Les pigeons que nous sommes craignent l'arrivée de la fameuse grippe aviaire qui doit décimer, selon les plus pessimistes des pseudo experts scientifiques, un tiers de la population mondiale. Déjà la rédaction du Monde libertaire a eu du mal cette semaine à tirer la tête de (autruche hors du sable où elle (avait fourré, affolée par (arrivée des cigognes clandestines qui font fi des frontières. Il a fallu persuader le volatile apeuré que, si son plumage avait terni; cela n'était pas dû à la grippe autrefois espagnole, aujourd'hui asiatique, mais que, si elle se secouait un peu, ce dit plumage redeviendrait tout aussi coruscant qu'avant. Les renards qui nous gouvernent se réjouissent de voir que leur stratagème pour affoler la basse-cour fonctionne à merveille, et que, pendant ce temps, ils peuvent faire main basse sur le poulailler.
Tsunamis, ouragans à répétition, tremblements de terre et auges soubresauts de notre planète martyrisée, font beaucoup plus de victimes que la pandémie annoncée. Il est vrai que la plupart des catastrophes naturelles sont inévitables, mais il est curieux de voir que, pour la première fois depuis longtemps, les météorologues ont dû recourir à l'alphabet grec pour, nommer les tempêtes tropicales, leur liste de noms étant venue à épuisement. Il est tout aussi curieux de constater (importance croissante de ces phénomènes météorologiques. Tout rapprochement avec le réchauffement de la planète est, bien entendu, nul et malvenu. Bien sûr, (épidémie venue de Chine, le péril jaune, est un meilleur épouvantail que le risque d'inversion du Gulf Stream dû au réchauffement des eaux arctiques. L'une est due à un virus étranger au nom imprononçable (H5 N1), (autre est dû à la trop grande cupidité des industriels qui polluent nos vies et notre. Planète.
Que font nos gouvernants! Ils privatisent les services publics, ou du moins ce qu'il en reste. Les transports, (énergie, pourquoi pas l'Éducation ou la Santé seront bientôt jetés en pâture aux investisseurs avides, afin que ces services', dont tout le monde a besoin, soient soumis à la loi du profit, et gérés selon le mode de la croissance continue. Si cela flatte les intérêts des magnats de la finance, qui vont pouvoir en faire des bulles spéculatives garanties par l'État, il est clair que, pour nous, autrefois usagers de ces services et devenus clients captifs dans le nouveau langage de nos exploiteurs, nos intérêts seront bafoués, foulés au pied de ce moloch qu'est devenu le sacro-saint marché. Où est là-dedans le prétendu intérêt général censé légitimer l'Etat ?
Sommaire :
L'obscurantisme qui rend fécond, par Le Furet, page 5
Une Autruche épargnée par le HSN 1 , par F. Ladrisse, page 5
Retour sur le conflit de la SNCM, par Fabrice, page 6
Brèves en lutte, page 7
L'amiante pour se débarrasser de la classe ouvrière, par Thierry, page 8
Des services publics qui se ferment au grand public, par Nathan, page 9
Suspension de la suspension de peine, par P. Pasek, page 10
Morale et justice proudhonienne, par J. Langlois, page 11
Jean-Luc Porquet, la noblesse toujours privilégiée, par N. Potkine, page 14
Entrisme dans les collectifs de soutien, par Thierry; page 15
Cinéma, l'Enfant des frères Dardenne, par H. Hurst, page 17
Les déserteurs dans les bacs, par Daniel, page 18
Pourquoi travailler? par J.M. Bougiraud, page 19
Ici l'ombre page 20
Lettre au juge, par J.M. Raynaud page 21
Culte de Jean-Paul II à Ploërmel, par Jacqueline, page 22
Agenda, page 23
Le Monde libertaire #1414 du 3 au 9 novembre 2005