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L'information 100senssûrs | L'orgasme au masculin : "Histoire d'un premier orgasme. Un ami me raconta un jour sa première expérience orgastique. Caché dans la salle de bain, il s'était masturbé. Et, pour la première fois, il s'était masturbé jusqu'à l'éjaculation jusqu'à l'orgasme. Après, le sourire aux lèvres et prêt à recommencer, il s'était dit : « Ah! C'est ça l'orgasme. ».Peut-être vous reconnaissez-vous dans cette petite histoire. Peut-être avez-vous expérimenté l'orgasme sous vos couvertures lors d'un wet dream ou peut-être était-ce avec vos copains lors d'une découverte corporelle. Peu importe. Le fait est que vous avez déjà ressenti un orgasme ou que vous êtes en sa quête.
Les faits
Le fait est que l'homme a ses organes génitaux à la portée de la main. Non seulement il peut se regarder dans un miroir et les voir, mais en plus, il peut pencher la tête et les avoir sous le nez. C'est plus facile si l'on compare à la situation de la femme qui elle, en se regardant dans un miroir, voit son pubis et les poils qui le recouvrent. Et pour atteindre les parties intimes de son anatomie, elle doit faire preuve de plus d'ingéniosité. L'homme n'a qu'à tendre la main pour toucher son pénis et ses testicules. Même assis, l'homme pourrait atteindre le bout de son pénis avec sa langue. La femme aussi n'a qu'à tendre la main pour se toucher, par contre, elle ne peut atteindre que son clitoris, ses petites et ses grandes lèvres. Elle peut aussi insérer un doigt dans son vagin. Mais encore là, cela demande une certaine aisance avec son corps, aisance que l'homme n'a pas nécessairement besoin pour se donner du plaisir. À l'adolescence, l'homme est habité par un désir sexuel qui le pousse vers une urgente satisfaction. Ainsi, un homme jeune n'aura besoin que de peu de stimulation pour connaître l'orgasme. La femme, quant à elle, aura besoin de rassembler les conditions idéales pour atteindre l'orgasme. Ainsi, une p'tite vite dans les toilettes sera beaucoup plus le privilège des hommes. Donc, l'homme aurait plus de facilité à atteindre l'orgasme grâce à son anatomie…protubérante.
L'orgasme : un plaisir localisé…
Qui ne se souvient pas de son premier wet dream (ou rêve mouillé) ou de sa première masturbation et de l'orgasme qui l'accompagnait? Qui ne se souvient pas aussi de sa première relation sexuelle et de l'orgasme ressenti? Deux événements différents mais tellement semblables du point de vue de l'orgasme.
L'orgasme au masculin c'est d'abord une sensation qui nous dit que l'orgasme est imminent. C'est, en quelque sorte, le point de non retour. Puis c'est suivi de contractions de l'urètre à 0,8 secondes d'intervalle pour permettre l'éjaculation. Il y a aussi la contraction du sphincter anal également à 0,8 secondes d'intervalle. Et, tout comme chez la femme, il y a contractions des muscles des mains et des pied, une augmentation du rythme cardiaque et respiratoire et l'apparition de rougeurs sur le corps. Malgré tout ces changements, le plaisir sexuel ressenti sera, chez le jeune homme, concentré vers le bassin et le pénis.
…ou un plaisir diffus.
L'homme pourrait expérimenter un orgasme plus diffus, qui se répandrait dans le corps tout entier plutôt que de rester localisé aux organes génitaux. Ce fait survient plus particulièrement chez l'homme vieillissant. Une fois que l'urgence du désir sexuel de l'adolescence est passée, l'homme pourra davantage s'attarder aux sensations, à son corps, au contrôle de l'éjaculation et au développement de sa sensualité. Cela permettrait même à certains de vivre plusieurs orgasmes au cours d'une même relation sexuelle. (Lire un…deux…trois orgasmes.)
Un…deux…trois orgasmes
Physiologiquement, l'homme ne peut pas être multiorgasmique. Cela est dû à la présence de la période réfractaire; période parallèle à la phase de résolution. Ces deux phases permettent au corps, suite à l'activité intense de l'excitation et de l'orgasme, de retrouver son activité normale. Durant la période réfractaire, qui, soit dit en passant, n'existe pas chez la femme, le corps ne réagira pas aux stimulations si elles sont poursuivies. Mais attention! Cette période réfractaire varie d'un âge à l'autre. Ainsi, pour les jeunes dans la vingtaine, cette période durera que quelques minutes au bout desquelles les stimulations pourront être reprises pour finalement aboutir à une autre relation sexuelle. Au fur et à mesure que l'homme vieillit, la période réfractaire s'allongera pouvant atteindre une à plusieurs heures chez un homme dans la quarantaine.
Mais tout n'est pas perdu puisque des hommes affirment être multiorgasmiques. Ces hommes auraient un fort contrôle sur leur éjaculation leur permettant ainsi d'expérimenter plusieurs orgasmes sans éjaculer suivi d'un orgasme intense avec éjaculation. Aussi, il semblerait que ces hommes exploitent leur sexualité dans tout le corps plutôt que de focaliser sur les organes génitaux.
L 'homme et sont point G
Les chercheurs disent du point G féminin qu'il est l'équivalent de la prostate masculine. Et si le point G féminin peut procurer tant de plaisir, pourquoi pas la prostate. Il est possible d'atteindre la prostate en massant la zone située entre les testicules et l'anus. Aussi, le toucher rectal peut permettre d'atteindre la prostate et ainsi la masser doucement. De ces petits massages, il est possible de ressentir l'orgasme. Les sensations sont différentes de celles ressenties lors de la stimulation du pénis et l'éjaculation du liquide séminal qui s'en suit viendra sous forme d'écoulements plutôt que sous forme de jets. Voilà une autre façon d'atteindre l'orgasme.
Les troubles de l'orgasme
Il peut arriver qu'un homme éprouve des difficultés liées à l'orgasme et à l'éjaculation. Nous avons tous déjà entendu parlé, à la blague ou sérieusement, des éjaculateurs précoces. Pour faire le point sur cette difficulté, il serait bon de mentionner qu'un homme est éjaculateur précoce lorsqu'il éjacule avant qu'il ne le souhaite vraiment. À moins que cet homme ne soit sous l'effet de drogues, l'éjaculation précoce est souvent due à un manque de contrôle de sa part. Bien des trucs existent pour aider les hommes à contrôler davantage leur éjaculation. C'est ce que vous pourrez lire dans le paragraphe consacré à la masturbation.
Il se peut aussi que des hommes n'arrivent pas du tout à atteindre l'orgasme; l'éjaculation étant retardée ou carrément absente. Pour d'autres, l'éjaculation survient laissant une impression de relâchement mais le plaisir de l'orgasme n'y est pas. Dans les deux cas, votre médecin pourra vous aider à identifier les causes, voir si elles sont physiques ou psychologiques, et vous guider vers un traitement approprié.
La masturbation : plaisir solitaire et plaisir de couple.
Ils sont rares ceux qui ne pratiquent pas la masturbation. Pour la plupart des hommes, elle est même à la base de leur premier orgasme. La masturbation est un plaisir solitaire, une façon de s'aimer, de découvrir son corps et aussi de faire passer les pulsions sexuelles. Des hommes, même en couple, continuent de se masturber. Elle est aussi un moyen d'arriver à un plus grand contrôle de l'éjaculation pour les éjaculateurs précoces. Masters et Johnson avaient mis au point un moyen appelé « squeeze technic » qui consistait à cesser les stimulations dès que l'homme se sentait près d'éjaculer et à faire pression sur le frein du pénis (le petit repli de peau situé au dos du pénis). Ainsi, l'éjaculation sera retardée et l'homme pourra se familiariser avec les sensations liées à la venue de l'éjaculation. Cette technique peut aussi être pratiquée en couple. Elle vous permettra de rester en contact avec votre partenaire.
La masturbation est aussi une affaire de couple, une bonne façon de donner du plaisir à votre partenaire et aussi une alternative intéressante à vos relations sexuelles devenues routinières. La masturbation en couple permet de découvrir le corps de l'autre, ce qui lui plaît et lui déplaît, ses zones les plus sensibles. Elle permettra également de vous sentir complices l'un envers l'autre. Le meilleur truc pour atteindre l'orgasme : soyez détendu et osez.
par Annick Bourget Sexologue, B.A.
Sources:
La réponse sexuelle et ses perturbations, Ann-France Paradis et Josée S. Lafond, Éditions G. Vermette Inc., Ottawa, 1990, 295p.