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L'En Dehors


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La prostitution et autres formes contractuelles de sexualité
Le texte d'Agnès Echène publié sur cette page était le même que celui déjà paru sur le site : http://endehors.org/news/6793.shtml
Mille excuses aux lecteurs et à l'auteure pour cette erreur d'un webmasteur qui a parfois quelques oublis !
Ecrit par libertad, à 22:29 dans la rubrique "Pour comprendre".

Commentaires :

  Fabrice Dant
10-09-05
à 16:42

"La table ronde avec Brel, Brassens et Ferré"

En 1969 fut enregistré un entretien radiophonique qui réunit trois fameux anarchistes de la chanson : Brel, Brassens et Ferré. Au cours de cet entrevue, Ferré dit qu'à l'instar d'une "putain", il vendait une part de son corps à son public, tandis que Brel acquiéça par cette réflexion :" nous sommes aussi putains que les putains sont elles-mêmes artistes". En outre, ils se reconnaissent aussi dans leurs douleurs de vivre. Douleurs créatrices, inspiratrices... Bon, pour ma part, je ne vend pas mes articles et je ne couche pas avec mes clients même si j'ai la prétention de me considérer comme un artiste, sans être putain.
A vrai dire, je trouve votre article plus étayé et plus consistant que les brèves réflexions de ces trois chevaliers de la chanson française. J'apprécie votre point de vue, mais j'aimerais faire une remarque. En fait, j'aimerais savoir à quelle peuplade vous faites référence lorsque vous parlez de sociétés non conjugalisées. J'ai connaissance de l'existence d'un village chinois où les femmes ne se marient pas mais organisent totalement leur rythme de vie, leurs coutumes et leur libido. Les hommes y vivent un peu en solitaires sans réelles responsabilités sociales ou familiales. Ils ont une vie oisive et ne sont quasiment traités que comme des géniteurs. De plus, ils peuvent aussi fréquenter les prostituées des villes environnantes. Et puis en fin de compte, où est l'amour?...
Mon point de vue est que la sexualité présente un aspect physique, parfois cru, mais concret de la vie amoureuse. Or, au-delà des tabous et des prohibitions, qu'est-ce au fond que l'amour ? Un idéal pour l'essentiel et qui, comme tous les idéaux et toutes les utopies, donne une application douloureuse dans le réel. Mais sans idéal, où mettre ses espoirs ? Quelles orientations donner pour le futur ?...
Bon, à côté de cela, l'accouplement est, comme le terme l'indique, un acte d'engagement (ou d'union) entre deux individus. Peu importe si l'on passe à la mairie ou devant le curé, mais si l'on donne une promesse, que l'on jure, que l'on donne sa parole, est infidèle celui qui ne tient pas l'engagement qu'il a lui-même prononcé. Le contrat ne signifie pas forcément que l'on marchande l'amour. Un pacte n'est pas seulement formel ou formalisé, et ne se soumet pas intrinsèquement aux notions professionnelles, rationnelles ou financières. La question de la fidélité et de la confiance tient dans le fait qu'il faut parvenir à tenir ses propres engagements. De plus, le contrat n'est synonyme de liberté que s'il y a un vrai consentement des partis. Les mises en mariage forcées représentent en quelque sorte un vice de procédure, et sont une atteinte à la liberté. Et copuler, prendre le risque d'enfanter, ne jamais reconnaître sa propre implication et son engagement dans une vie familiale, fermer les yeux à tout contrat, ne jamais placer sa confiance en quiconque, jouir et fuir, est-ce une liberté ? Ou est-ce plutôt une lâcheté ? Or, ce genre de lâcheté implique souvent que l'on provoque chez autrui sa déception, voire sa colère. En matière de sexualité, les passions colériques sont souvent très explosives à cause des duperies. Ce qui veut dire que la sexualité équivaut bel et bien à un contrat ou à un pacte. C'est donc un engagement proprement physique (peut-il y avoir plus pysique ? ) qui a toujours revêtu une énorme importance,  car  toujours associé  à ceci :  coeur, honneur, parole,  procréation , plaisir etc. La sexualité est même souvent attachée à la notion de propriété, à l'intimité et à ce qui est cher en soi.
Les prostituées font-elles le sacrifice de leur honneur, de leur intimité, de leur intégrité, de leur amour?... Et cela aurait-il justifié que Brassens ou  Ferré  ne leur donne en retour leur  compassion ?  N'empêche qu'on pourrait se demander  ce qu'apporte moralement un client à sa prostituée. De même, disons-le tout net, les aspects marchands n'ont pas de place crédible dans un pacte amoureux. Ces aspects marchands font même la preuve que le contrat d'union est apathique, pragmatique, bref sans amour ni confiance véritable. Mais depuis quand exige-t-on la présence d'amour dans un contrat de mariage ? Qui peut encore engager sa vie aux côtés d'un être aimé tout au long de sa vie ? Cet amour-là est renvoyé au tiroir des utopies comme les belles filles sur le trottoir (cela me fait penser à la chanson "Cendrillon" de Téléphone). La misère sexuelle, c'est surtout une misère sentimale. Remarquez, faut-il souhaiter à tous de connaître les brûlures infernales d'une méprise amoureuse ? Non, tant pis...
Alors bon, moi, non, je ne dénonce pas l'aspect contractuel de la sexualité, ce serait même refuser la liberté. En anarchistes, on doit amener les gens à refuser tout contrat biaisé et imposé. L'établissement d'un contrat demande beaucoup de maturité, surtout lorsqu'on y engage beaucoup de soi-même. C'est là que réside l'essentiel du problème...
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  ogur
21-09-05
à 11:55

Re:

Ils sont soldats des forces du "bien". Ils violent impunément en Afghanistan, en Côte d'Ivoire, en Irak... Leur intervention dans ces pays pauvres nous autorise a discourir sur les vertues de la sexualité, du patriarcat, de la conjugalité. Souvent nos positions sont aux antipodes de notre manière de vivre. La cohérence n'est plus de mise. Ils sont militaires, des assassins en libertés qui travaillent pour le compte d'Etats à la solde de puissants groupes industriels maffieux qui n'hésitent pas à collaborer avec les dictatures les plus sanglantes ou à faire assassinner les syndicalistes des pays pauvres. Nous travaillons pour ces groupes. Et c'est à la mesure de ce travail que nous fournissons que nous sommes autorisé à vivre une sexualité, un amour, des aventures. Certains, de plus en plus nombreux prennent des billets d'avion et s'en vont copuler au delà de leur frontière, dans les pays pauvres. Discourons encore, il nous reste des queues et trous violacés. Mais garde Kamarades occidentaux, kamarades bourgeois et prolétaires, chez nous aussi on sonne le tocsin, par la voix d'une femme, Mme Parisot du MEDEF "l'amour est précaire, la santé est précaire, pourquoi le travail ne le serait-il pas?". Qu'on se souvienne que parmi les principaux responsables de ces précarités il y a sempiternellement les imperator, les chevaliers d'industries, les bourgeois qui prennent leur revanche.

La maladie de Chirac vient opportunément nous rappeler que nous avons le droit sinon le devoir de souhaiter la mort des occupants de l'édifice libéral sans que la morale humaniste à laquelle nous étions attachés n'est à s'en offusquer

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  Fabrice DANT
21-09-05
à 13:09

Re: Re:

Plutôt que de rechercher la mort, dans l'idée de rejeter un système dans le néant, il nous faut tout de même penser à la vie que l'on pourrait mener hors de cela. Nos vies et nos problèmes persisteront une fois que Chirac aura terminé son mandat et qu'on l'aura mis aux oubliettes.
La vie en société est impossible si on ne réfléchit pas à l'orientation de nos rapports moraux. Même si on établissait une anarchie ou une démocratie absolue, hypocrites sont ceux qui disent ne pas s'intéresser à la libido d'autrui. Enfin bref, les questions sur la sexualité sont centrales, moins sur l'idée qu'il faille essayer toutes le positions pour s'amuser, mais plus sur les rapports hommes-femmes.
En clair, le meilleur symbole de la domination masculine (et contre lequel de nombreuses féministes s'érigent), c'est le phallus en érection. Même dans les rapports homosexuels, l'homme est dominant s'il tient la position verticale lors d'une levrette. C'est cru à dire, mais faut bien le dire. Donc, un vrai anarchiste se voit aussi dans sa sexualité : il ne peut s'adonner à des pratiques qui mettent en scène la soumission des femmes.
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  Anonyme
21-09-05
à 15:38

Re: Re: Re:

La sexualité en anarchie c'est assez mysterieux. Les "modèles" de passés lointains je n'y crois pas trop, mais quelque chose de nouveau pourquoi pas.

La prostitution ou non-prostitution en anarchie c'est fascinant. Hors du monétaire la prostitution ne peux vraiment exister que s'il y a des privilèges à la clé. L'éradication totale  de la protitution  semble impossible si des pouvoirs -donc des privilèges/avantages - subsistent.
 A coté de ça on peut se demander si une lente évolution ne serait pas plus souhaitable qu'une rupture brutale, car à défaut d'une sérieuse évolution dans les conceptions, ou tt simplement le vecu,  de la sexualité, la disparition brutale de toute prostitution entrainera des accumulations de frustrations qui peuvent meme se reveler dangereuses (outre qu'elles seront fort désagréables pour ceux qui en patissent). Il n'y a guère que des sortes d'assistantes (assistants aussi) sociales d'un genre très particulier qui pourraient servir de solution temporaire.  Mon sentiment c'est que dans un premier temps une société anarchiste slalomera entre ces trois possibilités : prostitution clandestine/fonctionnaires (des institutions fédérales :o)) de la prostitution/frustration. 

Jo
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  Fabrice DANT
21-09-05
à 20:30

Re: Re: Re: Re:

Je ne sais pas "s'il faut" qu'on éradique la prostitution de manière progressive. Si la prostitution se retirait d'elle-même dès demain, je n'y verrais aucun inconvénient. Il n'est pas plus sain non plus de se dire qu'il faut que des femmes se dévouent à faire le tapin afin que les plus frustrés d'entre ces messieurs puissent encore se défouler.
Merde, c'est quoi ce monde où on verrait apparaître une masse de mâles baveux au regard lubrique parce qu'on leur aurait retiré leur quart d'heure hebdomadaire de sexe bon marché!
Faut-il faire le constat navrant que l'ensemble de la population féminine accepte les rapports sexuels, non pas par amour, mais par peur des hommes ? La femme se choisit d'abord un compagnon rassurant ou de condition sociale aisée et ensuite elle cherche éventuellement l'amour (dans des films à l'eau de rose pour se défrustrer de la même manière). La femme est heureuse quand l'homme est cocu. C'est comme ça qu'il y a un équilibre des rapports hommes-femmes. pffff... de ça, moi j'en veux pas.
Ce que je voulais dire dans le principe anarchique, c'est qu'il s'applique bien évidemment dans les rapports hommes-femmes : pas de hiérarchie. Ce qui veut dire que cela a forcément une répercussion dans la libido.
Là où je suis d'accord avec le texte d'en haut (d'Agnes E.), c'est que ce qui est le coeur de la prostitution, en tant que quasi-institution souterraine (informelle) mais centrale de la société, c'est l'aspect marchand dans les relations d'échange affectuel entre partenaires sexuels.
Une femme me regarderait avec des yeux de commerçante en énonçant ses tarifs, ça me ferait pleurer : "pour X euros, je te fais la pipe, pour X de plus, c'est la sodomie et XX de plus, c'est la totale". La totale? Tu me chantes "la vie en rose" en même temps?
Plus on paye les gens, plus ils sont consentants... Héhé! ça s'appelle comment, ça? Ah, ben oui, la prostitution.
Avance le flouze et je serais obéissant.
Ma soumission vaut 100 balles.
Moi, même si je ne serai jamais un consommateur du sexe, je ne l'interdirais pas. La prostitution (même pornographique) est un bon indicateur pour me dire quel est l'état d'esprit dominant dans une société.
Suivant les situations, on voit pour chaque personne leur degré d'acceptation ou de soumission face au pouvoir de l'argent, face à la peur qu'inspire les gens qui ont du pouvoir (les mâles).
Les prostituées ne sont pas plus méchantes que les gens qui n'ont offert que peu de résistance face aux Nazis. Ils et elles ferment simplement les yeux.
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  Fabrice DANT
21-09-05
à 20:34

Re: Re: Re: Re:

Les clients de prostituées sont quand même de gros porcs fascistes!!! Voilà pour le coup de gueule.
Répondre à ce commentaire

  Fabrice DANT
21-09-05
à 20:36

Re: Re: Re: Re:

Payer pour avoir du sexe, c'est 10000% prouver le pouvoir de l'argent sur soi et les autres qu'on soumet à sa volonté.
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  Fabrice DANT
21-09-05
à 20:48

Re: Re: Re: Re:

Euh, sinon, Jo, t'as raison, tant qu'il y aura des privilèges (au-delà de l'aspect monétaire), il y aura toujours une forme de prostitution. Lorsqu'on convoite l'accession à une classe supérieure, on peut souvent s'abaisser à des choses inavouables. Sauvons les secrétaires! Affirmons : "non, patron! Allez vous chercher votre café tout seul comme un grand!"
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  Anonyme
22-09-05
à 06:46

Re: Re: Re: Re: Re:


Fabrice,n'oublie pas les truies fascistes car il y aussi les clientes. Un secteur en pleine expansion et promi à un grand avenir. Si on me parle de prostitution , ou meme simplement de sexualité, j'ai tendance à ranger tous mes livres et à me placer très au raz des paquerettes. Pardon.

Parfois je suis perplexe quand l'anarchisme parle de sexualité dans la mesure ou si l'anarchisme aujourd'hui à quand meme perdu beaucoup de son mordant sur le plan politique (exemple:  la CNT vs anarcho-syndicalisme autrefois) il semble par contre etre de plus en virulent sur le terrain moral  (spécisme, etc.), à l'imitation de la quasi-totalité des courants de pensée actuels en occident.   Je ne suis pas sur que l'anarchisme doive se prononcer sur la prostitution, surtout si c'est sur le mode vertueux.  Sans compter le nombre d'anarchistes (certains connus voir très connus) qui furent clients (clientes je ne sais pas ?)  reguliers ou épisodiques de lieux de mauvaise réputation.

Ce qu'il sera intéréssant de faire un jour, c'est d'observer, lorsque le mouvement anarchiste aura pris un peu d'ampleur ainsi que serieusement rééquilibré la balance hommes-femmes en son sein, quelles seront les pratiques (ici sexuelles) - au delà de toutes les belles théories - qui s'y developperont.  Il y a un risque à ne pas négliger d'un anarchisme ou ne mange plus, ne boit plus, ne baise plus... cet anarchisme là m'inquièterait un peu.  Pour le moment, si l'on en juge par l'incapacité (temporaire esperons) à se défaire de phénomènes de pouvoir ( et de privilèges, ex : quotidien militant des orgas)  on peut raisonablement penser que la prostitution se maintiendrait en anarchie, et qu'il s'agirait d'une  prostitution cachée et honteuse dans la mesure ou l'édifice serait paré de toutes les vertus. (en gros je crains que le chef anarchiste continue, en cachette, de baiser des groupies et de bouffer de la bidoche, pour parler clairement)    

Jo


   
 
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  ogur
22-09-05
à 13:01

Re: Re: Re: Re: Re: Re:

Des truies dites-vous. Mon nom est Gedeon Awful. Quand j'étais étudiant j'étais entouré une bande copain, des libertins volontiers libertaires, à moins que ce ne soit le contraire. J'aimais mes amis, nos idées, nos fêtes. Nous haïssions les clients des prostitués notamment. Je suis tombé amoureux de quelques copines comme les gens de mon âge. Mais j'étais laid. Si laid qu'aucune d'entre elles ne me donna jamais le moindre baiser. Comme je ne suis jamais parvenu à aimer que des femmes qui partagent mes convictions je n'ai pas eu le loisir de pousser trop loin ma quête d'une femme qui veuille de moi. J'ai bien cru que Leopolda m'aimerait. D'entre toutes elle était la plus féministe, elle ne cessait de dire que "l'intérieur seul importait, la beauté du corps ne comptait en rien". J'y ai cru, mais la seule aventure que je lui ai connu c'est avec Kevin, le plus beau d'entre nous, celui qui remportait le plus de succès. Et puis un jour elle est tombée amoureuse de mon frère et elle a tout fait pour l'avoir. Là j'ai basculé. Vous comprenez je n'avais jamais touché une femme et j'étais si fasciné par la beauté de leur corps. Je suis allé voir une prostituée. Bien entendu j'ai fui quand elle a dit "40 euros la pipe, 50 l'amour"... Quel amour? De quel amour parlait-elle au juste? Je ne suis pas allé, je n'y suis jamais allé et ainsi je me condamnais à demeurer vierge encore à plus de quarante ans. Quand je vois des pauvres bougres qui accostent une prostituée, je n'ai plus le même regard réprobateur. Mes amis libertins et libertaires eux sont mariés, ou vivent des aventures. je ne les vois plus. Ils se sont mis entre eux. J'ai eu trop mal de voir les unes et les autres vivrent des histoires ensembles. Je suis seul depuis lors. Personne ne vient plus me rendre visite. Les femmes craignent que je leur fasse des avances et en effet j'ai parfois du mal à me contenir. Peut-être un jour irais-je faire la truie fasciste .. comme vous dites....

extrait de "distinguons d'entre les truies, la truie qui humilie de celle qui souffre" (Par Gedeon Awful, Editions Elisée Reclus 2005)

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  Fabrice DANT
22-09-05
à 13:28

Re: Re: Re: Re: Re: Re:

Prends Brassens : anar dans l'immédiat après-guerre, puis, comme il le dit dans sa chanson "mourrir pour des idées, d'accord, mais de mort lente". Ensuite il a connu le succès et la vie bourgeoise. Il semble aussi très bien connaître les rues nocturnes de Paris.
Brassens a quitté le mouvement idéologique à cause de sa radicalité. Et il a fini sa vie dans la norme consensuelle que l'on connaît bien encore à notre époque.
Les groupes idéologiques ont souvent une agressivité effrayante et à certaines époques, ces groupes pouvaient se montrer impitoyables contre les "traîtres" ou tout simplement ceux qui ne se soumettaient pas aux normes internes du groupe.
Tous les anarchistes ne sont pas des Proudhoniens. Une grande partie d'entre eux passent leur temps à se contredire et à envoyer chier le monde. Proudhon était loin d'être un "nihiliste". D'ailleurs, il ne se disait pas plus anarchiste que communiste à la base, mais socialiste. C'est à force d'être attaqué par les bourgeois qui le qualifièrent d'anarchistes qu'il a fini par accepter ce titre, car en réfléchissant sur le vrai sens du terme anarchisme, il s'est rendu compte que cela correspondait à ses idéaux de "démocratie absolue" et non pas de chaos subversif.
Ce fut le cas aussi avec Rousseau, mais sa position anarchiste est plus discutable. On estime tout de même que Rousseau est l'une des icônes du socialisme les plus exceptionnelles (il en est l'un des plus grands fondateurs idéologiques).
Au 17ème, au 18ème et au 19ème (voire même au début du 20ème) siècle, les philosophes furent les artisans du socialisme et de la démocratie. Ils n'étaient pas aliénés à un groupe qui avait une quelconque autorité sur leurs pensées et leurs attitudes et pourtant, ils ont tous des vues sur la vertu qui se recoupent. De Montesquieu à Proudhon, ils avaient une position morale beaucoup plus claire que les pseudos penseurs d'aujourd'hui. Cela les rendait beaucoup plus cohérents que les Nietzsche et consors.
Jamais vous verrez dans un texte de Proudhon la moindre complaisance vis à vis des bourgeois et de leurs "vices" qu'ils ne payent pas. De même, il a une opinion très lucide de la classe moyenne de son époque et de la mentalité "générale" des français. Il ne se faisait pas d'illusions : ils savait l'ensemble des français consensuels et prompts à céder à leurs menus désirs plutôt qu'à de grands projets ou idéaux.
Les anars d'aujourd'hui ressemblent plus à des groupes soit agressifs, soit nihilistes. Ils ont tendance à trop coller aux étiquettes "no future" sans foi, ni loi.
Lisez Proudhon et vous verrez la foi qui l'animait. Il avait une vision d'une véritable organisation démocratique et non pas d'un chaos dévastateur. Il ne s'habillait pas en punk, mais il avait une grosse barbe (comme beaucoup de vieux intellos de son époque...).
Donc, pour Proudhon et pour Rousseau, un "vice" reste un "vice" et sa contrepartie est la vertu. Ce qu'en diront les "anti-moralistes" de notre époque n'a pas le 1/1000 de logique et de cohérence qu'avaient nos illustres penseurs. Ce sont des idiots libidineux qui tentent de justifier leurs moeurs par des réflexions sophistiquées mais assez minables. Il y en a beaucoup qui sont des bourgeois de gauche "qui ne payent pas leurs vices", qui souillent les idéaux de gauche en profitant des principes de tolérances et d'ouverture d'esprit, en faisant croire que Sade est un révolutionnaire (de mes fesses). Ces bourgeois de gauche sont suivis par des gauchistes de la classe moyenne aux moeurs plus libérales qu'autre chose en croyant rêver de mai 68, mais en suivant plutôt le mouvement libéral des Américains des années 60-70 ("sexe, drogue et rock'n'roll"). Je tiens à rappeler que Jimi Hendrix ou Jim Morrison n'ont jamais avoir dit être socialistes.
Dis-toi simplement que les faux anarchistes sont des libéraux. Et c'est la force du libéralisme : pas de morale, pas besoin d'un vrai parti politique pour le représenter. Bayrou est lui-même mille fois moins libéral que la plupart des jeunes à l'étiquette socialiste (Bayrou représente le parti démocratie "libérale", mais c'est en fait un "démocrate chrétien", qui a, il est vrai, un grand principe de tolérance et d'ouverture d'esprit authentique). Le libéralisme est puissant car il est moulé dans nos instincts et nos actes inconscients. C'est comme le conservatisme.
En matière de sexualité, n'importe qui peut en parler.  Moi, je me dis anar, mais je ne  parle pas au nom des groupes anars, libertaires.  Il est évident qu'il y en a un bon nombre qui sont plus libertins à la manière des aristocrates libéraux de l'Angleterre du 18ème siècle, que libertaires à la manière de nombreux anars de la seconde guerre mondiale et qui n'ont jamais renié leur chétienté! J'ai lu une fois un ouvrage qui s'appelait "anarchisme et christianisme" de je ne sais plus qui (pas très connu), qui était ancien Résistant et qui représente assez bien les anars idéalistes des campagnes (ou des vieux villages français). Ce qui était central, pour cet homme d'origine rurale, c'était l'humanisme et la liberté, le refus d'être enrégimenté. Bon nombre de ces idéalistes indépendants de la première moitié du 20ème siècle étaient très distants vis à vis du phénomène exagéré de mai 68. Ils avaient raison. Aujourd'hui, on dirait que seul Mai 68 représente le vrai socialisme de notre époque. Mai 68 s'est inscrit dans un mouvement libéral mondial. Il y avait des idées intellectuelles intéressantes, mais moins consistants que, par exemple, le mouvement existentialiste de Sartres dans l'après guerre.
De nombreux combattants, résistants, étaient chrétiens en France, en Espagne, en Amérique Latine. Ce n'était pas parce qu'ils étaient stupides, mais ils voyaient et croyaient en la morale humaniste de la chrétienté, tout en refusant une quelconque autorité du Vatican. "Ni Dieu, ni Maître!". Refuser l'autorité d'un Dieu n'est pas contradictoire avec le fait que l'on reconnaisse en Jésus Christ son admirable humanité et la justesse de ses propos. Les vrais anarchistes avaient une vraie foi qui aujourd'hui ne représente plus rien. La gauche d'aujourd'hui a perdu son fondement idéal et humaniste, elle se veut réaliste et tombe dans les désirs et fantasmes libéraux.
Moi, j'ai foi en la morale, aux principes de l'anarchisme, le vrai, comme inscrit en nous-même, de la même manière que le libéralisme et le conservatisme sont calés sur nos instincts. L'être humain est doté d'une raison, cela fait partie de sa nature. Lisez Proudhon et vous verrez que l'anarchisme est ce qui est intrinsèquement calé à la raison et à la liberté.
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  Fabrice DANT
22-09-05
à 13:59

Mauvais ogur, héhé

Et moi je suis beau et je suis puceau. La difficulté dans la vie, c'est pas d'avoir des expériences sexuelles, c'est de parvenir à s'aimer soi-même. Quand on est laid et stupide, j'avoue que c'est plus difficile de se sentir narcissique, et de jalouser un peu les autres qui "sont si parfaits".
Moi, je me dis "l'amour avant tout". Tant pis si je baise pas. Pour l'instant, je ne suis pas amoureux. Les putes ne m'apparaissent toujours pas plus appétissantes et même, j'ai parfois l'impression que je ne suis entouré que de putes. Pas grave. Je suis pas Jack l'Eventreur.
Ces temps-ci je mange assez peu parce que ça fait 2 mois que j'ai pas touché mon RMI et je vis sur mes maigres réserves, sans trop m'activer pour coute que coute me trouver un boulot pourri juste pour faire plaisir à Sarko ou à la droite.
L'alcool me donne de plus en plus envie de gerber puisqu'en plus je suis végétarien (on supporte mieux l'alcool en mangeant de la viande).
Je me sens pas en mauvaise forme et la seule chose qui me tracasse ces temps-ci, ce sont les vieilles sorcières de la pagode bouddhiste qui m'héberge.
La vie va pour moi pas trop mal et je me dis que la seule chose qui va pas chez ce "Awful" et bien d'autres égocentriques qui aimerait avoir tellement plus de choses pour se sentir mieux, c'est la connerie.
Il y a des palliers de misère qui sont insupportables et il me semble que ce "Awful" n'y est pas. Je n'ai pas remarqué non plus qu'il y avait vraiment plus de violeurs chez les pauvres que chez les riches. D'ailleurs, je suis sûr qu'il y a plus de violeurs aux Etats-Unis que dans le pays d'origine de mes parents (VietNam), surtout si on pense à tous les cas de viols pendant la guerre du VietNam qui étaient en majorité perpétrés par des Américains (crimes contre l'humanité). Pourtant, un bon nombre d'entre eux avait la possibilité d'aller aux bordels de Saïgon pour se vider les couilles, apparemment, ça ne suffisait pas. La prostitution pour soigner les frustrés et les violeurs ? Je n'y crois pas un seul instant (je crois le contraire).
La prostitution étalée dans les rues grave encore plus profondément dans l'esprit des gens la soumission naturelle des femmes comme étant une loi de la nature, puisque chacun s'accorde à dire que la prostitution ne disparaîtra jamais.
Là où le texte d'Agnes E. est très intéressant, c'est qu'il met le doigt sur la racine, la source de la prostitution et autres "contrats" sexuels ou matrimonial. Je pense qu'il faut d'abord lutter contre la domination masculine (entre homme-homme et homme-femme) et contre la domination en général (même entre femme-femme, ou entre les enfants). La prostitution vient en aval de ça et représente encore l'échelon le plus bas et misérable de la hiérarchie sociale. Ceux qui participent à cette hiérarchie, ce sont les porcs et les truies. Et les gentils petits cochons comme Awful.
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  Anonyme
22-09-05
à 14:50

Re: Mauvais ogur, héhé

Eh, le problème là-dedans, c'est le sexe ou l'argent? Les deux ensemble? Et l'argent contre du travail non-sexuel, est-ce absolument différent? Et le sourire de l'hôtesse d'accueil qui ne sourirait peut-être pas si elle n'atait pas payé pour? Ce sourire, c'est aussi un sourire de pute, non? Et le prof qui transmet son savoir contre du pognon? C'est pas une pute aussi, le prof?

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  Fabrice DANT
22-09-05
à 16:49

Re: Re: Mauvais ogur, héhé

Le sujet du texte d'Agnes E. est : l'aspect contractuel et marchand dans la sexualité.
Deux idées centrales dans ce que j'offre pour ma part en commentaire : la première, c'est que sexe et argent sont indissociables du pouvoir (thème récurrent). Ensuite, en partant de l'idée "d'inégalité des pouvoirs" (phénomène de domination), c'est la structure de la société d'ensemble qui prend pour institution le phénomène de la prostitution, même si celle-ci est mise hors la loi (d'où les contradictions qui rendent impossible les débats sur la prostitution: faut il la légaliser?).
Donc, oui, quelque part, par extension, lorsqu'on marchande le monde, tous nos rapports sociaux deviennent payant, de ce fait, on pourrait y voir des putes partout. Même chez les profs qui te servent des cours précuisinés qu'il faut juste réchauffer un peu au micro-onde, sans se soucier de savoir si ses élèves ont bien compris, mais juste pour faire un job bien payé.
Cependant, il ne faut pas voir tous les contrats marchands comme une forme de prostitution. Si tu as à échanger quelque chose ou un travail non dégradant (pour toi et la nature) contre un autre bien ou service du même type, le contrat reste équilibré. Ce qui compte, c'est de ne pas à exiger de quiconque de se soumettre à son pouvoir parce qu'on a le pouvor de le licencier... en ce cas, l'équilibre n'est pas respecté.
Répondre à ce commentaire

  Anonyme
22-09-05
à 17:08

Re: Re: Mauvais ogur, héhé

Awful a lu trop vite et s'est cru en passe de devenir une truie fasciste alors que c'est vers le porc -fasciste également- qu'il semble se diriger. Mais awful va droit au but: comment soulager ?     Awful est laid et s'apprete à basculer dans l'immoralité alors que Fabrice est beau et s'accroche à la vertu.   L'amour et la morale reservés aux beaux ?  Serait-ce à dire qu'en anarchie celui qui serait, disons laid et vieux, et libidineux par dessus le marché, n'aura plus qu'à se frapper la colonne en lisant Bakounine ?  C'est déjà presque le cas maintenant, alors ça va etre encore pire après ?

Fabrice tu sembles associer richesse et prostitution. Tu sais pourtant bien que porcs et truies fascistes sont de toutes extractions. Dans l'Asie du Sud-Est que tu dois bien connaitre, le porc va du commerçant allemand adipeux au maigre paysan local fauché. Ils ne fréquentent pas les memes lieux et ne payent pas les memes prix, mais le principe est le meme.

Anonyme de 14h40 caricature, mais il n'a pas tort non plus dans la mesure ou je n'ai jamais réussi a trouver la frontière exacte entre prostitution et non-prostitution malgré tous les traités savants que j'ai pu lire ( et rarement écrits par des hommes de terrain  je le crains :o))

Pas plus tard qu'il y a trois jours je parlais avec un porc fasciste (définition de fabrice :-)) qui me faisait part de son projet imminent (dans l'heure qui allait suivre) de mettre la main au porte-monnaie. Soupçonnant l'habitué, je lui demandais si son compte en banque tenait le choc (le porc avait l'air assez fauché et très abattu, je lui ai épargné des tirades libertaires), il me répondit que ses pratiques lui coutaient nettement moins cher que son ex-femme. (toutes les femmes ne sont pas libertaires fabrice...)  

Et puis qu'est-ce que c'est que tous ces pipeaux sur le corps ?  On va sacraliser le corps nous aussi ?  Devenir des anarchistes de bénitier alors que nous-meme protituons notre corps tous les jours pour les porcs du capital ?

D'abord abattre le capital, on s'occupera du reste après, dans le calme.

jo
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  Anonyme
22-09-05
à 17:11

Re: Re: Re: Mauvais ogur, héhé

Et bien alors, on en reste sur l'idée putitaine que le sexe est dégradant.

Le pouvoir, c'est l'argent, pas le sexe.

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  ogur
22-09-05
à 17:48

Re: Re: Re: Mauvais ogur, héhé

Nous venons vous faire part de la mort de Gedeon Awful. Il a mis fin à ses jours dans sa petite chambre miséreuse de la rue Jack Lang. Sur la table de nuit nous avons retrouvé ces mots : " La vie m'est devenue insupportable. Après avoir lu les mots de Fabrice Dant "La vie va pour moi pas trop mal et je me dis que la seule chose qui va pas chez ce "Awful" et bien d'autres égocentriques qui aimerait avoir tellement plus de choses pour se sentir mieux, c'est la connerie.", j'ai conçu que je ne trouverais jamais chez les anarchistes cette étincelle qui fait vivre. Depuis quelques années les gens sont devenus rudes, durs, impitoyables. Je prédis que cela ira s'accentuant. Avant de commettre l'irréparable à la manière dont Benjamin Péret définissait le viol "c'est l'amour de la vitesse" disait-il, je préfère m'abstraire du monde. J'ai la prétention par ce geste de me montrer plus anarchiste que quiconque baisera ou prétendra fera l'amour.Hier soir je rêvais de Leopolda dans les bras de Fabrice Dant. Il entrait en elle avec ravissement, elle gémissait. Tandis que je m'approchais je distinguais sur leur visage d'énormes grouins. En sortant dans les rues je voyais que tous les gens ressemblaient à des cochons. J'aurais voulu les aimer, mais il se moquait de moi ou passait indifférent parce que je ressemble à un Homme.Fabrice m'a pris le bras, il était avec Leopolda, nus, ce qui ne choquait personne à part moi. Tous les deux m'ont crié "égocentrique, égo sans trique, sans trique!! Tu es con!". En lisant ce matin les lignes cette fois bien réelles de Fabrice Dant, je n'ai pas supporté. Je me suis assoupi de nouveau et j'ai fait un nouveau rêve. Des Ephebes et des femmes très belles chiaient sur Fabrice et lui disaient "maintenant tu as quelque chose toi qui n'avait rien. Nous t'aimons, nous voulions te donner quelque chose qui soit du fond de nous." Fabrice s'est penché sur une truie qui gémissait au sol, elle était blessée. Il lui a offert son RMI et ils ont fait l'amour. J'étais jaloux. je les ai tué. Ce rêve m'est insupportable. je décide de mettre fin à mes jours. Merci à Jo, il ou elle semble avoir compris ce que les blancs de mon texte suggéraient. Aurevoir à tous." 

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  Fabrice DANT
22-09-05
à 18:38

Re: Re: Re: Re: Mauvais ogur, héhé

Pourquoi pas? J'ai sans doute une attitude puritaine dans mon comportement personnel. La différence, c'est que je n'ai rien à imposer à qui que ce soit. Je ne vais pas sauter à la gorge des prostituées. Je n'ai pour elles (ou eux) aucune hostilité.
Je vois pas non plus ce qui fait crisper les gauchistes d'aujourd'hui lorsqu'on parle d'abstinence ou ce type de truc. En fait, si, c'est pour les raisons libérales que j'ai évoqué plus haut.
Naïf est celui qui croit que le sexe n'est pas utilisé à des fins humiliantes. Lorsque tu te fais baiser, tu te fais dominé.
Non, plus précisément, ni sexe ni argent ne sont en soi des instruments de domination ou de pouvoir. C'est que la répartition inégale de pouvoir fait que les plus puissants ont plus d'argent et deviennent des partenaires sexuels convoités.
Chez tous les animaux, on parle de "mâle dominant", celui qui s'est imposé sur les autres mâles et qui a pour privilège absolu de procréer en masse. Il n'y a pas d'argent chez les autres animaux. Mais la lutte pour le pouvoir est attaché à la conquète de femelles pour reproduire ses gènes (la plupart des femelles acceptent car le plus fort est sensé véhiculer de "bons" gènes, solides, puissants etc.) et il faut aussi s'installer sur un vaste territoire pour que sa gynécée et sa progéniture y prospère. L'homme est un mammifère dont les instincts sont de ce type. C'est sûr et certain. Mais il a la faculté de suivre aussi sa raison.
Hors situation de domination, la sexualité n'est pas forcément annihilée. Le sexe est aussi un vecteur d'affects et d'attachements. Les couples monogames ont été les plus prompts à instaurer  une parité homme-femme. L'idéal d'amour ou d'union amoureuse s'est institutionnalisé avec le christianisme, cependant, la plupart des mariages se sont faits dans une optique économique. Ce qui vient un peu contredire l'opinion d'Agnes E., qui dit, je simplifie un peu, que les sociétés conjugalisées sont à l'origine de la "contractualisation" des rapports sexués. Mon premier commentaire essayait d'expliquer plutôt ce en quoi l'idée de pacte ou de contrat dans un mariage garantissait au contraire un pouvoir de décision et de négociation entre homme et femme. Le tout est d'assurer à la femme autant de pouvoir de décision que l'homme.
Une histoire comme "Roméo et Juliette", c'est dans l'Angleterre puritaine. L'amour courtois, "Tristan et Iseult", l'idée de l'homme qui se dévoue par amour, c'est dans le Moyen-Age, et non pas à la Renaissance et encore moins sous l'Empire Romain, très machos. A la rigueur, seule l'histoire d'Orphée et Euridice décrit, dans l'Antiquité (d'ailleurs, plutôt chez les Grecs que chez les Romains), une telle obsession amoureuse qui va au-delà des instincts de reproduction et de propriété, au-delà de l'idée hédoniste du sexe (le plaisir).
On retrouve aussi la passion amoureuse (sans idée de reproduction, sans idée de plaisirs et joie) dans les histoires de "lycanthropes" (loup-garou) dans les régions du maghreb (islamiques). Cette passion amoureuse est du même ordre qu'une dévotion à un Dieu unique, mais elle est plus physique, moins béatifiante et plus tortueuse. On parle de ces "lycanthropes" au maghreb, comme l'exemple tortueux d'hommes passionnés, rongés, fous qui se changent en loups. Ce qui est central à observer chez eux, ce n'est pas leurs moments où ils consomment leur amour, mais toute la phase d'obsession qui les dominent.
Aujourd'hui, dans notre société, on a plutôt un type "normal" de rapports amoureux qui s'apparente à l'attitude de consommation de masse. On a aussi tous les instincts et les fantasmes précédemment cités.
Quoi qu'il en soit : "le pouvoir, c'est l'argent, pas le sexe?". Or, vu le pouvoir d'attraction de l'objectif "sexe" dans les comportements "normaux" de la plupart des gens d'ici, c'est être de mauvaise foi que d'affirmer cela. Le simple désir de nombreux gauchistes de stigmatiser le puritanisme à cause de ses normes sexuelles et de couper le "sexe" de ses implications dans le pouvoir, cela trahit au contraire son emprise sur la conduite quotidienne de ces gens (on va bien à la fête de l'Huma pour choper, non?...c'est quoi que disait vraiment Marx, sinon?). Je me rappelle d'un pote qui a fait maîtrise de socio, qui se situait toujours bien à gauche voire "coco" (c'est pour le style), qui n'allait jamais quelque part sans l'idée de choper et à qui j'ai finalement réussi à faire comprendre qu'il était "matérialiste" (alors qu'il aurait déjà dû l'avouer s'il connaissait vraiment Marx).
Le sexe n'est pas dégradant en soi, mais les pires humiliations qu'ont subi de nombreuses personnes, c'est via les rapports sexuels (les viols). L'extrême majorité des prostituées de l'humanité, dans son histoire, justifient leur salaire pour pratique d'une activité "dégradante" dans le sens où elles s'y sont senties OBLIGEES. Peut-être à cause de la misère (je suis pauvre, je me sens obligées de me prostituer pour nourrir mes enfants), peut-être à cause du fait que c'est bien payer à l'heure, peut-être à cause de maquereaux kidnappeurs et tortionnaires etc...
Ta libido, si tu la trouves équilibrée, c'est cool pour toi. De ma vie, je n'ai jamais rencontré un seul garçon qui ne se sentais pas plus fier d'avoir eu des conquètes, comme un mâle dominant, sans vraiment chercher à savoir s'il était un véritable amant ou s'il était vraiment aimé. La plupart des mecs cherchent à "réussir" un coup compte tenu des contraintes ou de la résistance (considérée comme naturelle) des femmes. Ils suivent une stratégie. Les femelles aussi. Et si on est vraiment pas con, c'est exactement ce qu'on peut voir avec Michel Blanc (et les autres) dans les "Bronzés". Contrairement à ce que certains pensent, ce film là n'a pas été tourné dans le but d'être complaisant avec les touristes du "club med", par contre on voit qu'au contraire il existe une certaine complaisance dans les milieux touristiques (il fait tout de même un peu pitié Michel Blanc dans ce film, et d'ailleurs il a eu du mal à se défaire de cette image, le pauvre).
Si classiquement tu as nourri tes fantasmes avec des films hollywoodiens avec en plus des films intimistes à la française, et que tu penses avoir trouvé les partenaires susceptibles de répondre à tes désirs, à tes débats intellectuels et à tes aspirations romantiques, cool. Tout cela à la fois avec plusieurs partenaires, c'est que t'évolue plutôt dans un milieu d'élite alors, toi. Moi, pas.
Je crois quand même que c'est plutôt du style : "répondre mutuellement à des petits besoins, gentiment, pour pallier les grands désirs". Donc, jamais contents qui casse les couilles!!!
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  Fabrice DANT
22-09-05
à 18:41

Re: Re: Re: Re: Mauvais ogur, héhé

So long Awful!!
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  Anonyme
22-09-05
à 18:43

Re: Re: Re: Re: Mauvais ogur, héhé

Jean-Louis Costes, sors du corps d'Ogur!
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  Fabrice DANT
22-09-05
à 18:43

Re: Re: Re: Re: Mauvais ogur, héhé

Je suis sûr qu'Awful ment et qu'il a fait un rêve homosexuel avec moi.
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  Fabrice DANT
22-09-05
à 18:47

Re: Re: Re: Re: Mauvais ogur, héhé

Faut s'assumer vieux!!! On peut souffrir autant qu'on veut de ne pas être aimé en retour, personne ne peut être forcé à aimer quelqu'un, vive la liberté! Dis-moi : "aime moi ou je me tue!", je réponds honnêtement : "je ne t'aime pas et pas besoin de te tuer!"
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  Anonyme
22-09-05
à 19:30

Dantesque

Fabrice, t'es épatant. Tu dois passer le plus clair de ton temps sur L'En-Dehors pour participer autant. Ce n'est pas un reproche, bien au contraire. Sans être d'accord sur tout ce que tu développes ça ou là, tu as relancé et réhausser les débats en faisant preuve d'ouverture d'esprit, ce qui est plutôt rare ici. Il y a (ou a eu) quelques rares personnes comme ça (cultivées, indépendantes idéologiquement, curieuses et non sectaires), toutes plus ou moins parties, par lassitude je pense.

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  Fabrice DANT
22-09-05
à 20:21

Re: Dantesque

Merci.
Si je fais ma formation avec l'AFPA, y aura des risques que je ne participe plus trop aux débats ici. Pour l'instant, chuis RMIste, j'ai du temps.
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  Fabrice DANT
22-09-05
à 20:22

Re: Dantesque

Et c'est pas moi qui paye l'ADSL.
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  Fabrice DANT
22-09-05
à 20:23

Re: Re: Re: Re: Re: Mauvais ogur, héhé

Et puis je vais ces temps-ci sur "les 4 vérités", le truc libéral où je n'ai trouvé que des nationalistes.
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  Fabrice DANT
22-09-05
à 21:08

Re: Dantesque

Ce que je comprends pas c'est qu'on est jamais d'accord avec moi aux "4vérités"? O_o
Je dis que des salades ?
Peut-être que je m'efforce pas assez de compter mes vérités au nombre de 4...
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  Fabrice DANT
22-09-05
à 21:15

Re: Dantesque

Ce qui est quand même cool aux "4vérités", c'est que quand ils sont pas d'accord, ils me reprennent point par point et je peux ainsi m'expliquer davantage ou effacer les quiproquos.
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  Anonyme
22-09-05
à 22:08

Re: Re: Dantesque

On dira ce qu'on voudra, mais anar ou pas anar les fils ou il y a un peu de fesse ça marche toujours bien.

Fab tu as l'air en pleine forme.

Jo
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  ogur
23-09-05
à 10:23

Re: Re: Re: Dantesque

J'ai bien connu Gedeon Awful. Suffisamment pour distinguer son sort de celui de Fabrice. Je regrette que toute nuance soit banni du langage des anarchistes. Manquer de nuances aujourd'hui c'est "tuer" demain. Et c'est bien pourquoi Gedeon Awful s'est donné la mort. Le sort de Gedeon Awful différe de celui de Fabrice. Je m'abstiendrai d'en dire les raisons, le manque de sensibilité, de perspective, la révocation des nuances sont de ces sortes de fainéantises du coeur et de l'ntelligence qui trop souvent ne m'épargnent pas non plus. Mais Gedeon avait esquissé un geste à votre rencontre, vous avez suggéré les nuances dont vous n'avez rien fait sinon surenchérir pour servir votre cause, au détriment de considérations humaines qui relèvent du bon sens.

Les anarchistes sont parfois décevants...

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  Fabrice DANT
23-09-05
à 11:53

Re: Re: Re: Re: Dantesque

Snif snif
je ne sais pas si je manque vraiment de sensibilité (à la rigueur, mon "ecclectisme" -héhé- tendrait à faire plutôt penser que je suis sensible à de nombreuses choses... qu'est-ce que la curiosité? la susceptibilité à connaître...).
En tout cas, on ne me fait pas de chantage aux sentiments, misérable!  :D
Qu'on se dise d'un côté qu'il faille être "compatissant" avec la misère sexuelle qui sévirait dans les pays Occidentaux et prôner comme Houellebecq l'essor économique en Thaïlande grâce à la prostitution, c'est quoi?
C'est de l'hypocrisie sentimale :"pauvre de moi! Malheur aux autres!".
L'argent qu'on donne aux putes en Thaïlande, tu sais où en va une grosse partie ?
Tu n'as aucune pitié. Tu ne te dis pas une seule seconde, putain!, mais, femmes et enfants, ne tombaient pas dans la misère sexuelle : ne vous faites pas baisés!
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  Fabrice DANT
23-09-05
à 11:55

Re: Re: Re: Re: Dantesque

Les gens qui se prostituent, partout, ont une vie de merde ! Autant les aider à ne pas s'enfoncer davantage et tant pis pour les frustrés qui rêvent de Fabrice qui se change en porc et qu'on voudrait égorger...
Quelle nuance apportes tu?
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  Fabrice DANT
23-09-05
à 12:00

Re: Re: Re: Re: Dantesque

J'aimerais parfois avoir pitié pour tout le monde, s'ils le méritent quelque part. Mais il serait paradoxale de ma part d'avoir autant de compassion pour le capitaliste ruiné (c'est un peu de sa faute), que pour le pauv' gosse qu'a rien à bouffer et qu'on voudrait prostituer. Non, prostitution pas bon!
Non, je ne suis pas libéral et tant pis si mes opinions anars te déçoivent.
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  Georges Profondes
23-09-05
à 13:55

Un peu de poésie dans un monde de putes

La complainte des filles de joie (Georges Brassens)

 

Bien que ces vaches de bourgeois {x2}

Les appell'nt des filles de joie {x2}

C'est pas tous les jours qu'ell's rigolent

Parole, parole

C'est pas tous les jours qu'elles rigolent

 

Car, même avec des pieds de grues {x2}

Fair' les cents pas le long des rues {x2}

C'est fatigant pour les guibolles

Parole, parole

C'est fatigant pour les guibolles

 

Non seulement ell's ont des cors {x2}

Des œils-de-perdrix, mais encor {x2}

C'est fou ce qu'ell's usent de grolles

Parole, parole

C'est fou ce qu'ell's usent de grolles

 

Y a des clients, y a des salauds {x2}

Qui se trempent jamais dans l'eau {x2}

Faut pourtant qu'elles les cajolent

Parole, parole

Faut pourtant qu'elles les cajolent

 

Qu'ell's leur fassent la courte échelle {x2}

Pour monter au septième ciel {x2}

Les sous, croyez pas qu'ell's les volent

Parole, parole

Les sous, croyez pas qu'ell's les volent

 

Ell's sont méprisées du public {x2}

Ell's sont bousculées par les flics {x2}

Et menacées de la vérole

Parole, parole

Et menacées de la vérole

 

Bien qu'tout' la vie ell's fass'nt l'amour {x2}

Qu'ell's se marient vingt fois par jour {x2}

La noce est jamais pour leur fiole

Parole, parole

La noce est jamais pour leur fiole

 

Fils de pécore et de minus {x2}

Ris par de la pauvre Vénus {x2}

La pauvre vieille casserole

Parole, parole

La pauvre vieille casserole

 

Il s'en fallait de peu, mon cher {x2}

Que cett' putain ne fût ta mère {x2}

Cette putain dont tu rigoles

Parole, parole

Cette putain dont tu rigoles

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  Fabrice DANT
23-09-05
à 15:52

Re: Un peu de poésie dans un monde de putes

Ah, tiens! Ogur, Georges ! Vous avez jamais demandé la main à "une fille de joie" ?
Georges a aussi une chanson sur les cocus qui se sont mariés avec une fille qui a le feu au cul.
Blasé le pauv' Georges.
Il s'en est sans doute fallu de peu que ma mère fut catin. Je trouve même qu'elle s'est vraiment laissée guidée par mon père. Il aurait pu faire ce qu'il voulait. Même la prostituer. Elle aurait été malheureuse. Mon père aurait été une putain d'ordure. J'aurais eu peine pour ma mère, haine pour mon père, haine pour les clients. Bref, j'aurais eu la même opinion qu'à présent.
Fuck off!!!
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  Anonyme
23-09-05
à 18:00

Re: Re: Un peu de poésie dans un monde de putes

Non, pas blasé Georges. Jovial malgré sa lucidité.
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  Fabrice DANT
23-09-05
à 19:06

Re: Re: Re: Un peu de poésie dans un monde de putes

Ce n'est pas le ton jovial dans ses chansons : celle-là, trompette de la renommée (blasé), l'auvergnat (reconnaissant), mauvaise réputation (blasé et distant : critique), les chauvins etc...
On en passe tous par des phases contradictoires, pénibles, précaires... Brassens a le ton d'un homme qui a appris à énormément encaisser. Grâce à l'humour on s'en sort un peu, mais ce n'est pas suffisant. Je suis sûr qu'il n'a pas si bien vécu et le fait qu'il se soit embourgeoisé a nécessairement remué sa conscience en tant qu'ancien anarchiste.
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  Anonyme
23-09-05
à 21:23

Re: Re: Re: Re: Un peu de poésie dans un monde de putes

Restait l'humour et un vrai fond de gentillesse qui transpire dans ses chansons malgré les éventuels gravité ou agacement du propos. Bien sûr qu'il n'a pas si bien vécu. Je reste avant tout estomaqué du fait que malgré la lucide gravité ou l'agacement dans ses textes, malgré ses prises de position, il est resté plein d'humour, cette énergie du désespoir qui ne s'exprimait pas dans la haine, comme souvent. C'est très rare, à ce point. Y'a qu'à regarder ici par exemple. Y'a pas tant de gens qui restent plein de bonté malgré les désillusions. Malgré tout, c'est resté un rêveur, un poète, qui ne croyait plus dans toutes les chimères que les militants nous ressasse, mais qui avait gardé son idéal en tête. Ca, c'est très fort. Et encore, on a beau dire du bien de lui partout, son oeuvre reste encore très sous-estimée.

En fait, je crois qu'on voit la même dualité chez lui, mais dans deux sens qui se croisent.

Embourgeoisé? Si le fait de ne plus avoir de soucis d'argent et de vivre correctement, c'est s'embourgeoiser, oui, mais c'est vite dit à mon sens. Si tous les bourgeois étaient des Brassens, il n'y aurait plus besoin de révolutionnaires (y'en a déjà plus? Ouais, désolé, des fois j'oublie...).

Un petit lien très intéressant sur Brassens: http://brassenspolitique.free.fr/.

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  Anonyme
24-09-05
à 08:13

Re: Re: Re: Re: Re: Un peu de poésie dans un monde de putes

Tout est bien qui finit bien. Au moment ou le fil allait basculer dans la pornographie la plus abjecte et réprehensible, Brassens est arrivé.

Pour les animateurs du site : ne serait-il pas opportun, afin d'élargir l'audience de l'en-dehors, de distiller un peu de cul sur le site ?  A ma connaissance à part un site anarcho-érotique douteux outre-atlantique, il n'existe pas de site melant, avec illustrations, fesse et anarchie.  
Je sais qu'à priori l'idée est choquante à plus d'un titre, mais il faut rester ouverts. Lorsque par mégarde vous appuyez sur une mauvaise touche de votre clavier et que votre navigateur vous emmène, contre votre volonté et vos principes, sur un site à carré blanc , pensez à jeter un oeil sur le compteur du site en question et comparez le chiffre affiché avec celui des rares sites anarchistes qui osent mettre un compteur.  Je suis pret à contribuer personellement à cette éventuelle modernisation du site de l'en-dehors en exhibant quelques parties de mon corps (mes mollets firent sensation en leur temps et encore aujourd'hui je crois qu'à eux seuls ils peuvent garantir au moins 20% d'augmentation du taux de fréquentation)

Et puis il y a Fabrice qui s'est décrit comme une statue antique et qui, s'il voulait bien nous faire l'honneur de nous envoyer quelques preuves (artistiques of course) de ses dires, promet un +50% minimum.  

 
           
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  ogur
24-09-05
à 09:23

Re: Re: Re: Re: Re: Re: Un peu de poésie dans un monde de putes

Fabrice n'est pas tellement prétentieux à côté des fesses grecques des Popes Hautains
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  Anonyme
24-09-05
à 09:49

Re: Re: Re: Re: Re: Re: Re: Un peu de poésie dans un monde de putes


Ogur, il se dit que tes dorsaux ont de l'attrait. Peut-etre pourrais-tu toi aussi contribuer à l'en-dehors ?

Si chacun y met du sien, tous les espoirs sont permis.
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  Anonyme
24-09-05
à 11:07

Re: Re: Re: Re: Re: Re: Re: Re: Un peu de poésie dans un monde de putes

Non, ce sont les vaches qui ont de la traie!
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  Fabrice DANT
24-09-05
à 21:30

Re: Re: Re: Re: Re: Un peu de poésie dans un monde de putes

Juste un mot pour casser les couilles enterrées sans sacrement à Brassens (désolé, c'était pour le style) : bourgeois, oui! Sont pas tous capitalistes et exploiteurs de prolétaires.
"Si tous les bourgeois étaient comme Brassens" (qu'ils en avaient un peu chier dans leur vie), "mourir pour des idées mais de mort lente", c'était déjà un "non" à la révolution (en tout cas, violente). Il était gentil comme John Lennon. Mais ils ont vécu plus que correctement tout de même. Bon, je ne sais pas combien il gagnait le Brassens (certainement pas comme un américain), mais pour reparler sexualité, il nous a fait part de son "bulletin de santé" : journalistes, marquises etc... ben dis donc, ça lui a foutu les morpions. Je crois que ça aussi ça lui est resté...

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  Fabrice DANT
25-09-05
à 12:18

Re: Re: Re: Re: Re: Re: Un peu de poésie dans un monde de putes

John Lennon était plus sage tout de même, mais mort assassiné. Il a suscité plus d'émoi et de fanatisme (malgré lui, puisqu'il ne voulais certainement pas mourrir comme cela), mais n'était pas moins idéaliste.
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  Fabrice DANT
25-09-05
à 14:20

Re: Re: Re: Re: Re: Re: Re: Un peu de poésie dans un monde de putes

Pour ceux qui veulent repartir sur un débat sur la prostitution, il serait intéressant de se pencher sur le profil de la clientèle. Peut-on en faire un portait-type? Ou alors pourrait on faire plutôt le protrait type du "non client" dans le cas où il se trouverait être minoritaire?
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  Fabrice DANT
25-09-05
à 14:41

Re: Re: Re: Re: Re: Re: Re: Re: Re: Un peu de poésie dans un monde de putes

Pour l'ensemble, je pense qu'il serait cohérent de penser qu'un client se comporte avec une prostituée suivant sa relation oedipienne "mère-fils". Même si le "mâle" fait souvent le vanneux avec ses copains (ce qui le rend franchement stupide), il a plutôt tendance à se comporter, je pense, avec une prostituée avec ses fantasmes oedipiens. Par exemple, le gosse qui avait l'habitude que sa maman lui fasse tout : boutonner sa chemise, le peigner, lui faire les lacets etc., eh bien il ira voir une prostituée avec hésitation et timidité, mais il se fera faire une pipe les mains jointes dans le dos comme un gentil garçon.
La plupart des maquereaux ou des machistes (les maquereaux étant tous machistes et bon tchatcheurs) ont une attitude éxécrable avec leur mère (ils demandent des thunes sans sourciller, ils pensent qu'ils peuvent en profiter facilement, que tout leur est dû grâce à l'amour inconditionnel de leur maman etc.). Un maquereaux pourra prostituer sa propre copine pour le business mais se montrer hyper jaloux et latin malgré tout (hum, c'est comme un "rebeu" que j'ai connu, ainsi qu'un "rital de gauche" qui n'était pas tout à fait mac' mais vraiment jaloux...). De toute manière, on peut bien prostituer sa copine sans envisager vivre continuellement avec, pour se trouver une autre fille à marier qui n'a pas été une pute et qui accepte tout de même le machisme du conjoint (il y a tout de même des endroits, des cultures où l'on trouve plus facilement des filles résignées).
Je ne sais pas si on va encore m'accuser de voir le monde avec des "hallucinations" ou que l'on va m'accuser de moralisme,  mais  je ne parle de rien sans que je n'en vois pas l'image dans mes souvenirs. Donc, je ne peux pas parler de prostitution en tant que client qui se défend (contrairement à certains apparemment). Mais je les vois tous ces gens...
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  Fabrice DANT
25-09-05
à 15:33

Re: Re: Re: Re: Re: Re: Re: Re: Re: Re: Un peu de poésie dans un monde de putes

Par rapport à cette relation oedipienne, il est pertinent aussi de croire qu'il y a une forte relation (une forte similitude) entre le comportement d'une prostituée avec son client et son comportement en tant que mère, le cas échéans.
La relation oedipienne n'est pas uniquement un fantasme naturel qui émerge spontanément de l'inconscient de l'enfant. Le comportement de la mère est tout aussi central pour expliquer ce en quoi l'enfant reste profondément attaché ou non à sa mère. Les soins que donne une mère, en tant que femme, à un mâle, cela se traduit par des contacts intimes. La mère est d'autant plus "sacralisée" qu'elle représente un tabou (totem) incestueux.
L'amour platonique et très fort avec sa mère est transféré dans les autres relations avec les femmes, mais avec sexualité.
Je pense aussi que la relation "mère-fils" ne peut être le même dans les familles nombreuses : il n'existe pas d'exclusivité. De même, la relation oedipienne (avec ces aspects incestueux) est assez faible avec les mères assez casses couilles qui briment souvent leurs enfants (au risque de les traumatiser ou de les rendre furax).
Le complexe d'oedipe est, à mon sens, un moteur de quête libidinale bien particulier puisque l'icône maternelle reste l'objet de fantasme le plus puissant.
On pourrait faire la similitude entre un prostituée qui donne ses services à la chaîne à des clients qui, eux, cherchent plutôt un corps à corps privé, et une maman qui fait prendre son bain à la marmaille.
Dans l'ensemble, en France, plus il y a parité et moins il y a de Françaises sur le trottoir. Les prostituées actuelles sont d'origines étrangères (avec état d'esprit de mère de familles nombreuses face à des clients autochtones plus individualistes et oedipiens).
Pour une travailleuse du sexe dans un pays riche, il est plus rentable et plus sûr de travailler dans la pornographie. Cela les insère dans un marché libéral, avec des célébrités, des écarts de salaire, une forte concurrence, un fort individualisme et une image marketing (souvent mensongère) à travailler. Ce genre de prostitution n'est pas le même : elles ne sont pas en contact avec les clients (les ados devant leur télé). Ca marche comme une industrie avec ses capitalistes qui se remplissent les poches, ses prolétaires plus précaires mais avec quelques stars (le reste se fait bien baisé) et sa consommation de masse (par des gros beaufs, passez moi l'expression). Cependant, dans la pornographie, les contrats sont mieux établis et les choix sont beaucoup mieux assumés (sauf Madonna qui veut retirer ses anciennes cassettes porno, parce que ça nuit à son image de marque, en se justifiant que c'était pour se nourrir : sans doute a-t-elle trop fréquenté des maquereaux sans scrupules...). La plupart des actrices et des acteurs ne voilent pas leur face.
Contrairement aussi à la prostituée classique, le rapport oedipien entre la mère prostituée et son fils n'est pas vraiement le même. Le fils (ou la fille) d'une star du porno sera inévitablement confronté à régler son complexe d'oedipe en matant une vidéo de ses parents (l'inquiétude de Madonna est certainement lié au moment où elle a eu sa fille). La très grande majorité des enfants préfèrent ne pas trop se préoccuper de la libido de leurs parents. C'est une première démarche essentielle au respect de la vie privée des membres de sa famille.
Fils ou fille de catin, le rapport direct, cru, avec le sexe, l'argent, le pouvoir, la concurrence etc. : c'est prématurément avoir à encaisser beaucoup de choses de la réalité dans lequel on ne peut sortir facilement, sans des périodes assez rudes moralement. Ou alors, il faut baigner dans l'illusion. La plupart du temps, on s'endurcit très rapidement.
Peut être y aura-t-il un commentaire de personnes concernées par ce phénomène social?
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  Fabrice DANT
25-09-05
à 15:38

Re: Re: Re: Re: Re: Re: Re: Re: Re: Re: Re: Un peu de poésie dans un monde de putes

Pourquoi est-il si rare aussi qu'un auteur de texte (ici, Agnes Echène) réagisse aux commentaires ?
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  ibubolo
25-09-05
à 19:33

Des femmes, des putes & leurs maris

"Les clients de prostituées sont quand même de gros porcs fascistes!!! Voilà pour le coup de gueule."
Peut-être que tes émotions dépassent ta raison, mais je crois qu'il s'agit d'une faiblesse dialectique dans ton raisonnement. La dichotomie que tu opères en stigmatisant les clients devrait te pousser à relire ce très bon texte.
Ahhh, la morale...
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  Anonyme
25-09-05
à 20:01

Des putes vagineuses, des putes couillues et de ce qu'on en dit sans en savoir grand chose, finalement

C'est vrai, Ibubolo. Si les clients sont de gros porcs fascistes, les putes sont alors de grosses truies à fascistes. Et rien n'est moins sûr.

Dommage qu'on n'entende pas la voix des putes plus souvent. On lit ça & là plein de considérations diverses et variées quant à la prostitution, mais le silence des putes fait qu'on peut se permettre de raconter tout et surtout n'importe quoi à leur sujet.

Déjà, si nous arrêtions de parler de prostituées pour parler de prostitués, on se débarrasserait de cette terminologie sexiste qui ne voit dans la pute qu'une femme (le é vaut pour les deux sexes ensemble, a contrario du ée qui désigne exclusivement le féminin > rappel de grammaire française).

D'ailleurs, il n'y a bien qu'en matière de cul qu'on s'égare ainsi. Le problème, c'est les putes, les clients, ou les macs? Car si les putes à leurs comptes sont rares, il faut bien admettre que dans leur cas, c'est pas nos oignons de savoir ce qu'elles font de leur cul. Quand nous dissertons sur un autre secteur d'activité, se prend-on la tête sur le bien/pas bien de l'ouvrier ou du client? Non, on fustige l'exploiteur. Pourquoi n'est-on pas capables d'en faire de même pour la prostitution?

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