Pareil à la sève d'avril, le sang monte au renouveau séculaire dans le vieil arbre humain ( le vieil arbre de misère).
Sous l'humus des erreurs qui tombent pour s'entasser pareilles à
des feuilles mortes, voici les perce-neige et les jonquilles d'or, et
le vieil arbre frissonne aux souffles printaniers.
Les fleurs rouges du joli bois sortent saignantes des branches ;
les bourgeons gonflés éclatent : voici les feuilles et les fleurs
nouvelles.
C'est une étape de la nature.
Cela deviendra les fourrés profonds où s'appelleront les nids, où
mûriront les fruits ; et tout retournera au creuset de la vie
universelle.
http://abu.cnam.fr/cgi-bin/donner_html?erenouv1Ainsi souffle la brise matinière à la vermeille aurore du Monde nouveau.
Les religions et les États sont encore là, devant nos yeux, mais
les cadavres n'ont-ils pas gardé l'apparence humaine quand on les
ensevelit pour les confier à la terre ?
La pâleur, la rigidité des morts, l'odeur de la décomposition,
n'indiquent-elles pas que tout est fini pour l'être qui a cessé de
vivre ?
Cette pâleur, cette décomposition, la vieille société les a déjà dans les affres de son agonie.