Joueb.com
Envie de créer un weblog ?
Soutenez le Secours populaire
ViaBloga
Le nec plus ultra pour créer un site web.
Débarrassez vous de cette publicité : participez ! :O)

L'En Dehors


Quotidien anarchiste individualiste





Crée le 18 mai 2002

Pour nous contacter : endehors(a)no-log.org



D'où venons-nous ?


Nos références
( archives par thèmes )


Vous pouvez nous soutenir en commandant nos brochures :

Les éditions de L'En Dehors



Index des rubriques

Les collaborateurs et collaboratrices de l'En Dehors

Liens

A noter

Recherche

Archive : tous les articles

Session
Nom d'utilisateur
Mot de passe

Mot de passe oublié ?

Le développement durable : la grande illusion
Le développement durable vient d'un constat qui a fini par s'imposer : il peut y avoir et il y a inadéquation entre le rythme de production et les contraintes imposées et qu'imposent notre mode de fonctionnement économique à la Nature. Autrement dit, l'activité économique humaine actuelle détruit la planète.

Le phénomène n'est pas tout à fait nouveau : une des hypothèses sérieuses de la disparition des Mayas, il y a un millénaire tiendrait, en grande partie, à la déforestation de leur environnement ce qui montre qu'un tel scénario, dans ce cas très limité,est possible .

L'ETERNEL PROBLEME DE LA CONSCIENCE

Ce n'est pas parce que l'« on sait », que l'« on a compris », que l'on fait. Si c'était le cas, la plupart des problèmes sociaux seraient résolus et depuis longtemps. La réponse simple et logique à un problème social n'est jamais simple et immédiate.

Pourquoi ? Parce qu'il s'agit d'un problème social, produit par l'esprit humain et non par une simple relation technique de « cause à effet ». Parce qu'il s'agit d'un processus historique dans lequel intervient la subjectivité, l'hésitation, le désir, les rapports de pouvoir, bref tout se qui constitue lhumain.

La formation de la conscience, l'évolution de celle-ci nest pas une simple « réaction technique » à des faits. Toute une phase de maturation est nécessaire, phase qui passe le doute, l'espoir, l'hésitation, individuelles mais aussi collectives. Ainsi dans le cas de l'évolution d'un système économique et social, autant son émergence est longue et chaotique, autant son évolution et son issue le sont aussi et de ce fait rendent les prévisions plus qu'aléatoires.

Même celles et ceux qui sont les victimes sociales d'un système ont du mal à se déterminer et à agir pour se sortir de cette situation, c'est dire la complexité du mécanisme de la prise de conscience quand le danger n'apparaît pas directement comme imminent et qu'en plus, on profite de la situation, ce qui est le cas aujourdhui dans la plupart des pays industriels développés pour ce qui est de l'écologie.

De plus, et ce n'est pas négligeable, dans un système économique, tout est fait pour que les choses restent en l'état : idéologie, action de l'Etat, formation des individus, ce qui fait que toute pensée qui sort du « cadre » imposé passe pour hérétique et utopiste est politiquement condamnée.

UN PRODUIT MIRACLE

Formellement, le principe du « développement durable » est tout à fait séduisant. C'est d'ailleurs cette qualité que ses partisans utilisent à outrance. Il permet « de concilier la croissance économique avec la protection de l'environnement et la cohésion sociale » autant dire un pur produit miracle.

Pour les pays développés, il permet de « concilier » les principes du fonctionnement actuel avec les exigences de la réalité écologique. Tout apparaît ainsi comme une sorte de « dosage raisonnable » dans les actions à entreprendre. Ainsi, la sacro sainte croissance est préservée dans ses principes. Autrement dit rien pratiquement ne change, mais tout s'améliore, ben voyons !

Pour les pays émergents et/ou en développement, leur mode de développement (identique à celui des précédents) n'est pas remis en question, autrement dit, comme dans le cas précédent rien nest pratiquement changé.

Tout est ainsi fait pour considérer, qu'à la limite, la forme du développement n'a rien à voir avec les problèmes de protection de l'environnement, ou si peu.

Le problème c'est que tout cela ne correspond pas à la réalité. Disons le simplement, une telle démarche, une telle conception est une véritable escroquerie morale et politique, doublée d'une aberration économique.

Parler de « développement durable » dans l'abstrait, c'est-à-dire indépendamment de la manière dont le système marchand fonctionne, de ses lois économiques, de ses implications sociales, de ses fondements éthiques, c'est disserter dans le vide, c'est élaborer des modèles idylliques qui n'ont pas la moindre chance de devenir la réalité, de fonder une pratique nouvelle et évidemment de résoudre les problèmes environnementaux qui se posent aujourdhui.

La précipitation naïve avec laquelle certaines et certains, souvent de bonne foi, adhèrent à lidée du « développement durable », dénote une méconnaissance affligeante des mécanismes qui régissent les sociétés humaines.

LA FAILLITE DE LA PENSEE POLITIQUE

Le discours sur le « développement durable » fait fi en effet de la réalité du fonctionnement économique marchand. Il fonde son raisonnement sur le fait que le fonctionnement économique ne serait qu'un appareil technique qu'il suffit de « bidouiller » un peu pour améliorer ses résultats. C'est une vision mécaniste de la réalité économique qui préside à une telle conception, à moins quil ne s'agisse purement et simplement d'une mystification (hypothèse à ne pas écarter à priori du moins de la part de certains).

La réalité du système marchand, comme de tout système économique, est d'essence sociale. Ce sont les rapports sociaux (c'est-à-dire les rapports qu'entretiennent les individus entre eux dans l'acte de production et de distribution des richesses) qui le font ce quil est. C'est donc non seulement les mécanismes techniques du développement qu'il faut réinterroger, mais aussi et surtout ses fondements sociaux, éthiques, bref son sens. Si le système marchand fonctionne de cette manière c'est parce qu'il y a des choix qui ont été faits ce sont ces choix qu'il faut remettre en question. Toute autre démarche est vouée à l'impuissance.

Le concept de « développement durable » évite de poser les questions qui fâchent, qui vont à l'encontre des intérêts des grandes entreprises : quelles sources d'énergie utiliser ? quelle maîtrise des forces productives ? quelle utilisation du progrès technique ?comment répartir la richesse ? qui décide de la production ? que produire ? pour quoi ? pour qui ?...

Poser ces questions essentielles c'est remettre en question le dogme de la propriété des moyens de production, de l'infaillibilité du marché comme moyens d'affecter les ressources et distribuer les richesses, de la croissance pour quoi ? Bref, toutes ces questions qui sont tabou.

Le concept de développement durable permet en fait de retarder le moment au cours duquel il faudra véritablement poser le problème, le vrai. Or, le fonctionnement politique se fait toujours à court terme, considérant l'avenir en terme déternité : « ça a toujours été comme ça, ce sera toujours comme ça », vision puérile et conservatrice qui convient parfaitement aux intérêts du système en place.

Le discours sur le « développement durable » est une escroquerie du même type que le discours sur la « participation ». C'est cette vision naïve qu'il s'agit aujourd'hui de briser. Non pas seulement par le discours, la rhétorique, l'argumentation logique, mais surtout par la pratique, la praxis qui consiste à agir en faisant, en créant des relations sociales nouvelles, fondées sur des principes nouveaux, sur une éthique nouvelle.

Patrick Mignard
Ecrit par didier2, à 11:16 dans la rubrique "Pour comprendre".



Modèle de mise en page par Milouse - Version  XML   atom