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L'En Dehors


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Sommes-nous tous des moutons ?

Une question que je me pose à présent en regardant mon entourage, ayant 14 ans je suis dans un collège ou comme les autres les marques sont les reines de l’habillement, mais il suffit de dire à une de ces «fashion victim » ce que je pense et celle-ci me répondra aussitôt que contrairement à son pote elle ne porte pas des «air max » mais des «requins », quelle originalité !

Franchement je me demande ou va le monde, déjà l’état dans lequel il est arrivé, mais quand je vois la nouvelle génération, qui est la mienne, je me dis que le pire est à venir, j’espère que les mentalités vont changer. Les principales préoccupations des jeunes de mon âge sont les
fringues, les mecs ou filles et ça s’arrête là. Parfois j’écoute parler mes amis, je suis horrifiée, ça me fout vraiment les boules, nos discussions sont superficielles et sans intérêt, je sais qu’il faut savoir déconner et je suis la première à le faire mais quand on parle sérieusement c’est
vraiment n’importe quoi.

En continuant sur mon sujet de départ car je dévie un peu là, les marques et la mode sont une
imbécillité, j’ai des amis qui mettent 235 euros dans des pompes, ces gens là ne sont pas cons en plus, juste obsédé par leur apparence comme tout le monde, ce qui veut dire que l’on est toujours jugé sur l’apparence, j’avoue juger pas mal sur l’apparence des gens, quand je vois une personne portant des chaussettes remontées sur sont pantalon, c’est plus fort que moi, je la critique, peut-être cette personne est très sympathique, peut-être. Mais probablement le fait de faire tant attention à ses vêtements veut aussi dire que l’on juge les gens sur leurs apparences, ceci n’est qu’une supposition. Pour répondre à la question : « sommes-nous tous des moutons ? », je pense que quelque part on l’est tous mais à différente fréquence, par exemple un punk anarchiste qui se moque de ce qu’on dit sur lui est très peu mouton, par contre une personne faisant continuellement attention à son allure, l’est beaucoup.
J’ai beaucoup parlé de vêtements mais dans l’attitude c’est pareil, par exemple le fait de fumer est un acte de mouton car on ne le fait que pour imiter les «grands ».
Merci d’avoir lu, et à bientôt !

Ecrit par libertad, à 09:29 dans la rubrique "Pour comprendre".

Commentaires :

  lanarko
14-05-04
à 11:11

bon petit...

Libertad, je sais pas si tu te rappelles la discussion sur la révolte des jeunes qu'il faut pas décourager même s'ils sont un peu cons sur les bords... Moi je pensais que si...Enfin, ce court texte, juste pour dire que ma position n'avait rien "d'anti-jeunes" car ce texte, lui, me semble tout à fait pertinent. En somme, même chez les jeunes de collège, il y a ceux qui ont la révolte en eux et les autres qui collent des anarchy sur leur sac et portent un bracelet de force.
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  mirbeau
14-05-04
à 19:43

je ss daccor ac larnako bien ke se serai débil de rejeter c povre mouton forai pluto lé mettre sur la bonne voi
en fait si c gen tienne tellmt compte de leur apparence c pake il non rien dotre a montrer rien dotre pr saffirmer ds la société ou on vi ki é une vrai boveri en puissance il nya ke sa ki compte
enfin fo pa généraliser ya pa ke sa non plu heureusmt ms le reste, ce st d miraculé de la conscience ki on pu se dire merde kskon fou la merde keske je via porté la
de plus le chemin ke pren la majorité d gen pake d jeune( puiske cette psedo culture adolescente capitaliste sest envenimé juske ché les actif ou lé pers plus agé) est véritablmt déplorable et je continu a dire ke si la littérature et louverture despri avai une place plus importante ds lespri d gen on en serai pa ojrdui
yorai plus dengagemt moin de bof, mouton, skin, porc ou je sai pa koi
vive la révolution culturelle
c pa en chine ki fallai la faire ya 50an c mtnt et ds lé pays postindustrialisé
une révolution ne peut étre complete ke si lé gen change dorientation ou de philosophi de vi ou o moin kil en ai une
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  mirbeau
14-05-04
à 19:45

Re:

pardon et pa merde keske je vai porté la?
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  wing
14-05-04
à 23:04

Je vois ca tous les jours.. y'en navais des jeunes ki étaient moins mouton comme moi avant. Mais le prob sé qu'ils sont tombés dans l'enfer du pcp.. kan tu réalise ke t'est pomal le seul a réaliser la réalité dans une école comme la mienne, sa craint être entouré d'une masse de moutons. Et si j'regarde les plus jeunes ki arrivent c'est de plus en + décourageant..
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  Yvan Grozny
15-05-04
à 12:35

Dieu image et vide de l'être

La télé a depuis 50 ans placé l'impact de l'image au coeur des cerveaux humains. Toujours plus de TV toujours plus jeune, alors que le langage n'est même pas encore acquis, que la différenciation "réalité/fiction" n'est pas encore intégré par le tout-jeune spectateur: ça ne risque pas de s'arranger. La télé, invention pourtant formidable, ou plutôt "stupéfiante", alimente l'humain par le vide. L'image prédomine.
Finalement, c'est un peu comme la coke: une fois de temps-en-temps, ça peut aller, mais si c'est tous les jours...
Ca n'explique pas tout, certes, mais un petit peu quand même.
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  simon
15-05-04
à 14:46

Re: Dieu image et vide de l'être

sur la clope, freud analysait cette aspiration de l'homme a fumer comme une reproduction inconsciente du fait de boire le lait au sein....
chacun se fait son avis la dessus...
quand aux jeunes du college..ba il ne faut pas oublier qu'ils sont jeunes, mes positions politiques et meme mon ouverture sur la culture est apparue reelement plus tard.......
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  Anonyme
15-05-04
à 15:05

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  kmilstg
15-05-04
à 15:19

Tous des moutons!!

C'est vrai que c'est inquiétant de voir que les jeunes sont les premières victimes de la société de consomation.Les baskets,le shopping,la télé réalité,abrutissent la jeunesse au même titre que la propagande du medef brouillent les cerveaux de leurs parents.La rebellion a été anhéstésiée(pardon pour l'orthographe),par les gouvernants de toute sorte.Mais comment contrer ce fléau,ne faudrait-il pas montrer aux jeunes qu'on existe sans les vêtements chers ou les baskets à 100 euros!!
Les gouvernants ont réussi à faire de l'enfance une proie facile pour les médias,les multinationnales et autres,ce qui est déplorable,quand on sait que lorsque le niveau de vie et d'instruction est peu élevé chez les parents,ce phénomène s'intensifie.Même dans les familles aisées,les enfants sont victimes des modes en tout genre de cette société,tout ça pour dire que personne n'est à l'abri.
Je pense que l'avenir est encore plus incertain aujourd'hui pour la jeunesse,qu'il était au début de la crise de 1974.L'empire américain et ses multinatinales controlent le monde,dans un climat de choc des civilastions avec les islamistes et leur intégristes qui n'hésitent pas à se faire sauter la ceinture d'explosif aux quatres coins de la planète.
La rebellion semble dure à imaginer,l'alternative au futur également,mais on se doit tous de résiter pour pas être sous l'emprise de ces propagande moisie,des mensonges d'état et des médias,et combattre cette société à la con!!!
Anarchie Vaincra!!
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  Yvan Grozny
15-05-04
à 19:49

Vive le ringardisme radical!

Ouais, finalement, soyons des ringards! Pas de look particulier, pas l'obsession de se la raconter devant les minets et les minettes, pas de trop choses branchées ou à la mode, écoutons de la musique "de vieux", roulons en R12 (même si ça pollue), délaissons les night-club pour les bals populaires, laissons-nous prendre de l'embompoint (surtout avant l'été), gardons pellicules et points noirs, téléphonons des cabines téléphoniques, vivons à la campagne, fumons des roulées, ne nous lavons pas plus de deux fois par semaines, écoutons les radios sans musique et les musiques qui ne passent pas à la radio...
Et faisons tout l'inverse en présence de militants radicaux.
Après ça, tout le monde vous déteste, mais on se sent tellement mieux!
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  OtonomE
16-05-04
à 09:37

re moi


C’est moi qui ai 14 ans et qui a les boules de l’avenir avec tous ces moutons autour de moi, j’en ai marre d’être différente des autres parce que je me sens seule quelque part. A lanarko je voulais dire que je connais des tas de gens, au collège toujours, qui collent des anarchy sur leur sacs mais leur anarchy à eux c’est juste la crise d’ado de futur partisans du medef. Des mecs ou filles avec des anarchy collé sur leur sac on en vois partout, maintenant il faut savoir différencier l’ado en crise du vrai anarchiste révolutionnaire qui, croyez moi j’ai cherché, est très rare. Une copine se prétendant anarchiste m’a dit que les anarchistes ne parlent jamais de politiques, vous en penser quoi ? C’est clair que la télé sa bousille le cerveau, tu vois des clips sexistes (le RnB surtout)et ça se généralise, et les émissions de real tv j’vous raconte pas (c’est des sujets de discussion tout les jours)! Les pompes c’est pas 100euros, c’est 235euro, ya les même à 40 euro mais c’est des «tombés de camions », bref j’ai les boules pour l’avenir et pas parce qu’ils consomment énormément mais parce qu’en plus ils en ont vraiment rien à foutre de tout ce qui se passe ! Je tenais aussi à dire que les racistes sont de plus en plus nombreux, et ils le revendiquent, j’entends tous les jours «les bougnoules c’est des connards, faut qu’ils rentrent chez eux » pourtant dans mon collège yen a pas un, c’est encore la télé.
Merci pour vos réactions à ma lettre.
Répondre à ce commentaire

  Anonyme
16-05-04
à 10:55

Re: consumérisme

Bonjour,

Par certains aspects le sujet me rappelle ce que disaient les situationnistes sur les blousons noirs à l'époque (années 60). Il me semble que les questions pertinentes face à ces problèmes de modes sont aussi très liées à la méconnaissance de la production, des conditions de cette production et aussi du "prix" que ces jeunes devront payer par la suite pour pouvoir continuer à acheter leurs fringues : le travail salarié. Cette illusion d'excellence et de liberté qu'ils acquièrent à travers leurs biens consommés se maintient car ils sont acheté par d'autres (ou bien volés mais toujours marchandés avec l'argent des autres) et donc que le sacrifice de l'emploi libre de son temps n'est pas fait directement par le jeune mais le plus souvent par les adultes chargés de les élever.

Je pense que confronté aux patrons ou à leurs représentants (certains syndicalistes, services des ressources humaines,...) ces jeunes vont changé d'opinion sur leur mode de vie. D'ici là, la responsabilité est en partie notre : nous adultes qui faisont marcher ce système aliénant et donc qui montrons aussi l'exemple, l'entrain en moins pour beaucoup d'entre nous. Ces jeunes prennent le meilleur de ce que le système a à leur offrir : la compensation illusoire d'une vie de soumission, d'humiliation et de souffrance.

Certes on peut facilement retrouver tous les caractères de cet avilissement dans leur mode de vie ("de mouton"), mais à part l'intégration à la société du spectacle que leur reste-t-il d'autre ? Ce n'est pas à des gamins de 14 ans de retrouver seul le chemin de la liberté.

D'un autre coté, l'évolution de ces jeunes dans un monde reconstruit en permanence par les dirigeants de la production (les bourgeois) est aussi conçue pour les former aux gouts d'un renouvellement permanent de leur propre apparence. Pour le dire simplement, on fait d'eux des gens malléables car on les satisfait dans un monde fondé sur la privation (privation d'une identité propre, privation de la parole, privation des moyens de créer sa propre vie en général). Privation inscrite comme un fil rouge dans leur mode de vie : car ne sont-ils pas fier dans la mesure où ils ont l'exclusivité momentannée de leur dernier achat ? Eux-meme reproduisent cette privation dans leurs rivalités puériles. Comment rompre cette séparation qui est entretenue par le pouvoir et le sert ?
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  Anonyme
16-05-04
à 12:47

Re: Vive le crématisme radical!

Une stratégie fondée sur l'abandon de soi est absurde du point de vue de la liberté.

Le bonjour chez toi.
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  simon
16-05-04
à 13:54

Re: Re: Vive le crématisme radical!

faut prendre en compte aussi les modes reelements politisés, je pense aux skinheads antifa. ca engraisse quand meme des grosses boite de porter duonsdale ou fred perry, mais ca a l'origine c l'interet se reaproprier des marques de classe....
Répondre à ce commentaire

  simon
16-05-04
à 13:56

Re: Re: Re: Vive le crématisme radical!

dailleur c quelquechose qui a ete cree dans la rue, spontanement, contrairement a tt ce qu on voit comme modes....
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  simon
16-05-04
à 14:07

Re: Re: Re: Re: Vive le crématisme radical!

sympa l'analyse des situ
Répondre à ce commentaire

  Nk
16-05-04
à 15:27

Re: Vive le ringardisme radical!

Ah beh voila des paroles sensées ;-)

Quand a la R12 preferons un vieux diesel de chez peugeot, en le faisant rouler a 100% avec de l'huile de récup ca sent meilleur et ca pollue pas :-)
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  Anonyme
16-05-04
à 17:42

Re: Re: Re: Re: Re: Vive le crématisme radical!

Voici l'original :
Extrait de "De la misère en milieu étudiant...", Internationale Situationniste, novembre 1966

1/4

"Après une longue période de sommeil léthargique et de contre-révolution permanente, s'esquisse, depuis quelques années, une nouvelle période de contestation dont la jeunesse semble être la porteuse. Mais la société du spectacle, dans la représentation qu'elle se fait d'elle-même et de ses ennemis, impose ses catégories idéologiques pour la compréhension du monde et de l'histoire. Elle ramène tout ce qui s'y passe à l'ordre naturel des choses, et enferme les véritables noveautés qui annoncent son dépassement dans le cadre restreint de son illusoire nouveauté. La révolte de la jeunesse contre le mode de vie qu'on lui impose n'est, en réalité, que le signe avant-coureur d'une subversion plus vaste qui englobera l'ensemble de ceux qui éprouvent de plus en plus l'impossibilité de vivre, le prélude à la prochaine époque révolutionnaire. Seulement l'idéologie dominante et ses organes quotidiens, selon des mécanismes éprouvés d'inversion de la réalité, ne peuvent que réduire ce mouvement historique réel à une pseudo-catégorie socio-naturelle : l' Idée de la Jeunesse (dont il serait dans l'essence d'être révoltée). Ainsi ramène-t-on une nouvelle jeunesse de la révolte à l'éternelle révolte de la jeunesse, renaissant à chaque génération pour s'estomper quand le "le jeune homme est pris par le sérieux de la production et par l'activité en vue des fins concrètes et véritables". La "révolte des jeunes "a été et est encore l'objet d'une véritable inflation journalistique qui en fait le spectacle d'une "révolte" possible à donner contempler pour empêcher qu'on la vive, la sphère aberrante -déjà intégrée- nécessaire au fonctionnement du système social ; cette révolte contre la société rassure la société parce qu'elle est censée rester partielle, dans l'apartheid des "problèmes" de la jeunesse -comme il y aurait des problèmes de la femme, ou un problème noir- et ne durer qu'une partie de la vie. En réalité, s'il y a un problème de la "jeunesse" dans la société moderne, c'est que la crise profonde de cette société est ressentie avec le plus d'acuité par la jeunesse. Produit par excellence de cette société moderne, elle est elle-même moderne, soit pour s'y intégrer sans réserves, soit pour la refuser radicalement. Ce qui doit surprendre, ce n'est pas tant que la jeunesse soit révoltée, mais que les "adultes" soient si résignés. Ceci n'a pas une explication mythologique, mais historique : la générationprécédente a connu toutes les défaites et consommé tous les mensonges de la période de désagrégation honteuse du mouvement révolutionnaire.
Répondre à ce commentaire

  Anonyme
16-05-04
à 17:43

Re: Re: Re: Re: Re: Re: Vive le crématisme radical!

2/4

"Considérée en elle même, la "Jeunesse" est un mythe publicitaire déjà profondément lié au mode de production capitaliste, comme expression de son dynamisme. Cette illusoire primauté de la jeunesse est devenue possible avec le redémarrage de l'économie, après la Deuxième Guerre mondiale, par suite de l'entrée en masse sur le marché de toute une catégorie de consommateurs plus malléables, un rôle qui assure un brevet d'intégration à la société du spectacle. Mais l'explication dominante du monde se trouve de nouveau en contradiction avec la réalité socio-économique (car en retard sur elle) et c'est justement la jeunesse qui, la première, affirme une irrésistible fureur de vivre et s'insurge spontanément contre l'ennui quotidien et le temps mort que le vieux monde continue à secréter à travers ses différentes modernisations. La fraction révoltée de la jeunesse exprime le pur refus sans la conscience d'une perspective de dépassement, son refus nihiliste. Cette perspective se cherche et se constitue partout dans le monde. Il lui faut atteindre la cohérence de la critique théorique et l'organisation pratique de cette cohérence.
Répondre à ce commentaire

  Anonyme
16-05-04
à 17:44

Re: Re: Re: Re: Re: Re: Re: Vive le crématisme radical!

3/4

"Au niveau le plus sommaire, les "Blousons noirs", dans tous les pays, expriment avec le plus de violence apparente le refus de s'intégrer. Mais le caractère abstrait de leur refus ne leur laisse aucune chance d'échapper aux contradictions d'un système dont ils sont le produit négatif spontané. Les "Blousons noirs" sont produits par tous les côtés de l'ordre actuel : l'urbanisme des grands ensembles, la décomposition des valeurs, l'extension des loisirs consommables de plus en plus ennuyeux, le contrôle humaniste-policier de plus en plus étendu à toute la vie quotidienne, la survivance économique de la cellule familiale privée de toute signification. Ils méprisent le travail mais ils acceptent les marchandises. Ils voudraient avoir tout ce que la publiccité leur montre, tout de suite et sans qu'ils puissent le payer. Cette contradiction fondamentale domine toute leur existence, et c'est le cadre qui emprisonne leur tentative d'affirmation pour la recherche d'une véritable liberté dans l'emploi du temps, l'affirmation individuelle et la constitution d'une sorte de communauté. (Seulement, de telles micro-communautés recomposent, en marge de la société développée, un primitivisme où la misère recrée inéluctablement la hiérarchie de la bande. Cette hiérarchie, qui ne peut s'affirmer que dans la lutte contre d'autres bandes, isole chaque bande et, dans chaque bande, l'individu). Pour sortir de cette contradiction, le "Blouson noir" devra finalement travailler pour acheter des marchandises -et là tout un secteur de la production est expressément fabriqué pour sa récupération en tant que consommateurs (motos, guitares électriques, vêtements, disques, etc.)- ou bien il doit s'attaquer aux lois de la marchandise, soit de façon primaire en la volant, soit d'une façon consciente en s'élevant à la critique révolutionnaire du monde de la marchandise. La consommation adoucit les moeurs de ces jeunes révoltés, et leur révolte retombe dans le pire conformisme. Le monde des Blousons noirs n'a d'autre issue que la prise de conscience révolutionnaire ou l'obéissance aveugle dans les usines.
Répondre à ce commentaire

  Anonyme
16-05-04
à 17:45

Re: Re: Re: Re: Re: Re: Re: Re: Vive le crématisme radical!

4/4

"Les Provos constituent la première forme de dépassement de l'expérience des "Blousons noirs", de l'organisation de sa première expression politique. Ils sont nés à la faveur d'une rencontre entre quelques déchets de l'art décomposé en quête de succès et une masse de jeunes révoltés en quête d'affirmation. Leur organisation a permis aux uns et aux autres d'avancer et d'accéder à un nouveau type de contestation. Les "artistes" ont apporté quelques tendances, encore très mysttifiées, vers le jeu, doublées d'un fatras idéologique ; les jeunes révoltés n'avaient pour eux que la violence de leur révolte. Dès la formation de leur organisation, les deux tendances sont restées distinctes ; la masse sans théorie s'est trouvée d'emblée sous la tutelle d'une mince couche de dirigeants suspects qui essaient de maintenir leur "pouvoir" par la sécrétion d'une idéologie provotarienne. Au lieu que la violence des "Blousons noirs" passe sur le plan des idées dans une tentative de dépassement de l'art, c'est le réformisme néo-artistique qui l'a emporté. Les Provos sont l'expression du dernier réformisme produit par le capitalisme moderne : celui de la vie quotidienne. Alors qu'il ne faut pas moins d'une révolution ininterrompue pour changer la vie, la hiérarchie Provo croit -- comme Bernstein croyait transformer le capitalisme en socialisme par les réformes -- qu'il suffit d'apporter quelques améliorations pour modifier la vie quotidienne. Les Provos, en optant pour le fragmentaire, finissent par accepter la totalité. Pour se donner une base, leurs dirigeants ont inventé la ridicule idéologie du Provotariat (salade artistico-politique innocemment composée avec des restes moisis d'une fête qu'ils n'ont pas connue), destinée, selon eux, à s'opposer à la prétendue passivité et à l'embourgeoisement du Prolétariat, tarte à la crème de tous les crétins du siècle. Parce qu'ils désespèrent de transformer la toatalité, ils désespèrent des forces qui, seules, portent l'espoir d'un dépassement possible. Le Prolétariat est le moteur de la société capitaliste, et donc son danger mortel : tout est fait pour le réprimer (partis, syndicats bureaucratiques, police, plus souvent que contre les Provos, colonisation de toute sa vie), car il est la seule force réellement mençante. Les Provos n'ont rien compris de cela : ainsi, ils restent incapables de faire la critique du système de production, et donc prisonniers de tout le système. Et quand, dans une émeute ouvrière anti-syndicale, leur base s'est ralliée à la violence directe, les dirigeants étaient complètement dépassés par le mouvement et, dans leur affolement, ils n'ont rien trouvé de mieux à faire que dénoncer les "excès" et en appeler au pacifisme, renonçant lamentablement à leur programme : provoquer les autorités pour en montrer le caractère répressif (et criant qu'ils étaient provoqués par la police). Et, pour comble, ils ont appelé, de la radio, les jeunes émeutiers à se laisser éduquer par les "Provos", c'est à dire par les dirigeants, qui ont largement montré que leur vague "anarchisme" n'est qu'un mensonge de plus. La base révoltée des Provos ne peut accéder à la critique révolutionnaire qu'en commençant par se révolter contre ses chefs, ce qui veut dire rallier les forces révolutionnaires objectives du Prolétariat et se débarasser d'un Constant, l'artiste officiel de la Hollande Royale, ou d'un De Vries, parlementaire raté et admirateur de la police anglaise. Là, seulement, les Provos peuvent rejoindre la contestation moderne authentique qui a déjà une base réelle chez eux. S'ils veulent réellement transformer le monde, ils n'ont que faire de ceux qui veulent se contenter de le peindre en blanc. "

FIN de l'extrait.
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  Anonyme
16-05-04
à 17:59

Question subsidiaire :

Bonjour OtonomE,

Je me demande ce qu'une fillette de 14 ans comprend au texte que je viens de citer ici. Est-ce que ce texte parle de ta situation ou bien t'est-il étranger ?

Je t'en prie, ne vois aucune condescendance dans mes propos, mais je suis réellement curieux de toi.

Cordialement,
Un daron
Répondre à ce commentaire

  Anonyme
16-05-04
à 18:12

Re: Re: Re: Vive le crématisme radical!

"faut prendre en compte aussi les modes reelements politisés, je pense aux skinheads antifa. ca engraisse quand meme des grosses boite de porter duonsdale ou fred perry, mais ca a l'origine c l'interet se reaproprier des marques de classe.... "

Je ne connais pas. Çela semble digne d'intéret. As-tu une adresse pour en savoir plus ?
Répondre à ce commentaire

  simon
16-05-04
à 19:52

Re: Re: Re: Re: Vive le crématisme radical!

http://www.redforum.propagande.org un forum ou rode pas mal de skinhead antifa cocos anars et situationistes...des personnes tres intelligentes...
http://contre.propagande.org/index2.html journal barricata, organe du rash (red and anarchist skinhead) intelligent aussi...
tu peu te renseigner sur le mouvement sharp, melting pot politique antifa radical...(skinhead against racial prejudice), ts les sharp ne sont pas skinhead...
sur les scalp (section carrement anti le pen)...
puis sinon tu a google ou tu peut trouver des historiques sympas et des precisions sur la reapropriation des marques et vetement de riches et d'ouvriers, phenomene qui a vu naitre les premiers skinhead reels (antifa) ajoute a la rencontre entre la working class anglaise et les rude boys jamaicains emigrés....
je sai po si c'est une legende mais on entend que les premiers cranes rases etaient ces jamaicains, qui en ayant marre de se faire attraper par les dreads par la police montee anglaise...
fin voila c une histoire longue et riche, une culture impressionante d'intelligence (un peu viril quelquefois....eh eh), voila.
salutations
Répondre à ce commentaire

  Anonyme
17-05-04
à 13:39

Dégagé autour des oreilles...

"je sai po si c'est une legende mais on entend que les premiers cranes rases etaient ces jamaicains, qui en ayant marre de se faire attraper par les dreads par la police montee anglaise..."
Je crois qu'il s'agissait plutôt de se démarquer des rastas. Historiquement, les cheveux longs sont aussi la marque sociologique de ceux qui ne travaillent pas, donc pas très "working class".
Répondre à ce commentaire

  Anonyme
17-05-04
à 19:22

Re: Question subsidiaire :

Je dois avouer que j’ai eu du mal à comprendre ton texte, j’ai pas encore eu le temps de le lire plusieurs fois donc tu m’excuseras si je ne l’ai pas bien compris. Ce que j’en ai compris c’est qu’il divise les révolutionnaires en deux : les blousons noirs et les provos, et d’autre choses mais inutile de reprendre des paroles déjà cité dans ton texte. Je ne peux pas critiquer ce texte car se serait démonté en une parole dite au hasard une théorie bien réfléchie, d’ailleurs je suis, pour ce que j’ai compris, d’accord avec l’auteur du texte. Moi si je devais diviser les élèves de mon collège je ferais 3 catégories : les intellos, ils ont de bonnes notes, ne font jamais des interdits, ils n’ont d’ailleurs eu aucune crise d’adolescence et sont souvent victimes de moquerie (j’ai pris le terme intello car ils ont pour la plupart de bonnes notes mais on peut avoir de bonnes notes et appartenir à une autre catégorie), ils sont minoritaires. Ensuite il y a les bons consommateurs, ils sont majoritaires, achètent beaucoup, certains volent, en tout cas ils consomment (fringues, scooter, CD…), pas mal d’entre eux traînent souvent en ville et sortent beaucoup (mac do, ciné, piscine…), c’est un peu tout le monde qui n’appartient pas aux autres catégories donc difficile d’en faire une description. Et enfin on y vient, les plus ou moins révolutionnaires, ils écrivent anarchie sur leur sac et sur leur agenda, mais leur révolte est contre les profs et leurs parents avant tout après sur leurs idées de la société on n’en sait pas plus, ils sont aussi souvent grands consommateurs, leurs chaussures ont un style différent de celui des racailles mais coûtent tout de même 100euros, au final ils sont révolutionnaires mais ils le sont seulement en ce qui concerne leurs affaires ou plutôt ils ont un caractère révolutionnaire mais ne l’utilise pas très bien, c’est en tout cas mon impression. Je m’excuse de ne pas développer mon avis sur ton texte, je te présente ici le mien mais je suis probablement «hors-sujet », si tu veux en savoir plus tu peux me poser des questions, et si tu pouvais me faire un résumé de ton texte, et me dire ton avis se serait cool.
Répondre à ce commentaire

  Anonyme
17-05-04
à 20:35

Re: bon petit...

c un site de merde bande de bouffons
Répondre à ce commentaire

  caserio
17-05-04
à 20:55

Re: Re: bon petit...

je suis d'accord avec toi, allez viens on retourne sur le forum de skyrock.com, ça c pas un site de bouffon !
Répondre à ce commentaire

  Anonyme
18-05-04
à 13:22

Re: Re: Re: bon petit...

Et moi je retourne devant ma télé bande de bouffons ;P
Répondre à ce commentaire

  Anonyme
18-05-04
à 13:44

Yvan Grozny (un bouffon qui s'assume)

Bof, il y a mieux que la télé pour se droguer, non?
Et puis, les bouffons ont au moins le mérite d'être drôles. C'est déjà ça.
Répondre à ce commentaire

  Anonyme
05-06-04
à 10:18

Punk is dead

une crête, une paire de rangers, un perfecto, la parfaite petite panoplie du mouton qui appartient à son troupeau en résumé, en l'occurence ici le troupeau dit "punk". Tous ces signes de ralliement sont anti-individualistes, et font se ressembler entre eux ceux qui sont censés avoir des idées communes. Mais ça devient un peu aberrant lorsque dans ces idées se trouve l'individualisme forcené (i wanna be me), le non conformisme... ce "punk" est un moule pour faire des uniformes qui se ressemblent, comme à l'armée... on reconnait comme ça ceux qui sont les "nôtres", c'est un signe d'identification mais certainement pas (ou plus) de démarcation... c'est un moyen d'intégrer un microgroupe social, et rien de plus.
Les groupes qui se revendiquent keupons tournent en rond depuis des décennies, et c'est franchement difficile de prendre au sérieux des suiveurs uniformes comme the exploited, GBH, total chaos, chaos UK, charge 69, tout ça c'est de l'autoparodie, il n'y a plus aucune hargne, plus le besoin urgent de s'exprimer, ils font du "punk" comme ils feraient du metal, c'est à dire qu'ils respectent ce qu'ils pensent être les codes du punk et font tous la même musique chiante au possible. ya pas de subversion là dedans...
Je trouve un artiste comme Costes un millier de fois plus près de l'esprit subversif punk que tous les betteraves, dropkick murphys, neophyte (...) du monde. Et pourtant il a pas de crête, il gueule pas à qui veut l'entendre qu'il est punk, il fait pas des concerts pour les lycéennes.. Ou encore des groupes tekno noize politisés comme Bombardier qui appliquent le DIY au pied de la lettre et font leur zik hymnes à la révolution sur des vieux ordis recyclés.

Tout le reste n'est que parodie, la reformation des BxN, la réédition de skeuds à prix prohibitifs, la distribution par des multinationales, les copyrights (qui concernent exploited, total chaos, GBH, les sex pistols, les clash et des millions d'autres) il n'y a rien à en dire, au mieux faut leur gerber dessus.
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  Anonyme
14-06-04
à 11:47

Re: re moi

salut mec, je viens de lire ton texte et je trouve que pour ton age tu es assez lucide sur ce qui se trame autour de nous.pour les gamins qui porte des stickers de l'anarchie, dis leur que se sont des gros connard qui n'ont rien compris à l'anarchie, car vus qu'il ont acheté ces stickers dans un shop il ont enrichis le capitalisme.d'accord aussi que la télévision est le premier outil de propagande de notre chère gouvernement d'homme stupide et cupide qui depuis le début sont de mèche avec ses gros enculé du medef, première entreprise de privation de droit de france (avec en 2ème position ce nain de jardin qu'est nicolas sarkozy).pour finir continue de ne pas te faire baisé par le système capitaliste et la société de consommation.salut et bonne chance pour la suite
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  Anonyme
28-06-04
à 19:37

Re: Re: re moi

slt
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  Anonyme
28-06-04
à 19:38

Re: Re: Re: re moi

slt ca va vous
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  CC Yul Brynner In Sta Prest
06-04-05
à 02:27

Ah bon?

Ah! Ah! Y'a des SHARP qui ne sont pas Skinheads? Comment est-ce possible?

Tiens, v'là quelques précisions sur (presque) autre chose pour ceux qui pataugent...

Situ & skin c’est bien, si tu l’es pas tant pis.
Un dispensable manifeste du skinhead situationniste


1 - Le skinhead situationniste est un(e) skinhead qui pratique la construction de situations, c’est-à-dire la construction concrète d’ambiances momentanées de la vie et leur transformation en une qualité passionnelle supérieure sur le principe d’une révolution permanente de la vie quotidienne à laquelle participent pleins d’autres principes évoqués ci-après, principes qui ne sont plutôt qu’une somme de constatations liées à l’étude du skinhead situationniste dans son milieu naturel. Tout skinhead peut être, s’il s’en rend compte en lisant ceci, un situationniste. Tout situationniste peut devenir skinhead pour les mêmes raisons mais pas du jour au lendemain car il faut pas abuser, Rome ne s’est pas construite en un jour même si tous les chemins y mènent. Dans les deux cas, une intense curiosité culturelle est de mise, curiosité qui se doit d’être portée par un sentiment d’osmose quasi orgasmique, effet que connaissent bien les skinheads situationnistes pour écouter du skinhead reggae. Précisons qu’un vrai skinhead situationniste authentique, peu importe comment il en est arrivé là, se reconnaîtra obligatoirement dans les grandes et petites lignes qui suivent. En fait, un vrai skinhead situationniste n’a que faire de ce texte puisqu’il ne lui énonce que des évidences. Un vrai skinhead situationniste se méfie des manifestes, synonyme de choses figées, et c’est pour cette raison que celui-ci est entièrement dispensable bien que nécessaire. Ce manifeste ne prescrit pas, il dissèque le skinhead situationniste en ses tréfonds inavouables mais ô combien pernicieux pour le spectacle.

2 - Le skinhead situationniste est avant tout une personne issue de la classe ouvrière, que ce soit par filiation ou par affiliation, qu’il ait un emploi ou pas, qu’il travaille ou pas, que ce travail soit d’ordre artistique, salarié, illégal ou pas. En ce sens, le skinhead situationniste est solidaire de toute tentative d’une partie de sa classe visant à créer une situation nouvelle, émancipatrice et révolutionnaire, et ce dans le monde entier. Aucun skinhead situationniste n’a jamais résisté à l’appel de la grève et ne connaît rien de tel pour s’occuper qu’une bonne occupation.

3 - Le skinhead situationniste rejette absolument tout isme -et donc par là toute définition d’un "situationnisme" ou d’un "skinheadisme"- c’est-à-dire la transformation révisionniste et réductrice de sa culture en isme stérile donc en doctrine. Il échappe ainsi au sort peu enviable de l’idéal communiste devenu invisible au profit d’un "communisme" bureaucratique et autoritaire qui n’était que la négation de lui-même. Les ismes ne sont que les instruments par lesquels la pensée dominante de l’époque concernée transforme le mouvement dialectique des idées en doctrines. L’exemple est encore plus flagrant avec la volonté de certains "penseurs" de définir "l’anarchisme" pour ainsi en réduire les possibilités à la seule sphère individualiste d’une compréhension occidentaliste étriquée. Le skinhead situationniste n’a pas l’intention de remplacer un système unique par un autre système unique. Il détruira les représentations faussées du réel ou sera détruit par elles.

4 - Le skinhead situationniste a des références mais pas de leader (pas même Joe Hawkins); il n’est pas marxiste car Marx lui-même ne l’était pas ; il n’est pas plus léniniste, trotskiste, guevariste, bouddhiste et encore moins castriste ou maoïste. Il n’élève pas de statues, de temples ou d’églises et ne met pas de cadavres dans des mausolées. Il laisse les morts aux vers, le ciel aux pigeons et aux astronautes. Bref, il n’idolâtre pas, ne prie pas, ne supplie pas, ne demande même pas mais prend ce qui lui revient de droit.

5 - Le skinhead situationniste reconnaît fondamentalement la division de la société en classes et se méfie ainsi des tentatives perfides de la classe antagoniste à la sienne (la classe possédante) pour récupérer sa rébellion incontrôlée. Le skinhead situationniste ne tient nullement à subir le sort des mods embourgeoisés de force, ou pire, des situationnistes ancestraux dont les écrits sont actuellement disséqués et revendiqués par un de ses pire ennemis qui se pavane avec dans les cocktails : le bobo ("bourgeois bohème"). Cette race puante de récupérateurs mondains est un bien pire ennemi pour le skinhead situationniste contemporain que son ancêtre, le baba. Outre le fait que le bobo se soit approprié un à un certains des repères de classe du skinhead (à savoir les Doc Martens et le crâne rasé), ce résidu de fausse couche publicitaire fait appel à tout l’attirail des mass médias pour "branchétiser" une vision du monde aseptisée là où le baba se contentait de se casser en Inde ou dans un trou paumé, laissant la rue à qui de droit.

6 - Le skinhead situationniste n’est pas dupe d’un culte rendu au "spirit of 69" (et encore moins à travers une quelconque " bible" fourre-tout) car, hormis le fait qu’il refuse tout immobilisme historique, il sait pertinemment que la mouvance skinhead, en tant que rébellion de la jeunesse face à l’ordre établi et en tant que positionnement de classe de ladite jeunesse, est bien antérieure à cette année-là. Néanmoins il s’y réfère intrinsèquement car "l’esprit de 69" exprime toute la dialectique de sa mouvance. En effet, le nombre 69, outre l’avantage d’être une position sexuellement paritaire, est l‘expression même de cette dialectique qui fonde la base des contradictions et inversions sémantiques de ladite mouvance. Notons qu’un des groupe phare du skinhead situationniste est et restera (malgré les renoncements fallacieux de son chanteur sur le tard) Sham 69 qui débarrassa le punk rock de ses oripeaux mondains pour le ramener à l’expression prolétaire donc populaire qu’il mérite, sans concession au spectacle ni épingle à nourrice infantilisante. Notons surtout que cette année 69 érotique fut bercé par certains des hymnes les plus enthousiasmants du skinhead reggae, dont le terrible "Liquidator" n’est pas un des moindre. C’est enfin en 69 que paru le dernier numéro de l’indispensable revue de l’Internationale Situationniste, ce qui n’est pas rien.

7 - Il ne fait aucun doute pour le skinhead situationniste que le skinhead reggae est révolutionnaire puisqu’il est le fruit d’une interconnexion entre les situations sociales et psychogéographiques de deux peuples pour une même classe et que le punk ne l’est pas moins puisqu’il procède d’une démarche hautement situationniste d’un retour aux sources rebelles et anticonformistes du rock’n’roll et, en s’alliant avec le reggae, a su renouveler les deux genres pour tirer la mouvance skinhead, la musique populaire (par et pour le peuple) et la conscience de classe hors de l’oubli où croyaient les avoir enterré leurs ennemis historiques. Par extension, la richesse de la musique skinhead –rythm’n’blues, ska, soul, rocksteady, early reggae, rub a dub, punk, oi !, etc.- fait de cette mouvance à la fois la plus diversifiée et la plus cohérente des cultures “rock’n’roll”. Le skinhead situationniste peut, selon ses goûts, ajouter à cette liste des genres moins généralement écoutés mais aussi propres à la culture populaire (hard-core, ragga, garage, rockabilly, psychobilly, musette, hip-hop, etc.) et sait obtenir ainsi un panel de toutes les musiques ayant exprimé un tant soit peu les aspirations libératrices de la classe ouvrière ces 100 dernières années. Évidemment, les musiques afro-américaines et jamaïcaines n’ont pas été des moindres et tout skinhead situationniste qui se respecte se plaît à en parcourir les tenants et les aboutissants, pratiquant par là une dérive musicale des plus réjouissantes. Car pouvoir passer des Skatalites aux 4Skins pour atterrir sur un morceau de Wilson Pickett en moins d’une poignée de minutes est la preuve de la symbiose dialectique du skinhead avec les musiques fondatrices des différentes étapes historiques de sa mouvance. A l’alternance des rythmes apparemment incompatibles s’oppose une homogénéité du sens véhiculé : Ôde à une vie intense, sans entrave; chronique d’un quotidien aliéné; dénonciation du spectacle et de la justice de classe,… Tout procède d’une rage de vivre similaire. Et qu’importe la connerie déviante d’un ou deux individus comme le premier chanteur des 4 Skins suscités face à la radicalité jouissive de morceaux tels "One law for them". Le skinhead situationniste véritable est autant conscient de la complexité des situations que de ce que celles-ci révèlent de l’état du monde. Et surtout, les paroles du R’n’B, du ska ou de la oi ! lui parlent de son quotidien directement vécu, même à 30 ans d’intervalles, l’adéquation entre les thèmes du passé et les situations du présent n’étant que le signe de la vérité historique du sens véhiculé.

8 - Le skinhead situationniste pratique la dérive autant que faire se peut. Il connaît par conséquent très bien la psychogéographie de la ville où il dérive régulièrement. Mieux, il connaît, via les réseaux, les fanzines et les disques, la psychogéographie skinhead de son pays et généralement celle des pays et continents avoisinants. Ainsi, tout à ses dérives, il saura éviter ou fréquenter tel ou tel quartier selon les rencontres (fâcheuses ou amicales) qu’il sait pouvoir y faire et selon le désir qu’il a de les faire.

9 - Le skinhead situationniste rejette la violence quand elle s’exerce à son encontre. Cependant, et cela fait partie de sa vision dialectique du monde, il peut l’appliquer pour exprimer un antagonisme de classe, notamment face aux défenseurs de l’ordre, qu’il s’agisse de nervis nazis, d’intellectuels bobos ou de policiers dans l’exercice de leur fonction.

10 - Si un aspect important du skinhead situationniste est sa capacité à cerner et utiliser le second degré, user et abuser de l'humour en gros, que ce soit comme fin en soit ou comme moyen de se sortir des situations difficiles dans lesquelles il se met par sa tendance à monopoliser plus que de raison la parole, en particulier après quelques verres, le skinhead situationniste rejette la provocation à laquelle il préfère la libre expression de ses idées en toutes circonstances. Notons que si cette libre expression peut être perçue par d’autres comme une provocation, elle n’est que l’expression sincère de son authenticité et de son humour plus ou moins raffiné. Tendre le bras ou arborer des symboles cultivant une certaine ambigüité politique sous couvert satirique ne l’intéresse pas, il rejette ce genre d’infantilisme qui ne sert que ses ennemis et détracteurs. Il n’aime guère les quiproquos et toute assimilation à ce qu’il n’est pas et ne sera jamais, à savoir un raciste et un abruti décérébré au service du Capital.

11 - Le skinhead situationniste ne confond pas sa gauche et sa droite. Il sait où sont ses intérêts de classe, non pas sur l’échiquier de la politique politicienne mais sur celle de la lutte de classe. Et il (re)connaît sa classe. Mais, toujours aussi méfiant face aux utilisations légères de mots en isme, il ne peut qu’être critique vis-à-vis de l’utilisation parfois abusive du terme "skinhead" par des structures et organisations souvent figées dans des schémas primaires et réducteurs de cette culture. En outre, il se méfie de ce que d’aucuns peuvent entendre en se déclarant "communistes" ou "anarchistes", appellations galvaudées par les querelles stériles de chapelles et de partis. Refusant toute instrumentalisation, le skinhead situationniste préfère bien souvent se retrouver dans des associations et rassemblements autonomes de précaires, de prolétaires et de chômeurs où l’action quotidienne et radicale face à la classe dirigeante prime sur toute volonté de prosélytisme et de grandes phrases en isme. Pour le skinhead situationniste, un badge de Prince Buster est plus révélateur qu’un A cerclé ou qu’un quelconque drapeau (ce bien que le rouge soit le plus beau). Mais malgré ses réticences, ou en raison de celles-ci, le skinhead situationniste ne se prive pas d’apporter sa critique et son aide aux individus dont le combat va, du moins partiellement ou occasionnellement, dans le même sens. Prenant les leçons du passé pour ce qu’elles sont, il accepte et encourage bien souvent une démarche unitaire, la lutte contre les ennemis de classe étant à ses yeux primordiale et le sectarisme une voie de garage pour intellectuels figés dans l’immobilisme le plus cadavérique. Or, le skinhead situationniste aime par-dessus tout le mouvement.

12 - Selon le principe établi voulant que deux intellectuels assis aillent moins loin qu’une brute qui marche, le skinhead situationniste a à coeur de mettre la théorie à l’épreuve de la pratique et méprise ceux, y compris au sein de sa classe, dont les prétentions théoriques dissimulent la peur de l’action, ou pire, la non-application au quotidien de leurs beaux principes. De fait, il se fait l’ennemi absolu de toute tentative de récupération politicienne de sa critique sociale. Le politicien qui fait son fonds de commerce de la soif de liberté de la classe ouvrière risque un retour de flamme décisif s’il croise un skinhead situationniste authentique. Pour autant, l’apoliticien est un ennemi aussi mortel car loin d’élever la conscience de classe du skinhead, il l’abaisse à un nihilisme aveugle et individualiste débouchant au mieux sur une intégration sociale factice et embourgeoisée au prix du renoncement à toute révolte, au pire sur une complaisance envers des attitudes provocatrices et fascisantes d’individus voyant dans le skinhead une recrue de choix pour de basses besognes au détriment de la classe ouvrière dans sa diversité ethnique et culturelle. Le fasciste est –à l’instar du capitaliste dont il est issu- l’ennemi historique du skinhead, celui qui a osé usurper son nom et son apparence au détriment de ses origines. Ce révisionnisme, alimenté par les mass média, est la pire plaie qu’ait à subir tout skinhead véritable. Le skinhead situationniste a comme tâche historique de rétablir la vérité à travers son opposition violente à toute présence fascisante et tout amalgame médiatique. Cette "réhabilitation" nécessaire, qui n’est pas une justification personnelle mais une remise au point culturelle et historique, passe majoritairement par l’utilisation des musiques skinheads et de leur contenu intellectuel comme armes contre la désinformation ambiante, quoique d’autres ustensiles contondants puissent être occasionnellement usité.

13 - Le skinhead situationniste rejette toute discrimination portant sur la couleur ou les mœurs sexuelles des individus. Sa mouvance n’émet aucune doctrine, donc aucun interdit d’ordre homophobe ou sexiste. Rien ne saurait dailleurs empêcher sans perte et fracas un(e) skinhead d’être gay, hétéro ou bi si ça lui chante. Pour autant, il n’apprécie guère l’appropriation de ses codes vestimentaires par une partie de la petite bourgeoisie homosexuelle en mal de sensations fortes. Cette animosité est évidemment d’ordre social et ne procède d’aucun racisme sexuel, elle ne découle donc pas d’une quelconque homophobie mais d’une réelle conscience ouvrière de son oppression par le spectacle se voulant omniprésent et ceux qui en sont à l’origine ou, pire, le perpétuent. Elle s’applique par voie de conséquence à toute canaille bourgeoise voulant se faire passer pour ce qu’elle ne saurait être.

14 - Le skinhead situationniste connaît les vertus régénératrices pour le corps et l’esprit d’une intense activité sexuelle pratiquée évidemment dans le respect du/de la/des partenaire(s) et hors des rapports sexuels marchandés. Connaissant ses classiques, il sait combien l’écoute du rude reggae a des vertus stimulantes pour l’imagination et la durée des échanges de plaisir. La danse et l’amour sont les activités physiques obligées (avec la marche à pied) de tout skinhead situationniste qui se respecte, même si d’autres arts, sports et exercices sont couramment pratiqués. Il y cherche moins la performance que la félicité et, en cela, considère sexe, soul et reggae comme éminemment révolutionnaires car constructions concrètes de situations jouissives. Sentir le rythme bercer chaque moment d’une vie intense est tout l’attrait d’une existence saine dans "l’esprit de 69 ".

15 - Le skinhead situationniste n’utilise les drogues qu’à des doses modérées –pour lui. Il trouve souvent dans la boisson de quoi annihiler les derniers restes de morale judéo-chrétienne ou autre qui pourraient réfréner les résurgences libératrices de son subconscient. Par ailleurs, il tâche d’acquérir une maîtrise des effets de l’alcool afin de ne pas faire ce qu’il pourrait regretter à jeun ni se sentir dépourvu au coin d’une rue. Le skinhead situationniste sait que si l’alcool peut éventuellement l’aider à combattre ses ennemis, il ne doit pas aider ses ennemis à l’abattre. Refusant de devenir "esclave" d’une quelconque drogue, il sait s’arrêter quand il n’y a plus rien à boire. Cette tendance le met généralement au ban de nombre de débits de boisson, ce qui peut devenir une preuve de la pérennité de ses expériences de dérive et de la solidité de sa connaissance en psychogéographie urbaine. Un skinhead situationniste peut aussi ne pas boire s’il pense que cela l’aliène plus qu’il ne le libère, mais ça reste particulièrement rare. Et même dans ce cas assez improbable, rejetant toute doctrine, il ne saurait faire de prosélytisme “straith-edge” contre ses compagnons buveurs, sauf si son état non-alcoolémique lui fait entrevoir des abus néfastes pour les individus en question. Si l’usage de drogues autres reste à son appréciation, remarquons que toutes drogues atténuant durablement les capacités physiques et mentales du skinhead situationniste sont généralement proscrites par lui-même. Connaissant l’histoire parfois tragique de sa mouvance, le skinhead situationniste ne tient guère à finir toxicomane, l’ivresse de la vie étant sa préférée.

16 - Le skinhead situationniste rejette tout élitisme, même et surtout s’il provient de ses propres rangs. Il laisse cette attitude réactionnaire aux mods passéistes (qui pratiquent par leur pseudo-survivance un effroyable contresens historique et sémantique) et aux skinheads "traditionalistes à l’arrêt". Faisant sienne la phrase du situationniste Asger Jorn, "Le passé culturel doit être réinvesti ou disparaître.", le skinhead situationniste considère la tradition comme étant en perpétuelle mutation, se nourrissant de ses interprétations successives. Pour autant, il s’insurge et combat ceux qui voudraient la brader (mass médias et fascistes) aussi bien que les chantres de l’immobilisme cités plus haut. Il ne veut guère offrir une vision figée d’un "âge d’or", préférant vivre au présent l’histoire riche, dialectique et complexe de sa culture. Il rejette donc l’appellation de "culte" à connotation religieuse, sectaire et doctrinale, tout comme le terme de "mouvement" auquel il préfère celui de "mouvance", plus vague donc plus proche de cette complexité historique. Il fustige ainsi tous les raccourcis visant à appauvrir ladite complexité au profit d’un manichéisme réducteur.

17 - Si le bonehead, faux skinhead mais vrai fasciste, est, à l’instar du capitaliste son père, l’ennemi juré du skinhead situationniste, les mass médias et leurs amalgames douteux comptent parmi les pires propagateurs de cette peste brune chez les jeunes agités attirés par le côté spectaculaire intrinsèque à toute (dés)information concernant les skinheads. Il convient donc de rejeter avec force toute tentative réductrice de définir la mouvance skinhead via des reportages ou études de tâcherons bourgeois ne sachant qu’étaler idées reçues et imageries fantasques sans laisser voir la richesse du métissage culturel qui maintient en vie cette mouvance depuis plus de 30 ans et lui donne ce rayonnement international. Ecrire soi-même sa propre histoire à travers ses propres réseaux de classe reste une nécessité absolue pour le skinhead situationniste qui sait qu’il n’y a pas de meilleur objectivité historique que la somme des subjectivités de ceux qui font l’Histoire et souvent des histoires.

18 - Si le skinhead situationniste peut aimer le football et participer aux tribulations des tribunes d’une équipe particulière, il sait également se parer contre tout chauvinisme qui l’éloignerait de sa vision internationaliste du monde et le verrait s’affronter contre ses frères de classe pour le plus grand plaisir de son ennemi, les mass médias. Pour autant, la mixité des tribunes peut le conduire à lutter contre les forces de l’ordre (supporters d’extrême droite et flics) aux côtés d’autres jeunes et donc changer la vision de ces derniers vis-à-vis de la mouvance skinhead, ce qui prouve que le hooliganisme n’est pas que la maladie infantile du skinhead situationniste mais également un élément épisodiquement important de cohésion sociale des cultures urbaines. Cependant, dans son refus des ismes et son amour de la rue comme lieu psychogéographique de ses dérives, le skinhead situationniste préfère la manifestation publique à l’enfermement dans un stade. Il y évite tout cortège trop dirigiste et se regroupe avec quelques boissons dans l’espoir de pouvoir approcher vers la fin de l’après-midi les matins du grand soir. A cet effet, il sait se faire discret et bouger par petits groupes organisés, se retrouvant grâce à ses codes vestimentaires, reconnaissables par lui et les siens même dans leur sobriété (de tenue) requise pour l’occasion. Il ne recherche pas d’emblée l’affrontement car le skinhead situationniste hait la provocation (policière), mais s’y pare et reste sur ses positions jusqu’à la limite de l’arrestation -qu’il sait la plupart du temps éviter grâce à ses connaissances psychogéographiques- afin de profiter de ce champ de liberté spontanée qu’offre l’émeute urbaine.

19 - Le skinhead situationniste est par nature pour la réappropriation des moyens de production et par extension pour la répartition des richesses. Se refusant absolument à dépouiller ses pairs du peu durement acquis, il n’a pas ce genre de scrupules en ce qui concerne les marchandises aux mains du commerce. S’il bannit le vol à l’intérieur d’une même classe, il pratique cette répartition au détriment des entreprises et commerces bourgeois autant que faire se peut. Il est évident que les produits de la culture populaire diffusés dans des échoppes tenues par des militants de cette même culture sont à l’abri de ses visées. En effet, la haute conscience de classe du skinhead situationniste et son désir ardent de conformer ses actes à sa pensée ne sauraient s’attaquer qu’à des sociétés pratiquant des prix prohibitifs sur des denrées de première nécessité (alcool, disques, livres, bouffe, fringues), en fait à toute société ne pratiquant pas la gratuité alors que le profit engendré ne profite qu’à des intérêts privés d’entreprises et de commerces capitalistes participant à une marchandisation du monde.

20 - Si dormir n’est pas son métier, le skinhead situationniste ne songe pas tout le temps au labeur. Il éprouve un certain mal à établir des plans de carrière ou à se préoccuper d’une éventuelle retraite, occupé qu’il est à vivre sans temps mort pour jouir sans entraves. Si la production de biens sociaux est une idée qui n’a rien pour lui déplaire, donner une partie de sa vie pour que quelques privilégiés aillent se bronzer à St Tropez ou pour maintenir sur pied cette société l’excite nettement moins. Comme beaucoup de ses compères, il se retrouve souvent dans des emplois précaires qui ne lui laissent pas toujours le loisir de (sur)vivre et s’épanouir hors des heures de labeur dans la tentative de pouvoir transformer ses véritables activités passionnées en vrai travail producteur de sens collectif et de bonheur dans sa pratique, transformation qui passe entre autres par l'abolition pure et (plus) simple (que l'on pense) du salariat au profit de l’autogestion des moyens de production. A ce titre, le skinhead situationniste sait avec la vigueur de l'évidence et une connaissance certaine des travaux manuels que la hiérarchie c'est comme les étagères, plus c'est haut moins ça sert. Il sait aussi que le sabotage est un des principaux outils de l’exploité en colère et qu’un petit grain de sable peut enrayer une grosse machine.

21 - A la paix sociale, le skinhead situationniste privilégie le conflit social, seul espace d’exercice critique des situations révolutionnaires. Refusant toute hiérarchisation, le skinhead situationniste tend à l’application de la démocratie directe et participative et s’efforce donc d’appliquer les décisions collectives en ce qu’elles amènent les individus à l’autogestion de leur vie et au bonheur collectif inaliénable. Un vrai skinhead situationniste est avant tout un individu autonome, qui produit lui-même les lois auxquelles il se soumet. Expérimenter ces lois sur soi-même au lieu de les imposer moralement aux autres est tout l’art de la création de situations révolutionnaires. Pour autant, le skinhead situationniste n’est pas un individualiste, il sait que ce qui est bon pour lui est bon pour sa classe et inversement. Il rejette toute dérive communautariste aussi bien que tout "libéral libertarisme" prôné par le gauchisme individualiste (se réclamant la plupart du temps de l’anarchisme ou du plus vil aparatchisme) qui ne veut qu’être calife à la place du calife. Pour le skinhead situationniste, en digne fils (et fille) de la classe ouvrière, point n’existe de substitut autre au calife que de vrais conseils populaires, approuvés et révocables par tous car tous participeront.

22 - Une des tâches historique du skinhead situationniste est de faire sortir sa culture du système spectaculaire marchand ou mieux, de la créer hors de ce système. Ainsi, il revendique et soutient toute production alternative visant à contrecarrer les calculs marchands des profiteurs du "business" culturel. Si le piratage sans profit et le vol à l’étalage sont largement utilisés, la création de producteurs et diffuseurs indépendants est encouragée du moment qu’elle n’utilise pas les signes et les méthodes du spectacle. Ce qui distingue fondamentalement la production alternative skinhead situationniste de celle des hippies et de leurs descendants est la volonté de détruire et remplacer le système spectaculaire marchand et non-pas d’exploiter des champs de production dans son ombre. L’alternative encouragée par les skinheads situationnistes est une alternative offensive. Toute alternative non offensive ou visant à aménager le système spectaculaire marchand sera un jour ou l’autre dévoré par ce dernier. Ce refus d’un status-quo illusoire est ce qui distingue fondamentalement le skinhead situationniste du skinhead d’appartement (et de son avatar moderne, le cyberskin), consummateur de sa propre existence.

23 - Enfin, le skinhead situationniste méprise tout individu affirmant que les vrais situs sont morts et les vrais skinheads aussi, que ces mouvances sont à reléguer aux oubliettes de l’Histoire avec les mots "lutte" et "classes" et que, de toute façon, la fin du dernier millénaire a vu la fin de l’Histoire. Il n’est même pas la peine de préciser que celle-ci suit son cours et qu’elle verra crever un à un les charognards de la pensée utopiste. L’utopie skinhead situationniste n’est pas irréalisable mais irréalisée. Et encore, elle se réalise au présent dans les actes de résistance quotidiens des skinheads situationnistes et dans leur quête constante du "way of life" que l’on peut résumer au vieil adage: Vivre sans temps morts, jouir sans entraves (en anglais: Sex, droogs & Rock’n’roll). L’affirmation vivante de l’existence véridique des skinheads situationnistes est une preuve de sa vérité historique. Il y a toujours des cultures populaires vivantes, il y a toujours des agités, il y a toujours des situations révolutionnaires, il y a toujours des skinheads, il y a toujours des situationnistes. Ceux qui hurlent au passéisme ne s’aperçoivent pas qu’ils sont en train de pourrir debout, de concert avec leur monde trépané et leurs ismes à rallonge. Emporterons-t-ils la nappe dans leur agonie, c’est toute la question. Mais pas un skinhead situationniste ne perdra le temps d’aller gerber sa bière sur leur tombe.


Communiqué de l’Internationale Skinhead Situationniste, Cellule Combattante Yul Brynner In Sta-Prest



De quelques termes usités à travers une assez courte unité de temps:

Skinhead: Individu aux cheveux courts, de sexe féminin ou masculin, issu de la classe ouvrière et fervent amateur de musiques jamaïcaines.

Situationniste: Celui qui s’emploie à construire des situations.

Skinhead situationniste: Membre de l’Internationale Skinhead Situationniste.

Skinhead reggae: Style de l’early reggae des années 69-71 marqué par l’utilisation de l’orgue Hammond. Par extension, musique jamaïcaine des années 60-70 écoutée par les skinheads.

Psychogéographie: Etude des effets précis du milieu géographique, consciemment aménagé ou non, agissant directement sur le comportement affectif des individus.

Psychogéographique: Ce qui manifeste l’action directe du milieu géographique (et de son contenu socio-culturel) sur l’affectivité.

Dérive: Mode de comportement expérimental lié aux conditions de la société urbaine: technique du passage hâtif à travers des ambiances variées. Se dit aussi, plus particulièrement, pour désigner la durée d’un exercice continu de cette expérience.


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  Anonyme
06-04-05
à 04:35

Re: Re: Re: Re: Re: Re: Re: Re: Re: Vive le crématisme radical!

- "Les Provos constituent la première forme de dépassement de l'expérience des "Blousons noirs", de l'organisation de sa première expression politique. Ils sont nés à la faveur d'une rencontre entre quelques déchets de l'art décomposé en quête de succès et une masse de jeunes révoltés en quête d'affirmation. -

 

J’invite tout qui souhaite avoir un avis de quelques « déchets », sur l’histoire sociologique du mouvement Provo, à lire ceci.

 

Et petit rappel, quoi qu’on en pense, la libéralisation du cannabis au Pays-Bas, entre-autre, est due à la désinformation de générateurs d’« arts décomposés », comme pour le « Marihuettegame ». Qui oserai aujourd’hui aller habillé en Indien (Amérindien) dans un commissariat, avec plumes et oripeaux, fumer des pétards en prétendant que c’est du thé !?…

 

Les premiers magasins « tout gratuit », les premiers squats, les revendications de l’homosexualité, c’est les quelques « Nozems » en quêtes de « succès » qui en sont les fomentateurs en Europe…

 

« Les » Provos n’étaient pas un mouvement au sens strict du terme, mais une somme d’individualité. Je pense aussi que les Situ étaient un peu cons d’écrire ça à l’époque, sans doute n’avaient-ils pas eu l’occasion de rencontrer l’un ou l’autre Provo Hollandais, vu que Grootveld (entre-autre) était déjà une organisation à lui tout seul :-)

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  candio
03-09-05
à 15:29

Tout a fait daccord !!!

Je voudrais dire juste une chose: quand allons nous bouger mais quand ?!!
Il est temps pour nous de montrer la vérité au gens de leur montrer que le système
est mauvais car mal diriger...et tt ces marques: que se soit nike, adidas ou même vans !!
toute ne sont que des produits de la société destiner a nous endormir, de nous "conformer" a qq chose pour les quels nous n'avons pas besoins!! si seulement nous pouvions comprendre ça!!!
En tt cas je voudrais dire que cette article est tt simplement génial car il reflète bien la vision que j'ai du système actuel : faire croire pour mieux s'enrichir..
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  candio
03-09-05
à 15:37

Re: Tous des moutons!!

je trouve que tu as tout a fait raison...mais tu sais tout comme moi que même si nous pensons ainsi..il faut plus pour réussir a vaincre..et pour réussir a faire comprendre au monde la vérité je ne sais pas quel age tu as....mais moi je sais une chose c'est que c'est a ma génération de changer tout ça, il faut y arriver, nous devons ouvrir les yeux des autres...candio a+
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  Anonyme
03-09-05
à 17:43

Re: Re: Tous des moutons!!

Grootveld = Top boy ;-)
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  punkcore
03-09-05
à 23:29

<p>moi je suis bien un peu car on peut dire qu une paire de rangers ou de docs ca gere .moi le matin je cherche pas ca je m habille a la destroy mais en faite c un peu une mode sauf que c pas cher et pa fait pour plair .Pour les filles normal de s habillé a la mode elle veulent plaires ca peut se comprendre mais bon .... c compliquer</p>
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  max
21-11-06
à 14:45

Poussé par une société capitaliste qui chaque jour essaye de nous extirper un maximum d'argent,<br />les grandes firmes de vetements ont trouvés la plus efficace des publicités.<br />En effet ces industries font porter une nouvelle fringue a une "idole"...la naiveté du consommateur de base l'incitera  a acheter le meme tee-shirt,le meme pull.<br />Mais soyons aussi lucide...ne sommes-nous tous pas des moutons???<br />de n'impporte quel groupe,de nimporte quel classe sociale nous provenons, un conditionnement de pensée<br />(parents rasciste..enfants rascistes...(la majorité des cas) nous pouvons trouver énormément d'exemple)<br />un conditionnement s'applique instinctivement sur nous...<br />jamais nous ne verrons une "fashion victim" s'habiller avec des rangers...a moins que dans 6 mois david beckamm en mette.C'est la a mon avis que réside le probleme nous ne sommes que des jouets, heuresement,une minorité s'oppose a cela ...mais comme la dit maslow pour pouvoir évoluer il faut assouvir les besoins vitaux...etre en securité et appartenir a un groupe et pour cela la plupart des gens veulent ressembler au autre.<br /><br />max<br /><br /><br />ps pour le prix 235 euros c normal c'est fashion(réponse que l'on ma donné...é oui c'est triste)<br /><br />
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  Sebouille
21-11-06
à 19:33

Hello libertad!
d'abord, respect, te poser ces questions a ton age, cest pas donné a tt le monde...!
Ensuite, jvoulais juste dire que ces questions, je me les suis posées aussi des centaines de fois, et en fait tu finiras par te rendre compte que peut importe comment on se fringue! moi juis passé d'un collège de centre ville a un lycée de centre ville avec des gens fringués en ralph lauren, rallyes ts les week ends etc...a un bahut excentré blindés de wesh wesh, mais au final....y'a des cons partout, et contrairement a ce qu'on pourrait croire ils ont pas d'uniformes pour qu'on les reconnaisse...moi qui suis fringué en treillis, blouson vert et casquette militaire, ben au final parmi les gens qu'on pourrait croire mes potes parce que habillés comme moi, ben au final y'a autant de cons que chez les bourges ou que chez les lascars!
alors bon, comme tu le dis si justement, l'apparence....on s'en tamponne le coquillard!
bonne continuation a toi
seb
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  fantomanu
22-11-06
à 10:23

Dans le collège d'un gars que j'ai croisé, où il est pion, il y a une boîte à idée.<br />Pour mettre des idées pour le collège, genre  " plus de profs", "des cours de théâtre", "peindre toutes les portes en rose fluo", etc...<br />Sur le lot de petits bouts de papier mis par les élèves, au moins une vingtaine, d'écritures différentes, d"H&M", "Zara", comme ça , sans aucun autre commentaire, la marque comme seule revendication ou reconnaissance sociale...<br />Tout ça pour dire donc le niveau d'attaque cérébral de la toute-puissante marchandise dans le cerveau des ados, Aïe aïe aïe...<br />
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  A. Fligean
22-11-06
à 11:08

cauchemar psychomoteur (règlement scolaire)

obligatoire pour les garçons, talons à semelles compensées, et pour les filles, tailleur blanc collier de perles. Le reste, au gré de chacun
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