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L'En Dehors


Quotidien anarchiste individualiste





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bachibouzouk n°1 (hiver 2006) vient de sortir !
"Bachi-bouzouks (zouk') n. m. pl.: Ce nom, qui signifie en turc "les mauvaises têtes, les têtes de désordre", désigne une sorte de corps franc levé par les ordres du sultan, dans un cas de péril imminent pour l'empire. - Encycl. Ces troupes, composées de tous les gens tarés et sans aveu, sont plus dangereuses pour ceux qu'elles sont censées servir que pour leurs ennemis. Durant la guerre de Crimée, le sultan avait envoyé un corps de ces irréguliers aux généraux des troupes coalisés : il fallut prendre contre eux les plus grandes précautions et, par bonheur, la plupart moururent du choléra dans la Dobrutscha." (Encyclopédie Larousse illustrée en 7 volumes de 1900)


SOMMAIRE :

Quelques propos sur la violence pendant le mouvement anti-CPE

À Paris comme ailleurs, des oppositions aux pratiques de casse et
d’affrontement avec les forces de l’ordre se sont largement montrées, allant des remarques véhémentes — parfois hystériques — en AG jusqu’à l’interposition physique (sic). Bien que chacun ait pu constater leur reflux à mesure que la lutte gagnait en puissance, le rejet
dogmatique de la violence n’a pas cessé. Ce qui est étonnant n’est pas
tant le fait que cette position ait été tenue par bien des syndicats — que
pouvions-nous attendre de ces gestionnaires ? — mais qu’elle fut aussi
celle de nombre de simples participants. Le texte suivant tente de donner
des raisons à ces actions dites violentes, face à ceux qui, au nom d’une
position « responsable », n’ont voulu y voir qu’une barbarie adolescente.
Il est suivi d’une courte réponse.


Un aperçu du mouvement anti-CPE à Alès

Alès, ancienne ville minière, 40 000 habitants aux pieds des Cévennes, de
nombreux chômeurs et RMIstes, des quartiers plutôt « chauds »... Un P.C.F.
et une CGT encore forts même si, depuis une dizaine d’années, ils se sont
fait piquer la place à la mairie par une crapule d’un autre style, maire,
député U.M.P. qui ne répugne pas à s’allier à l’extrême droite. Et au
milieu, un énorme lycée de 3 600 élèves. Et parmi eux, Grieg.


Paris et le mouvement anti-CPE

Cette discussion revient sur la lutte anti-CPE à Paris : lien entre ce
qu’il s’est passé à Paris et dans les autres régions, rapports entretenus
entre les tenants de pratiques dites radicales avec le mouvement au sens
large... Tentative de saisir « l’ambiance à Paris ». Et surtout, premiers
matériaux en vue d’une réflexion qui sera continuée plus tard.


Black box

On arrive, on pose la boîte, et là, il y a quelqu’un qui vient te voir
pour te demander ce que tu fais : « Je fais une image. » Il te répond
alors que tu te fous de lui. Tu l’emmènes au labo et là,
il découvre le « truc ».


Images Nerfs

Images, imaginaires, images-nerfs... les images jouent avec nos joies et
nous entraînent dans leurs tristesses. L’image, synonyme d’« illusion »,
de « tromperies médiatiques », de « manipulations publicitaires » : nous
avons appris qu’il fallait se méfier d’elles et de ce qu’elles véhiculent.
Mais que serait un monde vidé d’images ? Et si l’illusion nous ouvrait des
mondes que la société du Spectacle aimerait nous voir oublier ? Et si des
pestacles pouvaient nous rendre les imaginaires collectifs arrachés à nos
corps, vendus au culte du travail ; si nos yeux s’étaient enterrés à force d’observer et de mater ? En voyant le pestacle des Fées Railleuses, se jouant des airs et des mots dans leurs Entredits,
nous avons eu des désirs de dire, comme une danse... Un texte formé et
formulé par trois personnes mais émanant d’un imaginaire commun
cristallisé par une nébuleuse de rencontres... À contre-pied d’une pensée
critique simpliste qui tend à associer image et mensonge par opposition à
une réalité-vérité, ce texte regarde des images, celles qui nous
produisent sans cesse, autant que nous les produisons, intimement ; elles
sont ce qui fait la consistance de nos vies, la formulation de nos désirs,
l’enjeu de nos luttes... et l’occasion de revivre des arts mystérieux, des rages à fleur de peau...


Le fantôme de la Decency

En 1936, en Californie, John Steinbeck visite un camp de « squatters »
dans le Kern County. Dans ce bidonville peuplé de travailleurs agricoles,
il rencontre un peuple méprisé qui lui inspire Les Raisins de la Colère,
roman dont John Ford tirera l’un de ses chefs-d’oeuvre cinématographiques.
Dans ce comté, la possession d’une copie du roman reste aujourd’hui encore
un délit. Trop juste sans doute, trop vrai aussi. Comme un mauvais
souvenir, cette famine organisée, cette prolétarisation forcée des
paysans, n’ont cessé de hanter notre monde.


Connected brains, disconnected people

Serial Experiment Lain est une série d’animation en treize épisodes
réalisée en 1998 par Ryutaro Nakamura sur un scénario de Chiaki J. Konaka.
Cette série se veut la première dont l’action se déroule dans le monde
virtuel. Comme dans beaucoup de mangas ou d’autres oeuvres de la pop
culture nippone (Gunm, Néon Génesis Evangélion ou la série des Final
Fantasy), les manifestations du progrès technique y tiennent une place
importante et souvent négative, mêlées à une fascination. On peut sans
doute y voir les traces d’un traumatisme culturel lié aux bombardements
américains à la fin de la seconde guerre mondiale : test des nouveaux
bombardiers sur la province de Kyushu, bombardement nocturne de Tokyo au
napalm (plus du quart de la ville est rayé, 100 000 personnes
périssent...) et bien sûr les deux bombes atomiques sur Hiroshima et
Nagasaki. Le point de départ de la série est le suicide de Chisa Yomoda,
camarade de classe de Lain.


La quête d'une vie simple : les Naturiens, néo-Naturiens et Tahiti

Ce titre peut paraître pour le moins exotique ou anecdotique. En effet, il
fait référence à un point de vue spécifique apparu chez des ouvriers et
artisans anarchistes appelés « naturiens » (dans les années 1890) ou « néo-naturiens » (dans les années 1920) qui se distinguent de leurs camarades par leurs critiques de la Civilisation, du travail ou du progrès. Ils privilégient parfois l’émancipation individuelle et la fuite
à l’issue révolutionnaire qui paraît toujours lointaine et chimérique.
Mais c’est parfois surprenant de découvrir l’histoire d’individus et de
groupes qui rappellent par certains aspects nos propres discours, volontés
ou envies. Cela peut également être utile pour relativiser le caractère,
supposé novateur, de ce que nous faisons. Non pas pour retomber dans un
relativisme désabusé mais plutôt pour nuancer ou affiner certaines
positions et avec l’envie (l’illusion ?) de dépasser certains
questionnements qui, souvent, ne datent pas d’hier.


Logiques biométriques

Technologie de gestion des hommes fondée sur la reconnaissance de
caractéristiques physiques spécifiques (forme du visage, empreintes, paume
de la main, iris de l’oeil), la biométrie s’installe pour contrôler les
flux et identifier de manière machinique. Par-delà les critiques qui
mettent en avant la question de la vie privée, de la surveillance ou de la
venue d’un monde à la 1984, il convient de situer cette technologie dans
le cadre des logiques qui trament d’ores et déjà notre monde. Et de
repérer, en parallèle, les lignes de fractures sensibles ainsi que les
forces en présence, afin de réfléchir sur les modalités d’une opposition
fructueuse à cette mutation en cours.


Grenoble 2006 : retour sur la bataille des nanotechnologies

Le 2 juin dernier, Minatec était inauguré à Grenoble. C’est l’un des plus
gros centres de recherche consacré aux nanotechnologies, ces nouvelles
technologies explorant l’infiniment petit en utilisant des matériaux
nanométriques, c’est-à-dire dont la taille n’excède pas le milliardième de
mètre. Les scientifiques et les différents représentants de l’État
investis dans ces recherches nous promettent qu’elles vont révolutionner
de nombreux domaines de notre existence comme la santé, l’énergie ou
l’environnement. Il est certain que les nanotechnologies constituent un
grand pas en avant vers un monde de moins en moins maîtrisable, accordant
toujours plus de pouvoirs à des experts scientifiques et politiques dont
les intérêts (notamment celui de pouvoir gérer toujours plus efficacement
la population) ne sont pas ceux des gens dont ils prétendent révolutionner
l’existence. Il convient donc de s’attaquer à ce prétendu Progrès dont la
bienveillance nous écrase et à toutes ces tentatives d’artificialiser les
milieux de vie. Ces évolutions ne sont pas inéluctables, elles dépendent
de rapports de forces politiques à un moment donné, et leurs conséquences
peuvent nous toucher directement et quotidiennement.
C’est dans ce cadre qu’ont eu lieu, du 29 mai au 2 juin, diverses actions,
manifestations et discussions à Grenoble autour de la critique des
nouvelles technologies Plusieurs centaines de personnes de différentes
régions s’y sont retrouvées. Nous publions ici un entretien réalisé avec
trois d’entre elles, Antonius, Anatolie et Malcolm, présentes ensemble à
Grenoble durant cette semaine.



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Ecrit par , à 08:18 dans la rubrique "Actualité".



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