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L'En Dehors


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Réflexions sur l’individualisme anarchiste

Lu sur : Alternative libertaire.be (pdf) « Je suis anarchiste. Fort bien, mais encore... ? Je suis, pour reprendre les termes de Fernand Pelloutier “un ennemi irréconciliable de tout despotisme, moral ou matériel, individuel ou collectif, c’est-à-dire des lois et des dictatures (y compris celle du prolétariat), un amant passionné de la culture de soi-même”. Un amant passionné de la culture de soi-même, voilà, me semble-t-il, qui résume parfaitement ce qu’est un anarchiste individualiste.

Il est bien difficile de définir la nature humaine, il me semble même que son existence n’est pas forcément une évidence.

Admettons donc, le temps de cet article, la réalité de cette nature humaine, j’identifierai alors, à l’instar de La Boétie, la liberté et la raison comme étant ses deux caractéristiques essentielles.

Autre grande question métaphysique : “Existe-t-il un sens à la vie ?”. Cette question ainsi formulée postule l’existence d’un principe universel et transcendant (qui pourrait aussi bien être Dieu, le progrès ou encore le sens de l’histoire). Pour les croyants de toute obédience, j’y inclus par exemple les marxistes, la réponse va de soi. Comme il est loin d’en être de même en ce qui me concerne, que je me méfie de l’esprit grégaire et que j’aime à me présenter comme individualiste athée, permettez-moi de me demander simplement : “Existe-t-il un sens à ma vie ?” La réponse est naturellement positive, sinon à quoi bon vivre ? Ma vie est mon OEuvre, qui n’est autre que le plein épanouissement de mon individualité. Je donne un sens à ma vie. Il existe différentes dimensions à cette quête : intellectuelle, affective, sociale, etc. Cette culture de soi-même ne peut s’effectuer que dans la plus totale liberté.

L’autorité est, à l’origine, un concept théologique. Il suppose que l’homme ne peut accéder à l’autonomie. En effet, si l’homme est une créature, si la divine providence n’est pas née dans l’esprit des hommes effrayés de leur liberté et donc de leur responsabilité, l’homme ne peut pas être libre. On imagine aisément et on constate historiquement comment une telle conception de l’homme peut justifier tous les pouvoirs temporels, cléricaux ou laïques, notamment l’Église et l’État.

L’autorité est fondée sur un rapport de force mais seul un discours faisant référence à une transcendance (la monarchie de droit divin, le droit positif...) peut la légitimer et assurer sa pérennité. Ce n’est que lorsque je me considère comme ma propre créature, que je suis à même d’être libre et de trouver, en moi-même, l’autorité à la base de mes actes, “l’unique” de Stirner.

Devons-nous en conclure que l’homme libre est un homme seul ? Il me semble qu’il n’en est rien. Nous avons postulé avec La Boétie que tout autant que la liberté, la raison est constitutive de la nature humaine. Cette raison, notre intérêt bien compris nous pousse à nous associer.

Les hommes sont différents, aucun individu ne possède tous les talents. C’est la raison pour laquelle j’ai besoin d’autrui pour satisfaire mon égoïsme. Pour mon épanouissement, j’ai besoin de relations sociales, j’ai également soif de connaissances entre autres nécessités. La raison me pousse donc à la solidarité et à l’échange avec mon alter ego mais comme le souligne La Boétie dans son remarquable “Discours de la servitude volontaire” : “ne peut tomber en l’entendement de personne que nature ait mit aucun en servitude, nous ayant tous mis en compagnie”. S’il est incontestablement de l’intérêt de chacun de s’associer librement dans une relation d’égalité selon le bon vieux précepte qui dit que “l’union fait la force”, comment se fait-il que nous acceptions de nous laisser gouverner, acceptation allant même jusqu’à “choisir” ceux d’entre nous qui auront l’insigne honneur de décider à notre place, de nous “représenter” ? Sans doute la force de l’habitude y est-elle pour quelque chose, ainsi que l’ignorance.

Celui qui est né dans les ténèbres désire t’il la lumière ? En soupçonne-t-il seulement l’existence ? La paresse et la lâcheté sont deux auxiliaires du tyran particulièrement efficaces.

C’est par le travail, par une action collective que l’homme parvient à se libérer des contraintes de la nature et ainsi accède à une certaine liberté qui lui permet de se réaliser en tant qu’être humain et qu’individu. C’est en ayant une connaissance aussi claire et précise que possible des lois naturelles, que l’homme s’y conformera ou les maîtrisera pour réaliser son projet d’émancipation tant individuelle que collective.

Cette nouvelle conscience lui permettra d’agir au lieu de subir. Accéder à la connaissance est le premier pas vers la liberté, c’est également le premier acte de révolte, c’est en tout cas ce que nous enseigne la bible avec le mythe d’Adam et Eve (Lucifer n’est-il pas le porteur de lumière ?) ou la mythologie avec le récit prométhéen. Mais ce projet ne peut se réaliser pleinement que dans le cadre d’une société libérée de toute forme d’oppression, dans une société sans classe. “Je ne suis vraiment libre que lorsque tous les êtres humains qui m’entourent, hommes et femmes, sont également libres” écrivait notre camarade Bakounine.

Cette association des égoïstes, pour reprendre l’expression de Max Stirner, la libre association d’hommes libres régie par leurs pairs soumis à un mandat impératif et révocable, a pour but de mettre en commun nos talents pour les optimiser, elle ne nie en rien notre autonomie car il nous est toujours possible de rompre cette association lorsqu’elle ne sert plus nos intérêts. C’est cette conception de l’ordre que j’oppose au gouvernement des hommes, “l’entr’aide” chère à Kropotkine pour une meilleure et plus juste administration des choses qui permettra peut-être un jour l’avènement d’une société harmonieuse débarrassée du désordre inhérent à la loi du plus fort. Sachons méditer cette phrase d’Elisée Reclus : “L’anarchie est la plus haute expression de l’ordre”.

Christophe Bitaud

Ecrit par Mirobir, à 04:16 dans la rubrique "Pour comprendre".

Commentaires :

  Jean
12-12-04
à 11:14

"L’autorité est, à l’origine, un concept théologique. Il suppose que l’homme ne peut accéder à l’autonomie."

Il donc le concept théologique, pas l'autorité en soi.
C'est assez contestable, à la fois historiquement que.. théologiquement.

Sinon pour continuer dans la théo, et par rapport a adam et eve de nbx courrant considère cet acte non pas comme une aliénation à Lucifier qui aurait malgré tout porté de la lumière, mais un choix volontaire de la créature libre face au créateur libre dans un but justement de plus grande liberté.. de l'homme.
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  marchal
12-12-04
à 12:27

Je viens appuyer ici les réflexions de C. Bitaud. Bien souvent il est vrai, individualiste, fait penser à quelqu'un qui se fout pas mal de l'autre parce qu'il est égoïste. Du moins, je pense que l'on atteint ici, la difficulté d'exprimer une pensée ou un état de l'être, par des mots dont on voit ici les limites. Égoisme : Amour exclusif de soi ; disposition à rechercher exclusivement son plaisir et son intérêt personnels. On y oppose l'altruisme. Pour ce faire on cite même Balzac : « L’égoïsme est un poison de l’amitié » C'est une définition que je trouve dans mon dictionnaire. Si je m'arrête à celle-ci, je ne peux plus être.
Le « Je pense donc je suis » viens en opposition avec « Etre ou ne pas être » C'est un peu simpliste bien sûr, et l'on risque de se perdre dans des pensées philosophiques, que la plupart d'entre nous n'abordent pas.
Je préfère donc penser : Je suis, et je reste un individualiste.
La détérioration des relations humaines de notre société, fait que bien souvent dans les discutions on entend : les gens ne pensent qu'à eux, c'est pourquoi tout va mal. Vraiment ?
Je pense alors à un autre mot : Égocentrisme. Tendance à tout ramener à soi, à faire de soi le centre de tout. Encore une définition du dictionnaire.
Hors, l'organisation de notre société se base essentiellement sur ce mot. La production notamment en est le reflet exact. Le syndicalisme en est son expression ultime. La lutte des classes, se fragmente alors en corporations essayant vainement de tirer la couverture à soi. Les conflits, que soit dans le secteur privé avec le patronat, public avec l'État, n'en finissent plus. Il ne faut pas s'étonner du fait que malgré le nombre que nous sommes, depuis le temps que cela dure, nous n'ayons jamais gagné…
Il est urgent aujourd'hui de revenir à cet égoïsme parfaitement d'écrit par C. Bitaud. Cette association des égoïstes dans ce que l'on appelle aussi solidarité, pourra à cette seule condition, permettre un véritable changement. Chacun doit pouvoir y trouver son épanouissement, sa liberté, dans son plaisir et son intérêt personnels. Peut-être est-ce là l'utopie ?
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  Anonyme
12-12-04
à 13:03

Re:

Après avoir lu cet article de C.Bitaud paru donc dans les pages d'AL, allez lire la page sur l'entrisme lambertiste dans les orgas anars et syndicats : http://endehors.org/news/6708.shtml , ce C.Bitaud étant un compagnon de route régulier et clairement affiché de Salaméro, Hébert, FO, la Libre-Pensée (qui n'en a plus que le nom), etc.

Puis analysez les 2 articles en parallèle.

L'Unique, qui ne se repose pas le 7e jour.

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  johan
12-12-04
à 13:56

il est ou le rapport

Je viens de lire les deux articles (mais dans l'autre ordre) et je ne vois pas le rapport sur le fonds. Ce que je peux seulement en conclure c'est que C Bitaud est fort dialecticien de l'anarchisme, même dans les aspects qui ne sont pas stricti-senso communistes. Maintenant quel pouvoir peuvent avoir réellement des individus de cette sorte dans le milieu anarchiste...

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  libertad
12-12-04
à 14:32

Re: il est ou le rapport

"C’est la raison pour laquelle j’ai besoin d’autrui pour satisfaire mon égoïsme. Pour mon épanouissement, j’ai besoin de relations sociales"
Le texte présente une vision à mon avis légèrement utopique des relation sociales car il fait l'impasse sur la question de la dépendance de l'individu par rapport à ses relations. Tout semble simple à le lire : il suffit de rompre une relation lorsqu'elle ne nous convient plus.
En fait rien n'est simple et dès le départ de la conclusion d'une relaltion sociale n'y a-t-il pas souvent déjà une relation de dépendance. Prenons l'exemple de la relation amoureuse : sommes-nous aussi libre que celà de la rompre ? Et pourquoi l'avons-nous conclue ? Parce que nous considérons que nous ne pouvons pas avoir seul, comme individu, les bienfaits que nous avons dans une relation amoureuse. Nous pensons que nous associer à quelqu'un va nous amener quelque chose que nous ne pouvons pas avoir seul. Si la relation est rompue, nous perdons ce que la relation nous apporte. Il n'y a donc pas de gratuité dans une relation et il y a perte lorsque nous la rompons.
Si cette perte nous parait trop importante nous devenons dependant de la relation et perdons notre liberté d'individu. Il me semble donc qu'il faudrait savoir distinguer les relations gratuites des relations où la dépendance vis à vis de ce que nous craignions de perdre ne crée pas de véritable union dans le sens individualiste du terme.
Il me semble qu'une relation d'individualistes est celle où il y a échange sans dépendance, c'est à dire celle qui peut être rompue sans dommage pour les deux.
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  marchal
12-12-04
à 18:05

Re: Re: il est ou le rapport

Le texte présente une vision à mon avis légèrement utopique des relations sociales car il fait l'impasse sur la question de la dépendance de l'individu par rapport à ses relations.

Mais peut-on faire autrement, puisque tu affirmes et moi aussi que nous avons besoin d'autrui ? De ce point de vue nous resterons toujours dans l'impasse. Quant à la dépendance, je distinguerai la relation " amoureuse " ou il y a une plus grande difficulté de rompre cette relation sans dommage généralement au moins pour un. Je ne l'ai pas vécu, mais je l'ai vu plusieurs fois dans mon entourage.
Pour les relations purement " sociales " le côté dépendant est tout de même un peu différent, puisqu'il concerne des besoins autres qu'affectifs. Cette " association " doit d'abord se baser sur la question de savoir ce que l'on veut. La dépendance qui pourrait s'instaurer se situe au niveau d'une conception de l'après " l'avoir eu ". Tant qu'on ne l'a pas eu, les divergences ne se feront (c'est une image) que sur les points et les virgules et quelques mots. Cela pose déjà beaucoup de problèmes. Mai le pire c'est l'après.
L'article mis en ligne par An. 3, nous en donne un avant goût. Bien que j'aie déjà joué avec le feu, et que je recommence à le faire, cet " après ", dans un optimisme qui pour l'instant est purement utopique, m'inquiète d'avantage. Quel pouvoir pourraient avoir réellement des individus de cette sorte... ?
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  C. Bitaud
18-01-05
à 13:34

Re: Re:

Quelques précisions en réponse au dénonciateur qui se cache derrière un pseudo (chez les troskos, tu sais ceux "qui sont partout", on dit un blaze...)finalement très révélateur : "anonyme" (sic).
Je ne suis pas un compagnon de route de Salamero, Hébert, FO et la Libre Pensée, je me félicite d'être un ami de Salamero et Hébert et un militant de la CGT-FO et de la Libre Pensée.
Ceux qui n'ont de cesse de jeter l'anathème contre les hérétiques, me laissent pantois. Leur mode de pensée me fait davantage penser à celui des calotins qu'à celui des anarchistes.
Quant à Johann qui se demande quel pouvoir on peut retirer à infiltrer des oraganisations libertaires, qu'il se rassure, le pouvoir est bien le dernier de mes soucis.
Enfin, pour les partisans de la théorie du complot qui pourrait encore craindre une menace d'entrisme lambertiste sur "l'En dehors", je précise que je ne suis pas à l'origine de la publication de mon article sur ce site. Ceci étant dit, je ne suis pas attaché au "droit de propriété intellectuelle", donc...
Maintenant, je laisse les bourseillers aux petits pieds se déchainer mais remercie les autres qui ont bien voulu s'attacher au fond de mon article et y répondre, le critiquer, le contester etc. mais... honnêtement.
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