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De quelques illusions et de leur avenir
Lu sur Indymédia Paris : "Les mouvements de grève dans les transports et dans les universités et les lycées ont donné lieu à une série d'illusions. Illusion qu'il serait souhaitable de pouvoir compter avec les syndicats ou les médias. Illusion encore quand on croit possible de développer des luttes politiques offensives à l'intérieur d'un espace pseudo-démocratique qui n'est jamais que l'expression de la violence légale de l'État et de ses appareils. Pourtant, en même temps, nous voyons émerger d'autres principes, les nôtres, qui sont comme des promesses : le désir d'autonomie et la nécessité d'une auto-organisation. Toutefois, s'en tenir à des formes sans penser au fond des choses, autrement dit à leur contenu politique, relève de l'inconséquence tant la politisation des luttes est inséparable de la question de l'orientation politique. Les temps sont à l'actualisation de l'idée et de l'action révolutionnaires.

La volonté d'autonomie

Le mouvement de grève à la SNCF et, dans une moindre mesure peut-être, à la RAPT d'une part, et le mouvement de contestation contre la loi Pécresse dans les universités et les lycée d'autre part ont donné lieu, de ci de là, a des tentatives d'auto-organisation de la lutte. A la SNCF, des assemblées générales souveraines à la base se sont constituées et ont pu devenir les lieux à partir desquels la mobilisation contre la remise en cause des régimes de retraites s'est développée. Cette volonté de participation directe à la grève en prenant part aux décisions quant à la conduite du mouvement et à ses modalités sont une remise en cause des pratiques syndicales qui étaient jusqu'à présent dominantes. Les bureaucraties syndicales, et la CGT en particulier, qui reste le syndicat hégémonique à la SNCF et à la RATP, y compris d'un point de vue culturel, sont en effet plus habituées à conduire des conflits en s'appuyant sur les délégués syndicaux acquis à la cause de leur organisation plutôt qu'à celle des travailleurs en grève et à leurs aspirations réelles, contrôlant et maîtrisant ainsi totalement le mouvement de grève. Ces assemblées générales souveraines de lutte ne se sont d'ailleurs pas seulement contentées de discuter de la réforme des régimes de retraite puisque, par endroit, il y a été aussi question du travail lui-même. Les grévistes ont donc aussi, même aux marges du mouvement, fait directement de la politique en s'emparant de la question économique d'habitude dévolue aux spécialistes et aux technocrates : pourquoi travaille-on, dans quel but et pour quel coût humain et écologique. Il ne s'agit pas de dire que ces pratiques ou la volonté d'autonomie sont un phénomène massif, mais qu'elles apparaissent, même de façon évanescente, comme des aspirations qui cherchent à s'actualiser, alors que la conformation à la routine quotidienne, la bureaucratisation des esprits entretenues par les directions syndicales, finit toujours par l'emporter.

A l'université, les étudiants se sont organisés eux aussi sous la forme d'assemblés souveraines et, au niveau national, sous la forme d'une coordination, en cherchant là encore à auto-organiser la lutte à la base. Le premier syndicat étudiant, l'UNEF, assez faible et ayant peu de légitimé, même d'un point de vue « légal » (le taux d'abstention aux élections étudiantes est en effet très fort), a été quasiment inexistant dans un premier temps. Son seul fait d'arme, mais pas des moindres, aura été d'appeler à la suspension du mouvement alors qu'il n'a pas directement été à l'initiative de la grève contre la loi Pécresse sur les campus et qu'il a défendu des revendications qui ne correspondaient pas à la plateforme de la coordination nationale, la seule instance qui pouvaient se révéler comme légitime aux yeux des grévistes parce que émanant d'eux-mêmes, dans le principe en tout cas . Mais les pratiques de l'UNEF sont celles de toutes les bureaucraties syndicales. Ainsi a-t-on pu voir la CGT main dans la main avec la CFDT, FO et consorts pour négocier avec le gouvernement sur des bases qui n'avaient rien à voir avec les revendications défendues à la base dans les AG souveraines à la SNCF ou à la RATP. Depuis la fin de la grève, on a même entendu la CGT appeler à une grève « contre-feu » d'une journée avec la Confédération Générale des Cadres (CGC), puis revenir sur cette journée de grève dans le but manifeste de contrecarrer des syndicalistes de base, de SUD pour la plupart, qui comptaient lancer une grève illimitée en assemblée générale à partir du 20 décembre. Une grève contre la grève en somme. Les syndicats, en tant que bureaucraties parties prenantes de l'ordre établi et de l'administration des hommes sous le régime capitaliste, étaient déjà contre la révolution et l'émancipation sociale et politique, maintenant plus personne ne peut ignorer qu'ils sont aussi contre la grève, sauf à parler en termes de simulacre et de simulation, ce que sont toujours les grèves d'une journée sans perspective appelées par les directions syndicales et qui, de ce fait, renvoient à la routine et la dépossession plutôt qu'à l'autonomie.

La volonté d'auto-organisation et d'autonomie par rapport aux partis et aux syndicats s'est accompagnée d'une tentative de mettre fin à la séparation et au corporatisme. En plusieurs endroits, nous avons vu des étudiants aller dans les assemblées générales des cheminots ou des travailleurs de la RAPT, mais l'inverse a été vrai aussi, dans le but de faire converger les luttes ; dans certains cas, des actions communes comme le blocage des voies dans les gares ont eu lieu. Des pratiques politiques vivantes et autonomes s'esquissent dans le brouillard ambiant, et la tentation d'auto-organisation face aux politiques de régression sociale, pour ne pas dire la réaction sociale, existe. Mais le plein développement de l'imagination collective contre l'ordre capitaliste actuel reste entravé.

Les entraves au développement de l'imagination collective radicale

La lutte sur le strict terrain syndical reste sans doute le principal frein au développement d'une imagination sociale collective. Parcellaire et corporatiste, la lutte syndicale s'en tient le plus souvent à une défense des intérêts économiques des travailleurs, sans se préoccuper de la vie quotidienne dans sa totalité ni de l'institution d'un espace politique où il serait possible de repenser les problèmes politiques essentiels : la production et la reproduction de la vie humaine et son organisation. Ces problèmes ne peuvent pas être laissés parce qu'il s'agit au fond de déterminations politiques avant d'être une question économique ou technique. En refusant ou en étant dans l'incapacité d'articuler les luttes parcellaires ensemble, en ne visant pas la remise en cause de la domination dans sa totalité, les organisations syndicales empêchent le déploiement et la multiplication de formes de solidarité à la base . Mais c'est avant cela la volonté de maîtrise et de contrôle, les réflexes bureaucratiques, le désir d'être quelque chose dans le monde tel qu'il est, qui minent toute possibilité d'émancipation réelle et effective dans un cadre purement syndical.

Les grèves étudiantes ont été le fait de minorités actives mais déterminées. L'isolement des étudiants en grève et leurs difficultés à élargir la lutte s'expliquent par le fait que les étudiants forment moins encore que dans les années 1960 un groupe social homogène. Il n'est pas possible de parler aujourd'hui de communauté étudiante, sauf d'une manière abstraite. Les universités sont des lieux où règne l'anonymat et une séparation au moins aussi importante que dans le reste de la société, sinon plus. Par ailleurs, les étudiants ne sont plus seulement des étudiants, mais aussi déjà des travailleurs. Si peu d'étudiants ont bloqué les facs, c'est peut-être d'abord parce qu'ils n'ont plus le temps de « vivre » à l'université du fait du salariat. Le capitalisme postindustriel, en raison de la réduction de l'espace et du temps qu'il engendre, a tendance à faire disparaître la mémoire sociale, et donc le temps lui-même. Mais la réduction de l'espace temporel et du temps disponible se doublent d'une difficulté à faire des expériences sociales, ce qui se vérifie aussi sur les lieux de travail ; d'où les difficultés à développer pratiquement des solidarités politiques à la base.

L'intégration d'une contrainte invisible au moins aussi redoutable que les structures syndicales ou de partis bloquent également le développement d'expériences politiques et sociales réelles : c'est la permanence de la légalité, l'intégration à l'espace politique légitime. On a vu ainsi des étudiants de plusieurs universités accepter de participer à des votes organisés par les autorités universitaires, alors qu'il aurait fallu contester la violence légitime et légale de l'État représenté par les instances universitaires et ne reconnaître comme légitimes que les structures émanant des étudiants et des personnels en grève. La même incertitude s'est fait ressentir à propos des assemblées générales souveraines. S'il est nécessaire de faire en sorte que s'expriment différentes sensibilités, en faire une tribune ouverte aux anti-grévistes, qui ne sont pas simplement les non-grévistes, même s'ils sont cela aussi, semble en contradiction avec le développement de luttes radicales. Or une lutte radicale n'existe pas juste dans la forme, mais aussi dans le fond, autrement dit par son contenu. Très peu d'étudiants ont attaqué l'Université en tant que telle, c'est-à-dire comme lieu de tous les pouvoirs. Comme souvent lorsqu'il est question de la défense des services publics, il s'est agi le plus souvent de défendre le statut quo contre une instrumentalisation de la connaissance aux seules fins de l'économie. Pourtant, nous savons bien que l'Université répond déjà à des intérêts de type privé ou particulier et qu'elle n'a rien de démocratique. Son fonctionnement fondé sur la concurrence et fait de rapports de force, « de petits coups », de faux semblants, de volonté d'hégémonie culturelle, en font une institution où règne le secret, son fonctionnement réel étant soustrait au débat public. C'est un secret de Polichinelle, mais il est bien gardé. Ce dont il est question finalement concerne moins l'Université que le savoir : soit on défend une démocratisation totale de la connaissance, soit cette dernière est instrumentalisée et captée par des intérêts privés. Défendre une conception démocratique de la culture implique de sortir des lieux où les savoirs sont élaborés pour les diffuser et les discuter dans l'espace public. Il serait alors possible de mettre fin à la séparation entre les pratiques sociales et la réflexion portant sur ces pratiques. Une culture réellement démocratique ne pourrait aujourd'hui se concevoir que comme la réconciliation de la science avec la vie, un questionnement permanent et collectif portant sur la science et la technique comme enjeu pour l'humanité et mise en jeu de la vie humaine . Mais on voit que c'est sur le caractère bien peu « démocratique » de nos sociétés qu'il faut s'interroger. Comment en effet permettre à tous de débattre de l'élaboration de la connaissance, de sa constitution en savoirs et de sa diffusion, de ses implications pratiques, alors que le temps de travail et l'industrie culturelle de masse ne nous laisse littéralement pas d'instant à consacrer à une telle activité réflexive ? Au-delà de cette question, il faut reconnaître que peu d'étudiants ont critiqué les contenus des enseignements et les conditions de leur élaboration, la légitimité de ces savoirs, alors même qu'ils sont comme une justification (pseudo)scientifique de l'ordre social établi et de sa violence.

Une autre illusion tenace joue à plein dans le blocage de l'imagination collective - ce sont les médias. Tout comme des grévistes ayant des revendications strictement économiques finissent toujours par lancer un appel plaintif aux directions syndicales, les mouvements de contestations politiques en viennent presque toujours à se demander comment il serait possible de séduire les médias ou d'attirer leur attention. Les médias ne sont pourtant pas des dispositifs neutres : ils sont partie prenante de l'appareil bureaucratique d'État, bien que les États préfèrent aujourd'hui déléguer ce pouvoir de contrôle social à des intérêts privés. Les médias sont typiques d'un dispositif technique constitué en violence légitime parce qu'ils prétendent dire ce qu'est le monde, alors qu'ils n'en produisent que l'une des représentations possibles . Il est donc complètement illusoire de vouloir composer avec des illusions produites par les États via des intérêts privés, et dont le but est de faire la publicité de ce qui n'est pas essentiel : le plus important, le fonctionnement réel de la domination, est en effet la plupart du temps enfoui caché. Une prise de parole directe en dehors des médias est encore les plus sûrs moyens d'instituer des espaces de lutte autonomes et tout entiers dirigés contre l'ordre établi et les conceptions du monde des classes dirigeantes, les médias finissant toujours par désamorcer un mouvement radicale par intégration et par détournement de son sens initial, bloquant toute possibilité de communication transparente et donc d'expériences sociales et politiques réelles ou « réalisantes ». La libération de l'imaginaire social et politique dans tout ce qu'il peut avoir de radical, et notamment la subversion du langage qui permet de faire passer par et dans les mots les rêves de toute une époque, est essentielle à l'élaboration d'un monde autre et à la création de réalités nouvelles.

La forme et le fond

Les grèves à la SNCF et à la RAPT, dans les universités et les lycées, souvent le fait de minorités encore politisées, ont été contenues et bloquées. Tout e passe comme si après les échecs des luttes contre la réforme des régimes de retraites en 2003, plus rien n'était possible. Et effectivement, il sa pourrait que plus rien ne soit possible d'un point de vue réformiste. Pourtant, nous avons des milliards de raisons de prendre des millions de Bastille. La tâche la plus urgente est à l'élargissement et à la politisation de la lutte sur des bases radicales. Mais à la radicalité des formes d'organisation doit répondre une nécessaire radicalité dans les formes d'action et dans la conception de l'organisation sociale et politique. La volonté d'autonomie ou d'auto-organisation et la référence de plus en plus appuyée à l'idée de la convergence des luttes pour l'émancipation sociale ne doit pas masquer l'essentiel : la définition d'un contenu politique articulée avec des luttes politiques radicales réelles. Pratiques sociales et contenus politiques ne se réélaborerons sans doute que dans le cadre d'espaces oppositionnels inédits où idées, pratiques et expériences circuleront et s'accumuleront parce que nous vivons une époque de ruptures importantes. Les temps sont à l'actualisation et au renouvellement de la lutte pour la liberté et l'égalité sociale. C'est-à-dire à l'hypothèse révolutionnaire ■

Texte paru dans Négatif 9, février 2008

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Ecrit par libertad, à 14:40 dans la rubrique "Pour comprendre".

Commentaires :

  libertad
09-02-08
à 14:49

L'échec des mouvements dans les transports et à l'université met aussi le doigt sur la faiblesse des instruments de la démocratie directe et plus particulièrement des assemblées générales. Les syndicats réformistes ont tiré la leçon de 1995 et ne se laissent plus déposséder de la conduite du mouvement. Les AG leur permettent désormais de manipuler les mouvement sociaux. Ce fut très net avec les pratiques manipulatrice de l'UNEF au sein de la coordination étudiante, dont elle prit le contrôle pour arrêter la dynamique. Et ce fut une réussite, car la dynamique ne fut pas relancée après le retrait de l'UNEF et le mouvement s'étiola. Idem à la SNCF ou la CGT par une pratique très habile manipula les AG pour faire reprendre les grévistes, ce qu'elle fit avec succès.
Cela pose donc un énorme problème : les assemblées générales peuvent aussi ( et souvent ) être le lieu de manipulations réformistes.
Répondre à ce commentaire

  baccata
10-02-08
à 23:23

Re:


d'ou l'interêt que des anarchistes soient présents dans les AG, afin de participer à la conscientisation des individus en luttes et éviter tout type d'encadrement par les organisations collaboratrices du pouvoir.

si les individus en luttes ne sont pas conscientisé et rassurés quand à leurs capacités auto-gestionnaires, permettant à chaque étudiant de reprendre confiance en lui et donc de s'exprimer sans craindre les critiques d'une autorité morale politique ou syndicale, alors je ne pense pas que les AG pourront véritablement s'autogérer efficacement.
ayant participé à quelques AG étudiantes ouvertes et libres, j'ai pu constaté que beaucoup d'étudiants(es) invisibles aux yeux des autres, ne s'exprimait jamais soit par timidité ou de par la peur du regard inquisiteur et méprisant d'étudiants politisés mais faisant parties d'organisations autoritaristes dites de gauche.
je pense que dans une AG étudiante rassemblants un grand nombres d'individus conscientisés et solidarisés par la conscience de classe, beaucoup d'entres eux ne prêteront même plus attention aux discours de l'avant garde auto-proclamé des masses, mais chercheront plutôt à écouter l'avis de ceux qui ne s'expriment jamais et sont le plus souvent dans le fond des amphis.
il existe une trés bonne technique permettant de court-circuiter la monopolisation de la parole par les syndicats réformistes et leur polit-bureau, celle ci consiste à demander soit même la parole, pour immédiatement demander l'avis d'une personne qui ne s'exprime jamais, tout en lui lançant un regard amicale de soutien et en prenant sa défense s'il le faut face au mépris de l'unef ou autres membres des partis.
Répondre à ce commentaire

  baccata
10-02-08
à 23:33

Re:


c'est d'ailleurs une technique qui pourrait être mise en place dans toute les AG étudiantes ou non, car je me suis rendu compte que ceux qui ne s'expriment jamais ou n'osent pas s'exprimer, mais souhaitent participer, sont ceux qui finalement au fond d'eux mêmes ont les idées les plus libertaires, mais ne demandent qu'un peu de solidarité, de soutien, d'attention et même d'amitié, pour les exprimés pleinements.

les AG sont trop souvent une jungle ou une certaine avant garde étudiante de gauche ou d'ultra gauche, ne fait qu'exercer ses futures capacités d'orateur et de manipulateur, lui permettant plus tard de monter dans la hiérarchie du parti.
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  baccata
10-02-08
à 23:45

Re:


c'est aussi dans ces AG que l'ont peut se rendre compte, de la terrible capacité de corruption qu'exerce déja le pouvoir sur les consciences des individus membres de partis politiques.
Répondre à ce commentaire

  Bidbei
13-02-08
à 12:53

Re:

oui, c'est surtout le systme des AG qui est a repenser. Une question taboo mais qui merite d'être posée: a quoi sert une AG à part plomber le mouvement? Est-ce l'AG en elle-même qui est néfaste ou la manière dont elle est menée qui est mauvaise? et surtout, si on veut changer quelque chose faut-il vraiment user de la "démocratie-à-tout-pris"? C'est peut-être un peu brutal, mais tout le monde refuse de se poser la question de peur de passer pour un stalinien ou je ne sais trop quoi; pourtant dans les fait et aussi loin que je m'en souvienne, excusez-moi d'y aller encore un peu fort, mais une Ag c'est cool quand on a rien a décider d'important. Enfin je sais pas, je ne rejete pas en bloc le systeme d'AG mais je pense que de laisser ça dans cet état-là c'est la meilleure façon de ne rien faire pendant des decennis.
бидбей
ps: je ne suis pas d'accord sur les propos concernant l'ultra-gauche, perso je les trouve interessants (en tout cas les conseillistes) et je conseille vivement de lire "les syndicats contre la revolution" de Peret et Munis.
Répondre à ce commentaire

  Rakshasa
13-02-08
à 14:10

Re:

Et puis, a priori anars et conseillistes sont à une feuille de papier à cigarette les uns des autres. Par contre, les critiques anti-conseillistes on les retrouve surtout chez les léninistes, que justement le côté anarchiste des conseillistes dérange. Ce qui m'intéresse aussi dans l'ultra-gauche quoiqu'on en dise ce sont les situationnistes.
Ceci dit, j'aimerais bien lire des critiques et analyses construites de la part de personnes se disant anars au sujet des conseillistes, parce que les critiques se résument tout le temps à jeter l'opprobe, ou à faire des raccourcis et associations douteuses (ici baccata tu nous parle d'étudiants de gauche et d'ultra-gauche souhaitant monter dans la hiérarchie du parti... un parti d'ultra-gauche ?). On retrouve le même genre d'association foireuse dans "l'appel" du comité invisible (encore lui), quand ils mettent dans le même sac FA, CNT, conseillistes et UMP participant du même système. Ce sont des procédés rhétoriques plutôt manipulateurs ça (et ne me dites pas que d'un certain point de vue anti-économiste ils ont raison, c'est tout simplement faux).
Donc, je réitère, si vous avez des textes critiques intéressants n'hésitez pas à en faire part.

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  baccata
13-02-08
à 15:16

Re:

 je me rend compte que je me suis mal fait comprendre en utilisant le terme inapproprié "d'ultra gauche", car je ne parlais pas des conseillistes mais je pensais plutôt à ceux se situant "à gauche de la gauche" pour utiliser le terme exact définissant ma pensée, et qui sont membres de la LCR ou des JCR, quelquefois de LO et dont j'ai pu constater qu'ils monopolisait tout, de la parole à la rédaction des tracts étudiants, sans que les étudiants ainsi encadrés ne sachent qu'ils en sont membres.

concernant les conseillistes eux mêmes, aujourd'hui je m'en méfie, car le conseillisme prenant de l'ampleur, peut forcément un jour ou l'autre devenir incidieusement de l'encadrement pur et simple des forces de luttes sans que personne ne s'en aperçoive , car pour avoir cotoyé personnellement de tels individus dont les idées étaient profondéments ouvrièristes et obtues à toutes formes de luttes en dehors du seul cadre ouvrier, je peux même dire que j'y ai ressenti une certaine forme d'autoritaritarisme lié à la mystification et au culte malsain du travailleur "crucifié" sur l'autel de la production, ainsi qu'un rejet et une certaine forme de mépris envers ceux qui parmis les prolétaires ont choisis de faire la manche ou de squatter plutôt que de participer à l'entreprise de destruction massive capitaliste en échange d'un salaire de misère.  tout cela pour dire que le conseillisme vécu de l'intérieur, montre ses limites fixé au seul cadre purement ouvrier.

désolé je n'ai aucun texte de référence à fournir, seulement du vécu.
Répondre à ce commentaire

  baccata
13-02-08
à 15:25

Re:


et pour vraiment enfoncer "le clou", je peux même révéler que parmis certains de ces conseillistes (attention je ne fais pas de généralité concernant l'ensemble des conseillistes et leurs pensées !), j'ai pu entendre à plusieurs reprises à mots couverts, le terme de "parasites" et de "profiteurs", lorsque ceux ci désignaient des punk à chiens faisant la manche dans la rue en demandant un peu d'argent aux passants. Tout ceci est aussi du vécu, aucune référence littéraire.


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  baccata
13-02-08
à 15:27

Re:


comment donc peut on comparer des punks faisant la manche dans la rue pour survivre, à des possédants exploitants la force de travail des individus rendus esclaves de par leurs dépendance au salariat ? désolé mais ce conseillisme la qui ne figure d'ailleurs dans aucune de leurs brochures, moi il me fait vomir !
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  baccata
13-02-08
à 15:35

Re:


tout comme me font vomir, certaines discussions de conseillistes que j'ai pu surprendre, et qui malgré une large bibliothéque anarchiste en leurs possession, mais déséspérant de ne pas voir un jour l'idéale d'émancipation se réaliser et perdurer, se demandent s'ils ne faudrait pas un jour déclarer la dictature communiste "provisoire" en cas de révolution.

.. et si c'est avoir une vision léniniste des choses, que de rejeter le conseillisme après avoir entendu de tels propos qui ne furent certes que des "discussions de salons", alors là je ne comprend plus rien à l'anarchie.

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  baccata
13-02-08
à 15:40

Re:


et pour finir je tiens juste à dire, que certes les références littéraires sont trés instructives pour comprendre un mouvement ou une pensée, mais rien ne vaut le vécu de l'intérieur, pour en comprendre véritablement les tenants et les aboutissants.
Répondre à ce commentaire

  Rakshasa
13-02-08
à 16:17

Re:

Et bien sérieusement, je ne sais pas quels genres de zozos tu as cotoyé et qui se disaient conseillistes...peut-être des stals mal embouchés qui rêvent du soviétisme lenino-trotsko-stal ?
Pour ma part, je n'ai jamais rencontré que des anarcho-conseillistes, ce qui m'en a rapproché. Pas d'ouvriérisme, plutôt même des positions anti-travail, anti-syndicales et anti-parti. Bref, pour résumer, des anarchistes pour la formation de conseils sur le mode de la libre association, plutôt autonomes donc. Peut-être que j'ai eu de la chance...
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  baccata
13-02-08
à 16:29

Re:


j'aurais plutot tendance à penser qu'un certain nombres d'individus s'affichant au départ de tel ou tel tendance n'ont en fait pas bien saisis les fondements mêmes du mouvement dont ils se réclament.
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  baccata
13-02-08
à 16:30

Re:


en régle générale cela ne me pose pas de probléme, à partir du moment ou j'ai affaire à des gens qui ne sont pas obtues et enfermés dans tel ou tel cadre millitant, mais ouvert d'esprit sur d'autres alternatives de luttes.
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  Bidbei
13-02-08
à 17:31

Re:

c'est juste une question d'individu et non d'idéologie, il y a aussi des gros cons anarchistes.
бидбей
Répondre à ce commentaire

  libertad
13-02-08
à 21:31

Re:

A propos du conseillisme ce qui me pose problème c'est qu'il est toujours marxiste, même s'il rejette le léninisme et le parti d'avant-garde. C'est vrai que pratiquement il peut y avoir très peu de différences entre conseillistes et anars. Pour être passé du conseillisme à l'anarchisme, je trouve que le conseillisme ne va pas assez loin dans sa remise en cause car le marxisme reste une idéologie autoritaire. Pour ma part le marxisme est né de la défaite de l'alternative ouvrière contre le capitalisme industriel et fut une entreprise d'intégration des ouviers au capitalisme. Les conseillistes ne disent rien là-dessus à ma connaissance, ils restent au milieu du gué, je n'en vois donc pas vraiment l'intérêt d'un point de vue idéologique. D'un point de vue pratique il vaut mieux avoir à faire à des conseillistes qu'à d'autres courants.
Il me semblent aussi que les conseillistes en restent  à une conception assez traditionnelle de la politique, je veux dire pondre de belles motions, participer à des congrès avec des textes vachement chiadés, entrer en compétion avec d'autres fractions politiques ( du genre nous on est les plus révolutionnaires... ). En ce sens ils me semblent complètement dépassés car ce genre de lutte "politique" n'a aucun intérêt.
En ce moment, je revisite un peu l'histoire de mai 1968 et je m'aperçois que les "conseillistes" ont fait aussi d'énormes erreurs, en particulier les gens qui tournaient autour de la revue Noir et rouge ( bien qu'anars ils étaient très proches des conseillistes ). Or ils ont perdu une énorme énergie dans des batailles d'appareil, pour tenter par exemple de jouer un rôle à la FA, tout cela en pure perte alors qu'il y avait bien mieux à faire du côté anar individualiste avec ce qui s'était passé avec le mouvement provo qui rénovait complètement les formes d'intervention politique. Eux en sont resté aux formes dépassées de faire de la politique et en ce sens n'ont pas été très différents de la majorité de la FA qu'ils critiquaient comme étant de vieux "schnocks".
Répondre à ce commentaire

  Rakshasa
13-02-08
à 23:36

Re:

Pour moi les conseillistes "à la pointe" de la critique sociale en 68 étaient les situationnistes. J'ai du mal à dire qu'ils étaient à la ramasse, et de même encore aujourd'hui. Maintenant côté querelles inter-groupuscules, je pense que tout le monde y va bon train. C'est en partie pour ça que j'ai quitté la militance parce que ça fini par être juste de l'occupationnel et de l'autogestion de drapeau, de photocopieuse et de machine à café entre deux rapports de force entre groupes ou orgas.
Quant à la question du marxisme, si les théories conseillistes s'appuient sur les écrits de Marx, à mon avis elles s'en sont éloignées en les dépassant (notament chez les situs). Je leur octroie volontier la dénomination de marxiens pour signifier leurs origines mais je trouve cela éloigné du marxisme, ne serait-ce que pour leur anti-étatisme.
Maintenant, il est vrai qu'il existe encore un conseillisme tradou qui reproduit une militance obsolète, à mon avis.
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  libertad
14-02-08
à 00:23

Re:

Je pense qu'en 68 l'influence des situs a été nettement amplifiée, je la vois bien moins important que celle des provos. Les situs sont restés un mouvement élitiste sans véritable intervention sociale, sans renouvellement concrêt de l'action ( hormis du discours ) contraiement aux provos avec les happenings.
Les situs comme les conseillistes en sont restés à une vision classique de l'intervention politique, bataille de textes, dénonciation de chappelles ( avec la FA par exemple ) alors qu'il y a vait mieux à faire que cette bataille de chiffonniers qui n'intéressait personne, sur fond de marxisme ou pas. Ca parait bien dérisoire aujourd'hui toutes ces exclusions.
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  baccata
14-02-08
à 11:25

Re:


dommage que des individus hautement conscientisés comme proudhon, stirner, bakounine et même durutti ne soient plus la pour nous dire ce qu'ils pensent de l'attitude de la FA française et des conseillistes depuis ces 60 dernières années, mais ce que je regrette le plus d'une manière générale, c'est qu'il n'y ait pas eu un seul anarchiste pour écrire un pamphlet radicale, mettant un gros de coup de pied dans la fourmilière anarcho-franchouillarde et permettant de remettre les pendules à l'heure, même si pour ma part en tant qu'individu anti anarcho-intellectualisme, j'y participe de mon mieux, car dire que le monde est aujourd'hui trop complexe pour garder les fondements même de la pensée anarchiste, c'est avant tout faire le jeu du pouvoir et de ceux qui l'ont rendu faussement "compliqué" et inaccessible pour mieux nous égarer, car depuis l'aube des temps et les premiers empires sumériens, babyloniens, grecs ou romains, l'état et ses structures techniques et économiques, ont toujours eu la même fonctionnalité et la même finalité : le néant et l'autodestruction, et la dessus rien à changé sauf peut être notre participation volontaire à cette entreprise d'anéantissement.

tout cela pour dire qu'en france je connais même des anarchistes trés instruits, donc normalement des individus conscientisés quand au véritable rôle et à la véritable fonction des partis "d'opposition" intégrés dans le jeu éléctorale, mais prenant tour à tour par pur joute réthorique, la défense du réformisme contre des anarchistes, et la défense de l'idéale d'émancipation anarchiste  contre le réformisme. il y a de quoi devenir dingue !

en france peut être plus qu'ailleurs..aux images nous sommes condamnés..
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