Les représentants de neuf organisations sécessionnistes se sont réunis début novembre dans le Vermont, au nord des Etats Unis, en vue de créer un mouvement 'national' qui proposerait la partition des Etats-Unis en divers états indépendants. Cette assemblée comprenait des organisations suivant des idéologies hétérogènes : le 'Projet d'Indépendance Cascadienne', à tendance plutôt écologique, du Nord Ouest des EU, à la libertarienne (anarchistes de droite) Republic of New Hampshire, le 'Groupe Souverain Hawaïen', les Nationalistes de la Ligue du Sud et les anti- big business de la deuxième république du Vermont, le parti pour l'Indépendance de l'Alaska...
L'intérêt n'était pas spécifiquement dans la division gauche-droite, mais dans la résolution d'un problème. Quel problème ? En bref, l'Empire Américain, ou comment mettre fin à cet empire et aux souffrances qu'il cause là-bas et ailleurs. Certains participants ont même exprimé la crainte que les EU étaient en train de devenir fascistes. Quelle meilleure solution que le grignotage de ses fondations géographiques ? Les participants ont aussi voulu s'attaquer à « l'éviscération économique » des communautés locales. Les méchants étaient à la fois l'Etat tout puissant ('Big Government') et les multinationales, ainsi que les relations qui relient ces centres de pouvoir. La sécession était vue comme un moyen de promouvoir la bonne santé économique des communautés au-dessus des multinationales. Même si l'idée de partition peut présenter des relents racistes, il apparaît que seuls les représentants du Sud étaient soupçonnés de tels sentiments. Tous sont en général convaincus que la prospérité future des Etats-Unis repose dans leurs désunion. (pour un article plus complet en anglais, voir :
http://www.counterpunch.org/jansson12202006.html , article que je résume ici – voir aussi :
http://www.middleburyinstitute.net/ pour une liste plus complète des participants et pour plus de détails puisque le Middlebury Intitute était l'organisateur de cette rencontre).
L'Institut Middlebury rappelle dans son site cette citation de la déclaration (US) d'indépendance : 'A chaque fois qu'une forme de gouvernement se trouve en opposition à ces buts [la vie, la liberté et la poursuite du bien-être], le peuple a le droit de la changer ou de l'abolir, et d'instaurer un nouveau gouvernement qui soit le plus à même d'agir sur sa sécurité et son bien-être (Whenever any form of government is destructive of these ends [life, liberty, and the pursuit of happiness] it is the right of the people to alter or abolish it, and to institute new government in such form as to them shall seem most likely to effect their safety and happiness.'). Chez nous, on pourrait remplacer 'vie, liberté et bien-être' par Liberté, Egalité et Fraternité...
Tout çà, à l'heure de l'Europe, le nouvel empire en formation avec sa muraille tout autour (et une personne refusée dans un état européen l'est désormais dans tous) et un nouvel étage de pouvoir et d'éloignement populaire au-dessus... je rappelle que sous Napoléon III, quand Victor Hugo attaquait ce dernier et était menacé, il pouvait se réfugier en Belgique ou dans une ile anglo-normande. Battisti et les autres n'ont plus cette chance, et bientôt l'auront moins encore.
Borogove
à 18:11