APPENDICE.On peut tout écrire, mais sans outrages aux bonnes mœurs : Cela commence bien ! On ne commente pas une décision de justice : Cela continue ! Il faut prendre garde à la diffamation à l'injure. Mais il y a pire. Si l'on veut être lu, il faut encore obéir à certaines lois : celles du lecteur !
Ce qui l'intéresse, c'est son environnement proche.
Ce qui se passe aujourd'hui et demain. Ce qui c'est passé hier il s'en fout, quant au futur…
Ensuite, il faut plus ou moins lui passer la brosse dans le sens du
poil. Il aime être touché au cœur ou qu'on lui parle de son
portefeuille.
Le credo du lecteur c'est : parlez-moi de moi ! Quant au reste…
Alors pour lui plaire souvent, pour ne pas dire toujours, il faut lui mentir au moins un peu. Souvent beaucoup !
Vous ne me croyez pas ? C'est parce que vous vous mentez aussi !
Dans ces conditions, il est difficile d'écrire. Je vais ici m'y essayer un peu.
L'ANARCHIE : UTOPIE OU POSSIBILITÉ ?
« Pendant un moment, j'ai cessé de me définir comme anarchiste, parce
que je n'étais pas d'accord avec la plupart de ceux-ci, mais j'ai
recommencé à « m’appeler » anarchiste, parce qu’éventuellement ce nom
appartient à moi tout autant qu’à n'importe qui d'autre »
(Michael William )
J'ai beaucoup apprécié
ce texte ainsi que le reste de son contenu,
c'est sans doute celui que j'ai le plus apprécié après d'autres
lectures, et j'y reviendrai encore. Cela peut paraître curieux, surtout
pour ceux qui ont lu mes commentaires lors de sa parution. Cependant,
je leur ferai remarquer que les seules attaques qui me furent portées,
concernaient le primitivisme, alors que son auteur n'en fut pas
offusqué. Curieusement, aucun commentaire ne fut formulé sur certains
passages de ce texte. Si je ne m'y suis pas attardé, c'est avant tout
parce que j'attendais des remarques autrement pertinentes que des
réponses en herbe. Mais l'occasion ici m'est donnée d'y revenir.
Qui sont les anarchistes : des farfelus, des aigris ?
Sincèrement à vous lire, je devenais dubitatif. Michael William m'a
rassuré. Le plus important pour moi dans ce texte, se sont les
réflexions de l'auteur comme sur ce nom : Anarchiste. En effet, lorsque
l'on relève les différentes appellations : anarchiste individualiste,
anarcho-syndicaliste, etc. nous avons même un anaristocrate, si nous y
ajoutons la définition d' E. Armand : C'est la totale ! Chipoter
ensuite sur des détails comme « es-tu réformiste ou révolutionnaire ? »
cela me semble une perte de temps. Ceci étant dit, je m'arrêterai
cependant sur les révolutionnaires.
« Même si les objectifs des primitivistes semblent être moins
réalisables que ceux des radicaux les plus conventionnels, le fait est
qu'aujourd'hui les révolutionnaires de touts bords sont loin d’avoirs
réaliser leurs buts »
J'en ajouterai un peu plus : Ils ne sont pas loin : à chaque fois, ils
ont échoué ! Comment voudriez-vous dans ce cas que le bon peuple se
réveille ? À part les plus béotiens, toujours prêts à suivre des
chimères, la masse a fini par comprendre qu'il n'y avait rien à
attendre d'une révolution de plus. Cependant, que se soit ici ou
ailleurs, la moitié ou presque, n'attend plus rien non plus du système
mis en place. Les abstentionnistes représentent si je puis dire en
l'occurrence, le premier parti politique hors parti. Les anarchistes
devraient en prendre note plutôt que de montrer le monstre le plus
froid, car malgré tout cet avorton semble convalescent. N'attendons pas
qu'il soit en pleine forme !
« Pour moi, critiquer simplement la technostructure actuelle n'est pas suffisant : je veux commencer à la démanteler »
Qui parle d'un groupe décidé, qui d'un mouvement, qui d'une évolution du genre humain.
Mais comment ? En tranchant la tête des bourgeois, ensuite on les
plante sur des pics et l'on aspire leurs cervelles avec une paille en
fer ! ( c'est à peu près la réplique de Shrek à l'âne ) ah ! ah ! ah !
Ne rêvons pas. L'atavisme est puissant. L'homme n'est pas prêt pour
l'anarchie quand bien même nous nous en réclamons. Nous ne sommes pas
différents des autres, seulement d'aucuns ont plus d'imagination. Mais
qui ?
Ceux qui ont des problèmes avec leur psy ? Ceux qui vivent chez maman
parce qu'ils sont au chômage ? Ceux qui sont nés à poil et qui envient
ceux nés habillés ou encore ceux qui haïssent ceux qui s'habillent en
cours de route ? Dans tout ça j'ai du mal à voir de vrais anarchistes,
à plus forte raison : un plus vaste que soi !
Après cela, si vous vous interrogez encore sur la façon de redonner la
parole au peuple, c'est que vous n'avez pas encore compris qu'il n'a
toujours pas envie de parler. Il préfère chuchoter.
Maintenant, il reste quelque part de vrais anarchistes, mais bien
souvent ils s'acharnent à faire tourner des guéridons pour faire parler
les morts. Laissons leurs âmes en paix, quand bien même elles furent
mortes bien avant leurs corps.
L'anarchie, utopie ou possibilité : c'est maintenant à nous de voir.
Plus exactement, c'est à nous d'entamer le démantèlement, aujourd'hui.
Pour plus tard.
Jean-Luc MARCHAL
à 17:59