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Lu sur Hacktivist news service : "Alors que l’amiante Chrysotile représente 94% du marché mondial actuel de l’amiante, ce cancérogène restera hors de la liste des substances toxiques de la convention de Rotterdam pendant au moins deux années supplémentaires. Dans le cadre des négociations menées depuis le début de la semaine aux Nations-Unies à Genève, le Canada, appuyé par le Kirghizstan, l’Ukraine et l’Inde en a bloqué l’inscription, en invoquant la liberté du commerce.
La convention de Rotterdam a pour but d’obliger les exportateurs de produits toxiques à informer l’Etat importateur de la toxicité de ses produits et d’obtenir le consentement de cet Etat avant importation. Le blocage organisé par le Canada pour empêcher l’inscription du chrysotile dans la liste des produits couverts par la convention de Rotterdam signifie que le lobby international de l’amiante, en particulier les producteurs d’amiante-ciment, exigent de ne pas avoir à fournir d’information sur la toxicité des produits à base d’amiante qu’ils répandent dans les pays pauvres.
Les associations et syndicats présents à Genève dénoncent le cynisme du gouvernement canadien, bien placé pourtant pour connaître les conséquences dramatiques de l’amiante chrysotile : dans la région minière de Thetford Mine au Québec, le taux de cancer de la plèvre (mésothéliome) chez les femmes vivant sous le vent des poussières d’amiante des mines voisines est le plus élevé du monde.
Selon Laurie Kazan-Allen du Secrétariat International Ban Asbestos (www.ibas.btintrnet.co.uk), « au moins 200.000 ouvriers seront tués par les maladies liées à l’amiante avant que la proposition d’inscrire le Chrysotile dans la liste de la convention de Rotterdam puisse être à nouveau examinée ».
Pour Annie Thébaud-Mony, porte-parole de Ban Asbestos-France, « les dirigeants du lobby international de l’amiante qui dominent le marché planétaire de l’amiante-ciment sont pénalement responsables de la mort de millions de personnes dans le monde. Ils devraient comparaître devant un tribunal pénal international pour crimes contre l’humanité. Tel est l’enjeu des luttes à venir, pour les mouvement sociaux de lutte contre l’amiante, au nom du droit le plus fondamental, le droit à la vie ».
Contact :
Annie Thébaud-Mony
Tel :
33 1 48 38 76 73 | annie.thebaud-mony@wanadoo.fr