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L'En Dehors


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La révolution ludique
--> Bob Black
 

Lu sur Nouvel ordre : "Ce que je désire réellement, c'est de voir le jeu se substituer au travail. Un premier pas dans cette voie serait de renoncer aux notions de "job" et de "métier". Même les activités qui recèlent quelque contenu ludique finissent par le perdre en étant réduites à des besognes que des gens formés à ces tâches, et seulement ces gens-là, sont contraints d'exercer à l'exclusion de toute autre activité. N'est-il pas étrange que des travailleurs agricoles peinent dans les champs pendant que leurs maîtres à air conditionnés rentrent chez eux chaque week-end pour se livrer aux joies du jardinage ? Dans un système régi par la fête permanente, nous assiterons à l'âge d'or du dilettantisme, à côté duquel la Renaissance aura l'air minable. Il n'y aura plus de métiers, seulement des choses à faire et des gens pour les faire.

Le secret de la transformation du travail en jeu, comme l'a si bien senti Charles Fourier, consiste à ordonner les activités utiles de manière à tirer avantage de la variété des goûts, afin qu'une variété d'êtres vivants trouvent un réel plaisir à s'y adonner à des moments choisis. Pour que ces individus se sentent pleinement attirés par les activités qu'ils trouvent agréables ou intéressantes, il suffit d'éradiquer les absurdités et les déformations dont souffrent les tâches productives lorsqu'elles sont réduites à n'être que du travail. Il ne me déplairait pas, par exemple, de donner quelques cours (pas trop), mais je ne veux pas d'élèves contraints et forcés, et je me refuse à faire de la lèche à de grotesques pédants pour obtenir un poste.

En outre, il existe des activités que les gens aiment pratiquer de temps en temps mais à petites doses, et certainement pas en permanence. On peut aimer faire du baby-sitting pendant quelques heures pour le plaisir de partager la compagnie d'enfants, mais pas autant que leurs propres parents. En revanche, les parents apprécient profondément le temps ainsi rendu disponible, même si cela les angoisserait d'être séparés trop longtemps de leur progéniture. Ces différences entre individus fondent la possibilité d'une vie de libre jeu. Le même principe s'applique à bien d'autres domaines d'activités, en particulier les plus primordiaux. C'est ainsi que de nombreuses personnes aiment cuisiner lorsqu'il s'agit de le faire à leur gré et non lorsqu'il s'agit de ravitailler des carcasses humaines afin qu'elles soient aptes à bosser.

Enfin, certaines activités qui sont insatisfaisantes lorsqu'elles sont effectuées tout seul ou dans un environnement désagréable ou aux ordres d'un patron deviennent plaisantes ou intéressantes, au moins pendant un moment, lorsque ces circonstances viennent à changer. Cela est probablement vrai, dans une certaine mesure, de tout travail. Les gens déploient alors leur ingéniosité, qu'ils auraoent refoulée autrement, pour faire un jeu des plus rebutantes besognes. Des activités qui attirent certains peuvent en repousser d'autres, mais chacun a, au moins potentiellement, une variété d'intérêts et un intérêt pour la variété. "Tout, au moins une fois", comme dit l'adage. Fourier était passé maître dans l'art d'imaginer comment les penchants les plus pervers et les plus aberrants pouvaient être employés utilement dans la société post-civilisée, qu'il appelait Harmonie. Il pensait que l'empereur Néron n'aurait pas fait une si sanglante carrière s'il avait pu, enfant, satisfaire son goût pour le sang en travaillant dans un abattoir. Ceux des petits enfants qui aiment notoirement se rouler dans la boue étaient appelés par Fourier à se constituer en "petites hordes", chargées de nettoyer les toilettes et de ramasser les ordures ménagères - les plus méritants se voyant attribuer des médailles. Je ne défends pas ces exemples précis mais le principe qu'ils contiennent, dont je pense qu'il est parfaitement censé et constitue l'indispensable condition d'une transformation révolutionnaire générale.

N'oublions pas qu'il ne s'agit nullement de prendre le travail tel qu'il existe aujourd'hui et de s'arranger pour le confier aux personnes les plus aptes, parmi les quelles il faudrait en effet compter bon nombre de pervers... Si la technologie doit jouer un rôle dans cettetransformation, ce serait moins pour extraire le travail de la vie quotidienne en automatisant toute activité que pour ouvrir de nouveaux champs à la recréation. Il se pourrait même que nous désirions retourner, dans une certaine mesure, à l'artisanat, retour dont William Morris considérait qu'il serait une conséquence probable et souhaitable de la révolution communiste. L'art serait ôté des mains des snobs et des collectionneurs, aboli en tant que bibelot du passé destiné à un public d'élite. Ses qualités esthétiques et créatives se verraient rendues à la vie intégrale à laquelle le travail l'a dérobé. Il est édifiant de songer que les vases grecs, en l'honneur desquels nous écrivons des odes et que nous exhibons dans des musées, étaient utilisés en leur temps pour conserver l'huile d'olive. Je doute que la camelote qui encombre notre quotidien connaisse telle postérité dans les temps futurs, si tant est qu'il y ait un futur. Il faut bien comprendre que le progrès ne saurait exister dans le monde du travail, tout au contraire. Nous ne devrions pas hésiter à emprunter au passé, les anciens n'y perdent rien et nous nous en trouvons enrichis.

La réinvention de la vie quotidienne exige de dépasser tous les repères. Il existe, en fait, plus de propositions en la matière que ne le soupçonne le public. Outre Fourier et William Morris - et de temps à autre, une piste chez Marx -, citons les écrits de Kropotkine, ceux des syndicalistes Pataud et Pouget et ceux des anarcho-communistes à l'ancienne (Berckman) ou nouvelle version (Bookchin). La communitas des frères Goodman est exemplaire en ce qu'elle illustre quelles formes naissent des desseins humains. Il y a à glaner chez les hérauts parfois fumeux de la technologie alternative et conviviale, comme Schumacher ou Illitch, après déconnexion de leur machine à brouillard. La lucidité féroce des situationnistes - ce qu'on en connaît au travers de l'anthologie de la revue Internationale situationniste ou du Traité de savoir-vivre de Raoul Vaneigem est réjouissant, même s'ils ne sont jamais vraiment parvenus à concilier pouvoir des conseils ouvriers et abolition du travail. Mieux vaut une telle inconvenance mineure, pourtant, que n'importe quelle version du gauchisme, dont les séniles dévots semblent être les derniers thuriféraires du travail - s'il n'y avait pas de travail, il n'y aurait pas de travailleurs, et, sans travailleurs, que resterait-il à organiser ?

Ainsi les abolitionnistes n'auront principalement à compter que sur leurs propres forces. Nul ne peut prédire ce qu'il adviendrait si déferlait la puissance créatrice jusqu'à présent bridée par le travail. Tout peut arriver. La fastidieuse opposition rhétorique entre liberté et nécessité, avec son parfum de théologie, se résoudra d'elle même dans la pratique dès lors que la production de valeurs d'usage se nourrira de délicieuses activités ludiques.

La vie deviendra un jeu, ou plutôt une variété de jeux, et non plus un jeu sans enjeu. Une rencontre sexuelle est le modèle même du jeu productif. Les partenaires y produisent mutuellement leurs plaisirs, personne ne tient la marque et tout le monde gagne. Plus on done, plus on reçoit. Dans la vie ludique, le meilleur de la sexualité imprégnera les meilleurs moments de la vie quotidienne. Le jeu généralisé mènera à l'érotisation de la vie. Le sexe, en retour, peut devenir moins urgent, moins avide, plus ludique. Si nous jouons les bonnes cartes, nous pouvons tous sortir gagnants de la partie, mais seulement si on joue pour de vrai.

Nul ne devrait jamais travailler.

Ecrit par didier2, à 22:08 dans la rubrique "Pour comprendre".

Commentaires :

  Mauvais joueur
06-07-05
à 12:20

« Pain et jeux »

Prôner le ludique je ne trouve ça pas si révolutionnaire que ça. Cela me parait au contraire aller dans le sens de l’ordre existant. Aujourd’hui, dans nos sociétés post-modernes où la production manufacturière cède la place petit à petit à l’industrie des services et des loisirs et où le divertissement n’a jamais autant occupé notre temps, il me semble que tout est ludique. La consommation est un jeu. La télévision est un jeu permanent. L’industrie du jeu vidéo est l’une des plus florissantes qui soit. Le pouvoir est un jeu. « Communiquer » est un jeu. Apprendre est un jeu. Le travail est parfois devenu un jeu. Lorsqu’un patron réclame plus de « flexibilité », lorsque il souhaite la « polyvalence » des salarié-es, la nécessité pour eux ou elles d’accepter n’importe quel job même si cela ne correspond pas à ce qu’ils/elles veut faire, le développement de l’intérim etc...  

Le ludique est une façon de se différencier, de dissoudre le discernement sur soi même et les autres. Tout est prétexte à une fête, le festif est omniprésent en tant que moyen de contrôle des individus. Se divertir par définition c’est se détourner de la réflexion et de l’action concrète. Le vieil idéal d’une libération par le jeu a été totalement récupéré par le capitalisme et mis en pratique par les pouvoirs. Sans conteste dans l’absolu, le jeu possède une dimension subversive mais avec l’arrivée des élites soixante-huitardes aux pouvoirs à partir des années 80 (Mai 81 étant le symbole de cette prise de pouvoir) le ludique s’est installé en tant que politique dans la sphère culturelle notamment : Fête du Livre, Fête de la Musique, Fête de l’Internet, Fête du Cinéma etc... Si bien que le contenu subversif et clandestin de la fête et du ludique s’est totalement vidé pour s’institutionnaliser. Aujourd’hui, réclamer une révolution ludique c’est aller dans le sens, c’est vouloir pousser encore plus loin le triomphe du libéralisme. Il en va différemment je pense de la création. Tout jeu n’est pas forcément créatif. Créer n’est pas qu’un jeu mais aussi un travail au sens où cela demande un effort et une technique même si cela revêt bien sûr une dimension de plaisir. Il est abusif à mon sens de confondre totalement le jeu et la création.

Cela va paraître peut-être un peu réac et je n’ai pas une opinion tranchée sur le sujet mais ce qui paraissait subversif au XIX e. siècle et globalement jusqu’à l’avènement de la société de consommation ne l’est plus tout à fait aujourd’hui dans la mesure où l’hédonisme s’est pour une grande part intégré à l’ordre consumériste. Certes dans le cadre d’une société débarrassée des structures de classes et de domination, le jeu pourrait (re)trouvé tout son sens mais sans un mouvement révolutionnaire de grande ampleur - que je ne vois pas de près ou de loin arriver - prôner le ludique comme moyen de subversion ne nuit en rien au système dans la mesure où celui-ci à lui aussi parfaitement intégré le jeu comme média d’aliénation camouflé derrière une pseudo-libération. Bref le ludique est quelque chose de très ambivalent.
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  simon
07-07-05
à 00:07

Re: « Pain et jeux »



pas d'accord du tout avec toi.
ok, les capitalistes veulent se réapproprier le ludique. et c'est normal, ça fait vendre. qui peut sérieusement préfferer le chiant au marrant? et c'est vrai que le jeu crétin crée beaucoup de temps de cerveau disponible.

seulement, le ludique peut également être carrément anticapitaliste. la vraie fête est par essence anti autoritaire, tout comme le jeu. les patrons disent être ouvert aux jeux, mais seulement si ça rentre dans leur règles. apres tout tu as raison, trop de monde joue en ce moment, ils sont tous à jouer au monopoly grandeur nature, celui qui gagne c'est celui qui rend les autres SDF. mais il n'y a pas qu'un seul jeu auquel on peut jouer, et il faut être quand même plutôt dérangé mentalement pour imposer toujours le même jeu aux autres alors que c'est toujours les mêmes qui gagnent (je dirais des monomaniaques à tendance sadique). quand t'es gamin et que tu joues, c'est toi qui choisis les règles du jeu, et il n'y a jamais de connards en cravatte qui viennent pour dire "non, la règle du jeu c'est ça sinon tu mange pas".

ainsi, si comme le dit bob black "Il n'y aura plus de métiers, seulement des choses à faire et des gens pour les faire." ça implique plein de chose: plus de patron, autogestion, plus de salariat, ce qui donne une autonomization de chacun, la disparition de l'Etat par obsolescence...

et tout ça c'est quand même révolutionnaire! ce n'est pas parceque le capitalisme tente d'apparaitre jovial qu'il faut que nous, rebelles, soyons chiants. on n'a qu'une vie merde!
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  Mauvais joueur
07-07-05
à 00:57

Re: Re: « Pain et jeux »

J'ai jamais prétendu qu’il fallait être chiant, quel abusif procès d’intention. J’ai jamais dit non plus que le ludique ne pouvait pas être anticapitaliste. Et je suis tout à fait d’accord pour choisir MOI MEME les règle du jeu. Néanmoins il me semble que proposer une révolution ludique ressemble plus à du marketing qu’à autre chose. Du marketing révolutionnaire en quelque sorte. Maintenant on peut rêver d’une société où le ludique serait roi mais il me semble que c’est la société vers laquelle nous fait tendre inexorablement le capitalisme. Je n’ai jamais aimé les principes premiers, je n’aime pas les sociétés ou les théories du Tout quelque chose, ça a un coté totalitaire. Une société où tout serait jeu en deviendrait pour le coup et à mon humble avis des plus chiante et insupportable.
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  simon
07-07-05
à 01:56

Re: Re: Re: « Pain et jeux »

désolé pour le mot chiant, mais c'est le seul mot que j'ai trouvé qui s'oppose à ludique. je n'ai pas dit non plus que tu étais chiant, j'ai bien noté que tu disais que tu n'avais pas une position définitive. je fais que débattre!
le capitalisme ne tend pas vers une société ludique, il veut seulement se donner ce visage. le ludisme capitaliste, c'est comme les fêtes avec un videur à l'entrée, si t'as pas ton carton tu rentres pas.
je voulais juste essayer d'expliquer la pensée de bob black, qui n'a rien de totalitaire ni marketing. le but n'est pas la gaieté obligatoire et systématique. chacun fait ce qu'il veut. le jeu, ce n'est qu'une image, pour dire que bosser toute la journée dans un champ ou faire du jardinage pour se décontracter donne le même produit (des bo légumes), sauf que d'un côté on se fait chier et on ne fait pas ça par plaisir, et de l'autre on se décontracte. mais bien sur, dans la vision de bob black, si tu veux travailler toute la journée dans un champ, il n'y aura pas de police de la gaieté pour t'obliger à t'amuser ailleurs.
si tu veux mieux comprendre le principe, lis son excellent bouquin (qui est aussi très court) "travailler, moi? jamais!" qui est un peu une version actualisée du droit à la paresse de lafargue.

salutations tardives ;-D

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  Mauvais joueur
07-07-05
à 12:57

Re: Re: Re: Re: « Pain et jeux »

Non mais je comprend bien la différence entre le ludique libéral et le ludique libertaire : l'abolition de la division travail/loisirs, la pratique autogestionnaire, une rotation égalitaire des tâches. Par contre je ne peux m'empêcher de trouver certaines tâches plus rebutantes que d'autres. Je veux bien me forcer à trouver amusant le fait de nettoyer les chiottes (!), ça marchera peut-être une fois ou deux (et encore je suis optimiste) mais franchement à la longue ce sera et restera toujours une corvée (assez inévitable certes...) et les policiers du ludique montés sur leurs trottinettes électriques n'y pourront rien changer... :)

Je maintiens en revanche que le capitalisme utilise à fond une forme de ludique pour fonctionner, une forme de jouissance marchande. C'est certes un ludique contraignant, autoritaire, inégalitaire n'empêche que c'est du ludique. Les Jeux Olympiques c'est pas du ludique peut-être ? Tout ces jeux télévisés à la con, les divertissement étatiques (la française des jeux, le PMU), les casinos style Las Vegas pour tout ces gros porcs de bourges. Les jeux vidéos fabriqués par des multinationales opulentes, par TF1, par Microsoft , par Atari Infogrammes  pour des ados boutonneux et autres "adulescents". La façon dont les gens ont parfois tendance à envisager leurs rapports avec les autres sous un angle consumériste que ce soit dans le domaine affectif ou sexuel. Les corps objets. Les jeux sans cesse proposés pour faire vendre tel ou tel produit. Les yuppies qui pour se défouler vont jouer à la guerre en faisant un paint-ball. Des jeux de rôles pour former les cadres. La sortie hebdomadaire en boite pour danser sur de la musique de merde en payant 30 € son verre. Voter par SMS. Organiser des concerts planétaires style Live 8 pour soulager la culpabilité des occidentaux sans guère se soucier d'impliquer les africains dans la fête. D'immenses parcs de loisirs, le tourisme de masse. Bref ce qu'on appelle la société de loisirs. Peut-être est-il plus nécessaire de libérer le jeu que de se libérer par le jeu. La fête comme moyen de contrôle des masses n'a d'ailleurs finalement rien de très contemporain : l'Église et l'État n'ont jamais hésité à réglementer les loisirs des fidèles, des sujets ou des citoyens.

Possible que l'origine de mon scepticisme sur les vertus révolutionnaires du ludique sont philosophiques (et oui je sais c'est chiant...;). Certains estiment que la philosophie libertaire et la philosophie libérale ont une origine commune quelque part au XVIII e. siècle. Le terme libéral lui même est ambigu, pour les anglo-saxons être "liberal" c'est être plutôt à gauche. En France aujourd'hui c'est carrément l'inverse. Aux US libertarians veut dire anarcho-capitalistes ! Je cherche d'ailleurs une origine étymologique du mot libertaire. Quand ce mot fut-il inventé ? Ce qui distingue profondément le libéralisme économique et l'idée libertaire ce n'est pas au fond la liberté mais l'égalité. Le libéralisme économique tend à affaiblir l'État (mais bien sûr pas à le détruire) en le réduisant à une simple instance répressive (lois, police, armée). Il tend aussi à confondre la démocratie et le marché, dans cette logique la liberté se trouvant dans le marché. De fait le jeu se trouve alors subordonné à ce principe de marché qui comme on le sait est profondément inégalitaire. Dès lors au quotidien il devient difficile de discerner le ludique aliénant et le ludique émancipateur, dans la mesure où le libéralisme prend les allures de quelque chose qui libère sans se soucier de l'égalité. A l'inverse de la philosophie libertaire pour laquelle la liberté ne supplante pas l'égalité, car en l'absence de principe premier liberté et égalité se confondent : pas de liberté sans égalité, pas d'égalité sans liberté. Bon... je crois que tout cela m'emmène un peu loin.

Sur le jeu, il y a aussi ce bouquin titré "Homo ludens" par un historien hollandais nommé Huizinga, pas encore lu. Je pense aussi à "Requiem for a dream" un film tiré d'un bouquin de H. Selby Junior.
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  blance
07-07-05
à 22:22

Re: Re: Re: Re: Re: « Pain et jeux »

Tous les jours, je bosse. Or j'ai 32 ans. C'est quand on est jeune qu'il faut jouer , avoir du temps libre et de l'argent. Or de plus en plus de gens sont agés qui ont travaillé toute leure vie et qu'y touchent de retraites de misère. Je vie à Paris et je voie que les prix flambent et que les fils uniques n'ont pas pris le pouvoir pour mater les frères et soeurs futurs terroristes anglais. lol 
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  Anonyme
08-07-05
à 12:25

Re: Re: Re: Re: Re: Re: « Pain et jeux »

pour que le ludique soit révolutionnaire et non-récupérable, il faut peut-être commencer par le luddisme.

L'Unique, saboteur mal chaussé.

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  simon
08-07-05
à 14:37

Re: Re: Re: Re: Re: Re: Re: « Pain et jeux »

mauvais joueur: eh ben voila, on se tire dessus pour des conneries. on est d'accord en fait!
pour le côté philosophique (pas si chiant que ça), ça dépend un peu de chacun je crois. Mais côté pratique on peut pas contester qu'il vaille mieux tous bosser un peu dans la joie et la bonne humeur, que quelques uns beaucoup sous un stress impitoyable. apres, selon notre philosophie à chacun, on appréciera différement cet état de fait.
l'unique: super d'accord! il faut pas que ça soit le jeu pour le jeu, mais adapter le jeu à chaque moment à la réalité. dans une optique pareille, devant des choses tout à fait banales aujourd'hui comme le licenciement, on se dit "c'est pas du jeu!" !! comme des gamins, qui sont moins cons qu'il n'y paraît.

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  Mauvais joueur
08-07-05
à 20:46

Re: Re: Re: Re: Re: Re: Re: Re: « Pain et jeux »

Étant au chômage actuellement je suis frappé (pas trop fort ça va) par le nombre de personnes autour de moi qui m’envie. Et c’est toujours : « moi j’ai pas le temps de faire ci, moi j’ai pas le temps de faire ça » etc... Et pi finalement on est bien content de son boulot, des collègues chiant-es et surtout de la paie qui tombe chaque mois. Attention danger travail ?
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  simon
09-07-05
à 17:32

Re: Re: Re: Re: Re: Re: Re: Re: Re: « Pain et jeux »

pour ça, une alternative: www.reclaimyourwork.org
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