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« Gouvernement au Karscher ! »
--> Réflexion sur le mouvement social de masse en France
Vous souvenez-vous du discours « courageux » qu’a tenu le ministre de l’Intérieur français de Villepin devant l’Organisation des Nations Unies, lorsqu’il avait pris position contre la décision des Etats-Unis de mener une guerre contre l’Irak et qui avait reçu un tonnerre d’applaudissement ?
Il avait alors été érigé comme le symbole de la volonté pacifiste des pays européens opposés à la guerre. Que cette volonté pacifiste soit uniquement déterminée par les intérêts nationaux et que la véritable paix soit basée sur la justice sociale doit encore être appris en cours accélérés par de Villepin, entre temps promu au rang de premier ministre.


Ainsi il a, après s’être échauffé au cours des révoltes en banlieues en novembre dernier, frappé de nouveau le 18 janvier 2006 grâce à une loi votée par le parlement sur le contrat première embauche, loi qui fut votée sans qu’il en eu été débattu avec les français auparavant, sans consultation des syndicats qu’ils soient professionnels ou étudiants. La loi stipule que tout jeune de moins de 26 ans pourra lors de son premier emploi faire l’objet d’un licenciement non justifié dans un délai de deux ans. Avant tout découragés, les jeunes, avec un tel contrat de travail, ne peuvent plus obtenir de crédit ou d’appartement. En effet, propriétaires d’appartements et banques en France ne contractent avec une personne susceptible d’être privée de tout revenu du jour au lendemain.
Cependant la société française depuis longtemps ne se laisse plus prier. Depuis début février les universités françaises sont en grève et vers la fin mars, 64 des 88 universités françaises étaient concernées. Pendant cinq jours, c’est-à-dire jusqu’à son évacuation par les compagnies CRS le 10 mars, c’est l’université symbolique de la Sorbonne dans le centre de Paris qui a été occupée, une première depuis 1968. La majorité des étudiants et étudiantes s’étaient mis d’accord sur une lutte pacifiste, de sorte que la solidarité s’est facilement répandue après la violente évacuation.
Les journées nationales d’action, les 14, 16 et 18 mars ont fait descendre dans la rue des millions de personnes. Le samedi 18 mars seul, manifestèrent 350 000 personnes à Paris. Finalement les CRS ont dissous la manifestation au niveau de la Place de la Nation à coups de tonfa, intervention au cours de laquelle Cyril Ferez, un manifestant pacifiste, membre du syndicat de base SUD, tomba dans le coma et dont la vie est depuis en danger.
Auparavant ce sont les lycéens qui furent tirés des lycées et qui exigèrent de joindre le mouvement – avec succès : en Seine-Saint-Denis, en banlieue parisienne, 25 des 64 lycées furent en grève et certains jeunes là-bas ont alors poursuivit des activités semblables à celles de novembre. Parfois, cela a abouti à une confrontation entre les différents mouvements de protestations ; des jeunes de la banlieue ont piqué les portables d’autres manifestants ou ont milité inutilement. Les médias régnant ont concentré leur attention sur eux et ont ainsi essayé de jeter le discrédit sur l’ensemble du mouvement.
Seulement cette fois le mouvement ne concernait pas qu’une minorité. Une grande partie des moins de 26 ans a tourné le dos au gouvernement de Villepin et a également pris contact avec les syndicats étudiants soutenant le mouvement. Ces derniers ont ensemble avec le soutien de l’UNEF (Union nationale des Etudiants de France) en tête dans cette bataille, posé un ultimatum au gouvernement de Villepin le dimanche 19 mars : si dans les 48 heures la loi CPE n’est pas purement et simplement abrogée, c’est un appel à la grève générale qui sera lancé. Alors qu’en public de Villepin déverse des paroles de soutien, s’effrite l’unité même de la majorité. Si une grève générale comme l’espèrent certains était menée après que la pression ait été ainsi mise par ce mouvement anarchiste et pacifiste, c’est plus que la loi CPE qui serait alors en jeu : en effet, il s’agirait de la capacité des conservateurs, à tout simplement faire passer une loi.
Comme le constate le journal anarchiste le Monde libertaire « Quand on envoie des CRS plutôt que des négociateurs, quand on tente de coller aux étudiants qui occupent pacifiquement les facs l’étiquette d’activistes violents, c’est qu’on commence à prendre peur. Si les dirigeants ont la trouille, c’est aussi parce qu’ils constatent un rapprochement de fait entre des mouvements jusque-là plutôt isolés. » (Numéro 1430, du 16 mars 2006, page 3)
Au dessus de l’entrée de l’université en grève de Marseille est accrochée une banderole « Le Gouvernement au Karscher ! » La firme de nettoyage allemande Kärscher est dans toutes les bouches, depuis que le ministre de l’Intérieur Sarkozy a déclaré vouloir nettoyer les banlieues des prétendues racailles avec un tel matériel. Maintenant leur est rendue la monnaie de leur pièce comme témoignage de l’effondrement de leur pouvoir ! Les manifestants français ne pourront certes jamais écrire correctement le nom de la firme allemande mais en ce qui concerne la contestation, ils auront toujours une longueur d’avance.

Thomas S. Eiselberg

Texte traduit de l'allemand par Anaïs et paru dans graswurzelrevolution d'avril 2006
Ecrit par libertad, à 22:11 dans la rubrique "Actualité".



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