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Bolivie : cabinet ministériel "révolutionnaire"
Lu sur Hacktivist news service : "Le nouveau président de la Bolivie a commencé sa première journée avant le levé du soleil : à 5 heures du matin il était déjà dans le Palais ; il s’est réuni à 5h15 avec des représentants japonais de qui il a reçu des offres d’achat de quinoa et des études de réduction de la dette bolivienne avec le pays asiatique. A 5h30, ce fut le tour du vice-président cubain.

Une demi-heure plus tard le représentant de La Havane sortait du palais présidentiel avec l’annonce du lancement du programme d’alphabétisation qui prévoit d’éliminer l’analphabétisme en 30 mois [1]. Vers 10 h du matin, étaient déjà connus les noms du cabinet, avec quelques surprises, dont celle de la nomination du leader de la Fédération des Asemblées de quartiers (Fejuve) de la combative ville de El Alto, Abel Mamani, comme ministre des Eaux, un poste créé par la nouvelle administration pour donner une réponse à l’un des sujets les plus conflictueux - avec celui des hydrocarbures - des dernières années. Ce fut la Fejuve qui, début 2005, prit la tête de la lutte pour l’expulsion de la ville de El Alto de l’entreprise francaise Aguas del Tunari (contrôlée par Suez).

D’autres noms constituent, en eux mêmes, un signal politique que le gouvernement d’Evo Morales cherche "à mettre le paquet" lors de ses premiers pas dans les sables mouvants du pouvoir. C’est le cas du ministre des Hydrocarbures : l’ex-parlementaire du parti Conscience de Patrie (Condepa), Andrés Solís Rada. Journaliste de profession, il a occupé dans dernières années un espace important comme analyste du thème des hydrocarbures, avec des positions le plus souvent à la gauche de celles du Mouvement au Socialisme (MAS, parti d’Evo Morales) et en faveur d’une nationalisation "dure". C’était lui qui avait dénoncé que la pétrolière Repsol avait inscrit à la bourse de New York comme réserves de gaz propres des réserves qui appartenaient à l’Etat bolivien, selon la Constitution. Le sociologue et ex-militaire Juan Ramon Quintana a prit la tête du ministère de la Présidence, l’activiste en terme agraire de Santa Cruz et ex-trotskiste Hugo Salvatierra, celui des Affaires Paysannes, l’économiste académique Carlos Villegas du nouvellement créé ministère de Planification et le "technicien" Luis Alberto Arce du ministère de l’Economie.

La présence ethnico-culturelle semble explicite chez le nouveau ministre des Affaires Etrangères David Choquehuanca - un intellectuel aymara qui est considérée comme faisant partie de l’ "élite indigène", appartenant à une ancestrale souche andine - et dans Félix Patzi Paco, un sociologue indigéniste qui, il y a peu, refusait de participer à la "démocratie libérale", à la tête du ministère de l’Education.

Il y a aussi eu des actes de "réparation historique" comme la plus que surprenante nomination comme ministre de la Justice de la dirigeante des travailleuses domestiques, Casimira Rodríguez, l’une des quatre femmes ministres depuis hier, avec Nila Heredia, la nouvelle titulaire de la Santé ; Alicia Muñoz, de l’Intérieur ; et de Celinda Sosa, du Dévelloppement Économique. La nouvelle ministre de la Justice a été une travailleuse du foyer, condition qui l’a amené à livrer bataille dans la rue et ensuite au Parlement, pour une loi qui règle le travail de l’un des groupes les plus soumis de la société bolivienne. Quant à Muñoz, elle entre aussi au livre Guinness bolivien : être la première ministre du Gouvernement, l’équivalent de l’Intérieur en Argentine, ce qui a provoqué la surprise dans les rangs de la police qui, à partir d’hier, dépend de l’ex-sénatrice et nouvelle Dame de Fer andine, orureña (de Oruro) du MAS. Après les nominations sont apparues les premières plaintes de secteurs corporatifs : par exemple dans le Ministère de Travail des mines, où a été élu le chef des mineurs coopérativistes, Walter Villarroel, refusé par les travailleurs des mines d’Etat. Les maîtres se sont aussi plaints que le titulaire de l’Education "ne soit pas un syndicaliste de l’enseignement" et les chuquisaqueños qu’il n’y ait pas quelqu’un de leur région dans le nouveau cabinet.

Après la prise de serment des ministres - la majorité a juré en levant le poing gauche -, le vénézuélien Hugo Chávez s’est approprié le show au milieu de strictes mesures de sécurité. Une douzaine d’autos pleines d’agents de sécurité, un autobus avec personnel du gouvernement et une ambulance suivaient l’auto de vitres blindées qui transportait le président vénézuélien, parcourant rapidemment les étroites et accidentées rues de La Paz, au son des sirènes. Chávez a d’abord rendu visite à Morales dans le Palais Quemado et a observé depuis le balcon une parade folklorique en mangeant des empanadas typiques et en buvant du coca cola accompagné par le président bolivien. Le Vénézuélien portait une chemise rouge et le bolivien son déjà fameux pullover rayé. "Evo est un frère et un ami", a-t-il dit ensuite à l’Université San Andres où il a été nommé doctor honoris causa. Là, dans un discours étendu, comme c’est sa coutume, il a dit qu’"il s’agit d’une bataille continentale. En Bolivie une nouvelle ère a commencé mais le plus difficile est à venir et je sais qu’Evo le sait". Là, il a aussi annoncé quelques conventions bilatérales en matières de santé, d’éducation, de dévelloppement rural et d’énergie.

Ainsi a prit fin le premier jour du gouvernement de gauche en Bolivie. Durant toute la journée, les gens ont attendu sur la Place Murillo les entrées et les sorties "de l’Evo" et l’Evomanía continuait d’enthousiasmer autant ceux qui ont votés ou non pour cette gauche sui generis qui a surpris tout le monde et qui aujourd’hui salue depuis un balcon gardé par les généraux Sucre, Bolivar et par Andrés de Santa Cruz.

Pablo Stefanoni, Pagina12, 24 janvier 2005.
Traduction : Fab, santelmo@no-log.org

[1] Ce programme cubain est déjà utilisé en Argentine par des organisations piqueteras et au Vénézuéla avec des résultats exceptionnels. (N.d.T.)
Ecrit par libertad, à 23:24 dans la rubrique "International".



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