L'En Dehors

Un million de personnes le mercredi 10 mars dans les rues des différentes villes de France selon les organisations syndicales, la moitié selon les autorités. Le scénario est rodé, c'est la journée d'action exutoire qui permet à chacun et à tous d'exprimer leur désarroi face au projet de société que nous impose ce gouvernement de salops, tout en laissant le contrôle de la grogne aux centrales syndicales. Il faut se rassembler! public privé même combat! disent-ils, mais concrètement ils canalisent la colère pour tenter de maintenir leurs places de leaders du mouvement social et d'interlocuteurs incontournables pour la cogestion de l'économie.

La rue était pleine de monde qui avait envie d'exprimer un raz le bol, mais il,manquait à la plupart de ces centaines de milliers de laissés pour compte de l'expansion libérale la isiaque de ceux qui veulent en découdre. On aurait dit que les manifestants étaient résignés à n'avoir qu'une seule journée pour manifester leur colère, et pas trop fort encore, pour ne pas effrayer ces messieurs du comité international olympique venus se rendre compte à quel point il serait juteux pour les bourgeois de Paris, et les capitalos français en général, d'organiser la grande parade des JO.
Jeux Olympiques, qui aujourd'hui comme hier en Grèce ou dans la Rome antique, servent à distraire la plèbe de la vie sociale de la cité. Les manifestants, dans leur ensemble, ont suivi les mots d'ordre des grandes centrales syndicales. On a même vu certaines camionnettes syndicales distribuer des t-shirts publicitaires « Paris 2.012 », tant qu'on est dans la communication...
Raffarin les a entendus et veut réouvrir les négociations salariales dans le secteur public. Bel effet d'annonce, histoire de calmer le mécontentement. Gageons que ces négociations dureront tout le mois d'avril. Il faut dire que derrière tout cela il y a le traité constitutionnel de l'Europe libérale en expansion, qu' ils ont demandé au peuple d'accepter, et ces messieurs ne voudraient pas que cette mascarade de démocratie participative se voit transformée envoie sanction contre les mesures gouvernementales nous engouffrant dans la croissance capitaliste mondiale. Quel enjeu! Verra-t-on l'Europe au côté des États-Unis faire la pluie et le beau temps au sein de l'OMC et de la banque mondiale. Faut-il suivre les alter mondialistes bêlant et les partis de gauches pour dire non à ce traité? Ou plus simplement doit-on choisir d'en rester à notre propagande anarchiste incitant les exploités à ne pas se laisser leurrer par cette pseudo consultation qui tend à leur faire croire qu'ils ont leur mot à dire dans les choix que font pour eux nos gouvernants?

Sommaire :

Grèves, mouvement social et presse, par Jean-Pierre Germain, page 4
Comment déloger une indigente gênante, par Jean-Pierre Garnier, page 5
Sous la neige, la Creuse manifeste, par Alayn Dropsy, page 5
Faire taire l'autruche? Attention aux coups de bec, par F. Ladrisse, page 7
Récupération, quand tu nous tiens, par Jipé, page 8
Le Liban, de crise en crise, par Raoul Boullard, page 9
Quand Vernon Richards tirait le portrait de ses amis, par Felip Équy, page 11
El Libertario au Venezuela, nous sommes peu mais presque partout, par les RI, page 17
De notre capacité à résister à la guerre, par Christiane Passevant, page 18
Des anarchies partout surtout en Lignes, par Nicolas Trifon, page 19
La bourgeoisie danse sur des cadavres, par le Claaaaaash page 20
Le recensement, une façon de nous tenir en laisse, par Nestor Potkine, page 21
Radio libertaire, page 22
Agenda, page 23
Et un collage d'Éric à la der, page 24