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L'En Dehors


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Beau, vé ! comme Bové*
--> Comment se résoudre à l’anonymat quand on a pris goût au vedettariat ?

L’ex porte-parole de la Confédération paysanne est probablement l’une des figures politiques les plus décriées de ces dix dernières années.

Depuis la droite dure jusqu’à l’extrême gauche la plus radicale, personne n’a manqué sa cible, qu’il s’agisse ici de rappeler ses origines purement citadines, son déclassement social, son goût voyou pour la délinquance, son « obscurantisme », là sa jeunesse bourgeoise et cosmopolite, ses fréquentations universitaires, ses passages à l’acte à vocation publicitaire, son appétit de gloire, partout sa duplicité.

Dans un pays jusqu’à la moelle imprégné de catholicisme rural, on aime bien à droite que le paysan soit né dans l’étable et demeure illettré, à gauche que le syndicaliste possède au moins quatre quartiers de noblesse ouvrière pour être crédible, dans tous les cas que chacun « se tienne à sa place ».
Le point commun entre les deux est une conception très chrétienne de l’apostolat comme téléologie partagée du militant et du prêtre.

Dans cette perspective foncièrement intégriste, Bové est un renégat.
Qu’est-ce qu’un citadin de bonne naissance fiche sur le Larzac ? élève-t-il seulement lui-même ses brebis ? est-ce qu’il enlève ses moustaches pour dormir ? vous avez remarqué qu’il n’est pas modeste ? et divorcé, en plus !

Il aime bien les caméras et la notoriété qui les accompagne. Les puritains de tous les bords détestent ça ; d’ailleurs, il y a un siècle, ne déclaraient-ils pas que le cinéma était l’œuvre du diable ?
Si ça ne tenait qu’à eux, on supprimerait l’image et le son. Les deux sont menteurs, façonnent des idoles et conduisent l’homme qu’ils flattent à se considérer pour plus qu’il n’est.

La notoriété est un piège tendu à notre narcissisme, Bové apprécie de se voir en ce miroir.
La première fois que l’attention publique se tourne vers un individu, sauf cas de mégalomanie pathologique, il s’en trouve d’ordinaire tout étonné.
Quoi ? on s’intéresse donc à moi en dehors du cercle des intimes ? quelle surprise ! je sais bien que j’ai un message à faire passer, mais quand même ! que me vaut tant d’honneur ?
Et puis, avec le temps vient l’habitude. On souffre de se priver du regard des femmes qui nous caresse, de l’obséquiosité de ces laquais qui passaient sans nous remarquer quand nous étions inconnu, de la jalousie de toute cette engeance à diplômes et à titres qui nous snobait quand on suait à rentrer dans la bergerie la brebis rétive.

Depuis Nietzsche –et même bien avant que celui-ci ne l’ait amplement commenté-, l’homme fier cherche à laisser sur l’époque le sceau de son passage, comme garantie qu’il a vécu, laquelle implique qu’il a, si peu que ce soit, changé l’ordre du monde.
A cette quête la popularité offre une approbation naïve : on parle de moi, c’est donc que j’existe et si j’existe, c’est que je crée l’événement.
Et à ses détracteurs, on peut toujours prétendre qu’on met « les mains dans le cambouis », expression aussi imagée que supposée populaire pour avouer qu’on préfère se prostituer un peu en promenant tous frais payés autour du monde la bonne parole altermondialiste que demeurer intègre en ne quittant pas son champ.
Pour tous ceux qui n’ont pas la fibre monacale, le choix de la surexposition spectaculaire se défend.

Au temps de la tout-médiatisation, il n’y a probablement aucune différence entre un penseur officiel, un politicien de renom et un chanteur de variétés : ainsi que le fredonnait Souchon « quand je s’rai descendu des plateaux d’phono, est-ce que tu m’aimeras encore, dans cette petite mort ? »
J’ignore si Bové se soucie que sa belle l’aime ou non encore s’il tombe dans l’oubli, toutefois je ne doute guère qu’à l’instar de chacun de nous il redoute cette « petite mort », non seulement désagréable prélude à la « grande », mais encore ouverture à l’ennui, qui du trépas est le valet.

Amoureux des joutes et des sunlights, José ne se résout pas à rentrer dans le rang : les collectifs antilibéraux ont beau avoir déclaré Buffet vainqueur aux points, il renfile les gants pour un combat en solitaire.
Attention ! il ne se bat pas pour lui-même, ce serait trop mesquin,  il incarne un idéal, une flamme allumée au lendemain du fiasco de la Constitution Giscard et qui ne doit pas s’éteindre au risque de désespérer les Billancourt modernes. Bien sûr, bien sûr.

Comme on ne l’ignore pas, hormis quelques poussins nés d’hier, il n’a aucune chance de l’emporter. Dans un match perdu d’avance**, il n’a d’autre espoir que de tenir le temps d’un round, histoire d’abattre son jeu durant qu’il est sous les projecteurs. Mais quel jeu ? à quoi bon rejouer une pièce mal écrite dont les rôles ont été mal distribués ?qu’est-ce que nous ne savons pas d’ores et déjà que Bové aurait à nous apprendre ? qu’est-ce qu’un perdant peut bien représenter sinon des perdants ?

Toutefois, si tant de pathétique obstination à ne point quitter la scène ne vaut pas une messe révolutionnaire, elle ne mérite sans doute pas non plus qu’on hurle au loup ni qu’on appelle à le pendre, avec cette mortifère propension au masochisme qui incite la « gauche de la gauche » à se payer de préférence la peau des siens, soit plutôt Bové que Hulot, lequel est pourtant, en terme d’opium du peuple, incomparablement plus toxique.

*respectueusement pastiché d’un titre du regretté Gainsbourg.
**en fait, le pronostic est valable pour tout le monde : si le lobby médiatico-politico-financier continue à bien faire son boulot, il n’y a vraiment aucune raison pour que son champion Nicolas ne l’emporte pas, sinon ce serait à désespérer de tant d’investissements d’argent et d’énergie.

Mathias Delfe

Ecrit par MathiasDelfe, à 13:32 dans la rubrique "Pour comprendre".

Commentaires :

  falaise76
18-01-07
à 16:00

beau Vé

Ne pourrais t-on pas trouver une juste critique de Bové et de son "programme" plutot que des attaques qui relèvent de la subjectivité .
Répondre à ce commentaire

  lanarko
18-01-07
à 21:08

Re: beau Vé

Allons plus loin : pourquoi se préoccuper de Bové en tant que personnage politique ? Pas pour son pouvoir politique réel/formel puisqu'il n'en a aucun. Pour son pouvoir symbolique, de part sa résonnance médiatique ? L'importance de celui-ci reste à discuter. Personnellement, que critiquer "Bové et son programme" est une réelle perte de temps et d'énergie : c'est toujours sympa de discuter, mais là je vois pas à qyuoi cela peut mener....
Répondre à ce commentaire

  MathiasDelfe
19-01-07
à 11:46

Re: demandez le programme !



A vrai dire, personne ne connaît le programme de José Bové étant donné que jusqu’à plus ample informée, il n’en a pas encore.

Néanmoins, on peut s’en faire une vague idée : sortie rapide du nucléaire, interdiction des OGM, généralisation de l’agriculture bio, interdiction de pêcher les espèces menacées d’extinction, suppression de l’élevage industriel, fermeture immédiate des porcheries bretonnes, instauration de l’autogestion dans toutes les entreprises de moins de 200 salariés, contrôle de l’encadrement par des comités ouvriers/employés dans toutes les autres, relèvement du smic à 2000 euros et limitation des autres salaires à 3 fois le smic, versement d’un revenu universel au moins égal à la moité du smic, mise en place d’un seul et unique régime d’assurance-maladie, d’un seul et unique régime de retraite (départ au choix à partir de 50 ans), suppression de l’armée et réduction drastique des effectifs de police, plafonnement des valeurs immobilières rendant accessible aux plus modestes le logement en centre-ville, reconversion de l’industrie d’armement en technologies douces, modernisation et augmentation des transports en commun, reconversion des autoroutes en voies de tramways, surtaxation des produits pétroliers, obligation de diviser par trois les rejets de Co2 et autres polluants pour tous les véhicules, limitation de la vitesse à 70 sur route et interdiction d’utiliser en ville des véhicules particuliers, limitation de la circulation aérienne au strict nécessaire, interdiction de construire en bord de mer et en haute montagne associée au démantèlement des marinas et stations de sports d’hiver, suppression de la majorité des magasins à grande et moyenne surface, rachat des fast food qui seront transformés en crèches,  libération de tous les prisonniers détenus pour des affaires autres que violences, viols et meurtres et recherche de solutions médico-psys pour les responsables de ces derniers cas, etc…

J’en oublie forcément, mais en gros, ça devrait être assez ressemblant, sinon ce n’est même pas la peine de se présenter.

Répondre à ce commentaire

  Anonyme
19-01-07
à 15:58

Re: Re: demandez le programme !

mare de bove et de tous ces guignols politiciens. non a la mascarade electorale.

                                      @bstention

Répondre à ce commentaire

  libertad
19-01-07
à 16:32

Re: Re: Re: demandez le programme !

mare des slogans répétitifs  !
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