Lu sur
le blog de Laurent Galley : "Lorsqu’on lit les œuvres critiques des sciences sociales du XIXème
siècle, plus généralement marxistes, on s’aperçoit très vite que la
question des religions est une problématique lancinante ; elle revient
sans cesse, perpétuellement. En anarchiste, Bakounine renvoie dos à dos
l’Eglise et l’Etat, ces deux auxiliaires de l’oppression des peuples,
alliant généralement d’ailleurs leurs intérêts dans le sens des élites
et des nobles au détriment de ces mêmes peuples. Mais Bakounine ne se
contente pas de la défense de la société libertaire et égalitaire
(laïque, dirait-on aujourd’hui), il traque la pensée religieuse jusque
dans son
esprit, il use de sa rationalité libre et critique
jusque dans la déconstruction de tout type d’irrationalité et d’Absolu.
Il milite pour l’athéisme avec les armes de la raison des Lumières. Il
mène son combat d’idée antireligieuse et athée de la même manière qu’il
mène son combat anarcho-marxiste pour une société libre et solidaire.
Combattre, ça n’est pas offenser ; c’est
s’opposer. La démocratie se fait avant tout par la
contradiction.
On a tort je pense de considérer que la démocratie serait une forme de
paix universelle ; elle l’est sur le plan pacifique, ou elle devrait
l’être sur ce plan-là, contre toute violence directe, toute intolérance
manifeste ; mais en réalité, la démocratie est la guerre permanente des
idées. La liberté pour tout un chacun de débattre et de se confronter à
ses adversaires légitimes. La démocratie se définit donc moins par la
paix consensuelle que par la libéralité des débats.
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