, sionisme, apprentissage d'un métier) sont dispensés.

Crise et évolution [modifier]

La période pionnière est loin, et les kibboutzim ne sont aujourd'hui plus la référence conquérante et incontournable de la construction du socialisme à l'israélienne.

Crise économique [modifier]

À compter des années 1970, les kibboutzim ont connu des difficultés économiques énormes, renforcées par la quasi disparition des subventions sous les gouvernements Likoud (droite).

Les années 1980 ont donc été une période où les kibboutzim ont dû réorganiser en profondeur leurs activités économiques. Les secteurs les plus porteurs: industrie, tourisme et services ont été développés. L'agriculture des origines a été reléguée au second rang (15% des membres seulement y sont encore affectés). Il y aura d'ailleurs quelques faillites. Cependant, au début des années 1990, les kibboutzim avaient surmonté la crise, qui reste sans doute la plus rude de leur histoire.

Aujourd'hui, malgré quelques exceptions, les kibboutzim sont considérés comme en bonne santé économique et financière. Le niveau de vie des membres des kibboutzim est l'un des plus élevés d'Israël, ce qui suscite d'ailleurs parfois la rancœur des communautés environnantes.

Crise des valeurs [modifier]

Au-delà de la gestion collective et égalitaire du travail, les kibboutzim avaient également à l'origine développé un mode de vie collectiviste: prise des repas en commun, absence totale de propriété privée (même les vêtements étaient au moins théoriquement collectivisés), éducation en commun des enfants, qui ne vivaient pas avec leur parents.

Depuis les années 1970-80, de nouvelles valeurs individuelles et familiales se développent dans les kibboutzim. La propriété collective, le travail collectif, l'égalitarisme social et la démocratie directe ne sont pas vraiment remis en cause. Mais des évolutions sont apparues, en particulier l'acceptation de la vie privée et de la vie de famille. Ainsi, aujourd'hui, il n'y a guère que le repas du midi qui soit pris en commun au réfectoire, et les enfants dorment chez leurs parents.

Toujours dans le développement de cette sphère du privé, une allocation de « Budget personnel » est apparue. Il ne s'agit pas d'un salaire, et l'allocation est normalement égale pour tous. Mais elle permet de participer à la société de consommation, et de s'acheter divers biens non fournis par le kibboutz, qui deviennent dès lors une propriété privée.

Beaucoup plus "révolutionnaire": il est à noter que certains kibboutzim (minoritaires) ont introduit une échelle de salaires différenciés entre les membres, ce qui est une rupture énorme par rapport à la tradition ultra-égalitariste.

Autre facteur de remise en cause, l'industrialisation des kibboutzim a entraîné le recours à de la main-d'œuvre extérieure, salariée. Cette main-d'œuvre ne fait pas partie du kibboutz. Elle est nombreuse: 50 à 60% des travailleurs employés par l'ensemble des kibboutzim. Elle perçoit parfois le kibboutz où elle travaille comme un « patron » collectif, avec lequel des conflits peuvent surgir. Cette main-d'œuvre touche évidemment des salaires, notion qui n'existe normalement pas dans un kibboutz (mais qui s'y développe, voir plus haut). Et elle ne participe pas vraiment à la définition des politiques du kibboutz, ce qui viole les principes égalitaires du projet.

Enfin, certains membres des kibboutzim travaillent maintenant à l'extérieur. Le salaire est normalement intégralement versé au kibboutz (qui reverse l'allocation mentionnée ci-dessus). Cette situation a toujours existé (le corps des officiers a toujours été riche en membres des kibboutzim). Mais cette tendance se renforce, et entraîne trois conséquences:

  • certains liens communautaires se détendent quelque peu;
  • des membres deviennent économiquement indépendants du kibboutz et peuvent donc le quitter à tout moment. Ce qu'ils font parfois;
  • certains revenus échappent au kibboutz, et introduisent parfois quelques différences sociales (modérées) entre les membres.

Aujourd'hui [modifier]

En dépit de certains problèmes économiques (globalement bien surmontés), de la perte d'une partie de son prestige au sein de la société israélienne (qui ne considère plus les kibboutzim comme un modèle à atteindre) et de l'acceptation d'une sphère privée importante (vie familiale et consommation), l'institution du kibboutz demeure, de nos jours encore, le plus grand mouvement communautaire au monde.

En 2005, près de 120 500 personnes (1,8% de la population israélienne) vivent dans les 269 kibboutzim d'Israël disséminés depuis le plateau du Golan au nord jusqu'à la mer Rouge au sud. Leurs effectifs varient de moins de 100 membres à plus de 1000 pour certains, la majorité recensant une population de quelques centaines de membres.

Il est à noter qu'une trentaine de ces kibboutzim se sont installés dans les territoires palestiniens occupés.

La population des kibboutzim en chiffres:

AnnéeNombrePopulation
19101?
192012805
1930293 900
19408226 550
195021467 550
196022977 950
197022985 100
1980255111 200
1990270125 100
1998269116 500

Source: Yad Tabenkin, Centre de recherche et de documentation du Mouvement kibboutzique unifié

Lu sur wikipédia : http://fr.wikipedia.org/wiki/Kibboutz

 

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  Rav Hashol
29-11-06
à 11:36

affirmation hasardeuse

contrairement à ce qu'insinue ce militant de Combat syndicaliste de nombreux juifs de France et de bien d'autres pays sont parfaitement d'accord avec les objectifs que constituent : le retrait d'Israël de tous les territoires occupés en 1967, le démantèlement de toutes les colonies et l'expulsion de tous les colons.

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  Rob Hespierre
29-11-06
à 23:31

répercussions douloureuses

...mais ils ne le crient pas sur tous les toîts, pour éviter de se faire casser la gueule par le Bétar ou la LDJ, isn't?

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  L .
30-11-06
à 10:31

Re: répercussions douloureuses

tu as perdu là une belle occasion de te taire, Rob Hespierre. Commence donc par te reporter au courrier des lecteurs des différents journaux, si expurgé soit-il. Et tu pourras vite constater que les noms "à consonnance juive", comme on dit, sont sur-représentés, dans la critique de l'actuelle politique israélienne, par rapport à la proportion de juifs dans la population totale.

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