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Fadela Amara est un tout petit bout de femme, guère plus haute que Nicolas Sarkozy. Elle est un peu ridée, mais elle a un gros nez, ce qui lui donne un air sympathique.
Elle répond aux questions sans se faire prier.
-Fadela Amara, vous avez dévoilé mardi dernier, à Vaux-en-Velin, votre plan pour les quartiers.
-J'adore dévoiler. Dévoiler, c'est ma spécialité. Ni viol, ni voile, telle est ma devise depuis Ni Pute Ni Soumise.
-Pour autant, on n'a pas vu grand-chose.
-C'est le problème du voile : il fait beaucoup fantasmer, et quand on l'enlève, on est souvent déçu.
Vous n'avez pas aimé mon projet pour (je me cite, discours du 22/01 à Vaux) «une centaine de quartiers prioritaires»?
-S'agit-il de votre projet pour (je vous cite, interview du 20/01 au Figaro) «cinquante quartiers prioritaires»?
-Exactement! Cinquante quartiers, ce qui nous fait, en gros, une petite centaine (c'est à peu près pareil).
-Le ministère de la Ville a recensé 2 200 quartiers difficiles en France...
-C'est justement ce que je vous disais : cinquante ou cent, dans le tas, ça ne se remarque pas, Il faudrait être vicieux pour noter la différence...
-Ce qui m'amène à vous poser cette question : pourquoi cinquante et pas vingt, ou dix, ou même un seul?
-Vous délirez, ou quoi? S'occuper d'un seul quartier? On voit que vous ne connaissez rien à la question!
-Je pensais au loto : un seul gagnant, mais pété de thunes, plutôt que cinquante à se partager la misère. Pourquoi pas, après tout?
-Et la télé, vous en faites quoi? Au loto, ils ont les moyens, ils distribuent toutes les semaines.
Moi, c'est une fois par an.
Ils ont beau être gentils, à TF1, c'est pas en repassant en boucle toujours les mêmes gagnants qu'ils vont améliorer leur audimat.
Croyez-moi, cinquante quartiers, c'est la bonne solution, il y aura de la variété, des changements de paysage, je peux tenir toute l'année sans lasser personne.
-Trente, alors? Je trouve que trente seraient largement suffisants.
-Détrompez-vous : s'il n'y avait eu que les chaines nationales, on aurait pu peut-être se limiter à trente, mais avec FR3, on est obligé de couvrir tout le territoire.
-Vous trouvez indispensables de passer aux infos régionales?
-Vous savez, mon public, c'est quand même les petits vieux, Nicolas y tient beaucoup, c'est son électorat.
Et le petit vieux, c'est plein de rhumatismes, ça ne bouge plus, ça reste local, ça regarde énormément FR3. On est obligé d'en tenir compte.
-Pourtant, votre mesure-phare concerne les jeunes : vous allez créer pour eux 45 000 emplois en trois ans (15 000 par an).
-Elle les concerne, mais elle ne les intéresse pas.
Vous pensez bien que ce n'est pas en créant 15 000 emplois qu'on épate beaucoup un million de jeunes, chômeurs et sous-employés (et encore je suis gentille, je ne vous compte pas les étudiants).
Or que fait la racaille, et particulièrement aux beaux jours, à l'heure où l'on annonce les bonnes nouvelles?
Est-elle assise paisiblement devant son poste de télévision?
Pas du tout!
Elle glandouille aux alentours des cages d'escalier, cherchant un mur à taguer, une voiture à brûler, une femme à violer, et trompe son ennui en poussant au crépuscule les longs hululements de la prière islamiste.
Comment voulez-vous qu'ils se rendent compte de ce qu'on fait pour eux? Seuls les vieux sont au courant, il n'y a qu'eux qui suivent les infos, et apprécient mes efforts.
-Chistine Boutin vient de déclarer aux journalistes que vous aviez eu tort d'annoncer 45 000 emplois. Elle a peur que vous n'y arriviez pas.
-Qu'est-ce que je vous disais?
Elle suit, la vieille, elle se tient au courant!
Elle sait qu'on n'aura pas un rond, alors elle en profite.
Elle bave.
Les vieux, c'est leur défaut, ils bavent.
Avec l'age, ils s'aigrissent, ils deviennent méchants.
La Boutin, c'est la pire de toutes, toujours après moi, à faire ses coups en douce.
J'annonce un plan? Elle repasse derrière pour dire que c'est fini les plans, qu'il n'y a aucun plan.
Je promets la braise? Elle annonce qu'on n'aura pas un seul lové de plus.
J'arrive en Salvatrice des quartiers? Elle avertit tout le monde qu'à dater du 01/01/08, le ministère de la Ville ne reconnaît plus aucun quartier, mais seulement les agglomérations.
C'est bien simple, elle veut ma peau.
Mais elle peut courir, je suis protégée.
-Le Président vous protège?
-Nicolas? Il ne s'intéresse qu'à lui, on ne peut pas compter dessus.
Non, je pensais plutôt à vous.
-A MOI?????
-A vous, façon de parler : à vous tous, les journalistes.
-Vous vous croyez protégée par les journaux? Vous avez tort, il y en a de tous bords.
-Ecoutez, c'est bien Mohamed Abdi qui vous a reçu, tout à l'heure?
-Mohamed qui?
-Abdi, celui qui s'occupe de ma com, il reçoit tous les gratte-papiers, vous ne pouvez pas l'avoir raté.
Répondez-moi franchement : ça ne vous a pas un peu surpris, de le voir ici?
-A vrai dire...
-Vous pensiez peut-être qu'il était occupé ailleurs?
-J'ai, comme tout le monde, appris sa condamnation récente et définitive à 18 mois de prison, dont 6 fermes...
-Pour escroquerie, n'ayons pas peur des mots. Un seul des journalistes qu'il a rencontré s'est-il étonné de le voir encore à mes côtés, en toute liberté?
-Personnellement, je trouve plutôt sympa qu'il évite la prison.
-Là n'est pas la question : un seul lui a-t-il demandé pourquoi je gardais au ministère, en qualité de conseiller (oh combien!) spécial, un repris de justice notoire?
-J'avoue, je n'ai pas vu grand monde s'en enquérir.
-Ni pourquoi cet homme de confiance demeurait le secrétaire général de Ni Putes Ni Soumises?
-Il préfère sans doute ne pas s'éloigner, pendant que la Cour des Comptes vérifie les dépenses de l'association?
(Par exemple les 40 000 euros de loyer en 2003, montés à 63 000 en 2004, pour un 80 m2 rue de Charonne et qui, de toutes façons, n'étaient pas payés).
-Ne rentrons pas dans les détails, mais reconnaissez qu'il y en avait des questions gênantes à poser.
Or : oualou.
Dès qu'il s'agit de moi, on rentre les crocs, on sort la langue, on se met à lécher. Je peux accumuler les pires conneries, c'est jamais ma faute, c'est toujours celle des autres.
-Et vous expliquez comment ce manque d'animosité à votre égard?
-C'est bien simple : la droite m'épargne parce que je suis à droite, la gauche me plaint parce que je suis de gauche, et tout le monde m'admire parce qu'on me trouve fidèle à mes idées!
-Vous voulez dire que la presse vous aime parce que vous la dupez?
-Absolument pas! La presse sait tout de moi, elle n'ignore pas que je raconte n'importe quoi, drapée dans ma dignité, pour vendre mes salades.
Elle m'aime parce que je lui ressemble, et ça n'a rien d'étonnant, c'est elle qui m'a faite.