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Crésus et les Dalits
L'homme le plus riche du monde serait désormais indien, dans un pays où presque la moitié de la population survit avec moins d'un Euro par jour...
Deux extraits d'articles parus dans 'Asia Times', le 1er novembre

Le riche est plus riche – par Indrajit Basu

KOLKATA (Calcutta) – Il est difficile d'imaginer qu'un pays encore loin, très loin de devenir ce que le monde considère comme 'industrialisé', un pays encore couvert d'immenses bidonvilles, de villages misérables et d'une infrastructure défaillante – et sans parler des problèmes de corruption, de pollution, de violence religieuse et de travail des enfants, qu'un tel pays pourrait produire l'homme le plus riche de monde, après 15 années seulement de libéralisation économique.
Et pourtant, d'après l'indice boursier de l'Inde, le Sensex, qui a facilement franchi lundi dernier la barrière psychologique des 20.000 points, le dirigeant de l'un des groupes industriels les plus en pointe de l'Inde : Reliance Group, est devenu l'homme le plus riche du monde.

Mukesh Ambani, 50 ans, président de 'Reliance', un énorme conglomérat du pétrole, des textiles et des produits chimiques, dépasse désormais le tsar américain des logiciels, Bill Gates, le gourou des produits d'investissements US, Warren Buffet, et le magnat des affaires mexicain, Carlos Slim Helu, après que la valeur totale de ses parts dans les trois sociétés du groupe, qui comprend Reliance Industries Ltd, Reliance Petroleum Ltd et Reliance Industrial Infrastructure Ltd, ait atteint US$63.2 milliards.

Sa fortune intègre $53.3 milliards, soit 50.98% des parts de Reliance Industries, $9.4 milliards de Reliance Petroleum (37.5% des parts) et $532 millions de Reliance Industrial Infrastructure (46.23% des parts).

La valeur nette de Gates et de Helu est un peu moins élevée, de $62.29 billion chacun, Warren Buffett, qui était encore il n'y a pas longtemps en troisième position parmi les plus riches du monde, vient de perdre une place, avec environ $56 milliards.
Le seul autre homme d'affaires indien – même s'il a maintenant un passeport britannique – qui s'approche de ce niveau de richesse est Lakshmi N Mittal, président de Arcelor Mittal (basé à Londres), qui possède 44,8% du plus grand fabricant d'acier au monde, soit $52 milliards.

L'ascension d'Ambani est peut-être l'un des exemples les plus évidents de la prospérité économique de l'Inde et de la hausse sans précédent de sa bourse des valeurs - Ambani, un ingénieur chimiste qui a arrêté ses études à l'université de Stanford (USA) en 1981 pour intégrer Reliance Industries, la société phare fondée par son père, le légendaire Dhirubhai Ambani....

[...] Le facteur essentiel qui l'a mené à cette ascension phénoménale jusqu'à devenir l'homme le plus riche du monde est à trouver dans la hausse colossale des actions de la bourse indienne, nourrie par plus de $17 milliards d'investissements étrangers cette année. En trois ans, l'indice principal de la bourse indienne, le Sensex, a plus que triplé, soutenu par l'économie de l'Inde, au coeur d'un boom de trois années. [...]


Les pauvres marchent en demandant justice - par Bharat Dogra

NEW DELHI - [...] La richesse d'Ambani est le produit du miracle économique indien, présidé par le gouvernement très pro-business du premier ministre Manmohan Singh, un ancien économiste de la Banque Mondiale. Mais c'est un miracle qui n'a pas touché les quelque 70% de la population indienne de 1,1 milliard qui vivent misérablement de la terre ou d'un travail pénible et précaire.

D'après les estimations de la Banque Mondiale, plus de 450 millions d'indiens vivent avec moins de 1 dollar par jour. Et l'Inde a connu, ces dernières années, le suicide de centaines de paysans appauvris, grevés par les dettes.

Les quelque 25000 manifestants se sont rassemblés pacifiquement dimanche parmi les centres commerciaux et les gratte-ciels rutilants pour annoncer qu'ils avaient marché sur 300 km depuis la ville de Gwalior pour réclamer ce qui leur permettrait de survivre – des petites parcelles de terre à cultiver – et non pas ce qui serait un « luxe », comme l'électricité.

La police s'est empressée de les canaliser vers des champs de foire qu'ils occupent désormais en répétant qu'il ne leur sert à rien de retourner d'où ils viennent et qu'ils sont prêts à attendre, autant qu'il le faudra, jusqu'à ce qu'ils obtiennent une réponse favorable du gouvernement.

Dès lundi, le gouvernement s'est trouvé contraint de passer une motion qui acceptait une de leurs requêtes : de nommer un comité d'experts, présidé par Manmohan Singh, pour étudier comment accélérer la réforme agraire, l'une des premières promesses oubliées de l'Inde indépendante.

En fait,, depuis quelques dizaines d'années, les paysans et les tribus ont été chassés du peu de terre qu'ils possédaient pour satisfaire une multitude de projets de développement. On estime que depuis l'indépendance en 1947, plus de 20 millions se sont retrouvés classés comme « réfugiés intérieurs ».

P V Rajagopal, l'organisateur principal de la marche et président du mouvement Ekta Parishad affirme « dans ces dernières années de libéralisation économique, le programme de distribution des terres a été fortement négligé, alors que des centaines de milliers d'hectares qui appartenaient aux petits paysans ont été accaparés pour y monter des industries, des mines et d'autres projets. La part de leur terre, déjà bien maigre, ne fait que diminuer. La lutte non-violente en faveur de la protection des droits des pauvres ne peut plus être retardée. »

Alors que le gouvernent dirigé par le parti du Congrès de Manmohan est arrivé au pouvoir en 2004 sur la promesse de donner « un visage humain à la libéralisation », sa politique d'autoriser rapidement des zones économiques spéciales dans tout le pays a encouragé l'accaparement des terres par les riches et les puissants.
En conséquence, les conflits opposant paysans et grandes entreprises ont éclaté dans tout le pays. Après la mort de 14 personnes au Bengal occidental sous les tirs de la police, un programme d'achat de 8900 Ha de terrain pour y construire un complexe pétrochimique a dû être écarté cette année.

Jagdish et Srilal, deux membres de la tribu Sahariya du district de Morena dans l'état central de Madhya Pradesh a affirmé à Inter Press Service : « des personnes riches, influentes, ont occupé la terre qui devait nous être allouée. Nous nous sommes rendus à Bhopal, la capitale de l'état, pour que justice nous soit rendue, mais sans succès. Nous nous rendons maintenant au coeur du pouvoir central, à Delhi pour demander justice. Nous manifestons ensemble pour réclamer nos droits traditionaux sur les jal, jangal, jameen [l'eau, la forêt et la terre]. »

Usha Devi et Sonakali sont originaires du district Arrah de l'état du Bihar oriental. Elle ont pris le train jusqu'à Gwalior pour participer à la marche depuis cette ville, dès le 2 octobre. « Nous sommes des Dalits [untouchables]. Nous travaillons comme ouvrières de ferme du matin au soir pour à peu près Rs25 [5 centimes]. Nos hommes sont un peu mieux payés, mais nos familles ne peuvent pas survivre sur si peu. Nous sommes venus demander de la terre à cultiver, des logements et les salaires que le gouvernement nous promet depuis des années. »
[...]
Dans le contexte indien, [un] rapport de la FAO affirme: « une redistribution de seulement 5% des terres arables en Inde, avec un meilleur accès à l'eau, pourrait réduire la pauvreté rurale 30%, et donc des réformes adaptées en ce qui conceren la terre et l'eau sont essentielles. »

Rajagopal dit que le mouvement janadesh (un mouvement d'action directe, non violent pour obliger le gouvernement à s'attaquer au problème agraire en faveur des communautés les plus pauvres) est important car il permet de désamorcer le mouvement croissant de rébellion armée des maoistes de l'intérieur du pays. « c'est la violence ou le silence ».

Origine des articles :
http://www.atimes.com/atimes/South_Asia/IK01Df01.html
http://www.atimes.com/atimes/South_Asia/IK01Df02.html
Traduction par Borogove
Ecrit par libertad, à 16:57 dans la rubrique "International".



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