L'En Dehors

Ces dernières semaines il ne restait pour toute alternative piégée que de se mobiliser à la recherche d'emploi sans avoir d'emploi. La volonté ici clairement affichée par le gouvernement de tenir les chômeurs dans la mobilisation se trouve renforcée par le courrier que je reçois d'une entreprise. Celle-ci ni ne refuse pas ma candidature, ni ne me convoque à un entretien, elle m'indique que mon dossier est à l'étude et elle recommande ainsi le calme, elle appelle la partie du cerveau qui réclamerait un emploi à l'espérer. Puisque à mes candidatures je ne reçois que rarement de réponses hormis celle-là, je peux dire que l'entreprise participe de cette surenchère de la mobilisation.

D'ici quelques mois sans même avoir postulé nous recevrons des propositions d'embauches par courrier et elles ne seront évidemment pas tenues. Quand cette ressource sera épuisée nous serons officiellement nommés à tel poste par telle entreprise mais sans occuper l'emploi et sans en toucher la paye. Mais nous nous lèverons à l'heure de l'embauche car on nous expliquera qu'à tout moment nous pouvons être appellés. Nous ne le serons pas.


Il nous est implicitement défendu d'écrire, de lire des propos subversifs. Il nous est fait obligation de nous mobiliser à l'emploi et à celà seul. De temps à temps retentissent dans la grisaille les cloches qui nous indiquent que c'est là l'oeuvre de dieu ou les sirènes de police qui nous recommandent de ne pas sortir. Un jour l'hôpital viendra à la maison puisque la police est déjà passée à Tarnac.

Zéto