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La partie de Caracas
--> Forum sociaux : la stase des mouvements génère des monstres

On a envie de dire que la stase des mouvements génère des monstres lorsque l'on observe l'évolution des Forums Sociaux Mondiaux (FSM) qui ont tout juste conclu leurs travaux en rapide succession : le premier à Bamako, le deuxième à Caracas. En Afrique, dans un continent qui se croyait désertifié par le néocolonialisme et mis en condition d'incapacité de produire des idées de changement, la société civile s'est manifesté avec force, à égalité avec les délégués des diverses délégations présentes, principalement européennes, délimitant des lignes et des orientations de confrontation et d'action, en particulier sur le terrains de la défense de l'agriculture face aux plans de l'OMC, de l'eau comme bien de tous, des conséquences des flux migratoires, du rôle de la femme ; construisant des convergences et des parcours qui trouveront d'autres moments de réaffirmation dans les rencontres qui se tiendront prochainement.

Il semblerait en substance que, bien que l'on ne puisse pas parler de mouvement dans les termes habituels, à Bamako l'on ait placé quelques repères pour un développement essentiellement indépendant des gouvernements et des avant gardes politiques. Ce n'est pas un hasard si la tentative des figures habituelles (comprendre ici Samir Amin et compagnie), qui ont été jusqu'à écrire le "Manifeste de Bamako" avant même le forum, n'a pas obtenu les résultats escomptés.

A Caracas par contre, on a vu de nouveau le conflit qui oppose ceux qui estiment depuis un certain temps que les Forums sont inconclusifs, qu'ils ne font pas politique, avec ceux qui les défendent, avec de plus en plus en difficultés, comme lieux de confrontations et de production de culture, en essayant, avec de piètres résultats, de renouer les fils avec la vitalité du mouvement initial de Porto Alegre et de Gênes.

L'impatience de la gauche étatiste et institutionnelle d'enserrer les incontestables résultats du mouvement des mouvements de ces 5 dernières années à l'échelle mondiale, sapant de fait les pratiques à la base, sûrement insuffisantes et empruntes d'idéalisme mais faites de participation et de volontarisme, pour en intégrer les activistes, ne laisse aucune issue, si ce n'est c'est celle de tenter de reprendre en main son autonomie complète.

 
A Caracas, dans un climat dominé par le nouveau Caudillo tiers-mondiste Hugo Chavez, qui avec habileté a dit de craindre une folklorisation des Forums, s'est joué de fait la partie finale entre une perspective de subordination définitive de ce qui reste des "mouvements" aux "pays amis", présentés comme uniques remparts anti-impérialistes, et ceux qui, ne s'étant pas opposés à temps aux infiltrations dirigistes, tentent de sauver ce qui peut encore l'être. Une partie dont les résultats sont prévisibles dans un contexte comme celui de l'Amérique Latine qui a vu dans les dernières années les succès électoraux de nombreux partis de gauche, lesquels ont vite oublié combien leurs victoires ont été déterminées par la vitalité et l'autonomie des mouvements de base.

Rien de neuf sous le soleil : la démocratie participative reste toujours la victime du pouvoir si elle n'est pas à même de s'en passer, si elle n'arrive pas à démarrer de réels projets d'autogestion.

La tentative d'homologation bolivarienne du Forum doit nous ammener à réfléchir sur le rôle de ceux qui prétendent représenter les mouvements de base à l'intérieur des institutions (PRC en Italie par exemple), une réflexion que l'on ne peut plus désormais différer à l'approche des prochaines échéances électorales : la vitalité des mouvements qui se sont exprimés ces derniers mois sur les terrains du développement et de l'environnement est en jeu (Vallée de Susa in primis).

MV

Version originale en italien dans le numéro 86 du 5 février 2006 de l'hebdomadaire anarchiste italien Umanità Nova. 

Traduction Rokakpuos. 

Ecrit par rokakpuos, à 21:54 dans la rubrique "International".



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