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La chose est cependant aggravée par le comportement des agents de l’Etat qui, en principe, ont pour mission d’atténuer les conflits et dédramatiser les situations.
Depuis quelques temps et de
manière récurrente, on assiste, lors de manifestations, à l’apparition de
clowns, manifestants pacifiques se comportant et se revendiquant comme tels. Tout observateur objectif reconnaît que
seul l’humour anime ces manifestants/es... jamais ils n’ont eu de comportements
violents. On a également pu constater lors des manifestations que le
comportement des clowns est un facteur d’apaisement des tensions. Pourtant la
réaction des forces de répression est démesurée à
leur encontre.
De multiples témoignages attestent d’une violence gratuite et insensée à l’égard des clowns. Bassesse et lâcheté de brutes en uniforme ou en civil qui courageusement s’acharnent sur des manifestants/es parfaitement pacifiques, sur des femmes et des hommes qui expriment, par l’humour, leurs opinions. Non seulement, ils frappent, humilient mais traînent aussi leurs victimes devant les tribunaux pour les faire condamner et obtenir des « dommages et intérêts » car l’accusation classique est « violences en réunion sur agents de police dans l’exercice de leur fonction ». La parole policière primant sur celle d’un manifestant, à fortiori d’un clown,… on imagine le résultat.
Faire la chasse à l’humour, à la dérision a quelque chose de malsain dans cette société. Le pouvoir, pris dans une contradiction inextricable entre le maintien de l’ordre social et la pérennisation d’un système foncièrement inégalitaire, perd tout sens de la mesure et plonge dans ce qui s’apparente – je pèse mes mots – à une forme de barbarie. Il y a là, en effet, régression intellectuelle et morale à s’en prendre à une des formes les plus subtiles de l’esprit humain ; l’humour et la dérision. Le processus régressif est – toutes proportions gardées -dans la même logique que celui qui entraîne certains à tuer à propos de caricatures, de dessins humoristiques.
Quel respect peut inspirer à un citoyen la violence officielle à l’égard d’amuseurs publics ?
Le Pouvoir s’est bien gardé de condamner cette infamie. Et que dire de la hiérarchie policière et/ou « gendarmesque » ainsi que des syndicats si prompts à hurler et gémir à la moindre anicroche touchant l’un de leurs membres ?
Une société qui condamne ses clowns est une société malade
23 mars 2015 Patrick MIGNARD