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Que l’on soit amateur ou non de film x, on ne peut nier leur existence et l’importance qu’ils occupent au sein de la communauté gay. En effet, la pornographie entoure les homosexuels. On peut voir des films dans les cruising-clubs, les bars, les réseaux internet, et même à la télévision. Partout, nous sommes sollicités par des publicités dont l’image hypra-léchée, ouvre nos digues psychiques vers nos fantasmes les plus intimes.
Depuis quelques années, le relapse en matière de prévention se constate à l’écran. Aujourd’hui, 35% des productions françaises et internationales montrent des pratiques unsafes, et cela représente environ 40% des parts de marché de la diffusion de films. (Il s’agit ici d’une étude statistique menée sur les principaux diffuseurs en juillet 2005 : IEM et Menstore). Ces chiffres sont d’autant plus alarmant chez les hétéros, car le bareback représente environ 80% des parts de marché.
En ma qualité d’acteur X, je refuse systématiquement ce genre de pratiques. Certains producteurs, comme Lagrange, qu’Act Up a zappé en juin 2005, n’hésitent pas à corrompre de jeunes acteurs naïfs, en proposant des cachets 10 fois supérieurs pour des scènes unsafes, tournées dans des pays où l’accès au soins et à la prévention sont inaccessibles. Il est vrai qu’il peut être attrayant de gagner beaucoup d’argent, mais que l’on ne s’y trompe pas. Nous avons le droit de travailler dans des conditions de sécurité optimum, et à ce jour, seul le préservatif permet d’éviter les contaminations par le vih et les ist. La sodomie sans capote est de retour dans le porno, alors qu’elle avait complètement disparu au cours des années 90, et je ne parle pas des éjaculations buccales qui sont aussi contaminantes…
Tout un chacun à le droit de travailler dans des conditions saines. L’ensemble des acteurs que je connais sont d’accord avec moi sur ce principe. Nous avons une responsabilités vis-à-vis de nous même, mais aussi de l’impact que peut avoir notre sexualité sur le comportement de notre public. En effet, selon des associations pornophobes américaines, un adolescent perçoit en moyenne plus de 16 000 messages à caractère pornographique par an, tout média confondu. Si ceux-ci sont bareback, n’invite-t’on pas les jeunes à abandonner le préservatif et à se contaminer ? Les statistiques épidémiologiques de la reprise des contaminations publiés dans le magazine têtu en juin dernier devraient nous alarmer davantage, car les plus touchés par la pandémies sont les 16-25 ans. Par ailleurs, les travailleuses et travailleurs du sexe en témoignent, leurs clients sont souvent influencés par la pornographie et demandent à reproduire ce qu’ils ont vu dans telle ou telle scène parce que cela a crée chez eux un fantasme qu’il leur faut assouvir. L’impact du bareback est donc ainsi considérable sur les mœurs des gens.
Je soutiens vivement l’association Act Up dans ce combat, car la prévention passe aussi par la pornographie. J’ai le droit au respect de mon corps, et les contraintes imposées par certains producteurs peu scrupuleux me dégoûtent. J’aime le sexe, et je veux vivre ! Je suis responsable, et j’en suis fier. D’autres devraient baisser les yeux et rougir de honte. J’accuse ouvertement les producteurs, diffuseurs, publics et acteurs de favoriser la reprise des contaminations. On est souvent venu me dire qu’il fallait donner au public ce qu’il attend et le laisser fantasmer, or, trouvez-vous normal d’influencer la population vers des pulsions de mort ? L’homophobie que nous subissons régulièrement, et le refus des institutions de reconnaître nos droits ne sont ils pas déjà des vecteurs nous conduisant à la haine de nous-même ? Il est temps que chacun remette les pieds sur terre.
J’accuse ici, certains acteurs, qui dans leur vie privée n’utilisent pas de préservatifs, et de se laisser soudoyer par l’appât du gain. J’accuse les producteurs de fabriquer le marché économique du bareback business. J’accuse les diffuseurs de propager la pandémie. J’accuse les autorités parce qu’elles ne condamnent pas de telles pratiques. J’accuse le public d’alimenter les finances de ses assassins. Nous sommes tous responsables. Il est de notre ressort de réagir. Combien d’acteurs sont morts du sida ? Combien faudra t’il encore de malades et de morts ? Combien coûtent nos vies ? De toute évidence : rien.
J’ai déjà pris officiellement position sur le sujet en publiant sur mon site (http://ceinture2queers.over-blog.com) une nouvelle intitulée « bareback orange ». Je vous invite sincèrement à réfléchir sur ce sujet, car nous ne devons plus tolérer le mépris dont on nous afflige.
Thomas Slut
Commentaires :
toto2 |
TravailleurEs du sexe, unissez vous !salut cet article pose un problème dans l'urgence sanitaire mais derrière c'est tout le système marchand du sexe qui est en cause. Voilà bien un domaine où l'outil syndical pourrait etre mis en oeuvre de manière porteuse et pour les travailleurs du sexe et pour l'émancipation sexuelle en général. Un syndicat autogéré , des norme ssanitaires et tarifaires, des appel s au boycott relayész par les assos et même pourqupoi pas un label garantissant le respect de ces normes à imposer au SNEG et autres diffuseurs. Appel au x anars pour donner leur avis sur la question !!!! Répondre à ce commentaire
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libertad 15-05-06
à 18:34 |
Re: TravailleurEs du sexe, unissez vous !Je suis bien d'accord que les travailleurs et travailleuses du sexe devraient se syndiquer...pourquoi pas à la CNT ?
La prostitution est le secteur le plus connu mais il y a aussi les acteurs du porno, sans parler de l'industrie du sexe présente ( oh combien ! ) sur le web et dont on ne se pose jamais la question de savoir comment ça fonctionne et quels sont les droits des personnes qui bossent là-dedans. Car les photos, les clips, les films, il y a quand même biens des êtres humains derrière tout ça, non ? Répondre à ce commentaire
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thomaslut 15-05-06
à 19:39 |
Re: Re: TravailleurEs du sexe, unissez vous !En théorie, nous avons des droits, mais ils sont souvent baffoués. Les producteurs peu scrupuleux ne nous inscrivent pas aux congés spectacle par exemple, parce qu'ils pensent que nous aurons trop honte pour faire valoir nos droits aux assédics par exemple.
Quant on refuse certaines pratique, on nous fait comprendre que nous ne sommes pas les seuls sur le marché. C'est le cas pour le bareback business... C'est un milieu pathétique quelquefois. Pour ma part, j'ai la chance de travailler avec des gens de confiances, mais ce n'est pas le cas de toutes les sociétés de production. Si je ne bosse pas pour eux, d'autres le font. On n'hésite pas à les exploiter, voir de les amener à la contamination... Nous ne sommes que des morceaux de viande. Et cela, j'en ai ASSEZ ! Je voudrais que ce métier soit réellement reconnu, et que les institutions cessent de nous mépriser. Thomas Slut http://ceinture2queers.over-blog.com Répondre à ce commentaire
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toto2 15-05-06
à 20:53 |
Re: Re: Re: TravailleurEs du sexe, unissez vous !Libertad
justement je suis renttré en contactd irect avec thomas et nous avons echangé sur les possibilités techniques concernant la creation d'un syndicat pourquoi pas à la cnt . Répondre à ce commentaire
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libertad 15-05-06
à 22:07 |
Re: Re: Re: Re: TravailleurEs du sexe, unissez vous !Ce serait une excellente chose et l'En Dehors serait ouvert à une telle initiative.
Répondre à ce commentaire
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Anonyme 16-05-06
à 19:58 |
Re: Re: Re: Re: TravailleurEs du sexe, unissez vous !oui, mais quelle CNT ?
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de passage 18-05-06
à 15:18 |
Re: Re: Re: Re: Re: TravailleurEs du sexe, unissez vous !ça serait que pour les acteurs/trices pornos ou l'ensemble des travailleurs/euses du sexe? moi je trouve ça chouette comme idée, comme j'suis loin en attendant d'être plus près, j'attends des nouvelles. a pluch Répondre à ce commentaire
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xpi 01-06-06
à 20:28 |
Re: Re: Re: TravailleurEs du sexe, unissez vous !Il n'est pas nécessaire de sortir de gros billets pour que des garçons acceptent des conditions médiocres ni de leur rappeler qu'il y a beaucoup de garçons qui attendent derrière. Et il est faux de dire que ceux qui acceptent des pratiques à risque c'est parcequ'on les paie mieux ou qu'on leur a fait des menaces. Si Lagrange paie bien, l'autre prod française qui frise avec le Bareback paie très mal (60/120 euros la scène) et pourtant les candidatures sont nombreuses Y a t il de l'exploitation dans le x gay français? Bien sûr, énormément j'en sais quelle chose mais pas nécessairement là où on le croit. Répondre à ce commentaire
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thomaslut 01-06-06
à 20:51 |
Re: Re: Re: Re: TravailleurEs du sexe, unissez vous !Il est vrai qu'il est des revendications communes entre les acteurs pornos et les travailleurs du sexe, notament en matière de prévention. Je le sais par expérience puisque j'exerce ces deux métiers. Or, il est de notre ressort, en tant que travailleurs, de réclamer le droit de ne pas être exposé au danger, et de toucher une contrepartie à la hauteur du service que l'on rend. Maintenant, je suis d'accord aussi, toutes les sociétés de productions n'ont pas de gros moyens, seules les plus malhonnêtes en ont, puisque le bareback business rapporte ! Que ces vautours se méfient : une affaire sans précédent a été jugée en décembre dernier aux Etats Unis. En effet, une société de production X hétéro s'est vu condamnée à verser de très lourdes amendes, et des dommages et intérêts colossaux aux actrices et acteurs qui avaient éts contaminés sur son plateau de tournage. A ce jour, cette décision juridique amène à une plausible jurisprudence, à condition que nous l'ensemble des acteurs et des actrices se fédérent afin d'appeler au respect de nos corps. Je discute assez souvent de cela avec mes confrêres, et nous nous réjouissons de savoir qu'Act Up se soucie de notre devenir. Thomas Slut Répondre à ce commentaire
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libertad 01-06-06
à 22:31 |
Re: Re: Re: Re: Re: TravailleurEs du sexe, unissez vous !
Il me semble que tout cela entre complètement dans des revendications de salariés. Je pense que les acteurs et actrices du X sont des intermittants du spectacle et sont donc salariés lors des tournages, à moins que tout celà soit au "noir", je ne connais pas le milieu. Mais comme salariés il y a des droits : un employeur est obligé d'organiser des moyens de prévention pour les salariés pour les protéger des accidents et maladies, il y les visites médicales obligatoires à la médecine du travail, les déclarations de maladies professionnelles, les plaintes pour faute inexcusable de l'employeur devant le tribunal de la sécu, tout un arsenal juridque qui pourrait être employé par les travailleurs du sexe dans le cadre d'une défense collective avec un syndicat. Il existe des moyens juridiques, certes imparfaits mais qui pourraient améliorer la situation et faire reconnaitre les gens comme des salariés à part entière. De plus je pense que si l'inspection du travail était saisie lorsque des films sont tournés sans péservatifs, les producteurs joueraient profil un peu plus bas. Ils ne peuvent que profiter de la situation d'inorganisation des salariés.
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thomas slut 02-06-06
à 14:09 |
Re: Re: Re: Re: Re: Re: TravailleurEs du sexe, unissez vous !Oui, tout ce que tu dit libertad est vrai. Hors, trop souvent les acteurs et actrices méconnaissent leurs droits. On les presse de signer leurs contrats avant de tourner leurs scènes, sans leur accorder le temps de les lire, et il arrive fréquement que ceux ci n'en aient pas une copie ! Ensuite, il existe bon nombre de productions qui rédigent des contrats "amateurs" pour lesquels les acteurs recoivent une rémunération en éspèce qui ne correspond pas à un salaire et n'ouvre pas droit aux congés spectacles. C'est une pratique assez courante car d'une part, elle permet le travail non déclaré, ce qui arrange bien certains producteurs. D'autres productions ne déclarent qu'un tiers du cachet... Il est vrai qu'après plusieurs entretien avec la Direction du Travail, on observe le mépris de cet organisme face aux acteurs et actrices porno. La pornophobie permet donc aux producteurs de maintenir leur toute puissance sur les acteurs... Répondre à ce commentaire
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libertad 02-06-06
à 22:21 |
Re: Re: Re: Re: Re: Re: Re: TravailleurEs du sexe, unissez vous !
Thomas, je pense que l'indifférence de l'inspection du travail ne pourrait durer si un syndicat mettait les pieds dans le plat. Je crois qu'il y a un énorme travail à faire du côté de l'économie souterraine du sexe, je pense aussi aux films, photos, webcams sur internet : il y a bien des gens qui travaillent ( au noir ? ) pour tous ces sites payants qui génèrent des profits importants. Tout ce qui relève du spectacle au sens large, les gens sont des salariés en CDD d'usage et sont donc soumis à la visite médicale auprès de la médecine du travail. Les producteurs/employeurs doivent donc soit faire passer la visite, soit s'assurer que le salarié l'a passé peu avant ( 6 mois je crois ) chez un autre employeur.
C'est plus important qu'on ne croit car le médecin du travail sur la fiche de visite si la personne dit qu'elle bosse dans le cinéma porno, peut mettre "Apte avec port du préservatif" et si le producteur ensuite oblige à tourner sans préservatif, il se foutrait dans une sacrée merde en cas de contamination : il peut fermer le boite ! Car non seulement le salarié peut l'attaquer devant le tribunal de la sécu pour faute inexcusable mais maintenant la jurisprudence vient de reconnaitre en plus le droit du salarié de l'attaquer devant les prud'hommes pour le même motif, donc deux indemnisations à payer. Un syndicat qui distribue ça aux producteurs crois moi qu'ils réfléchiront à deux fois avant de faire leurs conneries. Ca serait un bon moyen de prévention et une bonne propagande pour le préservatif, la peur du tiroir-caisse. Répondre à ce commentaire
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provisoire 02-06-06
à 23:22 |
Re: Re: Re: Re: Re: Re: Re: Re: TravailleurEs du sexe, unissez vous !Ben, tu vois, Libertad, ce coup-ci je suis d'accord avec toi... Pour la peine, je vais arrêter de plomber les autres fils et de te chercher des poux...
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thomaslut 03-06-06
à 17:24 |
Re: Re: Re: Re: Re: Re: Re: Re: Re: TravailleurEs du sexe, unissez vous !Je suis tout à fait d'accord, mais je ne sais pas comment je peux amener les autres acteurs que je connais à se fédérer. Ils sont tous d'accord pour que l'on obtienne le respect du droit du travail en matière de santé et de droits sociaux, mais aucun n'ose aller plus loin par peur de représaille... Je trouve cela lamentable, et je suis obligé de me cacher derrière Act up pour faire entendre certaines revendications. Car s'il est bien une industrie pathétique, c'est bien celle du x !
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xpi 04-07-06
à 20:03 |
Re: Re: Re: Re: Re: Re: Re: Re: Re: Re: TravailleurEs du sexe, unissez vous !Moi, je veux bien t'aider. Mais, je ne pense pas que les autres acteurs ne veulent pas s'en méler par peur de représaille. C'est quoi le porno gay ? 80% de garçons qui tourneront qu'une fois pour une prod pour réaliser un fantasme et qui voudront vite oublier ça. Forcément ça ne donne pas envie de se fédérer pour ça. Répondre à ce commentaire
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Thomas Slut 29-05-07
à 00:42 |
cp "Bareback Orange" Les Acteurs X contre le VihCOURT-METRAGE Andréia
Boneca et Thomas Slut, tous deux acteurs X, impliqués dans la lutte dans le
VIH/Sida, ont décidé de dénoncer les conséquences du business du Porno
non-safe au travers d’un court-métrage
de fiction intitulé « BAREBACK ORANGE ». Ce scénario est adapté d’une
nouvelle rédigée par Thomas Slut.
Le tournage aura lieu début
juillet, et sa sortie en septembre. Il s’agit du second court métrage de Thomas
Slut en tant que Réalisateur. ___________ Contacts presse : Thomas Slut : thomasisaslut@yahoo.fr http://ceinture2queers.over-blog.com Andréia Boneca : andreia.boneca@hotmail.com Répondre à ce commentaire
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à 15:51