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L'En Dehors


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Charlie hebdo : une liberté paradoxale
Derrière l'image « de gauche », voire subversive, du mensuel Charlie hebdo, une réalité : la virulence et l'indépendance du canard ont laissé place à l'autocratie du maître de cérémonie, Philippe Val.

Une « liberté paradoxale »

  « Michel Crozier, vieux débris universitaire
  titulaire d'une chaire percée de sociologie
  et farouche adepte de l'introspection […] fait
  partie de cette génération d'escrocs d'un type
   nouveau dont la langue de bois consiste à
  dénoncer la langue de bois »

Oncle Bernard (1)  

Un court métrage réalisé en 1997 par la direction (Philippe Val, Cabu, Cavanna, Bernard Maris) définit la ligne éditoriale dans ces termes : « C'est la fidélité aux idéaux des Lumières, le respect de la démocratie […] C'est la résistance joyeuse…» Pourtant, les nombreux témoignages recueillis montrent que ce discours devient fallacieux dès lors que les intérêts spécifiques de la direction sont en jeu. Faux-semblants d'un patron qui se dit « de gauche » que l'autoritarisme n'effraie pas.



Une certaine liberté

En comparaison avec les pratiques des médias de grande diffusion, le rédacteur en chef de Charlie Hebdo laisse une certaine liberté de travail à ses journalistes, n'exigeant pas systématiquement d'eux qu'ils rapportent une information orientée. Cela apparaît notamment dans les entretiens réalisés avec les journalistes de Charlie Hebdo qui sont passés par d'autres rédactions. Habitués à s'autocensurer ou à être franchement censurés (titres changés, paragraphes transformés, déplacés, etc.) certains nous parlent d'une "plus grande liberté" d'expression à Charlie Hebdo.

« Ah ! Ben non, il n'y a pas une liberté totale, parce qu'il faut que le sujet intéresse. C'est le rédacteur en chef qui décide ou quand il n'est pas là son adjoint ou enfin, d'autres, disons qu'il faut que le sujet soit accepté, c'est un fonctionnement normal en même temps, ça c'est dans tous les journaux (2). Mais on peut s'exprimer plus qu'ailleurs ».

Un second exemple nous est donné par un autre journaliste :

« La plupart du temps je peux choisir mes sujets et c'est quelque chose que je ne pourrais pas faire ailleurs. Il y a quand même, en général, une certaine liberté dans le traitement des sujets. Ça c'est génial […] Bon, maintenant c'est quand même Val qui attribue qui fait quoi, ça, c'est clair ».

Cette dernière remarque (que nous retrouvons dans plusieurs de nos entretiens) rappelle que le champ journalistique fait l'information, et, qu'à l'instar des autres journaux - bien que dans une moindre mesure - le rédacteur en chef de Charlie Hebdo en choisissant des sujets imposés par ce qu'il est convenu d'appeler l'actualité, manifeste une certaine hétéronomie vis-à-vis du champ. D'où, une question : un journal d'actualité politique doit-il nécessairement parler de l'actualité politique définie, sinon dictée par les grands médias ? Y aurait-il des événements considérés comme majeurs dont il faudrait nécessairement faire état ?
Sans doute, non. Cette conduite de suivisme témoigne davantage du souci du rédacteur en chef « d'augmenter la partie chaude de l'actualité dans le journal » et de faire un journal  plus en conformité avec ceux de la « presse établie », c'est-à-dire politiquement correct. Au final, cela s'apparente à une manipulation des agents - fût-elle inconsciente - dans la logique du champ journalistique par l'imposition de la doxa de la presse conventionnelle. Cet alignement sur la « pensée unique » participe du droit d'entrer dans le champ. Pour réaliser cette normalisation de l'hebdomadaire, un changement de maquette et de formule ont été nécessaires. Cela a permis une modification des pratiques professionnelles et de la sélection de l'information délivrée par le journal.
 
« Avec la nouvelle maquette, en page deux et trois, ce sont les sujets politiques, d'actualités. Là, c'est eux [la direction du journal] qui décident ce qu'il y aura dans ces pages, ce sont des commandes et donc il y a beaucoup de directives. En plus, ces pages servent à diminuer drastiquement les espaces autonomes laissés à la discrétion de leur "propriétaire" semaine après semaine. Là, c'est remis en jeu chaque semaine donc ça permet de resserrer sérieusement les boulons. Si ce n'est pas « dans la ligne », on n'écrit jamais en 2 et 3 et donc on est marginalisé.. Moi, ça ne m'intéresse pas de faire des commandes. Enfin, je ne sais pas, je veux dire c'est important de ne pas se discréditer complètement ».

La censure : moyen de contrôle et de pression


Par ailleurs, d'autres journalistes tiennent des propos beaucoup plus nuancés quant à la censure exercée par le rédacteur en chef. Celle-ci peut prendre différentes formes, plus ou moins visibles, plus ou moins intenses, et, finalement, on constate à Charlie Hebdo comme dans le reste de la presse, diverses formes de censure qui vont crescendo.

Une censure tolérée
 
La première forme de censure que les journalistes acceptent le plus souvent parce que tellement entrée dans les mœurs de la profession, se traduit par le pouvoir du rédacteur en chef de modifier un titre, retirer un passage, ne pas publier un article ou un dessin, etc. Elle n'est pas très fréquente, mais elle existe. Ainsi, par exemple, l'article d'Olivier Cyran (3) publié en février 2000 (interview de Pierre Carles) dont le titre et le contenu ont été transformés par le rédacteur en chef, afin d'empêcher la diffusion d'une information gênante pour lui. Dans son interview, Pierre Carles avançait que certains journalistes de Charlie Hebdo - plus précisément Siné et Charb (4) - servaient « d'alibis » à un hebdomadaire capable de prendre par ailleurs les positions consensuelles de la « presse bien pensante ». L'interviewé a adressé au rédacteur en chef un courrier qui n'a pas été publié par le journal (5). Ce dernier semble refuser d'ouvrir le débat.

Cette censure s'exerce également à l'égard d'autres journalistes de l'hebdomadaire :

« Il y a toujours des barrières, des trucs qui ne passent pas. Moi, récemment j'ai eu deux papiers qui ne sont pas passés, mais ça je l'accepte, j'accepte cette censure parce que dans un journal  il y a toujours une ligne […] Mais c'est vrai qu'il y a eu des sujets tabous. J'avais fait un papier sur le conflit Israël Palestine, il n'est pas passé, bon.
Parce que vous n'aviez pas le même point de vue que le rédacteur en chef ?
Parce que lui pensait que ça pouvait être pris pour de l'antisémitisme. Ce n'est pas du tout mon point de vue et je ne pense pas que ce soit le point de vue de qui que ce soit au journal. Je suis complètement clair par rapport à ça, mais bon, simplement, voilà, c'était son point de vue donc il n'est pas passé. Il y en a eu un autre aussi par rapport à la pédophilie. C'est quand même un sujet assez sensible et selon lui, ça pouvait être pris comme si je défendais la pédophilie, ce qui n'est pas du tout mon cas non plus, mais bon, voilà […] ».


L'autocensure : Résultat d'un conditionnement

Une forme de censure moins euphémisée est celle que s'appliquent à eux-mêmes les journalistes de Charlie Hebdo pour éviter les conflits idéologiques. Elle est toujours le résultat de pressions qui se sont exercées dans le temps. Ainsi, certains dessinateurs qui ont vu, au moment de la guerre du Kosovo ou du conflit israelo-palestinien, leurs dessins refusés parce qu'en désaccord avec la ligne éditoriale du journal, les ont publiés dans d'autres journaux. D'autres fois, ils se résignent, bon gré mal gré, à éviter les sujets qui fâchent :

« Il y a un moment donné où t'acceptes n'importe quoi […] Il y a un moment donné où tu dis : stop  la violence, quoi ! Il vaut mieux faire un truc moyen genre les J.O. dans lequel tu peux avoir une espèce de véritable liberté de ton, même si ce n'est pas terrible, plutôt que de faire un truc où tu vas être obligé de rendre des comptes. Sur un sujet débile, comme celui-là, tu ne rends pas de comptes, et au bout d'un moment c'est confortable. Tu te dis ça va, je suis tranquille là-dessus, c'est reposant ».

Cette soumission désenchantée pose le problème du renforcement de « l'arbitraire des chefs » (6) et assure à ceux-ci le pouvoir de manifester à l'égard des plus insoumis une forme d'ostracisme et de stigmatisation. Si comme le fait remarquer Patrick Champagne (7), en référence à Freud et aux psychanalystes,  l'autocensure a aussi pour fonction de réguler un comportement social, et qu'elle n'est pas en cela toujours condamnable - moralement au moins -, elle perd, selon nous, sa légitimité lorsqu'elle est le résultat de pressions imposées par les structures de hiérarchie, d'autorité et de domination, dont la fonction est l'empêchement de l'émancipation humaine.
Par ailleurs, lorsque des journalistes ont profondément intégré l'autocensure, ils peuvent s'y soumettre aveuglément. C'est qu'ils ne disposent plus alors du recul critique que suppose une prise de conscience nécessaire à leur propre liberté d'expression :  

« Effectivement, il y a une liberté, mais nous sommes conditionnés à ne pas l'utiliser comme nous pourrions le faire ou comme nous devrions le faire […] Charb, par exemple, il a intégré une autocensure au niveau de ses chroniques […], je sais qu'il ne traite pas les sujets qui, au fond, le touchent le plus, par exemple la Palestine ou ces choses-là. Quelque part, on va éviter de traiter les sujets qui fâchent. Or, à Charlie, les sujets qui fâchent se sont multipliés avec les années. C'est-à-dire que les sujets que l'on peut traiter librement, sans crainte de se faire mal voir, sont devenus très peu nombreux, et donc, quand on veut exercer la liberté qui nous est virtuellement reconnue, c'est toujours au risque des représailles ».

Vers une censure plus ouverte


Toujours en lien avec l'arbitraire patronal, la censure peut aussi trouver une explication en fonction du statut occupé dans l'entreprise, notamment lorsqu'il correspond à celui précaire de pigiste. Cette fragilité place celui-ci dans une situation de dépendance plus importante vis-à-vis de son employeur, ce qui facilite pour ce dernier, une fois de plus, les abus de pouvoir en tout genre (imposition des sujets, censure, etc.) L'exemple suivant montre avec quelle pertinence cette pigiste analyse la situation. C'est aussi cette lucidité qui semble pouvoir l'amener, au moins mentalement, à opter pour une solution différente, si l'occasion se représente.  

«  Je suis censée pouvoir moins ouvrir ma gueule parce que je suis pigiste. Quand il m'a débauchée c'était un peu dans cette idée, c'est à dire l'idée que si je devenais plus dépendante de son bon vouloir pour placer mes articles et donc gagner ma vie, j'allais peut-être mettre un peu la sourdine, quoi, en tous les cas, j'allais avoir moins de pouvoir pour l'emmerder. C'est sûr que les autres, des gens comme Charb, bon, ils ont une légitimité que moi je n'ai pas, parce qu'ils sont là depuis le début, ce sont des piliers de Charlie. C'est clair qu'eux, ils ont plus de moyens de donner leur avis et de ne pas être d'accord […] Après le conflit sur Israël, je faisais beaucoup moins de piges. C'est-à-dire qu'avant, quand je lui proposais un sujet qui n'avait rien à voir avec la politique, en culture par exemple, il acceptait toujours. Et là, il me disait, je ne sais pas, il faut que je lise le livre avant, etc. Mon salaire il a fait bzzz ! [signe de chute avec la main]. Pour ce sujet là (8), Fischetti (9) a refusé. Et, moi, j'ai eu un moment de faiblesse. J'ai accepté parce que j'avais vraiment besoin de fric, mais après, j'ai vraiment regretté quoi, je me suis dit plus jamais quoi, plutôt manquer de fric. Eux, je pense qu'ils jouent là-dessus, c'est-à-dire du fait que je suis pigiste, ils savent que je suis toujours à disposition, quoi. Ils ne doivent pas me payer mais en même temps quand ils ont besoin de moi, ils me tiennent un peu parce que j'ai besoin de fric ».

La censure : Un abus de pouvoir

Si donc la censure, bien qu'illégitime, peut apparaître sous des formes euphémisées, elle peut aussi se manifester de manière sournoise voire plus violente. A Charlie Hebdo, la mise en place de la nouvelle maquette qui accompagne la nouvelle ligne éditoriale va permettre aux dirigeants de l'entreprise un remaniement de l'équipe. Les plus indésirables - c'est-à-dire les plus rétifs au changement - seront contraints de démissionner à force de harcèlement, d'humiliations, de « mise au placard » (moins de reportages, moins d'espace, etc.) La direction parviendra à faire taire peu à peu les autres protestataires, ceux qui demeurent beaucoup plus malléables et disciplinés en raison de leur position dans le champ journalistique. Parallèlement, elle nommera aux postes clefs ceux dont elle s'est assurée la confiance, c'est-à-dire ceux qui en raison d'intérêts particuliers - accumulation du capital symbolique et matériel - sauront faire preuve d'allégeance à son égard. Cette tactique de la « bonne nomination » (10) en échange des « bons offices » de certains, assure à la direction la quasi certitude que les bénéficiaires ne s'opposeront jamais à ses décisions et qu'en raison de  leurs aspirations et des profits - immédiats ou futurs - qui en découlent, ils seront même conduits à les appuyer.
Pour comprendre les réactions des uns et des autres, nous devons nécessairement prendre en compte l'état des champs économique et journalistique : d'une part, un taux de chômage très élevé dans le secteur de la presse, d'autre part, le fait que Charlie Hebdo soit, au moins pour l'instant, le seul journal de dessinateurs. Enfin, que les journalistes y ont des salaires décents. Cet état du marché de la presse joue en faveur de l'entrepreneur. C'est en effet un atout supplémentaire non négligeable, qui lui permet davantage de gérer son entreprise en fonction de ses intérêts propres. Par ailleurs, nous devons aussi constater qu'il est plus difficile pour les journalistes dessinateurs que pour les journalistes rédacteurs, de surcroît diplômés de l'Institut d'études politiques ou d'une école de journalisme, de donner leur démission lorsque l'ambiance est devenue intenable. On peut donc en déduire qu'il y a au moins pour certains une adhésion « par défaut » qui ne correspond pas à une approbation sans condition des transformations engagées, mais à une accommodation, parce qu'ils n'ont pas vraiment la possibilité de faire d'autres choix. Par ailleurs, tout indique que les démissions de certains journalistes ont partie liée avec une sorte de désenchantement. S'il y a pendant quelques années « une petite fierté à travailler à Charlie, plutôt qu'être un grouillot à Libé ou au Monde », c'est aussi parce que l'hebdomadaire s'est longtemps affiché comme un journal contestataire. Pour ces journalistes, travailler à Charlie Hebdo leur procure une certaine « visibilité » dans le milieu militant. Du coup, faire partie de l'équipe leur assure « une espèce de prestige », « une forme de reconnaissance symbolique ». A partir du moment où le journal n'est plus perçu avec le même engagement et où il ne bénéficie plus d'une image « sympathique » chez les militants, les journalistes n'éprouvent plus « la même satisfaction morale à y travailler ». Lorsque l'illusio - ce rapport enchanté au jeu - cesse,  c'est-à-dire la motivation qu'il y avait à écrire dans un journal reconnu dans le milieu du militantisme, donner sa démission se transforme en une sorte de soulagement voire de libération face aux désaccords idéologiques grandissants. Il est important de relever que pour certains journalistes les enjeux économiques deviennent alors secondaires. Ce qui est prioritaire, à leurs yeux, c'est de ne plus être rédacteur dans un hebdomadaire trop en décalage avec leurs opinions.

« Il [un rédacteur] avait vraiment gueulé au moment de la nouvelle maquette. Il avait dit que les chroniques avaient été reléguées dans un garde meuble et, c'est vrai qu'elles ont été complètement tassées, un peu réduites et mises dans des espaces pas du tout identifiables. Boujut (11), il a perdu son dessin parce que Val voulait le virer, mais il n'osait pas. Donc, il a supprimé son dessin et il lui a donné un timbre-poste dans un coin de page…
Pourquoi il voulait le virer ?
Parce qu'il n'aimait pas ce qu'il faisait. Il disait du bien des films de gauche et Val trouvait que c'était une lecture politique du cinéma, et que ça n'était pas intéressant ».


Un autre journaliste déclare :

« L'espace de la bande des "Mégrets" de Luz (12) qui s'était transformé en "Mondains", qui ne plaisait pas beaucoup, et pour cause ! c'était un bon moyen pour faire exploser tout ça, plus de rubriques. Alors on a dynamité, pour une fois il y avait quelque chose de la bande à Bonnot dans Charlie ».

 Liberté paradoxale et chef charismatique

Enfin, il est nécessaire de prendre en compte ce que l'un d'entre eux appelle la « liberté paradoxale » :

« C'est très paradoxal, la liberté est incontestable, on peut dire des choses qu'on ne pourrait pas dire ailleurs, mais en même temps, c'est une liberté qui n'est pas celle qu'on devrait avoir, c'est une liberté paradoxale ».

Sans doute, cette « liberté paradoxale » a-t-elle partie liée avec la relation de dépendance du personnel à l'égard du chef charismatique. Dans tous les cas, ces censures sont le résultat d'antagonismes politiques. Ce sont alors ceux des journalistes ayant profondément intériorisé des valeurs de justice, d'équité et de liberté qui auront la capacité de s'opposer et de transgresser l'ordre des choses. C'est aussi ceux, qui, en reconnaissant le fondement arbitraire de la légitimité du patron, donnent moins de prise à sa domination. Ce potentiel à défendre la dignité humaine n'est pas en général sans conséquence, et le retour de bâton correspond le plus souvent au degré de l'opposition.

Après publication d'articles qui ne vont pas nécessairement dans le sens de la ligne politique du rédacteur en chef, il y a ce que l'on pourrait appeler un rappel à l'ordre. Les avanies infligées se traduisent le plus souvent par du déni et du mépris : « ton reportage était dégueulasse », « ce que tu fais c'est de la merde », « vous êtes nuls, vous ne faites pas du bon boulot », etc. Cette non-reconnaissance de leur travail et ce manque de considération est alors compris par les agents concernés comme un « désaveu ».

« C'est ça, la liberté paradoxale. C'est que j'ai pu écrire des choses en sachant que ça ne plairait pas. J'ai pu les écrire et les publier, grâce aussi en bonne partie à l'espèce de désorganisation interne, qui fait que bien souvent Val ne relit pas les articles qui passent […] Après, il y a le retour de bâton et dans mon cas, cela s'est traduit par une mise au placard : suppression de chroniques, de rubriques […] La mise en place de la nouvelle maquette, ça a permis d'enlever toute possibilité d'initiative personnelle aux anciens. Avec la nouvelle formule, puisque le seul espace c'est, soit le reportage en page 7, soit en page 2 / 3, et en plus avec les interviews, tu n'as plus aucune liberté, de fait, le contrôle est plus grand. Quand tu proposes un sujet, encore faut-il qu'il soit accepté. J'avais proposé un sujet pour la 2 / 3 sur les prisons, sur des proches de jeunes gens qui sont morts en détention. Il n'est jamais passé.. Ce n'est pas parce que le sujet en lui-même était tabou, c'est parce que Val et moi à ce moment là, on était en conflit très fort. Pourtant il y en a des sujets tabous, tout ce qui a trait au gouvernement, que ce soit dans le social, les usines qui ferment, la bourse qui monte, l'immigration, etc. Non mais là, Boujut et moi on n'avait pas signé le droit de réponse au Monde. Alors, voilà…
Pourquoi vous ne l'aviez pas signé ?
Parce qu'on m'avait mis un peu le couteau sous la gorge en me disant, Charlie est attaqué par le Monde, il va falloir être solidaires. Je lui ai répondu, ce n'est pas Charlie qui est attaqué, c'est Val, c'est pas tout à fait pareil. Et puis, la plupart des trucs dits dans le Monde sont justes. Tu ne peux pas attendre de nous une solidarité active, alors que par ailleurs tu fais tout pour la casser, en nous manipulant les uns contre les autres, en mettant les uns aux placards, etc. Tu ne supportes pas qu'il y ait des débats en interne. Moi, je n'ai pas eu le droit à ta solidarité quand on m'a supprimé mes rubriques et quand…hein, parce qu'il y a eu parfois des choses un peu violentes aussi, donc j'ai dit, je ne vais pas être solidaire. La lettre c'est lui [le rédacteur en chef] qui l'a écrite et en gros on avait une injonction de signer. Val, il a clairement laissé entendre que si on ne signait pas, c'est qu'on n'avait plus rien à faire dans le journal ».


Ceux qui d'un point de vue politique campent sur leur positionet refusent de se soumettre peuvent être amenés à le payer très cher. C'est de plus l'occasion pour transformer la domination charismatique du patron en une domination rationnelle.

« Les conférences de rédaction, c'est une espèce de réunion de famille hebdomadaire, où il n'y a que le chef de famille qui parle. Alors ce n'est pas évident d'être tout le temps là, à critiquer ou à ne pas être d'accord. Même si on a raison de ne pas être d'accord, même si on a raison de le dire, on passe quand même au bout d'un moment pour un emmerdeur, quoi […] Alors Mona Chollet (13), elle devait être embauchée, cela faisait un moment qu'elle était là en tant que pigiste, elle s'était rendue très utile pour pas mal de choses, bon…Mais quelques jours avant que son embauche soit effective, il y a eu une discussion assez animée à la suite d'un éditorial de Val sur le conflit israëlo-palestinien. On était là, plusieurs, cinq ou six quoi, à dire que ses propos nous choquaient, qu'on n'était pas d'accord, qu'en plus on ne voyait pas bien de qui il parlait, même si on se doutait bien qu'il visait Charb et Siné en interne, en écrivant, mais qui sont ces fameux antisémites et puis ces fameux gauchistes qui se tournent vers la Mecque […] Mona Chollet avait dit, moi je me suis sentie personnellement insultée, j'ai un grand-père palestinien et une grand-mère égyptienne et donc quand tu dis […] Après Mona a été convoquée et on lui a dit que finalement elle ne serait pas embauchée parce qu'elle n'était pas vraiment dans la ligne du journal. Elle a demandé si c'était pour des raisons politiques, Val a dit, non, non, si c'était pour des raisons politiques, il y en aurait bien d'autres qui gicleraient avant ».

 Cette pigiste explique à sa manière :

« Il disait, les antisémites à travers les Juifs ils détestent les intellectuels […] et puis, pour lui, c'était quand même très clair que les Palestiniens étaient…enfin, que les Arabes en général…il a même dit, les Arabes, c'est une culture qu'est vachement loin de la nôtre […] Il disait, on aimerait bien que les gens se comportent comme des gens civilisés, mais on ne peut pas leur demander parce qu'ils n'ont pas été gâtés…et moi, j'ai gueulé quoi, je lui ai dit qu'il ne pouvait pas dire ça, qu'il y avait des Palestiniens lettrés, que c'était des propos racistes. Enfin, dans sa logique, tu vois, si tu ne lis pas Spinoza avec tes chats sur les genoux, tu n'es pas tout à fait humain. Pour lui, être civilisé, c'est ça et rien d'autres ; ça ne peut pas prendre d'autres formes […] Donc, quelques jours plus tard, Val m'a convoquée, c'était début novembre, il m'a annoncé qu'il arrêtait mon contrat après le mois d'essai alors que j'étais pigiste depuis un an. Ça m'a complètement sidérée parce qu'il ne m'a pas dit pourquoi, mais ça crevait les yeux. Finalement il m'a dit, je ne suis pas sûr que tu sois en accord avec la ligne que je veux donner au journal […] Je lui ai demandé pourquoi, si c'était à cause d'Israël tout ça. Il m'a dit oh ! non, si c'était politique tu ne serais pas la première à partir. J'étais la seule qu'il pouvait virer. Je pense qu'il n'avait pas du tout envie d'une personne de plus qui l'emmerde ».

Contraintes, intérêts et liberté

Si les contraintes économiques (annonceurs, etc.) ne pèsent pas autant sur Charlie Hebdo que sur la grande presse, d'autres indicateurs comme le besoin de reconnaissance du journal, le choix d'une proximité plus grande avec la « gauche plurielle » et avec la presse conventionnelle amènent le rédacteur en chef à se faire juge de ce qui pourra ou non être publié. Ce sont donc des intérêts d'ordre symbolique et matériel qui sont à l'origine du contrôle de l'information. Nos entretiens nous permettent de voir ce qui est effectivement à l'œuvre à Charlie Hebdo, de mettre en lumière des enjeux de luttes qui peuvent conduire à l'exercice autoritaire du pouvoir et à la mise en œuvre de la censure. Sous des faux-semblants de liberté, à Charlie Hebdo comme ailleurs,  « tout a été verrouillé ».  
Il est pourtant primordial, pour dépasser cette forme d'archaïsme, d'arriver à déranger l'ordre établi et à briser les « lois du milieu » par une critique des pratiques ainsi que par la publication des informations sur celles-ci, aussi délictueuses soient elles. Pierre Bourdieu rappelle que « faire progresser la liberté des journalistes, (tient aussi) à leur volonté et à leur capacité de résister aux mécanismes qui déterminent leurs pratiques professionnelles » (14).
                                        
Valérie Minerve Marin
 
1  Charlie Hebdo, « Les patrons sont des incompris », 5 avril 1995, n°145.
2  C'est nous qui soulignons. Cette remarque, d'un des journalistes qui a le plus souvent travaillé dans des journaux à gros tirage, témoigne d'une acceptation de la censure comme légitime et naturelle.
3  Olivier Cyran ancien journaliste à Charlie Hebdo a donné sa démission en mai 2001. Il est aujourd'hui collaborateur au journal alternatif : le RIRe, devenu le CQFD (Ce qu'il faut détruire) en avril 2003.
4  Siné et Charb sont deux journalistes [rédacteur et dessinateur] à Charlie Hebdo.
5  Lettre de Pierre Carles à Philippe Val, (annexe n°).
6  Pierre Bourdieu, « Journalisme et éthique », les Cahiers du journalisme, n° 1, 1995.
7  Patrick Champagne, les Dossiers de l'audiovisuel, « Censures visibles et censures invisibles » (coordonné par Patrick Champagne et Dominique Marchetti), la Documentation française, décembre 2002, n° 106, p. 9.

8  Le thème du sujet : Historique du boycott de Danone (choix du sujet par Cabu).
9  Journaliste rédacteur à Charlie Hebdo.
10  Jérôme Bourdon, « La censure et l'autocensure », in Jean-Noël Jeanneney (sous la direction), L'Echos du siècle. Dictionnaire historique de la radio et de la télévision en France, Paris, Hachette, Arte Editions, 1999. In les Dossiers de l'audiovisuel, « Censures visibles et censures invisibles » (coordonné par Patrick Champagne et Dominique Marchetti), la Documentation française, décembre 2002, n° 106.
11  Boujut rédigeait une critique de film qu'accompagnait un dessin d'Honoré.
12  Journaliste rédacteur-dessinateur à Charlie Hebdo.
13  Ancienne pigiste à Charlie Hebdo. Elle a arrêté de collaborer au journal en fin d'année 2001.
14  Pierre Bourdieu, « Journalisme et éthique », les Cahiers du journalisme, op. cit.
Ecrit par libertad, à 22:56 dans la rubrique "Pour comprendre".

Commentaires :

  Marteau-Saladin
15-01-04
à 17:03

A Charlie les têtes tombent toujours

Val tragique à Charlie Hebdo : trois morts.
J'ai lu avec intérêt votre article où l'on peut constater du peu de cas qu'il est fait des employé de Charlie. Je suis le premier employé de Charlie à avoir saisi les prud'hommes à l'occasion de mon licenciement. Au delà de mon cas personnel, je conteste les pratiques lamentables du rédacteur en chef du journal qui consiste à prétexter de changements de maquette pour se séparer des têtes qui ne lui reviennent plus. Je passe les motifs cousus de fil blanc avancé à mon endroit, ou dans le cas de Michel Boujut et plus récemment d'Emmanuel Lodz. J'essaie aujourd'hui de mobiliser les anciens de Charlie qui ont été poussé à prendre la voie de sortie et de les fédérer autour de mon action devant les prud'hommes. Le but étant de sanctionner ce genre de pratiques et surtout de refuser l'état d'autocratie que Val a instauré. Je suis écoeuré par la tartufferie et la pédanterie maladive de ce pseudo intellectuel et du cathéchisme dégoulinant qu'il professe à qui veut l'entendre. J'ai donc besoin de rassembler le plus de témoignages possible et de toutes les bonnes volonté pour faire part aux conseillers prud'hommeaux de l'historique de ces pratiques. Je vous serai très reconnaissant d'attester l'article "Charlie hebdo : une liberté paradoxale" par courrier ou de me communiquer les coordonnés des personnes citées. En attendant voici mon adresse mail : pierre-yves.ms@libertysurf.fr. et mon portable : 06 84 64 20 32.
Merci.
Répondre à ce commentaire

  Philippe10
23-01-06
à 10:40

Re: A Charlie les têtes tombent toujours

Bonjour de la part d'un occasionnel lecteur de Charlie!!! J'appréciais le ton incisif et pertinent des éditos de Val, mais ce que je viens de découvrir sur votre site,me laisse comment dirais-je...une impression de nausée!!! Bref, une immense déception. Finalement ce "monsieur" est devenu au fil du temps comme ceux sur qui il tape: intégristes de tous poils, patrons,libéraux etc... continuez, monsieur, à vous battre et bon courage!

fraternellement.

Répondre à ce commentaire

  MathiasDelfe
23-01-06
à 13:24

Ombre et lumière



On ne peut pas dire que ce soit une surprise, vu que ça fait quelques années que Val patron agit en contradiction de Val éditorialiste et plus encore de Val chroniqueur à la Maison ronde.

C’est que l’un se veut adoubé par messieurs July, Colombani ou Daniel et que l’autre espère encore se faire passer pour un électron libre auprès d'un auditoire naïf.
Duplicité très ordinaire en fait au sein de la gauche prétendument « éthique »*, puisque Daniel Mermet se comporta de la sorte avec ses deux principaux collaborateurs en les éjectant naguère sans autre raison que celle du prince (heureusement pour eux, Radio France étant à l’époque encore une bonne mère, elle leur évita l’infamie du Rmi).

Le plus drôle est d’imaginer les cris de gorets des compères si leur employeur venait à les licencier (sans risques pour eux, du reste, considérant que l’un à l’âge de la retraite et que l’autre n’est qu’un chroniqueur dont le vrai job est la direction de Charlie hebdo –mais il n’y a pas de petits profits dans un système libéral bien conçu ainsi que Val l’affectionne) !

A certain titre, ils sont pires que des gens de droite, car ils n’ont en principe pas l’excuse d’ignorer que le pouvoir corrompt tous ceux qui l’utilisent.
Ben non, ils ne s’en défient pas, ils en jouissent.

Mais bon, on ne changera pas le fonctionnement de Charlie hebdo, faudrait donc lui créer une concurrence, moins sectaire que « La décroissance » (d’ailleurs une resucée de la « Gueule ouverte ») et plus autogérée que Charlie, avec des garde-fous statutaires pour empêcher les inévitables dérives autoritaires des décideurs auto-institués (il y en a toujours, j’en compte bien un ou deux à l’En Dehors).

*Ignatio Ramonet et Bernard Cassen (Le Monde diplomatique, Attac) ont à peu de choses près la même réputation.

MD

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  lanarko
23-01-06
à 18:27

C'est marrant...

J'avoue tout de suite, je n'ai pas lu l'article en entier...mea culpa. Toutefois, j'ai l'impression que le problème est moins "Charlie" que Val lui-même. Du peu que j'ai lu de l'article, il a l'air d'un insuportable potentat. Toutefois, lecteur régulier de Charlie force m'est de constater que je ne pouvais pas le piffrer rien qu'à la lecture de ses éditos. Relisez-les, vous verrez c'est marrant : ça donne l'impression d'un journal gauchiste dont l'édito est fait par un gars du Figaro. C'est en général un mélange de faits pertinents et d'analyse inconséquente et moraliste.

Mais, de grâce, ne jetons pas le bébé avec l'eau du bain...
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  gyhelle
23-01-06
à 19:31

Re: Ombre et lumière

> faudrait donc lui créer une concurrence,

Argh, les capitalistes ont infiltrés l'endehors !

Balgue à part, il y atoujours CQFD et bientôt le Plan B (au moins)
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  burgonde
24-01-06
à 21:09

"Les avanies infligées se traduisent le plus souvent par du déni et du mépris : « ton reportage était dégueulasse », « ce que tu fais c'est de la merde », « vous êtes nuls, vous ne faites pas du bon boulot », etc"

C'est drôle, mon patron (une boîte de 8 salariés) y parle comme ça à ses salariés, mais lui, il est de droite c'est normal. Ah, au fait, on est bien dans un pays qui a élu son CHEF avec 82% des suffrages exprimés.
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  Anonyme
24-01-06
à 21:40

Re:

Un vrai équivalent de Charlie hebdo ou Hara Kiri ne pourrait plus exister aujourd'hui. D'une part à cause de la censure du fric car ça coute très cher (l'arme la plus efficace actuellement pour empecher toute presse dissidente -avec velleités de diffusion nationale- de voir le jour)   Et d'autre part car un canard de ce type serait matraqué de procès à chaque numéro (  double censure : normale + fric aussi car il faut payer les avocats. La censure par le biais fric car procès, tend à se répandre de plus en plus. Promis à un grand avenir)

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  lanarko
25-01-06
à 18:24

Re: Re:

Certes mais cette censure financière dont tu parles existait déjà à l'époque de l'En Dehors;-). En effet, le mileu de la presse contestataire de la fin du 19è était fort mouvementé et peu de publications tenaient la distance. Toutefois, celles-ci sont encore connues de nos jours (ce site en est l'exemple). Ce qui veut dire que le caractère éphémère d'une publication (pour toutes les raisons imaginables et les autres) ne nuit en rien à son impact.Rien n'est impossible...
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  Anonyme
26-01-06
à 10:51

Re: Re: Re:

On ne peut pas comparer l'époque de l'en dehors et aujourd'hui. Regarde meme le Libé des débuts : aujourd'hui avec une souscription tu ne pourrais pas rassembler des fonds suffisants pour un quotidien (y compris avec redacteurs payés au lance -pierre voire bénévoles !) . Sauf si des millionaires font partie des souscripteurs :-)

Tu parles de l'en dehors sur le net, et bien c'est prècisemment sur le net que va avoir lieu la prochaine (et dernière pour un bon moment) grande  bataille de l'information : dans quelques années (certains parlent d'une dizaine à peine d'autres un peu plus)  des programmes de télévision pourront etre diffusés via le net avec connection directe avec les postes de télévision normaux (donc qualité/comfort d'écoute égale). Ce qui veut dire qu'il y aura possibilité concrète, et à moindre frais de concurrencer TF1.   Mais la bataille va etre dure car il est bien évidemmnt peu probable que l'état , ici le français, laisse facilement une ou des télés libertaires s'implanter dans les foyers français. A mon avis c'est là que réside le plus grand enjeu médiatico-politique des années à venir.

A noter que l'en dehors a déjà un gros atout pour aborder son passage du texte à l'image : l'ane Martin est très photogénique et il devrait faire un excellent présentateur du journal télévisé libertaire.  
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  Anonyme
03-02-06
à 23:42

Re: A Charlie les têtes tombent toujours

Je suis abonné à Charlie depuis peu et tout ce que je viens de lire me troue le cul s'il on peut dire, j'avais découvert Philippe Val du temps où il faisait encore son duo avec Patrick Font*, je l'ai vu hier et aujourd'hui prendre la parole pour défendre la liberté d'expression suite aux embrouilles avec Mahomet et maintenant je lis ça !!!

Je serais bien curieux de savoir ce que pensait et pense Choron et Cavanna ( Les fondateurs ) de son comportement et de la nature de leurs relations. Connaissant Choron, il m'est difficile de croire qu'ils pouvaient s'entendre suite à ce que j'ai lu.

* à sa décharge, on peut comprendre pourquoi le sujet de la pédophilie est un sujet tabou en ce qui le concerne après la condamnation de Font

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  sarah
08-02-06
à 12:54

Re: Re: A Charlie les têtes tombent toujours

A l’aune du dernier numéro de Charlie hebdo et de cet article où il est dit que Val évitai de faire passer des articles qui pouvaient passer pour « antisémite » alors qu’il publie 11 pages de caricature de Mahomet, peut on parler de journal contestataire ou d’un journal pris en otage par des intérêts particuliers. Peut on dire encore que Charlie soit un journal « contestataire » ?

Charlie est devenu, me semble t’il, un journal outil au service d’une certaine droite extrême & laïcarde ;.

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  sarah
08-02-06
à 13:22

Re: Re: Re: A Charlie les têtes tombent toujours

Mais peut être que je me trompe. Que val fait cela pour vendre plus (160 000 exemplaires tirés se jour au lieu de 140 000 !) Dans se cas. C’est quelqu’un de totalement irresponsable qui est prêt à mettre le feu à la planète pourvue que « son » Charlie se vende mieux ?!!!

 

La liberté d’expression ne veut pas dire irresponsabilité. En se sens Val est un idiot criminel.

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  Luc
08-02-06
à 13:51

Re: Re: Re: Re: A Charlie les têtes tombent toujours

Pas d'accord avec toi, Sarah, lorsque tu dis que Charlie-hebdo est au service d'une certaine droite. Mon point de vue est que (en dehors des considérations épicières) il est au service de la "gauche plurielle", qu'il fait mine d'égratigner, mais vis-à-vis de laquelle il entretient ses lecteurs dans une relation d'amour déçu. En ce sens le plus dangereux n'est peut-être pas Philippe Val, que l'on voit venir avec ses gros sabots, mais le reste de l'équipe.
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  Jean Pierre
08-02-06
à 16:20

Re: Re: Re: Re: A Charlie les têtes tombent toujours

Pas d'accord avec toi Sarah, est ce que c'est vraiment le problème de savoir si Val va faire plus de ventes. Pour ma part, pour avoir discuté avec certains "modérés" musulmans et avoir écouté tous leurs représentants, je préfère prendre position pour la publication, le dessin de Cabu en couverture est suffisamment explicite. Que les modérés arrêtent aussi de nous prendre pour des cons ! D'accord pour faire des excuses sur les caricatures mais qu'ils demandent à Ahmadinejad de s'excuser sur ses discours antisémites, qu'ils reconnaissent que les 1 millard et quelques de musulmans ne prônent pas tous la paix mais aussi le djihad. Mais quand on n'ose abordé ce sujet, on devient des racistes ( Aounit du MRAP ) Désolé, je marche pas dans ses combines. Ni Dieu Ni maître

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  Anonyme
08-02-06
à 22:43

Re: Re: Re: A Charlie les têtes tombent toujours

Bonjour à toute la rédaction,

Je suis très impressionnée par votre courage et votre détermination de donner l’essence à cette polémique religieuse. Réussir à affronter cette barrière de faux prophètes et utilisateurs de dogmes et paradigmes sans fondements.
Bravo, encore une fois à toute l’équipe.

Il serait bon de rappeler, de temps à autre, à tout émigrants, que les lois et la démocratie de chaque pays d’accueil doivent être respectées. Et que celui qui ne correspond pas à ce profil n’a cas retourner dans son pays d’origine : cela serai mieux pour tout le monde.

Je vis en suisse depuis quinze ans et suis d’origine brésilienne, je suis respectueuse de la politique économique sociale ainsi qu’aux coutumes de mon pays d’accueil.

La planète a besoin de gens civiliser et non des barbares qui vivent encore dans d'ignorance.

 

                                                                                        Lucilène VILARIM

                                                                                       Docteur en philosophie

                                                                   

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  Anonyme
08-02-06
à 23:18

Re: Re: Re: Re: A Charlie les têtes tombent toujours

je suis d'accord avec vous!  Liberté d'expression valable pour tous.
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  Sarah
09-02-06
à 09:10

Re: Re: Re: Re: Re: A Charlie les têtes tombent toujours

J'ai apprécier la position de Patrick Braousec, qui a dit bien qu'il aimait bien Philippe Val et qu'il achetai Charlie toutes les semaine, ne l'a pas fait cette semaine.

Vous parlez toujours des intégristes mais il y a le musulman lambda qui lui est blessé dans son cœur et qui est assez intelligent pour réagir par lui-même ou ne pas réagire mais qui se sans discriminé dans son identité, dans son origine. Je pense que c'est valable pour toute personne dont on agresse les origines. Il y a des gens issus de diverses religions sans pour autant être croyant mais qui se sentent rattachés affectivement à leurs origines. Les caricaturer c'est attaquer l'essence même de l'être (voir mon texte )

Il est beaucoup plus dur d'être critique vis à vis de soi, que de se moquer des autres. Comme disait l'autre: "Occupe-toi de la poutre qui est dans ton oeil plutôt que de la paille qui est dans l’œil du voisin."

Enfin hurler avec les loups est de l'ordre du spécieux et n'est pas, dans touts les cas, un signe de liberté d'esprit

                                        S.P. Struve (agnostique)

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  lanarko
09-02-06
à 09:13

Message à Lucilène

"La planète a besoin de gens civiliser et non des barbares qui vivent encore dans d'ignorance."

Bien d'accord avec toi sur ta conclusion...cependant cela justifie-t-il "que les lois et la démocratie de chaque pays d’accueil doivent être respectées" ? Je ne crois pas. Quand les lois sont injustes et que la démocratie n'en a que le nom, je ne vois pas pourquoi elles devraient être respectées. L'étranger doit-il nécessairement accepter l'ordre établi du pays qui l'accueille (sans entrer sur la discussion sur les termes "d'étrangers" et de "pays d'accueil") ? Moi, je peux le contester et pas lui ? En quel honneur ? C'est bien beau de parler de liberté d'expression, mais il faut savoir en supporter TOUTES les conséquences... Ce n'est pas en faisant taire les intégrismes qu'on les combat, c'est en se battant contre les conditions economiques, sociales et culturelles qui leur sont propice qu'on peut y arriver...

Lanarko
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  MathiasDelfe
09-02-06
à 10:12

Re: Ne pas se tromper de cible



Faut pas tout confondre : que Philippe Val ait avec ses subordonnés un comportement typiquement patron de presse est contestable, mais Charlie, comme le Canard, hebdos a priori indépendants des groupes de pression financiers, incarnent presque à eux seuls une presse insoumise aux pouvoirs politiques et économiques.
Ecrire que Charlie serait de droite est parfaitement ridicule pour qui le lit ne serait-ce qu‘occasionnellement et il est tout à fait dans son rôle en publiant une moisson de caricatures*de tous les prophètes et de leurs serviteurs, sachant que c'est ce qu'il fait à longueur d'année.
Alors oui, avec aux alentours de 500 000 ventes au lieu du tiers en temps normal, il s’agit d’un « coup » éditorial. Et alors ? la presse alternative serait condamnée pour être honnête à tirer pour 3 lecteurs ?

Enfin, on remerciera Jean Pierre de revenir aux fondamentaux libertaires : Ni dieu, ni maître.
Ca a l'air simple et carré, mais c'est pas si facile de s'y tenir.

*Elles heurtent des sensibilités ? mais, ma bonne dame, les manifestations indignes de tous les croyants du monde, braillants, vociférants, menaçants, heurtent ma sensibilité tous les jours et je n’en fais pas tout un plat.



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  Sarah
09-02-06
à 15:17

Re: Re: Ne pas se tromper de cible

Ce qui est intéressant dans ce que vous dite c'est que tout ce qui est croyance vous heurte! Ce qui est encore plus intéressant c'est pourquoi cela vous heurte et ce au delà le discours apparent prétendument libertaire.

Je me revendique aussi comme anar. Pour moi être "libertaire" c'est aussi se dépasser soi même et son propre dogmatisme, c'est s'interroger en premier lieu sur le comment et le pourquoi de l'auto dictature à la quelle nous nous soumettons instinctivement. Le plus dur peut être c'est d'avoir de la dérision envers soi même, il me semble.

L'athéisme me semble être en soi une religion, puis que ceux qui se disent athées, croient qu'il n'y a pas de dieu…  O.K. pourquoi pas mais il faut aussi accepter les autres formes de croyances ci vous voulez que l'on accepte la votre, non? ...

Quant à moi, je ne sais rien.... Aussi, je m'auto désigne confortablement comme agnostique. Quant à la démocratie, chacun voit midi à sa porte. Il me semble qu’énoncer que le système démocratique et la meilleur et est in exemple à suivre relève de l’ethnocentrisme et  est la forme moderne du colonialisme. N’est ce pas Bush qui veut s’approprier les richesses du monde au prétexte d’exporter notre belle démocratie (Chirac 89% au dernières présidentielles !)

 

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  Jean Pierre
09-02-06
à 22:00

Re: Re: Re: Ne pas se tromper de cible

Pour ma part Sarah, la croyance ne me heurte pas en soit, mais c’est plutôt la croyance qui perd son sens critique qui me heurte. Pour te citer cet exemple, je fais une chronique tous les 2 ou trois jours sur le ton de Charlie et des guignols de C+ que j’envoie par mail à des proches. J’ai bien sûr abordé le problème des caricatures, j’ai discuté avec une copine sénégalaise au boulot qui pratique la religion musulmane, c’est une modérée mais cet épisode l’a aussi considérablement choqué ainsi que l’une de mes phrases d'une de mes chronique qui disait :

P

Voici ce qu’elle m’a répondu :
Le coran me dicte ce que je dois faire tout comme à 1,3 milliard des mes frères et soeurs.. Je suis croyante et je crois qu'il n y 'a de Dieu qu'Allah et que notre prophète Mohamed est son messager.

Au demeurant c’est une personne très charmante, ouverte serviable mais ce sujet est tabou et malgré lui avoir expliqué que le message du dessin impliquait que ses auteurs voulaient démontrer que dans les

Cet épisode m’a aussi fait prendre conscience que la religion catholique était tout de même beaucoup plus tolérante sur ce qui est blasphématoire, en septembre j’ai participé au marathon du médoc qui se caractérise par le fait que tout le monde est déguisé, j’ai choisi de me déguiser en Jésus avec la croix, la couronne d’épines et tout l’attirail, le but n’était pas de ridiculiser, c’était symbolique, le marathon 42.195 Kms, c’est un chemin de croix ; Tout s’est bien passé, les spectateurs ont vraiment été adorables, imagines si par inconscience j’avais décidé de faire Mahomet ! je t’invite à regarder les photos et me dire si cela te choque http://www.marathonmedoc.com/depart_marathon.html ( publiez votre témoignage ).

Pour conclure, je te dirais que j’ai aussi fait une journée d’étude ( devoir de mémoire ) en décembre au camp d’Auschwitz Birkenau, j’en suis revenu vraiment cassé et encore plus convaincu qu’il ne faut pas laissé une seul espoir à toute dictature qu’elle soit religieuse ou fasciste. Nous avons le devoir tous et toutes que cela ne se reproduise jamais. Un fanatique de dieu ou un croyant sans esprit critique, c’est comme la logique d’un fou dans un asile, ce n’est pas lui qui sait qu’il est fou, ce sont les gens qui l’entourent qui le constatent et c’est lorsqu’il constate qu’il est entouré de fous qu’il est sur la voie de la guérison. A nous de faire prendre conscience aux croyants de ce danger. Pour le reste qu’ils pratiquent leur culte en paix

1,3 milliard il y avait des personnes indésirables, elle n’a pas voulu entendre raison. Voilà donc ce qui me heurte, la religion sacralise une chose et ensuite elle tyrannise celui qui remet en cause les faits. Rappel de ce que disait Diderot, il faut éveiller la conscience et non la contraindre. Au final ce n’est pas les intégristes qui me font le plus peur car comme les fachos, ils forment une minorité mais dans ce cas précis ce sont les modérés qui eux par leur aveuglement les aident à prendre le pouvoir.

our infos: Mahomet était un être humain et a vécu entre 570 et 632
Message à tous les croyants : toute personne qui a vécu sur cette terre ne peut nous dicter ce que nous devons faire et de surcroît s'identifier à un quelconque mandataire de Dieu.
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  Jean Pierre
09-02-06
à 22:11

Re: Re: Re: Re: Ne pas se tromper de cible

Sarah, Désolé  il y a une boulette lors de la validation de mon message

une partie du texte est passé à la fin

Revoici le début dans l'ordre

Pour ma part Sarah, la croyance ne me heurte pas en soit, mais c’est plutôt la croyance qui perd son sens critique qui me heurte. Pour te citer cet exemple, je fais une chronique tous les 2 ou trois jours sur le ton de Charlie et des guignols de C+ que j’envoie par mail à des proches. J’ai bien sûr abordé le problème des caricatures, j’ai discuté avec une copine sénégalaise au boulot qui pratique la religion musulmane, c’est une modérée mais cet épisode l’a aussi considérablement choqué ainsi que l’une de mes phrases d'une de mes chronique qui disait :

 

Pour infos: Mahomet était un être humain et a vécu entre 570 et 632
Message à tous les croyants : toute personne qui a vécu sur cette terre ne peut nous dicter ce que nous devons faire et de surcroît s'identifier à un quelconque mandataire de Dieu.

 

Voici ce qu’elle m’a répondu :
Le coran me dicte ce que je dois faire tout comme à 1,3 milliard des mes frères et soeurs.. Je suis croyante et je crois qu'il n y 'a de Dieu qu'Allah et que notre prophète Mohamed est son messager. 

Au demeurant c’est une personne très charmante, ouverte serviable mais ce sujet est tabou et malgré lui avoir expliqué que le message du dessin impliquait que ses auteurs voulaient démontrer que dans les

1,3 milliard il y avait des personnes indésirables, elle n’a pas voulu entendre raison. Voilà donc ce qui me heurte, la religion sacralise une chose et ensuite elle tyrannise celui qui remet en cause les faits. Rappel de ce que disait Diderot, il faut éveiller la conscience et non la contraindre. Au final ce n’est pas les intégristes qui me font le plus peur car comme les fachos, ils forment une minorité mais dans ce cas précis ce sont les modérés qui eux par leur aveuglement les aident à prendre le pouvoir.
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  Anonyme
10-02-06
à 01:31

Re: Re: Re: Re: Re: Ne pas se tromper de cible

Quel battage pour quelques dessins, alors que des milliers d'enfants sont morts, aujourd'hui comme hier, defaim, de diarrhée, du SIDA, que des milliers (des millions?) d'autres ont travaillé toute la journée, comme domestiques, ouvriers, mineurs... Je veux, dans ce monde pourri, avoir le droit de me foutre de la gueule de qui je veux, vrai ou faux prophète, vrai ou faux abruti, homme ou femme, noir ou blanc, riche ou pauvre. Il ne faudra rire désormais que de choses décidées par d'autres, au moment qu'ils choisiront, et pourquoi pas s'excuser d'avoir ri trop fort ou de manière inconvenante? Celui qui se sent merdeux se mouche, disait ma grand-mère. Si une caricature choque ou irrite, c'est en raison de la part de vérité qu'elle contient. Pourquoi il faudrait une cible, une stratégie d'attaque, une tactique, pour parler ou pour dessiner? Il n'y a pas à discuter, l'humour est l'humour, et il est souvent de mauvais goût. Quelle importance? On rit, si la blague est bonne, et puis on vit, pas en musulman, ni en chrétien, ni en anarchiste, ni en... on essaye d'être un homme, et pour cela, aucune censure ni excuse ne nous y aidera jamais.

François

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  LA TROCE
10-02-06
à 20:39

Re: Re: A Charlie les têtes tombent toujours

Le Prof est décedé le lundi 10 Janvier 2005 a l'hopital Necker, il avait 75 ans, il ne faisait pas partie du nouveau Charlie Hebdo.
Il y a eu un procès entre lui et Cavana pour la possession du titre "Charlie Hebdo".

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  mamache
11-02-06
à 20:28

detrempez vous

<p>Detrempez vous monsieur, rigoler de caricatures humiliant les musulment en les representant comme mandiants (derniere page de charlie hebdo), desolé mais je n'arrive pas à capter votre humour.pour des BLA BLA vous etes les meilleurs mais dites moi à quand remonte votre derniere donation pour une ONG puisque vous vous souciez du sort de ces millions d'enfants ,AH ça doit vraiment vous empecher de dormir le soir dans votre belle maison au chaud !Vous dites liberte d'expression  .Ta liberte s'arrete a la liberte des autre, mec.respecte moi je te respecterais humilie moi je te punirais.puisque vous adorez la liberte d'expression allez caricaturer les juifs, quelqun a deja essayé ,il l'ont massacré. </p>
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  Jean Pierre
11-02-06
à 22:50

Re: detrempez vous

Message à Mamache

Ne mélanges pas tout, je parraine un enfant en Afrique, j’habite en HLM depuis que je suis né, ce qui ne fait pas de moi un héros et ne me donne pas non plus le droit de revendiquer la liberté d’expression. Le respect, d’accord mais c’est réciproque. Encore une fois, si tu lis Charlie Hebdo il ne faut pas s’attendre à y trouver un discours évangélique de même que personne ne t’interdit de rentrer dans un sex-shop mais il ne faut crier au scandale en sortant, ceci s’adresse à un public averti.

Autre question, si tu avais à choisir ( si tu es musulman ) entre le modèle d’une république islamique comme l’Iran et la France , que choisirais tu ? Si tu réponds la France, c’est que tu as compris le sens des caricatures, sinon je vois pas bien. En ce qui concerne les juifs, je suis d’accord avec toi, mais les anars ne se sont jamais gêné pour les brocarder, il n’y a pas de parti pris. Eternel rappel : Ni Dieu, Ni Maître

Sinon, c’est de Dieudonné que tu parles pour les juifs ?

Jean Pierre

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  Anonyme
28-06-06
à 00:21

Re: Re: Re: A Charlie les têtes tombent toujours

Pour ne pas plagier Val, il ne faut pas confondre une personne
physique identifiable et une religion ou un culte.
Et à la limite, se sont sentis indignés ceux qui ont bien
voulu en prendre connaissance...
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