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Irak : L'obscurantisme tue
--> « Nettoyage » organisé contre les pays et les femmes non voilées
LES GAYS IRAKIENS poussent un cri d'alarme: suite à la fatwa antigay, lancée en octobre 2005 par l'ayatollah Ali al-Sistani, les escadrons de la mort de la milice Badr traquent systématiquement les gays irakiens et les femmes non voilées, afin de les persécuter et dé les exécuter. Une trentaine d'entre eux ont trouvé refuge à Londres où ils ont fondé le groupe Abu Nuwas, afin de soutenir leurs camarades persécutés en Irak. Témoignages (1).

« Les homosexuels doivent être assassinés de la pire façon »

Ali Hili, un des réfugiés, explique: « La milice Badr a le devoir de nettoyage sexuel de l'Irak. Nous sommes persuadés qu'elle a reçu des avis favorables venus d'Iran, afin de viser les gays irakiens et autres cibles. Dans la république islamique d'Iran, le régime du président Mahmoud Ahmadinejad a commencé un pogrom sournois des gays, notamment en piégeant les gens sur Internet. Les milices Badr en Irak, entraînées et commandées par d'anciens officiers chiites de l'armée irakienne en ont fait autant chez nous. » L'ayatollah Sistani, né en Iran, représente la plus haute autorité irakienne. Il est considéré comme leur guide spirituel par les milices Badr. Sa fatwa, publiée sur son site officiel, énonce: « Les homosexuels doivent être assassinés de la pire manière possible. » Ali Hili: « Quand les tueurs de Badr attaquent et frappent un gay dans la rue, la foule les applaudit, ils tuent également les femmes non voilées et les gens qui vendent de l'alcool, écoutent des musiques ou s'habillent à la mode occidentales. Les hommes de plus de 30 ans non mariés sont soupçonnés d'être gays et mis sous surveillance. Les Badr leur donnent un mois pour changer de vie. S'ils persistent ou ne montrent pas l'intention de se marier, ils sont arrêtés, disparaissent et sont retrouvés morts. On retrouve leurs corps, mains attachées dans le dos, les yeux bandés avec une balle dans la nuque. »

Une trans brûlée vive dans une rue de Bagdad

Les amis des réfugiés londoniens, toujours en Irak, n'osent plus sortir de chez eux et vivent dans une peur permanente. L'un d'eux confirme l'efficacité meurtrière du programme de traque des miliciens sur Internet: « Une heure après qu'ils aient contacté quelqu'un sur un chat, cette personne est enlevée et retrouvée morte. » Ah Hili donne des détails sur ces assassinats: « Ammar, un jeune homme de 27 ans a été attiré dans un guet-apens et tué d'une balle dans la tête à Bagdad par des membres supposés des milices. Haydar Faiek, une trans de 40 ans, a été battue et brûlée vive dans une des rues principales du quartier de alKarad, en septembre 2005. Naffeh, 44 ans, a disparu en août 2005, sa famille a appris qu'il avait été enlevé par les Badr. Son corps a été retrouvé en janvier 2006, avec les traces habituelles d'exécution. Sarmad et Khahd vivaient ensemble dans le quartier al-Jemeha, des inconnus les ont dénoncés. La milice les a enlevés et leurs corps ont été retrouvés deux mois plus tard en 2005, dans les mêmes conditions. » Baschar, un acteur de 44 ans, ami de Hili, vit toujours dans la capitale irakienne et a dû se cacher, après avoir reçu des menaces, ainsi que sa famille. Avant_qu'il ne passe dans la clandestinité, sa maison a été plusieurs fois investie par les milices Badr, heureusement, il n'était pas à son domicile.

Avec la complicité des soldats américains

En dernier recours, certains gays s'adressent aux soldats américains cantonnés à Bagdad, mais ces derniers leur rient au nez et laissent faire. Ah Hih : « Ils nous traitent avec mépris, comme des objets de dérision. Il ne veulent pas se mettre à dos les autorités religieuses: » En effet, les Américains ont longtemps courtisé Ah al-Sistani et approuvé sa participation au gouvernement de coalition. Ah Hili qui travaillait pour la radio et la télévision irakienne a reçu des coups de téléphone à Londres même, le menaçant d'être battu et tué, par des disciples d'al-Sistani installés au Royaume-Uni, et ce depuis qu'il est identifié comme gay activiste. Il raconte: « À la fin des années quatre-vingt et dans les années quatre-vingt7dix, il y avait encore des clubs gays à Bagdad, mais ils ont été fermés en 1993, quand les sanctions économiques ont été imposées au gouvernement de Saddam. J'ai été arrêté 3 fois parce que gay, et torturé. Après plusieurs tentatives, j'ai pu fuir le pays, en passant par Dubaï, la Jordanie et la Syrie pour rejoindre l'Angleterre. »
La chaîne de télévision al-Arabiya a rapporté qu'un arrangement de coulisse se préparait pour faire nommer Abdel Mahdi, une figure de la coalition chiite, actuellement vice-président d'Irak au poste de premier ministre. L'accord aurait été conclu entre la coalition chiite, la liste kurde et le front de concorde sunnite. Il y a heu de craindre que la campagne des milices Badr contre les gays et les femmes non voilées devienne la politique officielle irakienne sous la nouvelles Constitution, écrite sous la dictée de l'ambassadeur américain à Bagdad, Zahnay Khahzad et son équipe. La charia, loi religieuse punissant de mort notamment les homosexuels et les femmes insoumises, est le fondement de la loi en Irak.

Hélène Hazéra Patrick Schindler

1. Un article a été publié dans le journal new-yorkais Gay City News.
Version originale disponible sur le site
http://wwwgaycitynews.com/gcn.511/iraq. html. Il a été rédigé et expédié par Doug Ireland, sympathisant des libertaires français, qui envoie régulièrement au Monde libertaire des infos, notamment sur les intégristes de partout et d'ailleurs. Il s'agit d'un vétéran du journalisme gay américain, connu et craint comme commentateur politique polémiste. Le groupe de réfugiés londoniens Abu Nuwas a pris le nom d'un des plus grands poètes de langue arabe d'origine perse, célèbre dans le monde entier pour ses poèmes homosexuels.

Le Monde libertaire #1434 du 13 au 19 avril 2006
Ecrit par libertad, à 14:36 dans la rubrique "International".



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