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L'En Dehors


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Effondrement
--> la grenouille cuite, Acte II
BOUTEILLE A MOITIÉ VIDE, bouteille à moitié pleine. Quand on lit EFFONDREMENT, comment les sociétés décident de leur disparition ou de leur survie, de Jared Diamond, (Gallimard, 648p., 29,50 euros), on a du mal à se décider; faut-il se réjouir que tant de gens arrivent juste, juste, juste au bord de l'analyse anarchiste du monde, faut-il s'attrister que tant de gens qui ont compris tant de choses reculent devant la plus importante? Car ce hure clair, simple malgré ces 600 pages, accuse violemment les puissants, sans jamais en tirer les conséquences politiques. L'exemple le plus parlant est celui de (île de Pâques, si pratique à analyser: son isolement permet de connaître (intégralité des facteurs en jeu dans le problème que l'on choisit d'étudier. On sait que (île de Pâques compta jusqu'à 15 000 habitants, qui créèrent une civilisation originale. Mais (île était divisée en chefferies. Et les chefs se mirent dans la tête que leur prestige dépendait de la hauteur des statues, si célèbres. Or, pour extraire, déplacer, ériger ces grandes statues, il fallait du bois de grande taille et des cordages d'écorce. Les grands arbres se firent de plus en plus rares. Moins d'arbres, moins d'oiseaux terrestres, moins de viande. Donc plus de pêche, donc moins de poisson, d'autant que moins de bois égale moins de pirogues de haute mer, donc plus de pêche dans une zone très étroite, donc encore. moins de poisson. Moins de grand bois, donc encore plus d'abattage du petit bois pour se chauffer et cuire les aliments. Moins de petits arbres, moins de protection contre le vent et (érosion due à la pluie. Donc moins de rendements agricoles, donc encore plus de pêche, donc... Lorsque les Blancs envahirent (île de Pâques, ils trouvèrent quatre cents malheureux réduits à attraper les rats. Dans un passage destiné certainement à devenir célèbre, Diamond raconte que lorsqu'il raconta cette histoire à des étudiants, plusieurs demandèrent « Mais à quoi pensait donc le Pascuan qui abattit le dernier arbre? Comment a-t-il pu? » A mon sens, la réponse réside dans l'apologue déjà cité dans un article précédent, le chewing-gum, les émeutes et la stratégie de la grenouille cuite (20 avril 2006). Si l'on jette une grenouille dans une casserole d'eau bouillante, elle saute immédiatement au dehors. Si on la met dans une casserole d'eau tiède, et qu'on chauffe graduellement, la grenouille se fait ébouillanter sans protester (il y a des gens qui font de drôles d'expériences...). Le dernier Pascuan était une grenouille mijotée.

Les anarchistes ont toujours, su que les grandes trahisons commencent par les petites lâchetés, (esclavage commence par la résignation, la paralysie commence par (indifférence.
Diamond dorme cependant des exemples de sociétés qui ont su rectifier le tir. Ainsi d'autres îles du Pacifique, confrontées à des problèmes voisins, ont su prendre les bonnes décisions et se sauver des catastrophes. Ainsi du japon, le seul pays à avoir su et pu refuser l'invasion des armes à feu, comme l'explique (excellent livre de Noël Perrin Giving Up The Gun. Ainsi des Pays-Bas, un pays apparemment contradictoire: l'un des premiers pays capitalistes de l'histoire, aujourd'hui un pays bien plus riche et puissant que sa taille ne devrait le lui permettre (merci Royal Dutch Shell, . Philips, Unilever, etc.) se trouve être l'un des pays les plus en pointe, ou le moins à la traîne, en matière d'écologie. Car les Néerlandais savent qu'une grande partie de leur pays vit sous le niveau de la mer, protégé par des digues. A qui il est arrivé, en particulier dans les années 1950 de se rompre, laissant (océan dévaster les terres habitées. Les Néerlandais comprennent fort bien, depuis fort longtemps, que si le niveau des mers monte, la combinaison de plongée sous-marine sera le costume de travail standard à Amsterdam. Ils comprennent fort bien aussi que la montée du niveau de la mer sera due à un ensemble international de facteurs, et que le seul moyen de combattre cet ensemble 'est une montée générale du niveau de la .conscience. écologique. D'où (énergie que mettent nombre de personnalités néerlandaises très peu soupçonnables de gauchisme à propager les plus sains principes écologistes.
Un dernier mot, terrifiant: dans le Pacifique, les atolls déserts d'Oeno et Ducie se situent à plus de cent kilomètres de l'île la plus proche, elle-même inhabitée. Les scientifiques en visite y ont compté un détritus humain par mètre de plage: sacs en plastique, bouteilles, sandales, jouets sans tête, ballons de football...

Nestor Potkine
qui connaît désormais une raison de plus de détester le football

Le Monde libertaire #1455 du 16 au 22 novembre 2006

Ecrit par libertad, à 22:41 dans la rubrique "Ecologie".

Commentaires :

  MC
12-12-06
à 16:23

A propos de

Moi aussi, j'ai lu ce bouquin avec beaucoup d'intérêt.
C'est sûr qu'il ne va pas au bout de son raisonnement. Mais quand tu prends le train ou le bus, il ne va pas non plus jusqu'à ta porte. T'as qu'à faire le reste à pied.
Par contre, j'ai appris par ce livre beaucoup de choses qu'on ne trouve pas ailleurs, et surtout il incite à penser les choses globalement ce qui est très rarement le cas dans d'autres bouquins où au contraire on nous désigne un ennemi (et un seul) ce qui incite malheureusement à la paresse (intellectuelle, car la vraie paresse, j'aime bien).
Bref, ce livre m'a ouvert un territoire.
Un seul bémol, j'ai pas été très convaincue par la capacité de certains pétroliers à creuser proprement des petits trous et à faire de petits chemins au lieu de dévaster tout le terrain. Et puis, quelle que soit la taille des trous, c'est bien pour le brûler qu'on extrait du pétrole?
MC
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