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Samizdat.net : "Un homme donne une gifle à une femme dans la rue. La première question qui vient à l’esprit : ces deux personnes ont-elles un lien conjugal ? Comme si les affaires privées ne concernaient que le couple. Comme si le couple hétérosexuel pouvait être la justification d’un acte de violence d’un homme envers une femme. Comme si la violence masculine pouvait avoir libre cours au sein du couple. La sphère privée, qui s’étend ici bien au-delà des simples murs du foyer, est le premier lieu où se déploie cette violence. Si le public s’oppose au privé comme le masculin au féminin, alors il faut bien croire qu’il y a du sexisme à la racine même des ces institutions.
La violence machiste est un fait social d’une ampleur considérable, qui prend sa source dans l’éducation même des enfants. Combien de gants de boxe, pistolets et autres figurines agressives et surmusclées offre-t-on aux petits garçons ? Combien de trousses de maquillage, d’aspirateurs miniatures et de panoplies d’infirmière offre-t-on aux petites filles ? « Sois un homme, bats-toi », « une petite fille ne se salit pas », entend-on répéter régulièrement aux enfants… Chez un petit garçon, ne pas être traité de « pédé » dans la cour de récré s’apprend par un exercice permanent de la violence sur les autres (pour prouver que l’on n’est pas dominé) et sur soi (pour prouver que l’on est un dur).
L’homophobie s’enseigne ainsi dès le plus jeune âge, et fait partie de ce qu’on appelle la « virilité », en réalité la capacité à dominer les autres par la violence. Les normes violentes inculquées au petit garçon sont par ailleurs celles qui régissent notre société patriarcale : compétition, conquête et maîtrise (que ce soit par les muscles, l’argent ou la technique).
Et les petites filles, qui peuvent légitimement rêver davantage de trains électriques que d’aspirateurs miniatures, le savent bien, et réalisent très tôt l’asymétrie des rôles qu’on leur réserve. La violence masculine transparaît dans la publicité. Combien d’images de femmes chaque jour placardées comme des objets à consommer ? Pourtant la loi condamne le racolage…et bien sûr le viol. Mais une femme qui voudrait porter plainte pour violence sexuelle se retrouve immanquablement exposée aux difficultés inhérentes à toute société sexiste : moqueries, obstacles, regards inquisiteurs (« c’est peut-être de sa faute, si elle a été violée », pensent beaucoup en s’intéressant à l’habillement de la victime). Les institutions « démocratiques ” elles-mêmes sont issues d’un processus historique totalement patriarcal. Que peut-on attendre d’elles ? Des lois existent déjà qui condamnent les violences et agressions. Elles n’empêchent pas les brutalités exercées sur les femmes de se perpétuer. Les changements de mentalités ne s’opèreront pas à l’Assemblée ou dans les tribunaux (qui n’est qu’un repaire de patriarches politiciens), mais dans la rue, au travail et dans la famille, là où les femmes sont quotidiennement agressées, battues et violées. Un cache-sexe légal ne pourra jamais bouleverser les rapports de force là où ils se nouent : dès l’enfance et à la base, quand on apprend aux petits garçons à devenir des hommes (virils, donc durs, donc violents) et aux petites filles à devenir des femmes (féminines, donc douces et effacées, donc dominées). Aucune loi ne permettra de bouleverser les fondements d’une société où le masculin, qui se construit dans la violence, prend le pas sur le féminin. Tant qu’il sera naturel que le pouvoir soit exercé par les hommes, n’espérons pas que viols, harcèlements et agressions se tarissent.
Déconstruisons les genres : Féminité, virilité !
Non à la norme, non aux clichés !
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à 11:50