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"Toute anthologie de textes écrits par Cajo ne peut constituer qu’une petite partie de tout ce qu’il a pu écrire et publier. Même un recueil de tous les textes qui ont pu paraître au cours de toute sa vie politique ne tiendrait pas compte de la correspondance autour de cette activité politique de plus de soixante dix années . Si cette correspondance était uniquement politique avec bon nombre de tous ceux qui l’approchèrent, elle témoignait aussi d’autres relations plus personnelles avec quelques uns d’antre eux. Nous - Joe Jacobs, Cajo et moi-même -(1) eûmes ainsi, pendant près de dix années, une correspondance croisée dans laquelle on peut trouver à la fois des débats théoriques, des analyses des luttes et l’expression des relations d’amitié qui s’étaient tissées antre nous. Il en fut certainement de même pour bien d’autres. Mais, inévitablement, une bonne partie de ce qui était la contre-partie des articles élaborés a déjà disparu et disparaîtra avec la vie de ceux qui en furent les acteurs. On peut dire que ce qui reste d’articles de publications constitue en quelque sorte la quintessence de la pansée de Cajo, mais la méconnaissance d’une vie et des relations humaines qu’elle impliquait ne la réduit-elle pas à une sécheresse quelque peu stérilisante ? (2)
Cela fait plus d’un demi siècle que j’ai rencontré Cajo pour la première fois en 1953. J’avais alors trente ans et Cajo à peine quarante.. Je me souviens pourtant parfaitement du lieu où nous eûmes alors des échanges approfondis sur la lutte de classe. C’était le printemps et nous devisions en nous promenant dans la forêt de Fontainebleau, près du lieu où j’habitais alors.
Ce premier échange politique est resté gravé dans ma mémoire. Il représentait - et représente toujours - la rencontre - qui n’était pas fortuite - qui fut antre nous deux le premier échange politique, l’affirmation d’une convergence de pensée qui ne devait jamais cesser, même si nous pouvions avoir des désaccords sur des points de détail. Ce fut aussi le départ d’une amitié et de relations personnelles suivies tout autant individuelles que familiales.
Lors de notre rencontre, Cajo était venu en France pour faciliter les contacts antre le groupe Spartacusbond, en gros avec le mouvement communiste de conseils , et, à cet effet, porteur de messages de Pannekoek pour Socialisme ou Barbarie, groupe auquel j’appartenais alors. Quelque temps auparavant, deux camarades de ce groupe avaient fait le voyage en Hollande pour assister à un congrès du groupe Spartacusbond auquel Cajo appartenait (3). Socialisme ou Barbarie, sorti récemment du trotskisme, cherchait des contacts internationaux et désirait avoir des relations avec le courant communiste de conseil hollandais et plus particulièrement avec celui qui en était le théoricien incontesté. Cajo devait repartir avec une collection de la revue Socialisme ou Barbarie à destination de Pannekoek . Il devait en résulter un échange de correspondance entre Chaulieu (Castoriaris), un des théoriciens de Socialisme ou Barbarie. Cette correspondance tourna court après quelques lettres à cause non seulement des positions affirmées par Chaulieu sur la fonction d’une organisation politique mais aussi sur la nature de la Révolution de 1917 et de la nature du régime soviétique (4). Cet épisode a son importance car dans Socialisme ou Barbarie, un petit noyau , dont je faisais partie, conserva des relations avec Cajo et le Spartacusbond et développa séparément de la majorité de Socialisme ou Barbarie l’approche du communisme de conseils. Ce n’était un secret pour personne, mais plutôt mal vu dans le groupe car on méritait le surnom d’être « l’œil d’Amsterdam ».
Lorsque je repense à cette première rencontre avec Cajo, je ne puis que voir qu’elle symbolisait, en référence au groupe qui devint Acte et Pensée (Daad en Gedachte) et qui scissionna plus tard du Spartacusbond, (5) ( même si cela peut paraître caricatural), qu’il était la Pensée et que j’étais l’Acte. Cajo avait alors - et a toujours eu - une culture et une réflexion politique théorique approfondie - bien sûr marxiste et communisme de conseils - bien plus alors que je n’en avais. Alors, ma propre formation théorique était assez réduite ; je venais d’entrer dans le groupe Socialisme ou Barbarie et n’avait eu, antérieurement, de par mes origines campagnardes , l’isolement de la guerre que bien peu de contacts politiques en dehors des grandes formations dont le parti dominant à gauche, le Parti Communiste Français. Mais j’avais par contre plus de huit années de militantisme syndical de base dans le syndicat dominant, la CGT ( lui-même dominé par le Parti Communiste), un militantisme fait pour une bonne part d’affrontements avec les bureaucraties syndicales à propos tout simplement du quotidien de la lutte de classe et des orientations politiques imposées par la direction de la CGT ( notamment par les optons de la guerre froide). Lorsque j’exposai à Cajo mes conceptions sur cette lutte tirées de mes réflexions sur cette expérience de militant, je me trouvai de plain-pied avec tout ce que Cajo pouvait m’en dire de ce que lui dictait non seulement son approche théorique rigoureuse mais aussi son analyse de tous les mouvements de luttes antérieurs qu’il avait pu connaître et étudier de près.
Cajo n’avait jamais été un militant d’entreprise, question de circonstances ; il situait son engagement politique à son adolescence Nul autre que lui pouvait décrire somment il était venu au militantisme politique ; « ...Je ne suis pas né dans une famille ouvrière. Mais les années 1930 avec sa crise profonde et la faillite de mon père apportèrent la pauvreté dans la famille. Le résultat en fut pour moi un intérêt pour ce phénomène social . J’avais 16 ans et très bientôt, je saisis que je devais essayer de comprendre les origines des contradictions sociales et la signification du mouvement ouvrier....A 19 ans j’ai quitté la maison classe moyenne de mes parents et partis vivre pendant deux années dans un quartier ouvrier. Mon propriétaire était un ouvrier. J’étais entouré par des familles ouvrières. J’avais seulement des amis ouvriers. Cela fut une école pour moi...Pendant quelque temps, j’ai travaillé dans une usine, la plupart du temps j’étais au chômage. Ce fut seulement dans le milieu des années 40 que j’ai pu avoir de meilleures conditions de vie.. » (6). Cette adolescence qu’il décrivait ainsi combinée avec ses observations et impressions sur la classe ouvrière et le climat politique des événements de ce temps firent qu’après quelque temps, il prit contact avec le communisme de conseils et se trouva associé au groupe GIC (7). Il avait suivi, dès cette période, les événements marquants de la lutte de classe, pas seulement en Hollande mais dans l’Europe occidentale - quand ces pays étaient accessibles. Il pouvait évoquer sa présence en France lors des grandes grèves de juin 1936, en Belgique dans les grèves des mineurs du Borinage en 1937 ou bien, après la dernière guerre, son expédition dans la région minière du Pays de Galles lors des conflits qui marquèrent la nationalisation des mines britanniques en 1947. Il pouvait même en parler avec une certaine fierté, un peu comme un ancien combattant.
C’est cette même approche que nous souvent avons vécue tous deux, après mon départ de Socialisme ou Barbarie en 1958 et la formation du groupe Informations Correspondance Ouvrières ( ICO), formation fortement influencée par le communisme de conseil. Nous nous retrouvions fréquemment, pas tant pour discuter théorie, mais pour nous informer sur les luttes et les analyser. Lorsque nous le pouvions, nous nous rencontrions sur les lieux mêmes des luttes importantes alors qu’elles s’y déroulaient, en France, Belgique ou Hollande, pas pour intervenir mais , par des contacts directs avec des travailleurs en lutte, pour connaître plus précisément et plus exactement les intérêts, les caractères et les formes de la lutte et en tirer les enseignements théoriques sur les tendances de la lutte de classe en général et leurs relations avec l’évolution du capital.
Il y eut ainsi, entre Cajo et moi, d’innombrables aller - retour, qui en France, qui en Hollande, qui lors de vacances ici ou là dans l’opportunité de rencontres familiales. Car, pratiquement, dès notre première rencontre, une solide amitié était née et continua de s’affirmer sans faille. Tant de souvenirs affluant qu’il est bien difficile d’en dire les détails, parfois secrets, de ce que fut notre relation. C’était un mélange de discussions, de séances de travail notamment de traductions vers le français de ce que Cajo avait écrit ( il pouvait indifféremment écrire - et parler - en hollandais, allemand, anglais et français), de promenades et de repas pris en commun. Cajo appréciait particulièrement la cuisine française, surtout le vin et le fromage , qui faisaient toujours partie du voyage en Hollande. Les traductions se faisaient le plus souvent du hollandais vers le français : je prenais note de ce qu’il traduisait et lui renvoyait plus tard le texte remis sur pied pour son accord.
Ces expéditions conjointes auprès de travailleurs en lutte n’étaient pas les seuls lieux de rencontre. Tout autant que la connaissance des luttes à travers les témoignages d’autres groupes que pour approfondir leurs positions théoriques, nous avons participé à des rencontres internationales ( notamment celles organisées par ICO, puis par le groupe qui a suivi après sa disparition - Echanges ) mais aussi aux rencontres nationales du groupe britannique Solidarity. Je me souviens d’avoir assisté avec Cajo à plusieurs rencontres nationales de Solidarity même avant 1968 et avant la nouvelle orientation prise par ce groupe. La majorité ayant pris les positions de Castoriadis et de Socialisme ou Barbarie fin des années 1960 et début des années 1970, une scission de camarades (dont Joe Jacobs) défendant les positions de classe entraîna la formation du groupe Echanges et Mouvement qui regroupait des Anglais ( dont Joe), des Belges, Hollandais ( dont Cajo), des Français issus d’ICO alors disparu (dont moi - même ) et plus tard des Allemands. Ce fut le début de cette correspondance croisée que j’ai déjà mentionnée et qui devait se poursuivre jusqu’au décès de Joe en 1977. Cajo pouvait alors mener une double collaboration antre Acte et Pensée et Echanges et souvent ses textes se retrouvaient dans les deux publications. Fin des années 1970 et dans les années 1980, l’évolution politique fit que le groupe initial d’Echanges et Mouvement se désagrégea pour finir par se centrer uniquement sur la Hollande et la France. Mais de nouveaux contacts internationaux se développèrent avec des camarades belges, norvégiens ( Motiva Verlag), allemands (Advocom) et américains ( A world to win, Zerzan, Collective Action Notes, Street Voice) . Avec cette collaboration, l’édition en anglais d’Echanges put se poursuivre et naquit un bulletin « Dans le Monde une Classe en Lutte » ; tous eurent des contacts de discussion et de travail avec Cajo, bon nombre de rencontres formelles et informelles et encore plus développées avec l’usage d’Internet.. La disparition d’Acte et Pensée et le déclin de Cajo firent que le groupe Echanges, international à l’origine s’est pratiquement réduit à sa base française mais en gardant toujours certains contacts internationaux. Entre temps, nous avions suivi ensemble, au milieu des années 80 , alors que je résidais à Londres, l’expérience du London Workers Group et d’une tentative avortée de constituer un groupe anglais communiste de conseil, avortée autant par les prétention que par le décès des initiateurs.(8)
Cajo était un peu une force de la nature. Je me souviens qu’au début de nos relations, nous n’avions pas de voiture et il pouvait venir de Hollande en stop jusque dans la banlieue de Paris, ayant voyagé toute la nuit du vendredi au samedi dans l’inconfort d’un camion et des stations prolongées au bord de la route, dormir à peine une heure et commencer une discussion qui durait sans s’arrêter jusqu’au milieu de la nuit, redormir quelques heures, recommencer à discuter et repartir dans la soirée du dimanche, toujours en stop, pour reprendre son travail le lundi. Il pouvait faire habituellement des doubles journées, celle de son travail de journaliste et celle de son travail militant, ne dormant que quatre heures chaque nuit. Je l’ai vu aussi récupérer lors de réunions internationales une ou deux heures de sommeil au milieu du boucan infernal d’une « party ».
Mais une telle activité eut un terme. Cajo eut une première attaque cérébrale en 1971 lors de vacances de Päques collectives. Ces vacances se déroulaient chaque année dans les années 1960 - 1970 au cours desquelles nous campions une semaine dans un lieu ou un autre , entre camarades politiques proches et leurs familles, en Bretagne. Cajo dut, non seulement cesser de fumer sa pipe légendaire (on ne l’imaginait pas alors sans cet accessoire de personnalité), mais aussi réduire quelque peu le rythme de son activité. Certainement pas suffisamment car, malgré tout, d’autres incidents moins spectaculaires survinrent au cours des décennies suivantes, obérant non seulement son activité physique mais , dans les dernières années, diminuant toute cette activité intellectuelle qui avait été la richesse d’une pensée. Le départ de ses fils, le décès de sa compagne, la disparition de ses meilleurs camarades, la dissolution du groupe Acte et Pansée contribuèrent certainement à cette évolution malgré la présence de nouveaux amis fidèles qui pouvaient suppléer aux tâches matérielles y compris politiques, mais pas remplacer ce déclin intellectuel.
Il m’est difficile de donner des aperçus sur l’évolution politique de Cajo avant notre rencontre du début des années 1950. Il avait alors déjà un long passé dans des groupes divers dont il parlait parfois , occasionnellement mais sans jamais en tracer l’historique. Je ne pense pas qu’il ait jamais pensé à écrire sa propre autobiographie.. Ultérieurement, c’est moi-même qui ai évolué, en partie en fonction des débats sur l’intervention d’un groupe dans les luttes, débats qui étaient au centre du départ de Spartacus, de Cajo et d’un groupe de camarades qui formèrent le noyau d’Acte et Pansée.
Nous n’étions pas toujours d’accord, pas tant sur les principes et analyses, que sur la manière de les formuler, Cajo montrant souvent dans les discussions ( pratiquement à travers des textes ou dans sa correspondance), une rigueur de pansée, qu’on ne pouvait que louer, dans une approche théorique, mais qui parfois confinait à une certaine incompréhension des arguments de « l’adversaire ». Cette tendance avait pu s’accentuer dans ce déclin intellectuel que je viens de mentionner. Mais cela n’infirme en rien la valeur de l’ensemble énorme d’écrits que Cajo a pu laisser et qu’il est parfois difficile de retrouver car beaucoup sont restés anonymes, ce qui était la pratique de bien des groupes.
Il y a une question que je me pose depuis les années récentes qui ont vu la disparition du groupe et de la publication « Acte et Pensée ». (9) On peut y voir la conséquence du décès de la plupart de ceux qui en étaient les piliers mais Acte et Pensée avait attiré un certain nombre de jeunes qui n’ont pas semblé concernés par la continuation de ce qui pouvait paraître comme l’œuvre de Cajo. On peut voir dans cet abandon le fait que Cajo avait une telle position intellectuelle dominante qu’il pouvait étouffer, à son insu, l’affirmation de ceux qui auraient pu prendre le relais. On peut aussi y voir, ce qui serait un peu le corollaire de ce qui vient d’être dit, que la société capitaliste ayant évolué, ainsi que les idées des plus jeunes, la rigidité que nous avons évoquée, ne correspondait plus à la fois aux idées défendues par Cajo et à la forme d’activité qui était celle d’Acte et Pansée et en éloignait ceux qui auraient pu reprendre le flambeau. Peut-être aussi, ceux qui entouraient ainsi Cajo n’avaient pas le temps ou ne se sentaient pas capables notamment d’écrire alors même qu’ils pouvaient être très actifs dans les autres tâches du groupe. Tout simplement, ce n’est peut-être que le sort commun de tous les groupes qui fonctionnant autour d’affinités tout autant que d’un accord politique et qui meurent, comme tout organisme vivant, à partir du moment où celui qui en est le ciment ne peut plus assumer cette fonction.
Je n’ai, à vrai dire, pas de réponse à cette question. Mais ce que je sais, c’est qu’une bonne partie des écrits de Cajo, même s’ils furent parfois des écrits de circonstance ou restant marqués par des polémiques autour de questions qui ne se posant plus aujourd’hui, restent tout à fait valables pour notre réflexion sur le monde actuel et les luttes qui s’y déroulent. Ils restent des clés de compréhension pour ces événements du passé et des modèles quant à la méthode d’analyse avec laquelle il abordait ces questions. Ce dernier point fut, pour moi un des apports essentiels de mes relations avec Cajo, de toujours se référer aux faits sociaux tels qu’ils se déroulent pour tenter de les situer dans le capitalisme d’aujourd’hui , en les faisant remonter vers des généralités avec une approche marxiste rigoureuse. Pour Cajo, la théorie n’était jamais que l’expression de la réalité sociale et il aimait citer cette phrase de L’Idéologie allemande que « ce n’est pas la conscience qui détermine la vie mais la vie qui détermine la conscience » et que les « abstractions...détachées de l’histoire réelle, n’ont absolument aucune valeur. » . Il pouvait aussi citer comme exemple de la domination des faits sociaux par les nécessités économiques et de la puissance de ces nécessités face à l’impuissance des idéologies et des actions menées en leur nom, celui de l’abolition de l’esclavage aux Etats-Unis qui ne devint effective, non pas dans le long et difficile combat des anti-esclavagistes mais lorsque cette abolition devint nécessaire pour l’expansion du capital américain. Ce sont ces principes à la fois simples et complexes qu’il a toujours suivis dans ce que l’on peut appeler son activité politique et qu’on peut faire sien pour continuer à persévérer dans le courant de pansée qui fut le sien et à l’enrichir en le transformant à la mesure du réel du capitalisme d’aujourd’hui.
Henri Simon février 2007
(1) Cajo et moi-même avions rencontré Joe Jacobs, alors postier, lors d’une rencontre nationale du groupe britannique Solidarity, à laquelle nous avions été conviés. Il s’ensuivit des relations tant politiques qu’amicales entre tous trois, renforcées par l’expulsion de Joe de Solidarity , le groupe ayant abandonné la position « lutte de classe » pour suivre l’évolution de Castoriadis impliquant l’abandon du marxisme. (2) Si cela peut être vrai pour les articles signés par Cajo, c’est encore plus vrai pour une sélection limitée de textes. Toute la correspondance que Cajo conservait dans ses archives est déposée à l’Institut International d’Histoire Sociale d’Amsterdam mais elle est forcément incomplète, d’autres éléments étant dispersés chez les correspondants eux-mêmes. Cajo pouvait déborder les écrits spécifiquement politiques : il écrivit quelques pièces de théâtre - certaines furent jouées - et des nouvelles , non publiées et non signées. (3) Le groupe politique hollandais Communistenbond auquel on se réfère seulement par Spartacusbond ou simplement Spartacus, du nom du journal du groupe (4) Cet épisode est retracé dans une brochure publiée par Echanges : « Pierre Chaulieu (Cornélius Castoriadis) , Anton Pannekoek, Correspondance 1953-1954 ». En fait cet éloignement du groupe Socialisme ou Barbarie concernait , non seulement la question de l’activité d’un groupe abordée dans cette correspondance mais aussi la conception de la nature de la Révolution Russe que Pannekoek considérait de puis longtemps comme une révolution bourgeoise alors que Socialisme y voyait la naissance révolutionnaire d’une société bureaucratique, modèle de l’évolution future de toute la société capitaliste. (5) Après une longue période de désaccords politiques, Cajo et une poignée de camarades quittèrent - furent exclus de Spartacus et en 1964 formèrent le groupe et publication Daad en Gedachte (6) Extrait d’une lettre à David Douglass, fin avril 1992 , de la brochure en anglais « Goodbye to the Unions , a controversy about Autonomous Class Struggle in Great Britain » (Advocom, Echanges et Mouvement, 1995) (7) GIC, Groep van Internationale Communisten, désigné en Allemagne sous les initiales GUKH (Gruppe Internationaler Kommunisten (Holland) fut un des groupes se réclamant du communisme de conseils, le seul qui eut une productivité théorique réelle et originale jointe à une activité pratique. (8) London Workers Group, LWG regroupait au début des années 1980 à Londres travalleurs et autres autour d’une publication « Workers Play Time. Le groupe disparut dans les remous politiques causés par la grève des mineurs ( 1984-1985) (9) Daad en Gedachte disparut effectivement à la fin des années 1990
(28 juin 2007)
Préface au recueil de textes de Cajo Brendel.