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BIBI à la recherche d'une alternative (identitaire et sexuelle )

Lu sur Infokiosques :"D’après le concept inventé par Julie-BIBI. La plus grande conceptualisatrice de l’Absurde. Merci à l’Homme aux cheveux noirs qui n’avait pas les cheveux noirs et aux gens qui m’ont prêté des livres. A toutes celles et ceux qui n’ont trouvé que dans le suicide l’apaisement de leurs contradictions sexuelles et identitaires. (Abruti-es !)



Chap. 1 INTRODUCTION AU BIBISME

« Quel malheur de n’être purement et simplement qu’un homme ou une femme ! »
Virginia Woolf

« Nous serions tous parfaits si nous n’étions ni hommes ni femmes »
Proverbe italien

« Il faut théoriser le BIBI qui est en nous »
Jean-Jacques BIBI
Adepte de la masturbation intellectuelle

« Mais pourkkkkkkkoi ?!! »
BIBI
désemparé.

Pourquoi faire des théories à la con sur la vie de tous les jours au lieu de tout simplement vivre ? Quand je regarde autour de moi, je crois voir que tout le monde se pose à peu près les mêmes questions, de type qui suis-je ? Chacun-e tente de se construire son identité et c’est pas aisé. Ce n’est pas sûr non plus que ce soit une priorité de se mater le nombril en se demandant comment le caractériser.
Ce qui est sûr c’est qu’« on » se reconnaît de moins en moins dans les catégories identitaires traditionnelles, ce qui s’explique par le fait qu’elles sont purement et simplement inadaptées aujourd’hui.

On est d’accord ( ???) pour dire qu’il faut déconstruire les genres, mais pour construire quoi à la place ?

Ce truc que j’ai l’intention d’élaborer cherche à faire émerger un mode identitaire et sexuel alternatif idéal... Idéal pour moi évidemment, je ne peux pas parler pour tous les BIBI mais pourquoi pas essayer d’apporter matière à votre constitution ?

L’intérêt de mettre sur du papier ce charabia que j’ai dans la tête ? Ben, c’est donc d’abord de dénoncer et de résister aux intégrismes identitaires. C’est de chanter une ode à la diversité voire à la contradiction et enfin c’est que j’ai pas envie de finir par me jeter si je ne trouve pas ma place dans les étiquettes normatives qu’on (se- nous) colle au long de notre vie :

-  je ne me sens pas femme (ou alors qu’un peu),
-  je ne me sens pas homme(en tout cas pas plus),
-  je ne me sens pas hétéro(ou alors qu’un peu),
-  je ne me sens pas homo (bon vous avez compris)

et enfin je ne me sens ni normal-e ni anormal-e. Et comme à un moment donné il faut arrêter de définir ce que l’on n’est pas, et que je ne peux pas être « neutre », je vais vous parler de BIBI.

La première question fondamentale que vous devez vous poser : Qu’est-ce qu’un BIBI ?

-1- Étymologie et généralités

« Soyons tous différents et unis »
RadicalKicker, 11.30 contre le racisme

« BIBI is bibi »
Jack Mac Bibi

BIBI est une personne unique et tout le monde à la fois.

BIBI est une notion affective, ça veut aussi dire je t’aime. Bibi vient en partie de Baby, de Bébé et de h’bibi. Sinon, on dit individu ou gens, allez disons Autrui.

BIBI renvoie à soi-même car on est tous des BIBI. Dans le dictionnaire à Bibi y a écrit : pron. Pop : Moi. Et d’ailleurs « qui est-ce qui se tape la vaisselle ?... »

Bref, tu peux remplacer BIBI dans ce qui suit par je, on, nous ou n’importe quel pronom ou prénom. BIBI c’est la considération de soi et des Autres en tant qu’individu par opposition à un homme/ une femme, un jeune/ un vieux, un noir/ un blanc, un riche/ un pauvre etc.

BIBI n’est pas forcément quelqu’un-e qui se revendique comme tel-le mais en tout cas qui cherche à dépasser les étiquettes exclusives habituelles. « Exclusives » dans le sens où si tu es une fille tu n’es pas un garçon... Nous sommes tous et toutes composé-es de tous les dualismes (du pire et du meilleur), ainsi que d’attributs dits masculins et dits féminins, donc nous sommes tous-tes des BIBI à partir du moment où on en a conscience.

Et évidemment, c’est surtout sur des considérations d’ordre sexuel que BIBI prend tout son sens : BIBI est purement et simplement une alternative au modèle féminin ou masculin, hétéro ou homo.
BIBI est à la fois l’opposition et la résistance aux intégrismes identitaires fondés sur les dichotomies de sexe, de genre et d’érotisme ; ainsi que leur réunion. BIBI pourrait être la traduction française de queer mais en moins exubérant. BIBI ne s’affiche pas forcément comme tel-le. BIBI ne se voit pas comme étant la voix des minorités transgenres mais comme une universalité, ce qui est encore plus prétentieux.

Bibi n’est que contradiction mais il faut bien vivre avec, car la mort ça pue des aisselles.

C’est pour ça qu’il y a des BIBI...

-2- BIBI n’est pas un schtroumpf

« j’adore me schtroumpfer un bon petit schtroumpf après une schtroumpf de schtroumpfs en l’air »
Schtroumpf-bibi

BIBI n’est pas un schtroumpf car BIBI n’a pas de tribu, ni de couleur spécifique, ni de bonnet catalan...

BIBI ne vit pas exclusivement dans la forêt mais ça serait mieux que dans le monde caca-pipi-taliste où BIBI ne trouve souvent pas sa place. BIBI voudrait un monde fait de bonne volonté. BIBI ne se bat pas contre des méchants mais contre un système de valeurs à la noix.

BIBI, contrairement à schtroumpf, ne se conjugue pas à tous les temps ni à toutes les sauces.
D’ailleurs BIBI est grammaticalement invariable, contrairement à son humeur qui elle est complètement variable. Tant pis pour la mode du complexe d’oppression féminine, BIBI est invariable et majuscule !!!

Ceci dit BIBI adore se déguiser et se travestir. D’ailleurs BIBI peut aussi bien se travestir en homme qu’en femme, puisque dans les deux cas il s’agit de clichés, de caricatures qui dénaturalisent le lien normatif que l’on met entre sexe et genre, voire aussi entre genre et préférences sexuelles. Ces minuscules performances théâtrales explosent les mécanismes culturels censés produire la cohérence sociale, et c’est justement mon but aussi.

Alors, BIBI de tous les pays travestissez-vous !

-3- BIBI est une masse de chair poilue

« Vous allez un peu loin mademoiselle, enlevez moi tout de suite ce doigt d’ici »
Pie X

« Comme porte-cervelle un corps c’est très pratique »
Henri-Frédéric Blanc in Situation Hors Dimensionnement

Dans l’idéal peut-être que BIBI serait acorporel-le. Ca le priverait des plaisirs du corps (bouffe, baise, etc) mais au moins ça lui permettrait de faire la nique à l’ère du temps et aux logiques consuméristes qui nous poussent à croire que les plaisirs sont matériels voir corporels. BIBI n’est pas content-e que tout devienne produit de consommation, y compris le corps qui devient objet de consommation sexuelle. Bon, en même temps BIBI en rigole, parce que c’est bon pour la santé.

BIBI a cependant pour incarnation physique cette « enveloppe », avec qui il peut éventuellement mal s’entendre vu que son corps veut sans arrêt manger, pisser, vu qu’il tombe malade, qu’il faut l’entretenir, le laver, vu qu’il vomit, qu’il est lourd et laid (surtout ses extrémités), qu’il a mal, qu’il est inconfortable, qu’il a ses règles ou qu’il bande à la piscine, qu’il est toujours trop gros ou trop maigre, qu’il gratte des fois, qu’il a des courbatures souvent, qu’il pète, qu’il tousse, qu’il crache des trucs dégueu, qu’il pue des pieds, qu’il chie, qu’il meurt, etc. Bref le corps de BIBI est vulgaire, contrairement à BIBI qui est super raffiné.

Toutes ces lignes pour dire que BIBI n’est pas seulement un concept, mais qu’il a une incarnation physique. Il faut bien l’admettre même si on peut déplorer que ce soit la première chose de BIBI que l’on voit.

Après, ben c’est vrai que certain-es trouvent qu’il n’y a rien de plus beau que le corps humain, moi pas, surtout vu de l’intérieur ou après deux semaines de putréfaction. Mais bon, les dégoûts et les douleurs, enfin euh les goûts, les couleurs, et le reste aussi hein, ..., moi ce que j’en dit, c’est que tout ça n’engage que moi.

On peut bien considérer toutes choses comme des objets dignes d’observation, de contemplation même ; avoir envie de le photographier, de le peindre, de le mettre en scène. Je pense que l’on peut envisager tout corps comme un objet et y voir de la beauté plastique (ou pas). Par conséquent considérer le corps féminin comme un objet n’est pas à blâmer en soit. C’est lorsque l’on réduit les individues femelles à leur corps ou qu’on les ramène systématiquement et premièrement à cet emballage que ça devient révoltant. Cette partie s’appelle BIBI est une masse de chair poilue, elle aurait pu s’appeler BIBI n’est pas qu’une masse de chair !

Passons sur ces basses considérations. Pendant ce temps, certaines personnes incarnées d’une façon ou d’une autre ne se reconnaissent pas dans le miroir du regard des Autres. Aujourd’hui (et surtout si on est riche) on peut aussi se réapproprier son corps en le rendant plus conforme à la représentation que l’on se fait de soi. Par exemple en prenant des hormones, en se laissant pousser les poils de la tête, avec des cicatrices décoratives ou des bouts de métal, ou en se mettant des faux seins, tout ça tout ça.

Pour ma part j’ai tendance à penser que c’est un peu être victime des clichés (pourquoi croire qu’il faille avoir l’air de ce que la société considère être comme l’image d’une femme si on se sent femme ? et ça même si on est né garçon...), bref je vois pas trop pourquoi modifier le support de base, je préfère laisser mon corps en paix, mais bon vous faîtes bien ce que vous voulez du votre.

-4- BIBI a un sexe

« Oh my god »
La reine d’Angleterre

« Nous sommes plus que notre sexe car nous sommes plus que notre corps qui n’est qu’enveloppe »
Michel Dorais
in Éloge de la diversité sexuelle

BIBI ne se définit pas comme étant un homme ou une femme, comme je l’ai déjà dit, cependant il a effectivement des attributs sexuels que ça lui convienne ou pas.

D’ailleurs le sous-titre « BIBI a un sexe » est inexact car parfois il en a deux. Les cas d’hermaphrodisme ne sont pas aussi rares que ça. Toujours selon M. Dorais entre 1 et 4% de la population naît physiquement avec en partie les 2 sexes (pas forcément avec un vagin et un pénis, mais en n’ayant pas les chromosomes habituels, ou avec des hormones de travers).
Elisabeth Badinter in « XY de l’identité masculine » - dont je pourrais retranscrire tout le dernier chapitre - cite des chiffres rapportés de « Le déterminisme génétique du sexe » in La Recherche, la Sexualité n°213, septembre 1989.
Selon cette étude :
-  1 femme sur 2700 serait touchée par le syndrome de Turner (ce qui veut dire n’avoir qu’un seul X à la 23ème paire de chromosome). En fait il y en aurait bien plus, mais dans la plupart des cas il y aurait fausse-couche automatique, donc peu de naissances.
-  1 femme sur 500 aurait 3X
-  1 homme sur 700 aurait le syndrome de Klinefelter c’est-à-dire être XXY.
-  1 homme sur 500 est XYY

Les individus « souffrant » de ce que l’on appelle les aberrations chromosomiques ne sont pas différents des autres (dans le sens où illes n‘ont pas plus de chance d‘être homosexuelles, ni dégenré-es, etc), si ce n’est qu’illes ont plus de chance d’être infertiles, et dans le cas de Turner il y a des problèmes de croissance assez importants.

Je rappelle que les hommes sont censés avoir pour 23ème paire de chromosomes un couple XY et les femmes XX. C’est la seule paire qui diffère selon le genre. Cela prête à penser que nos points communs sont beaucoup plus nombreux que nos différences, que la société basée sur cette exacerbation d’une différence somme toute limitée est foireuse, illégitime, bancale.

L’embryon est au départ féminin, dans le sens où, s’il n’y a pas sur lui l’action d’un gène, il sera féminin. Le gène en question, celui qui enclenche le processus de masculinisation quelques semaines après la fécondation, est appelé gène SRY. Il est amené (ou pas) par le spermatozoïde, par le géniteur. (au passage on peut donc détruire définitivement le mythe selon lequel la mère peut influer sur le sexe de l’enfant qu’elle porte par tel ou tel procédé mystique)
Et il y a aussi des cas où ce gène ne fonctionne pas. Dans ces cas là, l’individu dont le gène SRY est déficient deviendra ultra-féminin plastiquement, et cela indépendamment de ses chromosomes (on peux donc avoir le corps d’une fille « parfaite » et avoir des chromosomes XY c’est à dire masculin). L’auteure se demande même si la plupart des mannequins et figures emblématiques de la « féminité » ne sont pas simplement la plupart du temps souffrante de l’absence de l’action du gène SRY...

Quoi qu’il en soit, au total ça fait quand même beaucoup de gens qui, même en dehors de toutes considérations comportementales ou psychologiques, ne rentrent pas confortablement dans la case « homme » ni « femme ».

Finissons-en avec ces catégories !

Aujourd’hui, dans la plupart des cas d’anomalie chromosomique détectés en début de grossesse il y a avortement ; dans tous les cas détectés à la naissance, les médecins et les parents décident de castrer ces bébés pour pouvoir les conformer à notre façon dualiste de concevoir la sexualité. On a beaucoup dénoncé à un moment et à juste raison les sévices sexuels infligés aux petites musulmanes au Soudan notamment, mais il faut aussi prendre conscience que même à côté de chez nous, on fait subir des opérations monstrueuses et ultra douloureuses aux enfants qui ne rentrent pas dans les cases toutes faîtes de notre cerveau. A noter d’ailleurs que lors de la plupart de ces castrations, les parents choisissent le sexe féminin pour leur bébé : ils se disent qu’il vaut mieux un vagin sans clitoris (une femme sans plaisir ?) qu’un petit pénis de 5 cm qui fait tâche aux pissotières (un homme sans virilité ?).
Les parents influencés - c’est un euphémisme - par les médecins ou psychologues ont peur que leurs enfants aient des problèmes de personnalité en ne pouvant pas s’identifier à l’étiquette homme ou femme.

Or les catégories de sexe sont complètement réductrices, étriquées, périmées et n’importe quelle personne normalement constituée ne rentre pas dans ces vieux moules. C’est justement à chacun de se constituer BIBI.
C’est-à-dire un individu ayant « un » sexe, « une » personnalité, et « un » érotisme, lesquels étant de tous les possibles. « Un » entre guillemets car en fait c’est plus compliqué que ça, vu que rien n’est figé, tout est multiple et évolue. En tout cas je trouve ça immonde d’opprimer ces BIBI qui sont au fond les incarnations physiques de la banalité de la bisexualité. Au lieu de cacher ces enfants, il faudrait en faire des stars ! Bref, l’objet de ce paragraphe n’était pas uniquement de saluer les hermaphrodites et les autres bizarreries du corps humain mais juste de s’entendre sur le fait que chacun a des attributs sexuels qui lui plaisent ou non.

Dans l’idéal peut-être que BIBI serait asexué-e. Ca lui éviterait d’avoir envie de baiser et de se sentir pervers parfois, mais ce n’est pas le cas. Alors bon.

Chap. 2 CONTRE-ADDICTIONS FONDAMENTALES : ou la contradiction au service de la contre-addiction

Confusion is sex
Album de Sonic Youth, 1986

Comme on l’a déjà vu, BIBI n’est que contradictions. Ca explique son caractère instable et ses sautes d’humeur.
Comment pourrait-ille bien être autre dans un univers comme le notre ? Nous sommes coincé-es entre l’hédonisme consumériste psychologisant et narcissique de cette saloperie de libéralisme d’un côté, et le principe selon lequel cette liberté de choix ( = de consommation) serait la garante de l’épanouissement personnel, de la cohésion et de l’égalité sociale. C’est pas clair ? Tant pis.

La contradiction est partout. Ce n’est pas un mal en soi. La réunion de deux choses contradictoires c’est la vie, c’est le plaisir !

Pour preuve, que vous évoque cette suite de termes pseudo-contradictoires ?

-  Dedans - Dehors
-  Liquide - Rigide
-  Jouissif - Dégueulasse
-  Contracter - Dilater
-  Détendre - Exciter
-  Plaisir - Douleur
-  Tendresse - Violence
-  Douceur - Sueur
...

D’où ce méchant message pour celleux qui ont des problèmes avec les hommes-femmes, avec les femmes-hommes, avec celleux qui ne savent pas ce qu’illes veulent, avec les bisexue-les, les transgenres, les êtres contradictoires, avec leurs propres contradictions bref avec la
Contradiction :
Ce n’est pas la Contradiction qui est perverse c’est vous qui êtes des détraqué-es, bande de monosexuel-les !

Dans ce qui suit je vais énoncer quatre postulats de départ ainsi que leurs contraires : le paragraphe A renvoie au A’ etc, qui vont orienter le reste de l’argumentaire. A vous de les adapter à votre humeur, je ne prétends pas énumérer des vérités fondamentales ni sur les gens ni sur les BIBI puisque ni BIBI ni les vérités générales n’existent ailleurs que dans ma tête au moment m. C’est juste un prétexte pour parler de choses et d’autres. Je remarque simplement que l’on peut penser que une chose et son contraire :

-A- Le monde c’est la merde :

« The world is a vampire »
Smashing Pumpkins
Dépressifs aux dents longues

Les rapports humains sont dégueulasses, les gens sont encore plus pourris que le système qu’ils tolèrent. Le capitalisme n’est que la forme moderne de l’institutionnalisation de la domination, devenant comble de ce principe. Domination qui est de l’essence de la civilisation humaine et dont les illustrations sont multiples à travers les temps (féodalité, patriarcat, esclavage et toutes les formes d’oppression antédiluviennes comme celles subies par les femmes, les animaux...).
Bref, la vie des fois ça fout la gerbe.

N’importe quel-le individu-e qui n’assume pas sa misanthropie a besoin de se construire une alternative humaine au caca ambiant. Caca constitué principalement de sur-consciences individuelles. Cette alternative humaine passe par BIBI.

-A’- Le monde c’est le pied

« Moot-attitude is a life style »
Moot-man

La vie c’est ça qu’est bon. C’est une suite de rencontres, de petits bonheurs la chance et de free chocolat parties. Les arcs-en-ciel fleurissent, les vélos roue-libre, sun is shinning and the weather is sweet. BIBI a des paillettes coincées entre ses dents email-diamant ou pas. Pépé et Mémé sont amoureux. Les enfants gambadent à Mariennebad, les adolescents bourgeonnent, les adultes régressent dans l’allégresse. Pourquoi noircir ce tableau idyllique ?

Pourtant BIBI oscille entre le goût et le dégoût pour la vie. Du coup, la facilité est de ne jamais choisir et de se laisser porter par les choses. Comme ce n’est pas toujours possible, quand le choix est incontournable, BIBI ne sait pas quoi faire, quelle moitié écouter et se complait dans sa déprime.

-B- Distinction Amour et Désir :

« L’Amour ne se manifeste pas par le désir de faire l’amour mais par le désir du sommeil partagé »
Milan Kundera
Philosophe neuneu du samedi après-midi

« Caca ! »
« On a pas la vie facile, hein ma petite dame ! »
Popo

Même s’il y a un relatif consensus sur le fait que ressentir de l’Amour ou du Désir pour une personne soient deux sentiments distincts, je définis cette proposition comme deuxième postulat de départ. BIBI éprouve les deux et a généralement besoin de donner et recevoir les deux pour supporter la vie. Sauf peut-être celleux qui ont réussi à grandir dans cette société sans intérioriser ce qui ressemble maintenant à un impératif : connaîs toi toi-même, découvre tes envies pour pouvoir les réaliser (envers et contre tout, et surtout contre l’intérêt général) !!!
Mais rares sont les gens qui ont réussi à déconstruire jusque là les préjugés sociaux, surtout que ce préjugé là (tu dois apprendre à décortiquer tes désirs, à les comprendre pour te connaître et t’aimer) est nouveau dans l’histoire et assez tentant. Sauf que finalement ça ne conduit bien souvent qu’à tellement essayer de cerner, de triturer ses envies, d’y passer plein d’énergie qu’on peut presque dire qu’on en devient esclaves.

Je parlerai d’attirance et de rassurance plutôt que de désir et d’amour. Et je définirai ces termes dans le chapitre 3...

On dit que les deux réunies pour et chez la même personne c’est l’idéal ; je dis qu’à long terme ça n’existe pas plus que (euh, un truc qui n’existe pas). Alors, c’est vraiment sympa de l’imaginer mais je ne pense pas qu’il soit socialement souhaitable de vivre dans l’attente de quelque chose qui n’existe que dans l’imaginaire collectif. (vous n’avez qu’à vous prendre par la main pour trouver un sondage jeune et jolie ou truc du genre pour illustrer)

BIBI est une alternative au couple traditionnel, notion qui n’a pas eu besoin de moi pour exploser.

-B’- Toi, le contre-exemple je t’attends

Y a des gens à ce qui paraîtrait, qui rencontrent l’homme ou la femme de leur vie, individu-e qui concentre leurs désirs, leur Amour, qui parvient à les attirer et les rassurer à la fois. Y en a même qui sont amoureux toute leur vie. Attirance/Rassurance ?

Prince-sses charmant-es je vous hais. Allez moisir aux pays des mors-nés qui puent des pieds.

Et comme tu n’existes pas, il me reste BIBI que j’aime au pluriel. Au moins ça évite d’exiger de l’autre de concentrer tout ça et de l’harceler avec tous ces désirs contradictoires. Ca évite aussi de croire qu’ille « n’est pas le bon » alors hop poubelle juste parce qu’ille ne ressemble pas toujours à cet idéal à la con qui colle au cerveau.
A mon avis le concept du couple et plus particulièrement du mariage n’a pas toujours été absurde. Cette façon ultra moralisatrice de concevoir le fonctionnement social a certainement servi historiquement a réguler et pacifier le coit. A une époque pas si lointaine (2,3000 ans ? En tout cas une miette à l‘échelle de la Vie) ça devait être un compromis intéressant entre l’agressivité des hommes et la nécessité de protéger les femmes dans l’intérêt même de la reproduction ? Au lieu d’être l’objet de toute la classe « homme » on devient objet d’UN homme, youpi...
Mais au final, le mariage a plus été l’aboutissement pernicieux du système d’exploitation des femmes qu’autre chose. Dès le départ, le mariage est un contrat qui officialise l’appropriation de l’individue femelle par l’individu mâle, et qui entérine du même coup le système hétérosexuel. Historiquement, ce qu’il y a de plus horrible dans l’institutionnalisation du mariage c’est qu’il a invisibilisé les violences subies par les femmes, en les enfermant dans la sphère privée, et du même coup qu’il les a empêchées de s’organiser collectivement... Sans compter que l’idéal d’Amour-Passion toujours insidieusement ancré dans la tête de la plupart des gens aujourd’hui, en est directement inspiré.

Et quel est l’intérêt social du mariage aujourd’hui ? A la limite un intérêt économique, et encore, j’aurais tendance à dire que son intérêt est nul.

La seule chose qui soit digne d’Amour, c’est l’humanité entière, ou alors personne. Alors soit je vais y arriver à l’aimer cette salope, soit pas et je serais aigrie toute ma vie et je vous conseillerais donc de pas me parler. Merci.

-C- Le sexe c’est le chaos :

« Houellebecq’s spirit is driving you crazy ! »
Bobby le cowboy

« Le mouvement qui se voulait libérateur, voire révolutionnaire, tombe dans la répétition et le besoin compulsif [...] le sujet devient dépendant de pratiques sexuelles qui deviennent nuisibles à son équilibre, il aimerait s’en libérer mais n’y parvient pas »
Dr Valleur et Matysiak
In Sexe, Passion et jeux vidéos, les nouvelles formes d’addiction

Outre le plaisir individuel éphémère et éventuellement une ouverture générale aux autres, le sexe n’amène socialement que des complications relationnelles, des tensions, de la jalousie, des frustrations, bref des emmerdes.
Les communautés sexuelles libres n’ont jamais tenu le coup car à moyen terme la liberté sexuelle est psychologiquement insupportable.
La sexualité c’est le contraire de l’innocence. Elle n’est souvent envisagée que comme la recherche de l’orgasme envers et contre tout. Pour preuve le fait que le viol soit systématiquement utilisé comme une arme de guerre est assez éclairant. Et, plus convaincant qu’un long discours, un petit champ lexical, une liste de :
jalousie, crise hormonale, frustration, accident, manque, monogamie, douleur, ignorance, indifférence, prostitution, masturbation, honte, homophobie, solitude, laideur, vieillesse, complexes, jalousie encore, mutilations sexuelles, pédophilie, viol, exhibition, MST, obsession, perversion, exhibition, torture, sodomie forcée, impuissance, syphilis, avortement, sida, procréation, fantasmes aliénés, pornographie, pudeur, blablabla blabla...

Sans compter que l’on n’a jamais autant parlé de sexe qu’aujourd’hui mais qu’au final on vit dans un monde de frustrations. La génération porno est bombardée de canons au torse imberbe et de strings ficelles, de grosses poitrines et de regards alléchants.
Le culte du corps et des plaisirs corporels au sens large n’amènent en fin de compte qu’un décalage croissant entre la représentation du plaisir sexuel et la réalité ; accompagné de complexes généralisés pour toutes celles et ceux qui ne rentrent pas dans les modèles de représentations féminines ou masculines habituelles. Je ne parle pas seulement des critères normés de beauté, mais d’identité sexuelle : comment peut-on encore se « sentir femme », par exemple, alors que le modèle-type de la jeune fille est soit une jolie potiche sans cervelle, soit une requine aux dents et seins longs ?
Personnellement je préfère inventer autre chose que de convaincre les gens qu’être une femme ce n’est pas tous ces clichés. Ca me paraît plus facile et plus chouette d’être un BIBI, d’être un nouveau mot que de traîner derrière moi tout ce qu’on a historiquement pu attribuer aux individus qui telles caractéristiques sexuelles. Quand je lis dans les journaux « la Femme avenir du manager » ou la Femme ceci ou cela, ça me donne vraiment envie d’être quelque chose qui n’a rien à voir avec ce stupide concept.

-C’- Le sexe c’est ça qu’est bon

« Toi-même tu sais, baby »
Guib

« Je jouis donc je suis »
Baby

Ai-je vraiment besoin de convaincre qui que ce soit ?

Qu’y a t-il de meilleur que le sexe pour se rappeler qu’on est vivant, pour voir la vie en rose ? Joie ou jouissance sont du luxe dans ce monde de frustrations, chaque orgasme est une victoire sur la mort. Qu’y a-t-il de plus beau ? Quoi de plus fort que de participer à la jouissance de celleux que l’on aime, pour le leur dire justement ? Le sexe est la meilleure façon de se rapprocher de quelqu’un.
Fin c’est cool, quoi comme dit l‘individu post-moderne.
Il faut donc absolument qu’on trouve ensemble une alternative entre l’abstinence et l’obsession. En sachant que comme vous l’avez peut-être déjà remarqué la société par le biais des médias a tendance à nous rappeler toujours plus que notre épanouissement ne peut passer que par les sens, par la consommation et le sexe ; ce qui n’a pour effet que de plus tendre à nous éloigner les unes des autres que l’inverse. A force de tous et toutes passer son temps à se demander comment et avec qui on pourrait enfin atteindre le degré de plaisir qu’on est apparemment censé-es atteindre, à quoi on en arrive finalement ? A simplement s’éloigner toujours plus de LA question : comment vivre ensemble ?

-D- Misogynie, misandrie mon cœur balance

« Les femmes, toutes des salopes ; les hommes, tous des bites. »
Mémé
Aigrie

Mon dégoût pour l’humanité toute entière fait moins l’unanimité et n’est pas beau à voir. Mais qui n’a jamais entendu ces mots de la bouche d’un mâle ou d’une femelle déçu-e par le sexe opposé ? Je suis homme et femme, je dis ça aussi par (auto)dérision. Il n’empêche que la plupart des hommes que j’ai rencontré ne résistent pas à leurs pulsions sexuelles, souvent envers et contre tout ; et que les femmes, si elles peuvent y résister des fois (car c’est moins accepté socialement et culturellement) compensent cette frustration par d’autres pulsions négatives, comme la méchanceté par exemple. Ou comme l’aigreur comme je viens de l’illustrer en tête du paragraphe.

Est-ce inné de toujours tout ramener à son nombril ou à sa bite ?

Je précise bien que l’objet de cette sous-partie n’était pas d’insister sur la différenciation sexuelle homme/femme ou bite/salope. C’est justement ce que je dénonce.

Les garçons ne sont pas plus mauvais ou plus égocentriques, ils ont simplement un pouvoir physique (et social) de destruction plus grand et qui s’exprime différemment puisqu’ils peuvent se servir de leur sexe comme d’une arme. Les filles ne pouvant utiliser leur sexe en tant que tel comme d’une force, c’est leur pouvoir d’attraction sexuelle qui le devient. Mais c’est la même démarche de pouvoir et de domination sur laquelle je chie.

Étant admis ces postulats, on peut admettre aussi facilement leurs contraires, comme quoi il n’y a pas besoin d’être schizophrène. ( ?)

-D’- BIBIsexualité

« La véritable condition de l’être humain est la bisexualité »
Dr Louis Corman
Vieux morphopsychologue

« I love you h’bibi i love you »
Les barbarus fourchins

Du fœtus au génie, du maçon au psychopathe, de l’adolescent prépubert au vieillard, des civilisations pré-industrielles aux générations cyberpunk, etc, nous sommes tous et toutes composé-es d’une part de féminité et d’une autre de masculinité qui s’entremêlent et qui se déclinent de multiples façons. Socialement inacceptable pendant longtemps, ce fait doit aujourd’hui être érigé en valeur suprême : « Nous sommes tous des BIBI ». Rien ne sert de tenter de se convaincre que l’on est une femme sous prétexte qu’on n’a pas de bite ou qu’on est un garçon sous prétexte qu’on n’a pas de seins, cela ne mène qu’à faire taire sa deuxième partie et donc à se frustrer, à instaurer le déséquilibre interne comme norme.
Nie ta « moitié » femelle, gars et tu auras le choix entre la survirilité genre rambo et la marginalité honteuse puisque les caractères dits féminins sont considérés chez un homme comme une faiblesse. Chez les femmes aussi mais c’est pas leur faute elles sont nées comme ça.
Nie ta « moitié » mâle, meuf, et tu as le choix entre potiche-style-of-life et le cliché inverse de réaction à la norme qui pousse à survaloriser ce qu’on t’interdit de mettre en avant socialement, à savoir ta virilité, donc à opprimer ta féminité. C’est-à-dire d’adopter les codes du l’autre genre tout en constatant que celles qui se comportent comme ça sont perçues comme des aliens par les autres.

Donc, même quand BIBI sera parvenu à se définir comme tel-le, va passer beaucoup trop d’énergie à essayer d’équilibrer ses deux « moitiés ». Cet équilibre ou déséquilibre selon les cas, est à la base de vraiment plein de choses selon moi, notamment des fantasmes, de sa représentation du monde. Mais autant éviter aux autres l’énergie stupidement dépensée dans cette auto-définition et dans cette démarche pour s’accepter soi-même : acceptons nous vite fait comme on est, comme ça on aura plus d’énergie pour les choses qui ont vraiment de l’importance telle que « bon on la fait quand la révolution ? »
Pour synthétiser, mon hypothèse c’est qu’on est initialement tou-tes bisexuel-les dans tous les sens du terme : composé-es d’aspects dits masculins et féminins, mais aussi attiré-es à la fois par le semblable et le différent, etc. C’est la vie, les normes, les circonstances et les accidents qui font que certain-es se bloquent une de leur moitié... non ? D’ailleurs ce n’est pas un problème tant que l’on trouve d’autres moyens de s’épanouir que le sexe. Or l’organisation sociale actuelle ne nous en offre pas beaucoup d’alternatives et comme j’ai pas encore d’autres idées et que je suis une obsédée je continue.

Chap. 3 LI-BIBI-DO

« la conception du monde qu’a chaque individu dépend du mode de la bisexualité chez lui »
Docteur Louis Corman
Toujours aussi vieux morphopsychologue

Les fantasmes et la représentation que l’on se fait du plaisir sexuel sont évidemment évolutifs dans le temps et dans la tête selon l’acceptation de sa composition bisexuelle et selon ses expériences (entre autres). Elle dépend de beaucoup de choses qui sont trop emmêlées, trop inconscientes et trop individuelles pour être abstractisables ou généralisables ; surtout par moi qui n’ai pas spécialement de qualification en la matière.

Je ne cherche pas à définir de « bonnes façons » d’imaginer l’amour, ni de « bonnes pratiques » sexuelles ou autres. Je ne pense pas que cela soit possible et encore moins souhaitable. Les tentatives de définition ou de description de « l’amour vrai » participent forcément plus à construire socialement l’anormalité sexuelle comme une maladie, qu’à imaginer des moyens pour dépasser ces conceptions.

Ceci étant dit je vais donner en vrac dans ce dernier chapitre des pistes de réflexion, en inventant des mots ou en en définissant d’autres.

-1- La « Rassurance »

Je désigne par ce mot qui n’existe pas le besoin que l’on peut ressentir d’amour, de tendresse, d’être choyé-e, aimé-e, rassuré-e, par des relations épanouissantes ou pas. Cela s’acquiert par l’Amour au sens large du terme, impliquant éventuellement des rapports sexuels ou pas avec celles et/ou ceux qui procurent de la rassurance à BIBI. C’est pas du tout systématique.

Généralement ce besoin est comblé par une (des ?) relation(s) durable(s), envisagée(s) à moyen ou long terme, habituellement accompagnée(s) de rapports sexuels et souvent - en moyenne - de type couple. Ce que je trouve à la fois assez triste et néanmoins mieux que de devenir complètement ouf dans l’anonymat généralisé.

On peut imaginer que si tout le monde se donnait de l’affection sans contrepartie on n’aurait pas de raison de mettre en place des relations de dépendance affective qui peuvent faire perdre la tête. Mais tout le monde a besoin d’être rassuré et quand ton voisin te marche sur la tête quand tu es dans le caniveau c’est logique que t’aies envie de te jeter dans les bras de quelqu’un-e de ton entourage en qui tu fais confiance.

On peut aussi considérer que les relations amicales très fortes de style clan qui assurent cette affection quotidienne au membre du groupe sont du même type, ou encore au sein de la famille, faut voir la famille. Cela ne veut pas forcément dire que les sous-entendus sexuels soient explicites ni que cela soit incompatible avec les autres relations dites de rassurance.
D’autres, enfin, recherchent cette « sécurité affective » par des rapports sexuels avec tout plein de BIBI, ce qui est relativement invivable parce que le sexe c’est le chaos (à vous de me et vous prouver le contraire).

Selon la personnalité de chacun-e le besoin de rassurance s’exprime différemment, allant de l’indépendance totale au cumul des types de relation affective, ce qui rend tellement complexes les choses que je ne vais pas essayer d’en dire plus pour ne pas dire de trop grosse connerie. Bref : tout est possible il suffit de le vouloir et de le penser comme inéluctable.

Rappelons tout de même que les gens (mais pas les BIBI) ont tendance à croire que la rassurance n’est possible que par l’exclusivité et la fidélité. C’est de la bonne et pure connerie comme je vais le démontrer par la suite. Gnarf nerf.

-2- L’Attirance

Le type de relations précédemment décrit, fondé sur la confiance, l’entente réciproque, la communication et l’amour s’accompagne aussi parfois du désir, de l’envie, de séduction, d’une idéalisation de l’Autre ; bref de ce que j’appellerai l’attirance.
Mais à long terme, je pense qu’il est quasi-impossible que rassurance et attirance se conjuguent dans la même personne, BIBI ou pas.

Ce sont en effet deux notions dichotomiques : la rassurance implique la stabilité ; l’attirance la poursuite de quelque chose donc l’instabilité.

L’attirance pour quelqu’un-e est forcément une relation sexuelle accompagnée de rapports sexuels réalisés ou fantasmés, en sachant qu’il n’est pas forcément souhaitable que la réalisation soit effective (car le sexe c’est le chaos) mais que d’un autre côté c’est ça qu’est bon.
Sans oublier que l’attirance est évolutive, sauf chez les pédophiles qui sont malades mentaux dans le sens où illes bloquent sur l’objet de leur premier amour. Je suis pas en train de dire qu’il faille porter un jugement sur les gens qui sont attiré-es par des enfants (il n’y a pas de morale à donner sur l’objet de désir de quiconque, fut-il farfelu). Je dis juste que de ne pas évoluer c’est une maladie. Donc les pédophiles sont des malades.
De la même façon, les gens qui bloquent sur une image idéalisée et normée de la femme, par exemple, qui n’évoluent pas dans leur désir, sont des malades...

Mais dans l’ensemble, la règle c’est qui n’y en a pas et que tout est possible. Je pourrais par exemple être né mâle, avoir changé de sexe et aimer les femmes...

-3- Distinction relation et rapport sexuel

Ce que j’ai appelé relation sexuelle décrit toute relation humaine orientée par le désir de l’autre en tant que BIBI, accompagnée ou pas de rapports sexuels. Y en a qui disent que toute relation est sexuelle mais y faut pas pousser Mémé dans les orties. Peut-être que c’est vrai mais moi ça me fait flipper de penser que les relations désintéressées n’existent pas. D’ailleurs BIBI est assez désintéressé-e en moyenne car BIBI est aussi misogyne que misandre. BIBI aime les gens, pas les femmes ni les hommes !

Ce que j’appelle rapport sexuel désigne l’acte sexuel, la recherche de l’orgasme de préférence par et pour l’autre. Certain-es considèrent la masturbation comme un rapport sexuel à part entière, personnellement je l’exclurai des « rapports sexuels » puisque c’est un rapport à soi et pas aux autres. Ca ne veut en aucun cas dire que je dénigre l’intérêt voire la nécessité de la masturbation dans la constitution de son identité sexuelle. Sans compter que c’est salvateur et bonnard, ça détend et stimule l’imagination.
Vous aurez compris que l’objet de ces mots mis bout à bout n’est pas de vanter les mérites de la masturbation, ( personne n’a eu besoin de ces mots pour avoir envie de se toucher sous la couette !), mais d’essayer d’inventer une organisation sexo-sociale moins rigide et plus épanouissante.
Et puis l’auto-satisfaction bien que ça évite la dépendance à l’Autre, ça ne remplacera jamais la sensation que l’on a serré par des bras aimés.

Quel intérêt de distinguer rapport et relation sexuel et tout ça ? C’est qu’il me semble que l’on manque de mots pour décrire toutes ces situations avec les autres. Sûrement vous aurez déjà remarqué ça si vous avez des « relations privilégiées » avec des gens du même sexe que vous : quand on dépasse les stéréotypes sexuels, les mots qui servent à désigner les actes normaux ne veulent plus rien dire... Sûrement d’ailleurs il y a plus de chance que vous vous soyez dit ça si vous n’avez pas de bite et que vous avez essayé d’aimer vos pairs. En effet, « faire l’amour » désigne des actes que l’on peut se représenter pour un couple hétéro, mais à quoi ça renvoie « faire l’amour » quand les personnes en présence sont des filles ? Et puis si vous êtes un garçon et que vous avez essayé d’aimer un autre, vous avez dû vous dire faire l’amour avec lui ça veut dire faire ci faire ça, alors qu’en fait les clichés sur la pénétration par exemple sont à jeter à la poubelle. Il faut inventer des mots qui veulent dire quelque chose qui correspondent à ce que l’on vit !

Bref, je vous souhaite bien du plaisir et surtout d’arriver à vous retrouver dans le méli-mélo de la vie. J’aimerais avoir des réactions, pour peut-être écrire d’autres choses à partir de vos témoignages ou idées...
J’aurais peut-être dû parler du regard des autres qui joue à fond sur la constitution de son identité. Comment s’en abstraire, pour s’épanouir, sans tomber dans la provocation ? Provoquer c’est toujours dépendre mais dans l’autre sens, c’est laid. Citation : « tant que le regard des autres joue un rôle déterminant, la morale amoureuse est vouée à l’hétéronomie et à la dépendance aux normes du groupe. » Pascal Duret in Les Jeunes et l’Identité Masculine. J’ai pas parlé de l’absence totale de référent-es bisexuel-les, ni de la double pression qu’endure celleux-ci puisque que les bisexuel-les dérangent à la fois l’ordre embourgeoisé homosexuel et le système hétéronormé. J’ai pas parlé non plus du rôle de l’éducation des enfants, ni du langage, ni du concept de pervers polymorphe ni de tout un tas de choses. J’ai encore envie d’écrire des choses et j‘aimerais le faire avec vous... Aussi je cherche une personne qui aurait envie de dessiner des petites BD.

Bon ben bon courage pour arriver à vous connaître et à vous aimer... (au pluriel !) Maintenant on est tous très content-e-s d’être soi-même et très bien dans nos baskets fabriqués par des petites mains en Thaïlande. Maintenant qu’on s’accepte on peut passer aux choses sérieuses et se poser de vraies questions. Comment vivre ensemble convenablement ? Qu’est-ce qu’on fabrique dans cet univers où on exploite les plus faibles et ou peut réduire l’humanité au néant parce que c’est plus rentable ? Comment réinvestir la chose publique ? Comment renverser ceux qui détiennent le pouvoir et qui se le gardent ? Comment ne pas retomber dans le cercle vicieux de la domination ? Et puis pourquoi ?

BIBI-jour chez vous !

Mémé
Achevez-la en 2004

Mémé

P.S.

Idées, témoignages, questions, suggestions, insultes, débats, précisions :

bibie@no-log.org

Ecrit par libertad, à 13:26 dans la rubrique "Le privé est politique".

Commentaires :

  Rackshasa
09-07-04
à 07:06

well, well, well...

Un chouette texte qui dépasse effectivement les sempiternels débats hétéro vs homo et homme vs femme. Je dirai juste que je pense que nous sommes tous potentiellement bi et pas initialement bi. C'est peut-être plutôt une question d'éducation et pas de biologie puisque les sexes sont biologiquement différenciables.
Quant à la rassurance en guise d'amour, cela existe c'est indéniable mais il y a d'autres relations "psychologiques" possibles, à mon avis, que l'on peut mettre dans le casier relation amoureuse. Il en est une à l'opposé de la rassurance qui est de tout remettre en jeu régulièrement sans s'installer dans le petit confort mental de la relation qui d'ailleurs peut très vite devenir insipide. L'autre peut être surprenant ou même inamical (inamoureux)."Il y a des jours où cupidon s'en fout" chantait Brassens. Vivre une relation sur une longue durée c'est aussi simplement une expérience de vie commune et que cela soit à deux, trois ou plus il y a une part de risques, de situations nouvelles et imprévisibles qui ne peuvent pas être vécus dans une relation courte. C'est aussi ça qui est intriguant dans le rapport à autrui. On peut donc aimer l'autre pour le découvrir et se découvrir. On peut aussi voir la relation amoureuse comme un voyage dans le temps avec l'autre, en agréable compagnie, pour partager des expériences, y réfléchir, en débattre et créer, innover et pas seulement dans le domaine affectif. Je pense que la relation de "rassurance" est un amour consummériste, considérant que l'affection mutuelle est acquise et intarrissable. C'est cela qui prend le relais dans les périodes de "page blanche" de la relation, périodes qui peuvent se prolonger toute la vie particulièrement chez nombre de couples ou plus si affinités. La "rassurance" c'est contre la peur du vide ou du lendemain.
Bref, le chaos, le changement, ou l'incertitude, peut être aussi le moteur d'une relation affective, jusqu'à devenir parfois condition sine qua non de la relation.
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  Yvan Grozny
09-07-04
à 10:15

Re: well, well, well...

Ta dernière phrase me rappelle un film: "Drôle d'endroit pour une rencontre".
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  Rackshasa
16-07-04
à 07:23

Re: Re: well, well, well...

Je ne connais pas ce film. Que raconte-t-il? Sais-tu de qui il est?
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  Yvan Grozny
16-07-04
à 10:04

Re: Re: Re: well, well, well...

C'est de François Dupeyron, avec Depardieu, Deneuve...
C'est pas très "racontable": ça a un très bon arrière-goût de Blier. Disons qu'il s'agit de gens qui se retrouvent sur une aire d'autoroute. Depardieu, en panne de bagnole et en pleine quête de sens, démonte son moteur pour comprendre les choses qu'on nous cache. Deneuve, après s'être goujatement fait jetée là par son mec, attend docilement celui qui ne reviendra pas. Chacun s'investit affectivement dans celui qui leur tourne le dos...
Rapport à ta phrase, il y a des personnages du film pour qui l'incertitude et le chaos semblent être condition sine qua non du désir affectif, mais cette fois plutôt dans la noirceur, l'aliénation grotesque.
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  delphine314
01-04-07
à 15:41

Re: Re: Re: Re: well, well, well...

texte très sympa...je vois bien pourquoi bibi s'appelle bibi ( dommage que le chapeau s'apelle aussi bibi). J'ai une question : quand tu parles du gène SCY, est-ce-les hommes et les femmes l'ont également??? dans ton texte tout porte à croire que oui, c'est juste pour la confirmation ;-)

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  delphine314
01-04-07
à 15:44

Re: Re: Re: Re: Re: well, well, well...

pardon c'est SRY...C'est   un   gène qui ne fait pas parti des chromosomes sexuels 23 mais qui agirait dessus????? Mes profs de génétique ont zappé le sujet...
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  libertad
01-04-07
à 15:53

Re: Re: Re: Re: Re: Re: well, well, well...

La personne qui a fait ce texte ne peut te répondre car il est repris d'un autre site. Il y a son mail en bas du texte.
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  G. Orwell
01-04-07
à 19:46

L'Homme libertaire fondu en un Robot Libéral

A force de déconstruction bourgeoise sous un masque deleuzien, voilà Bibi à la recherche de ce qui a été brûlé au nom de la "liberté". Nous ne sommes plus ni femme, ni homme, ni même les deux, nous sommes devenus des robots. Robots trans-genre, transexuels, transgéniques, transnationaux, transfigurés, et définitivement transparents.

Les rapports entre Autres étaient inégaux et oppressifs? Hé bien, nous voilà toujours plus inégaux et oppressés, mais désormais nous avons tué l'Autre. Il n'y aura plus personne pour nous sortir de là. Même plus nous-mêmes. A coups de pensées binaires, que pouvions-nous produire d'autre que des robots. Les deux seules Révolutions modernes ont été bourgeoise et industrielle. Nous nous sommes révolutionnés nous-mêmes, renversés nous-mêmes, donc suicidés.

Bibi, l'alternative est déjà toute trouvée, elle est bien là: c'est l'enfer robotique déshumanisé que tes bonnes intentions ont pavé...

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  Rakshasa
01-04-07
à 20:59

Re: L'Homme libertaire fondu en un Robot Libéral

Euh...quel rapport avec la bi-sexualité ?
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  libertad
01-04-07
à 22:54

Re: Re: L'Homme libertaire fondu en un Robot Libéral

Je ne vois pas très bien non plus
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  delphine314
02-04-07
à 01:13

Re: L'Homme libertaire fondu en un Robot Libéral

Big Georges Man : "A force de déconstruction bourgeoise sous un masque deleuzien," voilà Bibi à la recherche de ce qui a été brûlé au nom de la "liberté". Nous ne sommes plus ni femme, ni homme, ni même les deux, nous sommes devenus des robots. Robots trans-genre, transexuels, transgéniques, transnationaux, transfigurés, et définitivement transparents.

alors là, c'est vraiment déprimant!!! tu ne crois pas ( sous-estime) à l'être humain vraiment, 

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  delphine314
02-04-07
à 03:23

Re: Re: L'Homme libertaire fondu en un Robot Libéral

re-big brother : ben puisque c'est comme ça : m....à Deleuze et vive King Kong théorie!!!
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  libertad
02-04-07
à 09:39

Re: Re: Re: L'Homme libertaire fondu en un Robot Libéral

"King kong théorie" excellent livre en effet
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  G. Orwell
02-04-07
à 11:24

Re: Re: L'Homme libertaire fondu en un Robot Libéral

Croire? Plutôt penser. Penser l'homme, la femme, bref, l'Homme, l'humain, l'animal socio-politique. Mais le robot post-moderne, je ne peux y croire.

Le rapport avec la bisexualité? Ce n'est pas la question. La question, c'est la fin des genres, du Féminin et du Masculin. Seuls les robots post-modernes n'ont pas de genre, comme les anges n'ont pas de sexe. Je suis plutôt de ceux qui pensent que, malgré le poids des oppressions inter-genres, ce n'est pas en abolissant les genres qu'on pacifiera leurs relations. De même que ce n'est pas en devenant tous des Métis qu'on abolira le racisme. Ce n'est pas dans la dénégation de l'Autre (l'autre genre, l'autre sexe, l'autre culture, l'autre couleur, etc.) ni en dissolvant les différences qu'on réalise la Paix. La Paix n'existe qu'entre entités différentes (elles-mêmes infiniment multiples et floues).

L'identité n'est pas à chercher dans la modernité agonisante et morbide, dans le chaos bourgeois qui a déjà presque tout détruit, qui a détruit Tout, soit la Nature. L'identité sexuelle et ses multiplicités infinies existe entre ces deux pôles, ces deux sexes, ces deux genres. Soi et l'Autre. L'Autre en soi et Soi en l'Autre: la com-préhension, en somme. Le projet du "ni homme ni femme", c'est l'assassinat de la différence. C'est la perspective du clônage où chacun est interchangeable. Ou chacun n'est plus personne. Ni mâle, ni femelle, ni intermédiaire. C'est la négation d'animalité, donc d'Humanité.

Donc enfin plus de violences entre genres? Si encore, c'était le cas! Mais c'est bien la violence généralisée qui s'annonce.

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  G. Orwell
02-04-07
à 11:50

Re: Re: Re: L'Homme libertaire fondu en un Robot Libéral

"je crois que la fin du cloisonnement entre les rôles sexuels, timidement amorçé par le capital lui même, ne signifie en rien la fin de la domination, mais indique plutôt qu’il existe d’autres terrains de lutte plus fondamentaux"  MARTI N. La lanterne noire, N°11, juillet 1978 Source:http://endehors.org/news/8315.shtml

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  delphine314
02-04-07
à 14:20

Re: Re: Re: L'Homme libertaire fondu en un Robot Libéral

Il ne s'agit pas d'être dans une société uniformisée, mais d'avoir le choix d'être différent, un tant qu'être humain et de se débarrasser des vieux carcants qui persistent toujours. ok pour dire que le capitalisme oeuvre vers cette tendance : on ratisse large pour imposer un modèle dominant, mais de toute façon le capitalisme est source d'exclusion, la déconstruction des genres ne passe pas par là puisqu'il est part nature fondé par un ordre social créé par la religion, c'est donc une illusion de penser la déconstruction est aussi l'apanage du capitalisme. C'est une déconstruction des genre articielle...

Pour Bibi, le texte est agréable à lire pour le côté bouffée d'air, mais c'est un élément parmi d'autres...

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  delphine314
02-04-07
à 14:27

Re: Re: Re: Re: L'Homme libertaire fondu en un Robot Libéral

Et puis il n'est pas question d'abolir le féminin et la masculin mais de donner à tous la possibilité de trouver sa part de féminin et de masculin ( existent-ils vraiment d'ailleur???)

Rq concernant Bibi, avec ses manequin dont le gène chais-plus-koi est déficient, pas d'accord : le mannequinat c'est tout bêtement l'exploitation d'un physique avantageux pour intérêt pécuniaire, la génétique n'a rien à voir là-dedans, c'est réducteur d'une voir l'expression  sur le plan individuel d'une fémininité exacerbée

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  delphine314
02-04-07
à 14:34

Re: Re: Re: Re: L'Homme libertaire fondu en un Robot Libéral

Oui, Libertad je savoure les mots de ce bouquin...Post féministe où actualisation à notre époque du féminisme libertaire qui a tout de même existé au moment du MLF? Disons que le côté : comment je suis devenu Virginie Despentes ( et non pas femme libérée etc), pose vraiment la question de l'individu, qu'elle ne tourne pas autour du pot comme beaucoup de féministes. Je faisais cette remarque à cause d'une frication que j'avais vu entre V.Despentes et Gisèle Halimi ( Taddéi, je crois).
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  libertad
02-04-07
à 15:15

Re: Re: Re: Re: Re: L'Homme libertaire fondu en un Robot Libéral

Malheureusement le côté libertaire du MLF n'a pas duré longtemps, il y a vite eu des tendances très autoritaires à l'intérieur (limite secte ) avec "psychanalyse et politique" par exemple et reproduction des rapports hiérarchiques à l'intérieur des groupes. Quand on lit l'histoire du MLF faite par une féministe de la tendance féministe révolutionnaire ( j'ai pas les références avec moi mais je peux les donner ) ça fait peur sur la reproduction des rapports de domination dans les groupes, c'est là que l'on voit que la notion de sororité était une belle invention et que toutes les tendances se tiraient dans les pattes. Ca vaut les querelles entre groupes gauchistes de l'époque, aucune différence.

On donne trop d'importance au MLF et trop peu au Mouvement des femmes ce qui n'est pas la même chose.

Sur Despente entièrement d'accord avec toi.

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  delphine314
02-04-07
à 15:23

Re: Re: Re: Re: Re: Re: L'Homme libertaire fondu en un Robot Libéral

j'avoue mon ignorance quand au MLF décrite par une féministe révolutionnaire...c'est surtout parce que le MLF s'inscrivait en parallèle avec une analyse marxiste, voire stalinienne de l'époque, non?

Rien à voir : je viens de lire je suis une bourgeoise : un commentaire : oui le féminisme est bourgeois par anonyme, y compris Marcella Iacub, qu'est ce que c'est que cette façon de penser, c'est stalinien ou quoi, si tu veux bien lire le fil...

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  libertad
02-04-07
à 15:49

Re: Re: Re: Re: Re: Re: Re: L'Homme libertaire fondu en un Robot Libéral

j'ai vu, je ne suis pas du tout d'accord, Iacub a un rôle très positif en dépoussierant le féminisme

Oui je pense que cela provenait en partie de l'influence des groupes gauchistes maoïstes

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  Anonyme
02-04-07
à 16:58

Re: Re: Re: Re: Re: Re: Re: Re: L'Homme libertaire fondu en un Robot Libéral

Vous êtes marrants quand même tous les deux. Oui, Iacub est bourgeoise. Comme Kropotkine était prince. Comme certains ici sont fonctionnaires (je ne risque pas de me tromper, puisque statistiquement, chez les anars... :-))
Est-ce que dire Iacub est bourgeoise revient à dire Iacub est féministe bourgeoise, ou encore que delphine314 qui lit Iacub est bourgeoise ?

Libertad, j'espère que tu ne me feras pas le coup du point Godwin. Je vais juste raconter une anecdote personnelle. Il y a longtemps, bien longtemps, j'allais au lycée et en cours d'histoire nous étudions la seconde guerre mondiale. Nous lisions un texte de A.H. dans lequel il s'en prenait au marxisme juif. Le professeur nous demanda pourquoi il utilisait cette expression. Une élève répondit, "ben, il aime pas les juifs et il aime pas les communistes, alors comme ça il dit tout en deux mots". A quoi le professeur crut bon d'expliquer que Marx étant juif, Hitler analysait le marxisme comme étant une des émanations néfastes de la pensée juive, un produit de la culture juive (et donc de la dégénerescence, etc.)

Cela dit, est-il possible de dire que Marx était juif, sans passer pour un adepte du petit roquet moustachu ?
Et peut-on s'interroger sur la tendance affirmée parfois en ces colonnes en cas de polémique à user de certaines formules du type "féminisme bourgeois", "féminisme victimiste", "féministe radical", etc...

J'te taquine :-)... mais très sérieusement... :-) :-)
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  libertad
02-04-07
à 20:07

Re: Re: Re: Re: Re: Re: Re: Re: Re: L'Homme libertaire fondu en un Robot Libéral

Marx était juif ok et alors ? qu'est-ce que cela apporte de plus à l'analyse, par contre le fait qu'il était bourgeois déjà peut-être un peu plus. De quelle couleur étaient les yeux de Marx ? Personne ne pose la question et ne se demande si on aurait droit de le dire.:-)
Le féminisme radical ou le victimisme est une idéologie qui correspond à quelque chose de précis et de suffisamment décrit sur ce site, cela n'a qu'un rapport vraiment très distancié avec le fait que Marx est juif ou a les yeux verts.
Le féminisme bourgeois, bien que cela existe, il en est assez peu question sur ce site, sauf dans un texte écrit par une féministe et dont le titre est un peu une provocation.
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  Anonyme
02-04-07
à 20:42

Re: Re: Re: Re: Re: Re: Re: Re: Re: Re: L'Homme libertaire fondu en un Robot Libéral

Marx était juif ok et alors ? qu'est-ce que cela apporte de plus à l'analyse, par contre le fait qu'il était bourgeois déjà peut-être un peu plus.
Remplace "Marx" par "Iacub"... C'est tout ce que je voulais dire, pas la peine de s'emballer !
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  delphine314
03-04-07
à 02:49

Re: Re: Re: Re: Re: Re: Re: Re: Re: Re: Re: L'Homme libertaire fondu en un Robot Libéral

mais c ambigu car tu étais sur le fil de féministe bourgeoise, et tu disait que le féminisme n'était QUE bourgeois, et après tu rebondit en disant que Iacub est une bourgeoise, et après tu veux  faire croire que les deux termes bourgeoise-féministe étaient bien distincts dans ta pensée, et tu protestes à l'amalgame ...ça frise l'imposture. quand à tous ces termes sur féminisme et compagnie, ça me parait important de comprendre pourkoi on en est là....Et comme les groupes soi-disant féministes( je les citerais) ne sont capables ( courageuses??? absence d'autocritique, oui je crois) pour en parler et les analyser sérieusement et de menière vraiment approndie, pourkoi ne pas en parler ici? C'est un élément parmis d'autres, c tout.
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  Anonyme
03-04-07
à 03:15

Re: Re: Re: Re: Re: Re: Re: Re: Re: Re: Re: Re: L'Homme libertaire fondu en un Robot Libéral

(il se trouve que je suis ici à cette heure nocturne, mais que je m'apprête à goûter un repos fort mérité)
Levons donc l'ambiguïté que tu signales, et qui est celle de l'anonymat. Je suis l'anonyme qui a répondu sur ce fil avec Marx/Iacub. Quant à l'autre fil, je suis le deuxième anonyme, distinct du premier. Je n'ai donc pas dit que le féminisme n'était que bourgeois. j'ai en revanche rebondi sur la dernière phrase de ton commentaire. J'aurais du signaler que j'étais un autre anonyme, j'ai fait vite, et je m'en excuse. Je fais partie de ces pénibles qui ont le souci de l'exactitude dans le langage, et qui fuient les imprécisions vite porteurs d'amalgames et confusions divers.

Quant aux questions que tu soulèves, je répondrai vite, au risque d'être moi-même imprécis et inexact (mais je souhaite aller me coucher). Tu te montres particulièrement active en ce moment sur les fils concernant le féminisme, et je ne pense pas me tromper (tu me diras) en pensant que tu es en quelque sorte en train de découvrir de nouveaux éléments concernant le féminisme, d'où les nombreuses questions que tu soulèves. C'est un chemin que tu suis pour ta réfléxion personnelle et tu trouves là de la nourriture. Nul n'a en ce domaine à te faire de leçon ou à te donner de conseils. Cependant, de mon côté, ce "découpage" de la réalité ne me semble pas être des plus féconds. Je m'explique. Il semble qu'il faille à tout prix catégoriser les féminismes, et les catégories de la description optent pour des focales de plus en plus microscopiques en déterminant des catégories de plus en plus microscopiques elles aussi, au point que j'ai l'impression qu'on aura bientôt ici un "groupe" de 4 anarchistes féministes radicales pro-queer trans-genres, là un "collectif" de 2 féministes abolitionnistes naturalistes antisexistes et ailleurs encore un rassemblement de 5 anarcha-gouines wicca... Le problème n'est pas tant d'adopter une focale que de savoir en varier. Tu sais ce qui se passe quand on a le nez sur la page qu'on est en train de lire ? Il se passe qu'on ne peut plus lire.

Maintenant qu'il te paraisse important de comprendre pourquoi on en est là, bien entendu, c'est ta démarche et je ne peux que l'approuver.

ps : j'ajoute toutefois, ou plutôt j'insiste, que le fait que iacub soit bourgeoise ne me semble quand même pas tout à fait anodin (de même que marx, comme le faisait remarquer, avec pertinence, le maître de ces lieux)
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  delphine314
03-04-07
à 03:59

Re: Re: Re: Re: Re: Re: Re: Re: Re: Re: Re: Re: Re: L'Homme libertaire fondu en un Robot Libéral

 je suis d'accord : "les catégories de la description optent pour des focales de plus en plus microscopiques en déterminant des catégories de plus en plus microscopiques elles aussi", mais ma démarche c'est de débroussailler les catégories pour en trouver le fil conducteur, et pas du tout une masturbation de cerveau stérile. En fait tous ses post sont pour moi 1. une manière comprendre une crise sociale où j'ai sans cesse le sentiment que l'échec du féminisme  avec ses quelques lois pathétiques en est une des clefs et 2. de trouver une lecture transversale du fonctionnement de la société. Une manière de voir des choses comme je l'aie fait à un autre moment de ma vie sur la dialectique hegel-marx, parce qu'on m'a éduquée-lobotomisé le cerveau à coup d'autoritarisme stalinien bourré de consensus.

 Et bien sûr pour des raison des personnelles, puisqu'on m'a très souvent remis à ma place dans mon rôle de "femme" ( désolée, j'arrive pas à me caser dans le moule, ça déforme...), que je souhaite en rester lucide et ce n'est pas mon style de fermer les yeux. Et encore moins de me rendormir tranquille.

Sinon désolé pour l'amalgame d'anonymes.

Sur ce je vais également profiter d'une nuit de répit.

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  AnonimA
04-04-07
à 00:30

A propos de Marcela Iacub

Je ne vois pas qu'elle dépoussière quoi que ce soit. Il me semble au contraire qu'elle enfonce les femmes en reprenant de vieux thèmes machistes qu'elle remet au gout du jour avec un nouveau look.
D'ailleurs, que le CNRS ait fait venir cette femme du bout du monde me parait curieux alors que tant de jeunes chercheuses ne sont pas admises dans ce monde essentiellement masculin et jaloux de ses prérogatioves. Si précisément elle plutot que d'autres qui la valait bien  a été retenue, c'est sans doutes parce qu'elle était plus commode et moins génante que d'autres. Une femme qui adopte à ce point les critères masculins par mimétisme, ça se conçoit.
En outre, M.Iacub pense qu'il faut prendre le viol comme un aléas dans la vie d'une femme, n'est-ce-pas, et ne pas en faire une montagne etc. Je ne vois pas la moindre trace de féminisme là-dedans, mais je comprends que ce genre de théorie ne soit pas pour déplaire à certains.
 
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  Retournement
04-04-07
à 11:10

Re: A propos de Marcela Iacub

Il me semble que Iacub a passé son doctorat en France, le CNRS n'est pas allé la chercher. La position de Iacub est criticable en tant que telle, pas besoin de ce genre de sous entendu qui peut se retourner dans tous les sens.
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  AnonimA
04-04-07
à 13:33

Re: Re: A propos de Marcela Iacub

Il te "semble"? Il n'en reste pas moins vrai que c'est curieusement celle-ci parmi tant d'autre qui a été l' "élue".

Quant au viol et aux propos qu'elle en a tenu, quand on a tout retourné dans tout les sens, un viol reste un viol.
 
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  Retournement
04-04-07
à 17:18

Re: Re: Re: A propos de Marcela Iacub

Pas de malentendu, sur le viol je ne vois rien à redire à critiquer cette position. Ce qui me gênait c'était juste l'argument "c'est suspect parce que elle est au CNRS", c'est pour moi du même niveau que parler du féminisme victimisme subventionné par l'Etat (mais je t'accorde que ça fait un bon contre-exemple).
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  libertad
04-04-07
à 20:40

Re: Re: Re: Re: A propos de Marcela Iacub

Retournement à part que Iacub comme toute chercheuse est payée par l'Etat mais n'est pas la repésentante d'un mouvement, elle ne parle qu'en son nom, alors que le féminisme victimiste vit des subsides de l'Etat si l'on confond mouvement et individu :-)
A comparer avec la critique des anarchistes à l'encontre du syndicalisme réformiste qui vit aussi des subventions de l'Etat, et que nous analysons comme un rouage au service l'Etat pour faire passer les réformes dites libérales. Le féminisme victimiste joue à peu près le même rôle dans l'idéologie victimiste d'Etat.La victime est politiquement correcte et à ce titre récupérée par toute la classe politique, pour le plus grand profit de l'oligarchie qui a besoin de ces "communions" qui masquent son pouvoir.
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  Rakshasa
04-04-07
à 20:58

Re: Re: Re: Re: Re: A propos de Marcela Iacub

Elle est bi, Iacub ?
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  Yul van Leed
05-04-07
à 12:52

?

A qui???

Je pense que les violeurs se contrefoutent au plus haut point des postures intellectuelles des uns ou des autres sur le viol. C'est leur donner là une profondeur d'esprit quue ne leur permet pas leur narcissisme maladif. Ce sont des psychopathes, des déviants criminels, des pervers morbides. Y compris les deux ou trois imbéciles sadiens qui brillent dans des milieux "intellectuels" qui ne sont pas les nôtres, les violeurs se contrefoutent bien pas mal des positions de Iacub, de la même manière que les travaux de Serge Latouche passent de très loin au-dessus de la tête de Bill Gates!

Je crois que l'idée de Iacub était plutôt de signifier qu'une vie, y compris sexuelle, peut être possible après le viol. Je ne pense pas qu'il faille considérer cette question sous l'angle "excuse/inexcuse".

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  Yul van Leed
05-04-07
à 12:55

Re: ?

Ce post répondait à l'avant-dernière intervention d'AnonymA.
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  Rakshasa
05-04-07
à 15:39

Re: Re: ?

Et pour revenir au sujet, la bisexualité, vous en pensez et pratiquez quoi ?
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  Yul van Leed
06-04-07
à 20:21

Je m'en branle (au figuré)

Etant hétérosexuel, je n'en pense rien et je m'en fous au plus haut point.

Je ne vois aucune valeur ni aucun sens politique à mon hétérosexualité, je ne vois également aucune valeur politique sérieuse et objective à l'homosexualité ou à la bisexualité des uns ou des autres. Que chacun vive selon désirs, en harmonie avec ceux des autres! Pour le reste, les goûts et les couleurs...

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  Rakshasa
06-04-07
à 21:33

Re: Je m'en branle pas (au sens réel)

Ok, mais une culture de la bisexualité ne serait-elle pas une réponse à la culture de l'hétérosexualité qui s'accompagne irrémédiablement et concrêtement de l'homophobie et du puritanisme ? 
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  Yul van Leed
08-04-07
à 10:33

La différence pacifique plutôt que l'indifférence entre identiques

"la culture de l'hétérosexualité qui s'accompagne irrémédiablement et concrêtement de l'homophobie et du puritanisme ?  "

C'est faux à mon avis. Et à la rigueur, si la norme hétéro était automatiquement cause d'homophobie (ce que je considère comme un raccourci erratique), une future norme "bi" serait aussi automatiquement cause d'hétérophobie. Et on aurait pas avancé. Tout aurait-on retourné les normes (limites de la "révolution" au sens littéral). On voit là que le raisonnement essentialiste anti-hétéronormation (norme hétérosexuelle = homophobie) est faux. D'ailleurs, l'hétérosexualité est aussi la norme chez les anarchistes (beaucoup plus d'hétéros que d'homos ou de bi), pourtant on ne peut pas, sauf à voir le mal partout, considérer que les anarchistes sont vraiment homophobes.

Ce n'est pas en changeant la norme qu'on rend l'"a-normal" tolérable par tous. La question n'est pas là. Encore une fois, ce n'est pas en modifiant la norme ou en réalisant un projet d'uniformisation qu'on répondra au défi du "vivre ensemble". On ne crée pas la paix entre identiques ou entre clônes, mais seulement dans un monde où l'Un & l'Autre savent vivrent pacifiquement leurs différences.

La différence pacifique est plus souhaitable car moins morbide que l'indifférence entre identiques, ne pensez-vous pas?

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  libertad
08-04-07
à 11:47

Re: La différence pacifique plutôt que l'indifférence entre identiques

Tout dépend de quoi on parle car les mondes binaires sont composés de deux Mêmes et c'est là la source du communautarisme, la culture du Même par opposition à l'Autre et la réassignation des individus dans les catégories binaires sont le contraire de l'anarchisme.C'est une violence aux individus qui refusent cette assignation.
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  Yul van Leed
08-04-07
à 12:35

Re: Re: La différence pacifique plutôt que l'indifférence entre identiques

Si tu préfères, on peut formuler 'l'Un et LES Autres". Mais chez les anarchistes, n'y a-t-il jamais de bipolarité? (capitalistes/anticapitalistes, sexistes/antisexistes, anarchistes/autoritaires, électeurs/révolutionnaires, bourgeois/prolétaires, puritains/libertaires, etc.; bref: Soi/l'Autre ou dans le meilleur des cas Soi/les Autres...).

Si l'on refuse toute assignation binaire, on refuse alors le féminisme, qui n'existe QUE sous le double postulat d'une bipolarité mâle/femelle et d'une "domination masculine". On refuse donc aussi la bipolarité homo/hétéro et l'on se devrait d'abandonner des idées comme "l'hétéronormation", "l'hétérocratie". Et là, la synthèse "bi" peut se présenter comme un dépassement du binaire. Mais s'agit-il tant d'un dépassement du binaire (tiers-inclus comme solution d'une dialectique) que d'une uniformisation (plus de bipolarité, ni même de multipolarité, mais une indifférentiation par l'unique?

En tant que réfractaires à toute oppression, ne devrions-nous pas dès lors, pour que nos moyens soient en cohérence avec nos fins, abandonner la logique binaire "dominants/dominés". Car comment produire une autre logique tout en n'ayant comme seule et unique grille d'analyse cette domination. Comment refuser une logique tout en ne pensant QUE selon ses schémas? Et partant de cela, comment, en plus, prétendre être dès aujourd'hui en cohérence (praxis) avec nous-mêmes (non-dominant & non-dominés)?

Pour résumer, mon avis à ce sujet n'est pas que l'on doive modifier ni même détruire la norme (logique libérale-gauchiste), mais simplement la prendre pour ce qu'elle est: un repère qui permet éventuellement de s'en affranchir sans pour autant briser l'harmonie de l'ensemble (logique an-archiste-pacifique).

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  satya
08-04-07
à 18:24

Re: Re: Re: ?

amha la bisexualité c'est une ouverture et une liberté d'esprit et de coeur.

ce n'est en aucune façon renier les diversités mais au contraire vivre et apprécier chaque genre, c'est donc constructif plutôt que "neutralisant". c'est dingue de voir souvent comment les gens ont tendance à vouloir dégenrér et de tout transformer en pensées uniques mortellement ennuyeuses et fades au lieu de savourer et développer les différences et de les apprécier pour ce qu'elles sont et portent en elles...
ce n'est pas non plus ne pas savoir ce que l'on veut, mais tout au contraire se permettre de tout vouloir et d'être capable de toute apprécier et d'y être librement ouvert.
simple opinion.
cela peut très bien être cependant une phase de développement pour des personnes qui osent se chercher et se comprendre et connaitre, et qui sont capables de se libérer des carcans imposés par les sociétés.

autrement, le seul bibi que je connaissais c'était bibi fricotin :D :D :D :D

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  libertad
08-04-07
à 20:53

Re: Re: Re: La différence pacifique plutôt que l'indifférence entre identiques

Je rejoins Satya sur le côté positif de la bisexualité qui ne peut non plus être un norme ( obligation d'être attiré par les deux sexes ) mais une prise en compte du caractère bisexuel de chaque individu, ce qui s'oppose à la notion du monde coupé en deux entre hommes et femmes et à toute philosophie binaire qui n'est qu'un moule social imposé de force aux individus, c'est cela la politique du Même, à part que dans les idéologies binaires il y a deux Mêmes, dans lesquelles il faut obligatoirement s'inscrire.
Pour moi cette idéologie des deux Mêmes n'est qu'un système totalitaire qui assigne les individus et je considère que c'est effectivement contradictoire avec l'anarchisme qui met l'individu au centre de sa réflexion.
Alors Yul, il n'y apas l'Un est les Autres mais les Uns et éventuellement la société mais la société est une entité abstraite, tout comme l'Etat.
Non les anarchistes ne voient pas le monde en catégories bipolaires, par exemple si nous reconnaissons la lutte des classes nous n'en faisons pas le seul critère, il n'y a pas d'un côté les capitalistes et de l'autre les anti-capitalistes, car par exemple chez les anti-capitalistes il a des partisans d'un socialisme autoritaire avec lesquels nous n'avons pas grand chose en commun, il y a chez les anti-capitalistes des adeptes de la servitude volontaire, tout n'est pas tout blanc d'un côté. Sur chacune des catégories binaires que tu cites, on peut trouver des divisions internes qui feraient que nous pourrions être plus proches d'un femme bourgeoise que d'un ouvrier violeur, par exemple nous pourrions trouver des points communs avec une femme bourgoise comme Badinter alors que nous n'aurions rien de commun avec un prolo qui viole ou qui ratonne des arabes ou des homos.
Le féminisme quant à lui n'existe pas que sous la bipolarité mâle-femelle, tu oublies Wittig par exemple : "les lesbiennes ne sont pas des femmes" et la dissidence queer.D'autre part le féminisme n'est pas la seule expression du mouvement de libération des femmes, nous avons publié sur ce site de nombreux textes d'Emma Goldman qui bien que ne se disant pas féministe et même s'opposant aux féministes a sans doute contribué autant que d'autres qui se réclamaient du féminisme à la libération des femmes et avec elle combien d'autres femmes anarchistes trop méconnues.
La bipolarité homo-hétéro peut effectivement être contestée si l'on prend en compte la bisexualité avec le même critère que pour la disctintion homme-femme qu'une grande partie des individus se reconnaissent dans ces deux catégories mais qu'il n'y a pas d'assignation à l'être ( les bis, les trans, les intersexués, les fems, etc..)
Il n'y a donc aucune uniformité mais des multiplicités avec des grands ensembles non normatifs, pas des Mêmes mais des singularités qui peuvent se retrouver et se différencier.
Il n'y a pas de logique binaire dominants/dominés mais une logique de la domination contre laquelle nous luttons, un homme dominant dans sa famille peut être dominé par une supérieure qui le harcelle, elle-même peut être dominée par son mari qui aura recours aux services d'une travailleuse du sexe qui l'humiliera ( et il payera pour celà). Comme anarchiste nous serons aux côtés de ceux qui luttent contre les dominations tout en sachant qu'il n'y a pas catégorie binaire et de Dominés qui réprésentent l'avenir de l'humanité et qui auraient toujours raison.
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  satya
09-04-07
à 12:34

Re: A propos de Marcela Iacub

Je ne vois pas qu'elle dépoussière quoi que ce soit. Il me semble au contraire qu'elle enfonce les femmes en reprenant de vieux thèmes machistes qu'elle remet au gout du jour avec un nouveau look.
[...]En outre, M.Iacub pense qu'il faut prendre le viol comme un aléas dans la vie d'une femme, n'est-ce-pas, et ne pas en faire une montagne etc. Je ne vois pas la moindre trace de féminisme là-dedans, mais je comprends que ce genre de théorie ne soit pas pour déplaire à certains.

bon, je mets mon grain de sel là dedans et mon ignorance avec en cadeau !
ignorance car je n'ai rien lu de cette iacub et le peu qui a été retranscrit ici ne m'invite pas à le faire, que voulez-vous je ne suis maso que jusqu'à un certain point.
- il me semble qu'elle avait exprimé que le viol n'était pas un crime et si je me rappelle bien, j'étais intervenue car je ne suis pas d'accord et je pense qu'il faut repréciser ces notions qu'elle devrait pourtant en tant qu'avocate utiliser à meilleur escient (orth?). un viol où la victime meurt est bien un crime, un viol où la victime survit est un délit.
- si effectivement elle dit qu'"un viol est un aléas dans la vie d'une femme et qu'il ne faut pas en faire une montagne" alors je dis qu'elle ferait bien de s'informer un peu plus. elle saurait qu'il existe de nombreux viols avec des degrés très différents dans les conséquences et les traumatismes qui sont provoqués par un viol et que la psyche agit différemment pour chaque personne. ses propos exprimés ainsi ressemblent effectivement beaucoup à ceux des femmes qui montrent du doigt les femmes violées et les enfonce, pourquoi? par déni, par peur? il y aurait de quoi dire, car effectivement des femmes ne soutiennent pas d'autres dans ces moments là.
que les politiciens et certaines industries exploitent abondemment le viol et les victimes de viol c'est certain. en attendant, les guérisons, les réponses adaptées à chaque personne qui a été violée n'existent pratiquement pas et cela évite encore une fois d'aborder les vrai problèmes en face et de trouver des solutions saines et constructrices. en attendant donc, l'oppression faite aux femmes à travers le viol et à travers les siècles dure et perdure.
- autre point, les hommes qui sont victimes de viol réagissent encore plus mal que les femmes violées, il faut effectivement reconnaitre que c'est assez récent comme délit et que les femmes ont des siècles d'expériences de silence et d'oppression sur le sujet. que iacub aille dire également aux mecs qui se sont fait violer qu'ils ne devaient pas en faire une montagne.....
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  libertad
09-04-07
à 13:11

Re: Re: A propos de Marcela Iacub

Satya concernant Iacub, je ne partage pas à 100% tout ce qu'elle dit ( comme par exemple l'histoire de l'utérus artificiel ou sa critique assez méchante de "King kong théorie") mais je crois que sa position est déformée par toute une fraction du féminisme, celle que justement elle combat. Il vaut donc mieux lire Iacub dans le texte que ce qu'on dit d'elle. Sur la question du viol voici le commentaire d'une amie féministe qui participe au forum Feministe.net  ( dont je recommande chaudement la lecture ) :
"Elle dit : « Il y a aujourd'hui une nouvelle façon de penser la dangerosité de la sexualité. Le crime sexuel est devenu en quelque sorte le crime des crimes : avant, on considérait qu'il portait atteinte aux bonnes moeurs, à l'ordre qui découlait du mariage. Aujourd'hui, on parle de mort psychique des femmes victimes d'un viol. La sexualité est protégée comme le bien le plus précieux de l'individu. »

C’est vrai que cette phrase nous heurte, surtout quand on lit le fil sur les banalités des violence sexuelles et qu’on se rend compte à quel point un viol est quelque chose d’extrêmement douloureux surtout d’un point de vue psychologique (et donc invisible, et donc non reconnu). Mais je considère qu’aussi grave soit le viol, il est moins grave que le meurtre ou l’assassinat.

Je comprends dès lors Iacub lorsqu’elle reproche aux féministes d’utiliser des termes peut-être excessifs tels que « mort psychique ». D’une mort, on ne se remet par définition pas. Hors, sur ces fils, il a souvent été expliqué que même si un viol laissait des séquelles psychologiques parfois très graves et très profondes, il y avait toujours l’espoir pour les femmes violées de retrouver un sens à leur vie et même du plaisir sexuel. Le terme « mort » est donc excessif et peut prêter à confusion.
Quand elle dit « la sexualité est protégée comme le bien le plus précieux de l’individu », je l’interprète comme « je critique le point de vue de ceux qui considèrent que la sexualité d’un individu est encore plus à protéger que la vie de cet individu », et sur ce point, je suis également d’accord avec elle. C’est une question de hiérarchie (qu’on peut discuter), mais je fais partie des celles et ceux qui considèrent que le viol est très grave, mais que le meurtre l’est encore plus.

" ( http://endehors.org/news/1504.shtml )

En fait ce qu'elle dénonce c'est que le viol soit puni aussi gravement que les atteintes à la vie, elle met la vie au-dessus des souffrances psychologiques qu'entraine un viol ( soufrances qu'elle ne nie pas ). Elle pose aussi le problème (jamais abordé ) du fait que les prisons sont emplies de délinquants sexuels ( de 1973 à aujourd'hui la part de délinquants sexuels en prison est passé de 5% à 23 %, alors qu'elle est de 4% au Pays Bas et de 9% en Belgique  ) ce qui pose un problème de société réel , non pas pour dire qu'il faut les lâcher dans la nature et dire qu'il n'ont rien fait ( problème que les anarchistes qui sont opposés à la prison n'abordent pas non plus, c'est l'une de nos contradictions ) mais pour rechercher la racine de cette question et tenter d'y trouver des solutions.
Satya, Iacub est juriste ( au CNRS)  pas avocate, ça n'a pas une grand importance bien sur
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  satya
09-04-07
à 14:04

Re: Re: Re: A propos de Marcela Iacub

hey, j'avais annoncé la couleur quant à mon ignorance !

pour le sujet même:
« Il y a aujourd'hui une nouvelle façon de penser la dangerosité de la sexualité. Le crime sexuel est devenu en quelque sorte le crime des crimes : avant, on considérait qu'il portait atteinte aux bonnes moeurs, à l'ordre qui découlait du mariage.
Aujourd'hui, on parle de mort psychique des femmes victimes d'un viol. La sexualité est protégée comme le bien le plus précieux de l'individu.»
je trouve qu'encore une fois on mélange vraiment tout et on élude les véritables questions et aspects ce qui ne fait toujours pas avancer le schmilblik !!
- il est tout à fait vrai que la politique pénale utilise les crimes sexuels et les jette en pature à la population car qui oserait ne pas être outré et choqué par de tels actes ? par contre, il faut savoir que cela occupe les "braves gens" et permet effectivement de passer sous silence les crimes financiers et de corruptions qui eux sont mis encore plus sous silence !! il existe donc une manipulation effective et  l'idée n'est pas neuve mais a été trouvée et pratiquée aux usa depuis pas mal d'années: les gens sont plus occupés à dénoncer et traquer le délinquant sexuel que le politicien ou l'entreprise véreuse et ça c'est clair.
- très peu de personnes ont effectivement exploré cette notion de "mort psychique" des victimes de viols, cependant il n'est pas rare (même très fréquent) qu'en thérapie des psychiatres disent ouvertement à leur  "patientEs":  "oubliez totalement qui vous étiez, cette personne est morte lors de l'aggression, il vous faut vous reconstruire totalement" plutôt que de polémiquer stérilement sur le sujet, il serait nettement plus audacieux et innovateur de se pencher vraiment dessus. mais il faut constater que les gens qui prennent la parole sont rarement les personnes qui ont vécu cela. sur le site dont tu parles, il y avait même un mec qui avait écrit un (mauvais) poème sur ce qu'une femme violée pouvait ressentir. du grand n'importe quoi et surtout encore un v(i)ol de paroles - si j'ose m'exprimer ainsi.
- autrement, la sexualité comme le bien le plus précieux, là encore c'est du n'importe quoi, car de fait une personne violée effectivement peut avoir ensuite une vie sexuelle et d'ailleurs il y a des faits assez fréquents qui font que ces personnes se retrouvent dans des situations de sexualité explosée, déviante et avec une forte perte/casse des limites et des reconnaissances/recherche du plaisir/violence. certaines industries et certains groupes sont "friands" de ces personnes qui ont été violées et d'ailleurs il y a une sorte d'attrait malsain et automatique qui se fait comme si la personne violée émanait des sortes d'odeurs spécifiques et là il y aurait un sacré boulot à faire sur le sujet également.
- par contre, il y a souvent de très importants problèmes quand à l'émotionnel, il est des personnes qui se dissocient de l'acte sexuel et sont capables de "tout" faire mais qui sont incapables de supporter un acte de tendresse ou émotionnel. l'explosion psychique et la fragmentation de l'individu existent à des niveaux différents selon le degré de dommages liés aux traumatismes qui différent d'une part et qui sont vécu différemment également par chaque personne en fonction du vécu personnel qui existait auparavant.
donc, faire des généralités sur le viol n'est pour moi qu'une façon encore et toujours de garder le problème et de le maintenir.
en agissant ainsi nous continuons donc à permettre aux  politiciens et autres à manipuler la population très facilement et nous maintenons l'oppression.




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  Anonyme
18-04-07
à 00:18

Re: ?

Tu me fais peur anonyme : c'est sûr que ça peut être utilisé par n'importe c....d, violeur pyschopathe ou non, abrutis bourrés en sortie de boite, avec une mauvaise foi écoeurante, mais son message s'adresse à la victime, c'est tout.

je retiens : "Je crois que l'idée de Iacub était plutôt de signifier qu'une vie, y compris sexuelle, peut être possible après le viol. Je ne pense pas qu'il faille considérer cette question sous l'angle "excuse/inexcuse"

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  Anonyme
18-04-07
à 00:57

Re: ?

à vous lire, effectivement il y a des distances à prendre avec Iacub...Satya, quand tu parlais de dégenrer faisait un parallèle avec mes posts? Tu parles juste en disant : "se chercher et de se libérer/débarrasser des contraintes normatives", oui il ne faut y voir autre chose que de les dépasser...j'aime bien ta description de la bisexualité ;-)....Mais aussi sur le viol : il n'y aucune généralisation à faire

bon allez, au lit!

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  Anonyme
18-04-07
à 12:30

Re: Re: A propos de Marcela Iacub

Je n'ai pas lu Iacub, je ne suis pas juriste. Je connais que le minimum sur la loi. Assassinat -> perpet' ; meurtre -> 30 ans ; torture -> 15 ans ; viol -> 15 ans. Bien sûr ça peut monter si y a combo. Qu'est-ce qu'elle signifie quand elle dit que le viol est devenu plus grave que le meurtre ou l'assassinat ? C'est dans les jugements rendus ? Dans "ce qui se dit" sur les jugements rendus ? Dans "ce qui se dit" chez "les" féministes ?
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  satya
18-04-07
à 14:28

Re: Re: A propos de Marcela Iacub

heu... je sors de mon lit un peu tard il est vrai et la tête dans le brouillard, mais c'est quoi la différence entre l'assassinat et le meurtre???
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