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Anvers - Un skinhead proche du Vlaams Belang a tué

Jeudi 11 mai, un jeune skinhead, très proche du Vlaams Blok/Belang, a tué deux personnes et en a blessé une troisième dans le centre d’Anvers, le bastion du VB. Ce meurtre raciste est l’horrible conséquence de la propagande du parti d’extrême droite. Lui couper les subsides est un minimum. Combattre la xénophobie, une nécessité. Ce qui passe aussi par un enseignement réellement multiculturel.

Le matin du jeudi 11 mai, lors d’une descente dans les rues d’Anvers, Hans Van Temsche, un skinhead âgé de 18 ans, proche du Vlaams Blok/Belang, a tué une femme d’origine africaine et la fillette dont elle avait la garde. Il a également blessé une femme d’origine turque. Un assassinat raciste. « Le suspect a déclaré qu’après avoir acheté un fusil de chasse et des munitions, il avait délibérément recherché des personnes d’origine étrangère dans le but de les abattre », a expliqué la porte-parole du parquet d’Anvers après l’arrestation du skinhead.

Le père et la tante du meurtrier sont liés de très près au Vlaams Belang, puisque l’un, Peter Van Temsche, est un militant de la première heure du Vlaams Blok/Belang et que l’autre Frieda Van Temsche est députée fédérale de ce parti ouvertement raciste. Le président du VB, Frank Vanhecke, peut essayer de nier tout lien direct du meurtrier avec son parti, une horrible démonstration vient d’être faite à Anvers, où un tiers des habitants votent pour le Vlaams Belang : la propagande du parti d’extrême droite peut tuer.

Combien de temps encore va-t-on subsidier l’extrême droite avec l’argent des citoyens ? L’arrêt de la Cour de Cassation du 9 novembre 2004 condamnait le Vlaams Blok pour « incitation systématique à la haine, la violence et la discrimination ». Le changement de nom du Vlaams Blok ne trompe personne, ce sont toujours les mêmes idées racistes et fascistes qui sont véhiculées par les mêmes personnes sous le logo du Vlaams Belang. La proximité des élections communales d’octobre 2006 souligne à larges traits la question du financement des partis liberticides.

Couper les subsides du VB est un minimum.

Ce meurtre survient peu après une autre agression raciste à Bruges. Dans la nuit du 6 au 7 mai, un Français d’origine africaine a été violemement tabassé à mains nues par cinq skinheads, le plongeant dans le coma. Ses jours sont encore en danger. Ces coups sont une autre preuve que l’extrême droite ne veut pas plus de sécurité mais plus de violence. Les faits parlent d’eux-mêmes : il faut plus que jamais s’opposer à leurs méthodes nazies et construire des nouvelles formes de lutte antifasciste.

Combattre activement l’extrême droite est une nécessité.

Mais il est également urgent de s’interroger sur la contamination de corps sociaux entiers par un racisme qui ne dit pas son nom. Comme le rappelle le Mouvement contre le racisme, l’antisémitisme et la xénophobie à propos du crime d’Anvers : « Cette violence folle ne sort pas de nulle part. Elle est le résultat d’années de discours ambigus ou ouvertement racistes visant à faire des « étrangers » les responsables des frustrations individuelles et des misères sociales, mettant aujourd’hui leur propre sécurité en danger. Souvent, ces discours sont relayés plus ou moins implicitement par certains partis politiques, des institutions ou par une partie de la presse. Les déclarations du Parquet sur l’origine des meurtriers de Joe sont de cet ordre. Elles ne sont pas sans conséquences, semble-t-il. »

Dénoncer les dérives des rouages démocratiques va de paire avec la réaffirmation de notre solidarité avec les "étrangers" et, plus particulièrement, avec les plus fragilisés d’entre eux : les sans-papiers. C’est donc soutenir, aujourd’hui comme demain, les personnes sans titre de séjour, et ce malgré les menaces de poursuites judiciaires. Et c’est exiger leur régularisation.

Alors que l’on insiste sur le rôle fondamental de l’enseignement dans l’apprentissage du respect mutuel et de la démocratie, nous souhaitons l’application effective de la diversité au sein des écoles gardiennes, primaires et secondaires. Nous demandons des moyens concrets, tant organisationnels que financiers, pour que vive l’école multiculturelle et sans classe sociale, pour que s’applique pratiquement l’égalité des moyens d’instructions dans tous les domaines de la science, de l’industrie et des arts. Les établissements scolaires ne sont que trop souvent le reflet des différentes classes sociales et origines géographiques.

Etre solidaire avec les "étrangers" implique d’agir chaque jour contre ce qui oppose et sépare les humains. Contre le nationalisme, contre les replis identitaires. Et d’agir pour l’abolition des frontières, pour l’égalité sociale et économique.

[Louise] http://www.avoixautre.be

Sources :
- Le Soir et La Libre Belgique du 12 mai.
- Mrax.be

Ecrit par , à 21:28 dans la rubrique "Actualité".



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