Le Réseau "Sortir du nucléaire" exprime sa plus grande déception face aux annonces des pouvoirs publics concernant le Débat public sur le réacteur nucléaire EPR,
débat qui doit s'ouvrir le 19 octobre.
En
particulier, la contribution écrite du Réseau "Sortir du nucléaire" reste
censurée, ce qui est inacceptable.
(La censure est consultable ici
:
www.debatpublic-epr.org/docs/pdf/cahiers/problematique-risques.pdf
<http://www.debatpublic-epr.org/docs/pdf/cahiers/problematique-risques.pdf>,
page 14)
Cette contribution fait référence à un Document Confidentiel
défense, dont le Réseau "Sortir du nucléaire" possède une copie, qui reconnaît
que l’EPR est vulnérable face à un crash suicide opéré avec un avion de ligne,
contrairement aux affirmations répétées de Mme Lauvergeon, PDG d’Areva
(constructeur de l’EPR)
Le Réseau "Sortir du nucléaire", dont une
délégation a apporté le 22 septembre dernier une copie de ce Document
Confidentiel défense à l’Elysée, a vainement demandé au Président de la
République de déclassifier ce document.
Les deux membres de la
délégation ont été reçus le 13 septembre à l’Elysée par M. Pierre Sauvegrain,
Commandant militaire de la Présidence de la République, qui les a informés
qu’ils étaient passibles de 5 ans de prison et de 45000 euros d’amende, pour le
seul fait de posséder une copie de ce document théoriquement secret.
Cette affaire démontre que, aujourd’hui comme hier, le public ne peut
pas connaître la vérité sur le nucléaire.
De plus, la décision de construire
le réacteur EPR a clairement été prise avant le débat public
:
- le 21 octobre 2004, EDF a décidé que le réacteur EPR
serait construit à Flamanville (Manche).
- le 7 janvier 2005, le premier
ministre s'est rendu à Flamanville, avec les dirigeants d'EDF, Areva, et du CEA,
pour fêter la victoire du lobby nucléaire.
- le 11 mars 2005, EDF a négocié
un accord avec la compagnie italienne ENEL laquelle prendra une part du capital
de l'EPR.
- le 14 juillet 2005, le journal officiel a publié la Loi
d'orientation sur l'énergie, adoptée par les parlementaires, qui valide la
construction du réacteur EPR.
Le débat de
société sur le nucléaire ne saurait se résumer au Débat officiel, aux lieux et
dates imposés par l'Etat pour donner une apparence démocratique à ses décisions
unilatérales.
Le Réseau "Sortir du nucléaire" mène ce débat de société
depuis des années et le mènera encore après la fin des débats
officiels.
Comme c'est le cas pour le Débat public sur les déchets
nucléaires (lui aussi tronqué), et malgré les sollicitations de la Commission du
Débat public, le Réseau "Sortir du nucléaire" ne participera pas à cette parodie
de démocratie. Par contre il assurera une présence systématique devant les
étapes de ces débats, afin de diffuser aux citoyens des informations
alternatives aux documents officiels, entâchés par la censure et le "secret
défense".
Le Réseau "Sortir du nucléaire" organise une grande
manifestation internationale les 15 et 16 avril 2006 à Cherbourg contre la
construction de l’EPR et à l’occasion des 20 ans de la catastrophe de Tchernobyl
(survenue le 26 avril 1986)
Contact presse : 06 64 100
333
www.sortirdunucleaire.fr
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Nucléaire
- Le réacteur EPR vulnérable face à un crash suicide
La
censure de la contribution du Réseau "Sortir du nucléaire", est visible en ligne sur le site web de la
Commission nationale du Débat public :
Problématique "Risques" -
télécharger le document <http://www.debatpublic-epr.org/docs/pdf/cahiers/problematique-risques.pdf>
(354 Ko)
Voir la censure à la page 14 (encadré) :
À la demande du Haut
Fonctionnaire de Défense du Ministère de l’Economie, des Finances et de
l’Industrie, la CPDP a décidé de supprimer 6 lignes en application de l’article
88 (conduite à tenir en cas de compromission) de l’Instruction générale
interministérielle sur la protection du secret de la défense nationale N°
1300/SGDN/PSE/SSD du 25 août 2003
Agir pour l’environnement
Les Amis de la Terre
France Nature
Environnement
Greenpeace
Réseau Action Climat France
Communiqué
de presse du 13 octobre 2005
LE
GOUVERNEMENT REFUSE LA TRANSPARENCE SUR LES RISQUES NUCLEAIRES
LES
ASSOCIATIONS REFUSENT UN DEBAT TRONQUE
Paris, le 13 octobre
2005 – Le Ministre de l’Industrie a refusé hier dans un courrier1, la
demande
d’expertise indépendante sur les questions nucléaires soumises au débat public.
La
proposition élaborée sous l’égide de la CNDP devait permettre à des
experts indépendants
d’accéder aux documents « secret défense » pour répondre
aux questions posées lors des
débats publics sur l’EPR et la Gestion des
déchets radioactifs. Nos associations reconnaissent
la bonne volonté, et le
courage de la CNDP mais ne participeront pas à un débat n’apportant
pas
toutes les réponses aux citoyens.
« La réponse du Gouvernement enterre
tout espoir d’un débat sur les risques liés au
nucléaire dans notre pays
alors que se préparent des projets cruciaux » déclare Yannick
Jadot,
Directeur des campagnes de Greenpeace France. « C’est une décision grave qui
nous
rappelle que nucléaire et démocratie ne sont toujours pas compatibles au
21e siècle. On est
bien loin de la transparence affichée et vantée dans les
plaquettes de l’industrie et des
ministères. »
Quels sont donc ces
sujets qui tuent le débat public, ces sujets que les Français doivent
ignorer
à tout prix, ces sujets sur lesquels l’Etat invoque le secret défense
pour permettre à EDF et
Areva de ne pas répondre ?
- Qu’un réacteur EPR,
celui qu’on cherche absolument à nous vendre, celui dont on
nous vante en
permanence l’excellence technologique et qu’on cherche à vendre dans
le monde
entier, n’a pas été conçu pour résister à un attentat type 11 septembre ?
-
Qu’Areva extrait chaque année des combustibles irradiés 10 tonnes de plutonium
qui
peuvent aisément servir à la fabrication de bombes atomiques ?
- Que
les transports de plutonium ne résisteraient pas à une attaque terroriste
et
qu’ils passent dans nos villes ?
- Qu’EDF et Areva sont impliqués dans
un trafic international de matières fissiles ?
« En l’absence de
transparence, quand les seules informations « interdites » qui fuitent ou
les
quelques études d’experts indépendants démontrent le contraire de la
thèse officielle, les
citoyens sont en droit d’estimer qu’on leur cache la
vérité. » ajoute Hélène Gassin.
La CNDP se voit refuser le droit
d’apporter des réponses aux questions parfaitement légitimes
des citoyens sur
les risques nucléaires. Mais, que le Gouvernement ne s’y trompe pas, ce
débat
de société aura bel et bien lieu.
à 21:56